255

Mardi, semaine 11

Mt 5, 43-48

Nous sommes appelés à l'extraordinaire.

Vouloir être vraiment chrétien, c'est vouloir être extraordinaire. C'est le mot percutant de l'évangile d'aujourd'hui: «Si vous ne saluez que vos frères, dit Jésus, que faites-vous d'extraordinaire ?» Il décrit les comportements ordinaires: tu me frappes, je te frappe, avec le poing ou la langue; tu m'ignores, je t'ignore; tu me rends service, je t'aime bien; tu me hais, je te hais; tu m'aimes, je t'aime.

Jésus est venu pour faire surgir un autre monde relationnel: je sais que tu es mon ennemi, mais moi je ne veux pas être ton ennemi; tu me persécutes, je prie pour toi; je souhaite très profondément que tu sois heureux et que tu progresses en tout, y compris en sainteté.

C'est extraordinaire. Nous devrions nous lever chaque matin avec cette pensée: je vais être appelé à de l'extraordinaire. Cela chasserait nos pensées mesquines, défaitistes, peu fraternelles.

Pourquoi êtes-vous appelés à l'extraordinaire? dit encore Jésus. Parce que vous êtes les fils de Dieu. Les païens font ceci et cela, mais «vous, soyez parfaits comme votre Père céleste est parfait».

Jésus sait bien que nous ne serons jamais parfaits comme notre Père des cieux, mais il veut nous placer dans la seule attitude chrétienne qui soit juste: en tension vers le meilleur, en montée. Un proverbe tibétain dit que pour gravir l'Himalaya il faut commencer par faire un pas. Le pas qui nous est demandé aujourd'hui, c'est d'accepter d'être appelé àde l'extraordinaire.

 

255