405

Jeudi, Carême I

Mt 7,7-12

« Demandez ! »

« Demandez, et l'on vous donnera. » On tue la force de cette affirmation quand on en fait une hypothèse: si vous demandez, on vous donnera. Alors le très net impératif n'atteint pas ceux qu'il veut atteindre: les dédaigneux de la demande.

Il y en a de plus en plus. Moi, je n'aime pas demander. Moi, je ne vois pas quoi demander. D'ailleurs c'est parfaitement inutile, on n'obtient jamais rien.

C'est là qu'il faut enjamber la Supposition - si vous demandez - pour aller jusqu'à l'impératif demandez! N'hésitez pas, ne raisonnez pas trop, plongez dans la demande. Pourquoi? Parce qu'elle établit entre Dieu et nous une relation juste. Jésus nous dit que les pères de la terre («tout mauvais qu'ils sont!») savent donner de bonnes choses à leurs enfants. Et « combien davantage votre Père qui est dans les cieux». Si nous en faisons l'expérience, en ayant suffisamment confiance, pour dire carrément: tu es mon Père, j 'ai besoin de ceci et de cela.

Naïveté? Oui, tant que nous restons sur la rive des hypothèses: si je demandais... Demande! La force de ta demande te fera vérifier la force de ta foi.

Dans le cas de la demande, c'est naturellement une foi humble. Qui fait le fier quand il doit demander? De là à jouer tout le temps au mendiant...

Avec un autre, en effet, ce ne serait pas tellement noble. Mais c'est à l'Amour que nous demandons!

Voilà aussi pourquoi la demande affine notre relation à Dieu, elle est un élan d'amour confiant, et elle recevra de quoi vivre dans le courage et l'amour: «On vous donnera... On vous ouvrira... Vous trouverez. »

 

405