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Lundi, semaine 15

Mt 10,34-11,1

« Je vous donne ma paix »

Comment Jésus peut-il dire si souvent: «Je vous donne ma paix», et affirmer aujourd'hui: «Je ne suis pas venu apporter la paix»?

Je ne trouve la lumière qu'en pensant à la parabole de la perle: pour celui qui a découvert la perle, plus rien d'autre n'existe. C'est ce déblaiement de la vie et sa totale polarisation que Jésus offre quand il nous dit: «Je vous donne ma paix.»

Pour nous, le mot paix évoque la tranquillité. Pour Jésus, c'est une plénitude avec des combats. Comme tout grand don de Dieu, on la reçoit et on la conquiert. Parfois très douloureusement. Comme le novice qui s'arrache à sa famille et parfois à son pays. La perle lui coûte cher, mais c'est sa paix, sa marche vers une plénitude de vie.

La paix évangélique n'est pas le calme, mais la passion. Pour qui a entendu l'appel du Christ il n'y aura plus de paix, il sera constamment dans une guerre des choix: «Qui aime quelque chose ou quelqu'un plus que moi n'est pas digne de moi.»

Il ne s'agit pas de ne plus aimer, mais d'aimer à l'intérieur d'un amour qui exige de sacrifier ce qui lui ferait obstacle.

On vit cette intensité au prix d'options parfois crucifiantes. «Qui veut garder sa vie pour soi la perdra, mais qui la perdra à cause de moi la gardera.»

Qui veut garder certaines choses de la vie contre la perle, perdra la plénitude de vie offerte par Jésus. Qui perd mille choses pour la perle gagnera cette plénitude: « Je vous donne ma paix.»

 

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