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Lundi, semaine 6

Mc 8,11-13

Le bon signe.

« Cette génération, dit Jésus, demande un signe.» Cela lui déplaît.

Non qu'on demande un signe mais que la demande ne soit pas saine.

On veut forcer Dieu à être éblouissant, lui veut nous rendre meilleurs.

Nous le mettons à l'épreuve: es-tu capable de faire cela? Il songe à autre chose: est-ce que ce signe pourra te faire changer?

Notre génération demande des signes. Elle court aux apparitions et elle dévore les messages du ciel. Est-ce mauvais? Non, si cela nous fait changer en bien. C'est le critère du cardinal Ratzinger pour Medjugore. Voyez, dit-il aux prêtres de là-bas qui l'interrogent, comment cela fait évoluer les pèlerins: l'étude des faits, cela nous concerne; votre affaire, c'est le changement des coeurs.

Voilà pourquoi Jésus parle de Jonas: il fut le signe qui changea le coeur des Ninivites.

Sommes-nous signe? Le premier critère, c'est notre bonté. La moindre méchanceté, le moindre égoïsme voilent en nous ce qui devrait être une révélation de Jésus Christ.

Le second critère, c'est notre paix, signe christique fondamental. Un coeur en paix prêche par lui-même une totale confiance en Dieu et la volonté de faire confiance à nos frères et à la vie. Un coeur inquiet ne montre pas que le bonheur c'est la confiance.

Nous sommes le signe du Christ quand notre bonheur profond s'appelle Jésus Christ. Je dis profond parce que nous pouvons être éprouvé par des contrariétés et des soucis. Mais ce sont les frémissements de surface d'un lac profondément calme qui fera dire: ah! si c'est ce qu'apporte Jésus Christ!

 

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