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Mardi, Carême I

Mt 6,7-15

Faire chanter le Notre Père.

Le Notre Père est un précieux cadeau de Jésus, une prière ciselée par lui, le violon de notre prière. Mais un violon peut chanter ou grincer. Comment faisons-nous chanter le Notre Père?

Même lui, hélas! doit être sauvé de la routine, on le dit trop souvent et ça finit par être machinal. Nous avions invité un jour dans notre communauté une jeune protestante. Après nous avoir entendu réciter le Notre Père, elle nous a demandé avec la férocité de ses vingt ans: «Quand vous priez de cette façon, à qui parlez-vous?»

Bonne question pour revivifier la récitation du Notre Père. Jetons-nous nos mots en l'air ou parlons-nous à quelqu'un? De temps en temps, disons seulement: Notre Père. C'est inouï de pouvoir dire à Dieu: Père. Seul Jésus pouvait nous entraîner sur ce chemin. C'est par lui que nous disons: Père. Pourquoi ne pas essayer de le dire parfois avec lui?

C'est aussi l'Esprit qui nous donne de dire vraiment: Père. Quand nous répétons ces mots si simples, nous sommes en pleine conversation trinitaire.

Un moyen de ne pas rabâcher des Notre Père vides d'attention et d 'amour, c'est de se prendre d'amitié pour telle ou telle demande. J'ai passé ainsi des semaines à savourer: «Que ta volonté soit faite.» Je me redisais que faire cette volonté fait de nous la mère et le frère du Christ.

On peut aussi s'attarder sur le « Donne-nous le pain de ce jour» et ajouter parfois: donne-nous la joie de ce jour, la force de ce jour.

 

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