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Samedi, semaine 32

Lc 18, 1-8

La prière et le temps.

«Dieu ne ferait pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit, tandis qu'il patiente à leur sujet? »

Patience de Dieu, difficile persévérance du priant, la parabole du mauvais juge nous place devant un élément de la prière: le temps.

Le priant est toujours pressé. Dieu, qui a en main tous les éléments d'une situation, peut juger qu'il faut patienter. La parabole veut mettre en garde contre le découragement. C'est dur d'attendre, la tentation est forte de baisser trop vite les bras.

On peut être surpris par l'exemple d'endurance choisi par Jésus. Comme pour l'histoire du gérant malhonnête, on est plongé ici dans un monde pas très joli. Un juge qui se moque de tout et une enquiquineuse dont on ne sait même pas si sa cause est juste. Jésus aime ces éclairages violents qui mettent une seule idée en valeur: la vraie prière doit être obstinée.

Mais pourquoi Dieu aime-t-il cette obstination? Et même l'agressivité? Job a insulté la vie, et donc le créateur de la vie. Pourtant Dieu malmène les trois amis de Job, beaux parleurs toujours prêts à approuver Dieu: «C'est Job qui a le mieux parlé de moi ! » (Jb 42, 7).

Visiblement, Dieu aime les gens qui se battent, les prières hardies et persévérantes. Elles lui prouvent que nous tenons vraiment à quelque chose, ce n'est pas un caprice ou une pieuseté. Et finalement l'obstination est un des visages de la confiance: hi me l'accorderas!

 

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