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Samedi, semaine 22

Lc 6, 1-8

La vie juge la loi.

David eut faim; il prit les pains que les prêtres seuls ont le droit de manger. Jésus l'approuve. Entre l'interdit et la vie, il n'hésite pas, il est toujours pour la vie.

Pour une vie en société, il faut des interdits, du permis et du défendu. Mais au-dessus de l'interdit il y a le besoin, la nécessité que symbolise bien la faim: si quelqu'un vole un pain parce qu'il a faim, il ne vole pas, il ne commet pas de faute.

Reste à bien voir l'authentique nécessité. On peut discuter à l'infini. Mieux vaut se forger une conscience droite et ferme et se fier à l'intention quand il y a conflit de devoirs, ce qui est fréquent.

Où est la vie? Où est l'amour? Voilà les bonnes questions quand il y a doute. Le sabbat avait d'abord été au service de la vie, de l'amour de Dieu et des frères. Un jour de liberté, de joie et de repos. A force de légalisme de plus en plus minutieux (froisser quelques épis était considéré comme un travail!), le jour de fête devenait un jour d'esclavage.

Jésus a pris de la hauteur au-dessus de ces discutaillages: «Je suis le maître du sabbat! » Nous étions retombés dans le légalisme avec notre repos dominical, et les distinctions entre travail noble et travail servile! Mais en nous dégageant de tout cela, nous avons perdu nos dimanches.

Il y a donc un équilibre à retrouver: sauver les richesses religieuses et fraternelles du repos dominical, mais en les vivant souplement chaque fois qu'un interdit va blesser un besoin vital et l'appel suprême à aimer.

 

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