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Mercredi, semaine 15

Mt 11,25-27

La vraie petitesse.

«Père, ce que tu as caché aux sages, tu l'as révélé aux tout-petits.» Frère Dominique, le lumineux exégète d'En Calcat, fait remarquer qu'il vaudrait mieux dire: tu as révélé à des petits ce que tu as caché à des sages. Sinon on enferme la liberté de Dieu dans des choix trop généraux: tous les petits, tous les sages. Il y a aussi des sages qui s'ouvrent à la révélation.

Mais c'est un fait que Jean s'est heurté à des docteurs de la Loi tellement verrouillés dans leur science religieuse qu'ils n'ont pu s'ouvrir à la nouveauté de Jésus. La sagesse, la science sont menacées par la suffisance. La petitesse est par elle-même une permanente ouverture à Dieu.

Mais attention! Petitesse ne veut pas dire refus de s'instruire. Ce n est pas de la petitesse évangélique, mais de la paresse et parfois de la peur: on va m'abîmer ma belle foi du charbonnier!

Non, vous n'avez pas la foi du charbonnier. Il n'y a plus de charbonniers, il y a des gens qui cultivent leur foi et d'autres qui n'ont pas le courage de se recycler. La seule foi digne de Dieu, c'est la foi qui correspond à notre culture humaine, à notre situation sociale et surtout à notre soif de mieux connaître Dieu.

C'est là que la petitesse est précieuse. Nous restons en totale attente de ce que Dieu voudra bien nous révéler. Le plus bel exemple c'est Thérèse de Lisieux, modèle d'une petitesse qui compte sur Dieu. Elle ne cessait de dire: «La vraie petitesse est très audacieuse.»

 

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