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Mardi, semaine 14

Mt 9, 32-38

«Priez!»

Devant les foules à évangéliser, Jésus est frappé par l'immensité de la tâche: «Que cette moisson est abondante! Et il y a si peu d'ouvriers. »

On s'attend à un appel vigoureux: cherchez-les, ces ouvriers! Mais Jésus prend un virage étonnant: «Priez! »

C'est étonnant parce que nous sommes remis devant une conception de l'apostolat qui nous est familière et que nous ne cessons d'oublier. Nous sommes sur le chantier de Dieu: priez « le maître de la moisson »d'envoyer des ouvriers à « sa » moisson.

Nous prions pour les vocations. Il y manque peut-être l'acharnement que nous mettons à demander quelque chose qui nous tient vraiment àcoeur. Travailler à ce point pour Dieu, rien que pour lui, devrait nous plonger d'abord dans une prière instante et nous laisser dans la prière.

Bien sûr, il faut aussi se battre. Faire des sessions, ouvrir des maisons d'éveil à la foi, trouver de l'argent et un encadrement de valeur. Il faut former patiemment les candidats au sacerdoce ou à la vie religieuse et supporter bien des lâchages en cours de route.

C'est dans ce remuement que nous risquons de ne plus être assez priant, si nous ne luttons pas contre la pensée (inconsciente, bien sûr, ou en tout cas non formulée) que finalement la prière n'apporte pas grand-chose. Après tout, si Dieu veut des ouvriers, qu'il les appelle lui-même!

Pourquoi notre prière? Parce que, comme toute prière de demande, elle nous fait entrer et elle nous maintient dans les vues de Dieu. L'apôtre qui prie restera un apôtre qui travaille vraiment pour Dieu.

 

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