383

Jeudi, semaine 32

Lc 17,20-25

J'ai deux amours.

Un chrétien peut chanter: «J'ai deux amours, le ciel et la terre.» C'est l'idée qui se dégage de l'évangile d'aujourd'hui, avec ses deux affirmations apparemment contradictoires: le Règne de Dieu est déjà là, au milieu de vous; mais quand viendra son jour, le Fils de l'homme resplendira comme l'éclair.

La lumière de ce Règne flilgurant illumine déjà notre présent. C'est admirablement dit dans une hymne: « Dans l'aujourd'hui de ton appel prépare en nous le face-à-face.» Dans la rumeur du monde actuel nous pouvons écouter la joie éternelle. Ce n'est pas tellement facile, cela dépend de notre tempérament, mais aussi de l'air du temps; il y a des époques très ciel et des époques très terre.

Hier, on se moquait des chrétiens qui, pensant beaucoup au ciel, s 'intéressaient trop mollement à la terre. Puis il y eut l'Action catholique, l'engagement socio-politique, la théologie des réalités terrestres, Vatican Il avec «L'Église dans le monde de ce temps». Maintenant on revient à la «vie après la vie», à l'Au-delà, aux anges.

L'idéal, c'est de garder toujours nos deux amours, de conjuguer la grande attente du ciel avec la gourmandise du présent.

Penser que Jésus est déjà là nous rend précieux tout ce que nous pouvons vivre dès maintenant avec lui sur cette terre qui fût son berceau.

Mais nous acceptons aussi d'être des gens en manque, il n'est pas encore là, le grand jour qui va nous combler.

 

383