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Vendredi, semaine 13

Mt 9,9-13

« C'est l'amour que je veux ! »

« Je ne suis pas venu appeler les justes. » Pourquoi cette préférence pour les pécheurs? si étalée dans la parabole de la brebis égarée: « Il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se convertit plus que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin de conversion » (Lc 15, 7). C'est pas juste, ce chouchoutage!

Mais Jésus m'avertit: va donc apprendre le sens de cette parole. « C'est l'amour que je veux. » Un juste est heureux, un pécheur est malheureux, malade. Il a davantage besoin d'amour, voilà pourquoi Dieu s'intéresse si ouvertement à lui, comme une mère à un enfant malade.

Il s'intéresse aussi au juste, mais là, les choses se compliquent parce qu'il y a juste et juste. Dans la Bible, être qualifié d'homme juste, c'est le plus grand compliment: « Joseph, époux de Marie, était un homme juste. »

Tout change quand Jésus se heurte à la justice des pharisiens. Ils se croient justes, mais en les voyant satisfaits, orgueilleux, sans amour, Jésus a senti très vite qu'il ne pouvait pas les appeler.

Puis-je être appelé par Jésus? Cet évangile est terrible. J'ai du mal à y trouver ma place: bon juste? mauvais juste? pécheur? C'est facile de réciter un Confiteor, mais, profondément, on ne se sent pas coupable.

Jésus nous dit comment reconnaître les hommes: il y a ceux qui aiment et ceux qui n'aiment pas. Seuls ceux-ci sont coupables.

Quand je juge durement, quand j'écarte de ma vie ceux que j'appelle pécheurs, quand je ne pense pas avant tout à les aimer, à les aider, je suis de ceux que Jésus n'a pas envie d'appeler.

 

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