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Lundi, Carême I

Mt 25, 31-46

Beaucoup de chrétiens vivent le fameux verset 25, 40 de Matthieu:

«Ce que tu fais pour ce malheureux, c'est à moi que tu le fais.» Mais j ai souvent entendu cette objection: que voulez-vous que je fasse? Près de moi, personne ne meurt de faim, personne n'est nu, je ne puis pas être visiteuse de prison ou d'hôpital.

Et pourtant ce verset est bien le verset roi pour tout chrétien. L'erreur est de trop coller à la liste donnée par Matthieu. Elle correspond aux oeuvres de miséricorde à l'époque de Jésus, mais il y en a d'autres. A nous de mieux ouvrir les yeux.

Nous le ferons si nous enracinons en nous la conviction qu'il s'agit de la rencontre de Jésus la plus forte et la plus sûre. Plus sûre que l'oraison ou le rosaire. Avons-nous bien tué la tendance qui consiste à chercher Dieu seulement dans les exercices de piété?

Nous avons peut-être à développer une charité fraternelle plus éveillée, même banale. Par exemple, proposer à une vieille voisine qui vit seule d'aller faire ses commissions quand elle est alitée. Ou voir comment aider une jeune maman en gardant ses enfants pendant une heure ou deux, il parait que ce n'est pas tellement facile à trouver.

Accueillir l'étranger, maintenant, c'est l'aider à se débrouiller avec ses papiers administratifs, ou faire de l'alphabétisation. «Qu'est-ce que ma vie a changé, me disait une immigrée, quand j 'ai pu lire les tableaux du métro ! »

Recevons bien aujourd'hui le 25, 40: vous pouvez me rencontrer plus souvent que vous ne le pensez.

 

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