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Mercredi, semaine 29

Lc 12, 39-48

Être à son travail

Saint Vincent de Paul regardait une religieuse en train de balayer un couloir.

« Vous faites cela pour l'amour de Dieu?

- Oh oui, mon Père!

- C'est bien ce que je vois. Et si vous le faisiez pour l'amour du couloir? »

Accomplir à fond une tâche pour l'amour de cette tâche, c'est ce que Jésus appelle être à son travail. Et il en fait une béatitude: « Heureux le serviteur que son maître, en arrivant, trouvera à son travail. »

Cela nous renvoie évidemment à l'heure de notre mort. Faut-il donc vivre en ne pensant qu'à ça? Vieille spiritualité des couvents: pense à ta mort! Je me souviens d'une inscription qui m'avait fait bondir:

«Une longue vie sans joie gagne la joie de bien mourir. »

Ce n'est pas du tout la spiritualité de l'Évangile. «Je suis venu, dit Jésus, pour que vous viviez à fond.» Tout de suite, et le plus possible dans la joie.

Comment vivre à fond tout en attendant? La réponse, c'est la béatitude d'aujourd'hui: « Heureux celui que le maître trouvera à son travail. » L'attente chrétienne qui permet de bien recevoir Dieu au dernier moment, c'est l'assurance toujours possible d'être bien à son travail.

Sans se laisser rouler ou endormir par la vie, mais en la menant àcoups de décisions très conscientes. Je dois faire ceci? Je le fais à fond. Je veux me reposer? Je me repose totalement et, là encore, je suis àmon travail. Dieu peut alors me dire: « Viens, c'est l'heure. »

 

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