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Lundi, semaine 23

Lc 6,6-11

La brutalité du oui ou non.

Un jour de sabbat, dans une synagogue. Dans ce lieu pour Dieu, des hommes qui se croient religieux ne songent qu'à piéger un homme. Mais c'est eux qui vont être piégés.

Il y a là un infirme dont la main droite était paralysée. Tragique différence des regards. Les scribes et les pharisiens ne regardent pas l'infirme, ça ne les intéresse pas. Ils fusillent Jésus du regard: osera4-il guérir un jour de sabbat?

Regard de Jésus sur la main paralysée: cet homme mène une vie diminuée, je veux lui permettre de mieux vivre.

Maintenant il les regarde tous pour lancer sa question piège: «Est-il permis, le jour du sabbat, de sauver une vie ? »

Ils se taisent, ils ne peuvent que se taire. ils se sont construit un mur de lois et de pratiques derrière lequel ils se posent des questions sur la loi, mais pas sur la vie.

Je sens cela quand j 'écoute une discussion entre chrétiens sur l'avortement ou sur le préservatif. Très vite, quelqu'un brandit ce qu'il croit être la question massue: « Êtes-vous pour ou contre, oui ou non? »

L'avortement ou le préservatif sont des murs derrière lesquels il se passe quelque chose: des vies sont enjeu, des situations se sont créées.

Il est plus facile mais aussi plus meurtrier de s'en tenir au simple oui ou non que de s'interroger: où et comment peut-on sauver la vie? Pourquoi suis-je en train de me crisper sur un oui ou sur un non avec une passion qui m'empêche de réfléchir et de nuancer?

 

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