272

Lundi, semaine 14

Mt 9, 18-26

« Si je touche son manteau ! »

«Elle toucha le vêtement de Jésus. » Premier acte de toute prière. Se dégager pour saisir Dieu d'un très fort élan de foi et d'amour. « si je parviens à toucher son vêtement, je serai sauvée ! »

Sans cette force de foi, nous n'atteignons pas vraiment Jésus. Il est là, presque étouffé par la foule et pourtant les gens n'atteignent pas son mystère. Seule cette femme l'atteint au plus profond de lui-même: « Qui m'a touché? »

Étrange guérison. Magie? Gestes populaires: toucher une statue, allumer un cierge, réciter interminablement des avés, marcher derrière une bannière.

C'est vrai que cela peut être superstitieux, machinal. Mais Jésus voit, au-delà des gestes, ce qui le bouleverse toujours: « Quelle foi, ma fille! Cette foi te sauve. »

Je pense à Nana Mouskouri. Au cours d'une interview, comme elle est orthodoxe, je l'interrogeais sur la dévotion aux icônes, le besoin de les toucher. Elle m'a dit: « Il faut voir l'élan de foi: ma foi, c'est ma main pour toucher Dieu. »

Toucher est le mot important de cette scène. Cette malade était considérée comme impure et elle rendait impurs ceux qui la touchaient. Sa vie était non seulement douloureuse, mais honteuse.

Tant pis. Elle brave l'interdit, elle touche Jésus, et lui ne se soucie que d'une chose: quelle est la foi qui m'a touché?

Essayons d'avoir cet élan quand nous voulons atteindre Jésus. Pour une guérison, pour une grâce. Pour un coeur à coeur.

 

272