421

Mardi, Carême IV

Jn 5, 1-16

« Veux-tu guérir? »

« Veux-tu guérir?

- Bien sûr!

- Est-ce si sûr?»

Deux preuves que c'est sûr. D'abord demander la guérison à Jésus. Le paralytique n'y pense pas, il cherche seulement le moyen ordinaire: quelqu'un pour le plonger. Pensons-nous à Jésus après ou avant les moyens ordinaires?

La deuxième preuve qu'on veut vraiment guérir, c'est d'essayer d'obéir aux quatre impératifs que Jésus affectionne:

« Lève-toi!» Physiquement, c'est le plus souvent impossible. Mais moralement, nous sommes devant un des grands commandements de l'Évangile, avec tout un éventail de possibilités. Secouer un dangereux engourdissement spirituel, cette tiédeur dont on ne parle plus et qui pourtant reste mortelle: « Tu es tiède et je vais te vomir» (Ap 3, 16). Bouger (grand conseil des psychiatres en cas de dépression). Un psaume, un chapelet. Une visite fraternelle (pas pour raconter nos malheurs!).

« Prends ton brancard. » Symbole d'une vie qui devient difficile, limitée. Empoigne-la quand même, nous dit Jésus. Les déçus des prières de guérison sont ceux qui rêvaient d'une vie désormais sans entraves. Il en restera, mais on se battra mieux.

«Et marche ! » Tous les immobilisés le savent, la pleine vie physique, c'est celle où l'on peut marcher. C'est vrai aussi pour la vie spirituelle: faire les pas que l'Esprit nous propose. Essayons de vaincre la tentation énorme de s'abandonner à la douceur des velléités. Les mais et les si sont les virus de la maladie spirituelle.

« Ne pèche plus.» Le lien entre la maladie et l'effort moral ne fait plus sourire. Il y a aussi des maladies moralo-somatiques. Nous ne marcherons bien qu'avec Dieu.

 

421