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Mardi, semaine 20

Mt 19, 23-30

« A Dieu, tout est possible »

Les disciples sont déconcertés par les paroles de Jésus sur la richesse, après ses paroles sur le mariage. Ils soupirent: «Qui donc peut être sauvé? »

Jésus fixe sur eux son regard, signe qu'il va prononcer une affirmation capitale: «Aux hommes, c'est impossible, mais à Dieu tout est possible. »

Nous écoutions cela autrefois comme si ça allait de soi. Maintenant c'est une des grandes objections contre Dieu: est-il vraiment si puissant? Comment a-t-il pu créer un tel monde de sang et de larmes? Depuis l'enfant au catéchisme jusqu'à la femme qui vient de voir mourir son mari, un terrible dilemme monte de partout: ou Dieu n'est pas bon, ou il est impuissant.

Dieu mauvais, c'est impensable. Dieu impuissant, c'est nié par Jésus:

«À Dieu tout est possible. »

Dieu est bon, Dieu est pour nous, mais nous ne pouvons pas savoir comment. Il n'est pas (et pourtant c'est comme cela que nous l'imaginons) un superman dont nous pourrions juger l'activité, en symbiose ou en concurrence avec la nôtre.

Dire: si Dieu était bon et tout-puissant, il devrait faire ceci et ne pas permettre cela, c'est croire que nous avons une connaissance cosmique de l'organisation du monde, nous devenons Dieu qui juge Dieu.

Nous savons seulement qu'il a lancé pour nous les mondes et qu'il nous aime jusqu'à vouloir respecter nos libertés. Cela nous permet de nous sentir bien chez nous sous son regard. Et de rester, dans le détail de nos vies, confiants envers son pouvoir et son amour. Ce que l'on pose comme une énigme est une réalité qui dépasse nos petites têtes.

 

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