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Vendredi, semaine 32

Lc 17, 26-37

Une vie éveillée.

«On mangeait, dit Jésus, on se mariait, on achetait, on plantait, on bâtissait.» Où est le mal?

Dans deux sournoises tendances: la routine et l'égoïsme. On laisse couler la vie, on laisse tomber les frères. On mène une vie médiocre, sans assez de volonté ni d'amour. Les dernières leçons de Jésus portent toutes sur un avertissement: vous n'aurez qu'une vie à vivre, ne dormez pas, utilisez mieux les jours qui vous restent.

«De deux femmes qui tournent la meule ensemble, l'une sera enlevée (c'est-à-dire sauvée); l'autre sera laissée (rejetée). » Exactement la même vie: les uns la réussissent, les autres la ratent. Pourquoi?

Ce n'est pas la vie elle-même qui est en question, c'est la manière de tout vivre plus ou moins intensément. Des formules trahissent la vie molle. Par exemple: «J'ai trente-six choses à faire.» Non, voilà un beau mensonge de la routine! Nous n'avons qu'une chose à faire, celle pour laquelle il nous est donné maintenant cinq minutes ou deux heures; nous n'avons qu'un problème: faire bien cette chose-là, c'est le grand secret de la vie intense.

Et tout est lié: une vie éveillée à la tâche et heureuse peut devenir une vie éveillée aux autres, heureuse d'être avec les autres, d'être aidée et de pouvoir aider.

Alors peut venir la fin. Une vie éveillée ne sera pas brutalement réveillée par la fin.

 

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