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Samedi après les Cendres

Lc 5, 27-32

Toi qui es une chrétienne.

C'est déjà un grand pas d'aller se mêler aux gens peu recommandables ou aux incroyants qui se moquent de notre foi. Luc ajoute un autre pas: «Je suis venu appeler les pécheurs à la conversion.»

Là, les difficultés sont des montagnes. Même en famille. En équipe de travail. Dans les vacances les plus conviviales. Le prêtre, la religieuse, le chrétien veulent avant tout se montrer très sympathiques, faire comme tout le monde. Je me souviens d'un repas où, simple invité, je n'ai pas osé proposer une prière. J'ai su plus tard que beaucoup l'attendaient.

Appeler à la prière, appeler à la conversion, c'est facile dans une église, mais dans la vie ordinaire une pudeur nous retient. Sans vouloir jouer au témoin de Jéhovah nous pourrions être plus habile à saisir l'occasion.

Je la vois dans les conversations où surgit soudain un sujet religieux: toi qui es curé, explique-nous un peu cette histoire d'infaillibilité qui paraît si compliquée...

Vous qui êtes une chrétienne, que pensez-vous de Mgr Gaillot?... être trop complexé, il faut tout de même se tenir sur ses gardes.

On redira nos paroles, plus ou moins bien d'ailleurs, et cela exige être le plus clair possible. Et pas trop passionné quand surgit l'inévitable contradicteur qui nous pousse à la surenchère.

Il me semble que l'essentiel, c'est qu'on sente l'importance pour nous de Jésus Christ. En nous battant pour des idées nous nous battons pour un amour. Si nos interlocuteurs peuvent pressentir un moment la liberté et la tendresse de l'Évangile, notre présence et notre parole auront été un appel.

 

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