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Lundi, semaine 4 Mc 5, 1-20 «Raconte ce que Dieu a fait pour toi» Le possédé loge dans des tombeaux. Jésus questionne l'esprit mauvais, ce qui est unique dans l'Évangile. Cet esprit déclare: «Je suis un régiment.» Jésus expédie toute cette engeance dans des cochons, qui s'empressent d'aller se noyer. Conte fantastique, où Marc déploie toute sa verve pour décrire l'horreur païenne et la puissance de Jésus. Jésus et les Douze débarquent en pleine contrée païenne, et c'est tout de suite l'épouvante. Un monstre surgit. Il est nu et traîne des morceaux de la chaîne qui n'a pu le maîtriser. Il crie et se mutile. Mais, coup de théâtre, dès qu'il voit Jésus, il se jette à genoux avec une stupéfiante connaissance de son identité: «Jésus, fils du Dieu très haut.» À partir de là, l'histoire des cochons, une horreur pour les juifs, accentue le climat païen de l'aventure. Quand les gens arrivent de partout ils découvrent, ahuris, le démoniaque tranquillement assis, habillé, plein de bon sens, et tout prêt à partir avec Jésus. Mais Jésus préfère le transformer en apôtre local: «Va dans ta maison et raconte ce que le Seigneur a fait pour toi.» Mission originale. D'ordinaire, Jésus demande qu'on prêche l'Évangile. Ici, il inaugure ce que nous aimons beaucoup depuis quelque temps: l'annonce par le témoignage très personnel. Nous écoutons ainsi de bouleversantes histoires de vie: voilà ce que Dieu a fait pour moi. Mais on risque de déraper dans l'illusion. Affirmer: la Sainte Vierge me dit ceci et cela, ou: Jésus me donne la force de faire ceci et cela, ce peut être un témoignage, à condition que ce soit authentifié. La vérification est facile: quelle est la vie fraternelle concrète, généreuse et continue de ce témoin de l'action de Dieu? Quand Thérèse d'Avila faisait des confidences inouïes, on savait quelle vie il y avait derrière les mots. |
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