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Jeudi, semaine 5

Mc 7,24-30

« Ta foi est grande »

« Ô femme, dit Jésus à la Cananéenne, dans le récit que fait Matthieu de cette rencontre (Mt 15, 28), ta foi est grande!» On sent son admiration. Etre admiré ainsi par Jésus, ce n'est pas rien, nous devrions tous être jaloux. Comment lui plaire à ce point? Par la violence de notre foi.

Cette maman a appris qu'un guérisseur nommé Jésus est dans le pays. A partir de là, rien ne l'arrête. Elle a trouvé la maison où il est entré, elle a écarté les gens qui voulaient la repousser, elle a même écarté la parole décourageante de Jésus: ce que tu dis là, ça m'est égal, guéris ma fille, je veux que tu la guérisses, je suis sûre que tu peux la guérir.

Jésus détecte vite la vraie confiance. Elle le bouleverse parce que c'est exactement pour ça qu'il est venu chez nous. Pour qu'en lui faisant confiance on fasse confiance à son Père, notre Père des cieux.

Quelle déception quand il voit que nous restons en retrait, quand nous ne faisons confiance que petitement, douteusement, très raisonnablement. Pas comme cette maman si peu raisonnable: « Enfants ou petits chiens, je m'en moque, guéris ma fille!»

Dans le domaine de la confiance, seul l'excès obtient un résultat. Jésus nous fait des promesses déraisonnables: « Demandez, et vous recevrez. Quand vous demandez, vous êtes déjà exaucés.»

Cette largesse se heurte à notre obscure défiance: c'est trop beau pour être vrai. Et d'ailleurs, où voit-on que c'est vrai?

On le voit quand on croit aussi follement que la Cananéenne. Mais c'est rare, et voilà pourquoi Jésus l'admire tant.

 

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