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Samedi, semaine 10

Mt 5, 33-37

Les oui et les non de la confiance.

Rien de plus désagréable que d'avoir affaire à un menteur ou à quelqu'un qui dit facilement oui, mais ne fait pas ce qu'il a promis. On est sur ses gardes et la méfiance empoisonne tout.

C'est pour sauver la confiance que Jésus nous demande de vrais oui et de vrais non: «Que votre parole soit "oui" si c'est oui, "non" si c'est non.» On sent la limpidité et la fermeté de Jésus, son horreur pour toutes les roueries.

Sa formule tranchante ne condamne pas la nuance et l'explication, surtout dans le domaine du non. Savoir dire non est signe de caractère. Non au médisant qui veut jouer avec notre curiosité, non à une télévision inepte ou ignoble.

Mais le non peut être aussi un signe d'entêtement et de faiblesse. On assène brutalement un non pour s'éviter des explications qu'on ne veut pas donner, ou par peur devant des nouveautés qui déroutent, ou enfin par jouissance d'être si facilement le maître du destin d'un autre.

Le non digne d'un vrai chet c'est celui qu'il peut justifier et expliquer. Il mérite alors en retour un oui bien rond. C'est ainsi que les bons non et les bons oui jouent ensemble le jeu de la confiance, qui est le seul air respirable.

 

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