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Mardi, semaine 15

Mt 11,20-24

Enraciner les grâces d'appel.

Trois villes du lac de Galilée ont eu une chance extraordinaire: entendre longuement Jésus et voir ses miracles. Et pourtant elles ne se sont pas converties. «Malheureuse es-tu, Korazine! Malheureuse, Bethsaïde! Malheureuse, Capharnaüm!»

Quelle est la leçon pour nous? Ne pas laisser passer les grâces d'appel. On revient d'une retraite annuelle fervente, où vraiment Jésus est passé avec sa puissance de conversion. Mais, huit jours après, on s'est laissé entièrement reprendre par la vie, avec ses habitudes, ses petites lâchetés, sa terrible et fausse justification : je n'ai pas le temps.

Un livre nous a bouleversé, Jésus nous visitait: maintenant, je vois bien ce que je dois faire... Ce maintenant n'a duré que deux jours!

La grande différence entre les saints et nous, c'est qu'ils ne laissent pas mourir les grâces d'appel. Il y a deux grandes générosités spirituelles: l'élan et la durée. Bravo pour l'élan, mais cultivons la durée.

Enthousiasme à la découverte de l'oraison? Coûte que coûte ne lâchons plus l'oraison. Confession exceptionnelle? Retrouvons obstinément la confession régulière. Coup de foudre pour la rencontre de Jésus dans l'Évangile? Acharnons-nous à trouver du temps pour méditer régulièrement les évangiles.

L'inconstance ne construit rien. Nos vies sont pleines d'élans qui sont retombés tout de suite. Et désormais tout nous poussera au zapping, même en spiritualité. La sévérité de Jésus doit nous faire comprendre que la grâce d'appel est une plante fragile qui doit être tout de suite enracinée.

 

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