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Vendredi, semaine 22

Lc 5,33-39

Accepter d'évoluer.

Le monde bouge, la religion aussi. Comment s'adapter aux évolutions sans trop bousculer les anciens mais sans, non plus, décevoir les jeunes? Vieux problème, puisque Jésus y pensait en regardant Marie en train de raccommoder un vieux vêtement. Il voyait que sa nouveauté déchirait les anciens comportements et que son vin trop fort tourmentait les vieilles outres.

Nous avons connu nous aussi les turbulences (et les joies!) de la nouveauté avec Vatican Il et Mai 68. L'an 2000 sera sûrement une période de changements. Comment se préparer à des temps de forte nouveauté?

Deux réflexes sont à surveiller: l'obstination et le simplisme. L'obstination est viscérale, elle dit non tout de suite et pour toujours, agacée rien que par l'idée de peser le pour et le contre. On peut s'en préserver en comprenant que ces refus instinctifs sont indignes d'une intelligence faite pour tout examiner.

Le simplisme est lui aussi une réaction trop rapide face à la nouveauté. Il s'en débarrasse avec une affirmation qui repousse tout examen: « C'est farfelu!» Mais ce simplisme superficiel est plus facile àguérir que l'obstination, parce qu'au moins il accepte d'évoluer.

Il s'agît de prendre un peu plus de temps pour voir de quoi il s'agit. Quelle est exactement la nouveauté? Qui la propose? Quels sont les inconvénients et les avantages? Un temps de rodage sera-t-il nécessaire?

Le seul fait d'accepter ces questions dépassionne le débat et permet d'aménager des étapes. Jésus lui-même a dû temporiser: «Vous ne pouvez pas tout porter maintenant. » C'est une haute sagesse trop peu pratiquée.

 

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