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Mercredi, Carême IV

Jn 5, 17-30

La réalité divine de Jésus.

J'ai longtemps détesté les Jours de saint Jean, de 5 à 10, ce Jésus discutailleur qui semble ne jamais se décider à dire: Oui, je suis le Fils de Dieu. Maintenant je vois que ces dialogues sinueux sont le sommet de la Révélation. Pas sous forme d'idées ou de formules, mais la rencontre directe, vivante.

Quand je rencontre un homme qui me dit: « Je suis prêtre», je dresse entre lui et moi toutes mes idées sur les prêtres, je ne connaîtrai pas la réalité de ce prêtre, ni même du sacerdoce.

Si les Jours de Jean disaient: je suis le Fils de Dieu, ils dresseraient entre Jésus et nous nos idées sur Dieu: puisqu'il est Dieu, il doit être comme ceci et cela.

C'est contre ce préfabriqué que Jésus se bat, en nous déroutant comme il déroutait les juifs. Ses petites touches énervantes et obscures nous mettent pourtant en contact direct avec son mystère humano-divin si difficile à exprimer.

Mieux vaut peiner sur ces avancées laborieuses que vouloir saisir trop vite une réalité qui serait nôtre, mais nous laisserait loin de la réalité de Jésus.

C'est le but des évangiles: nous décrire, chacun à sa manière, une réalité absolument unique qui écrase et dépasse même les mots de Jean. Essayez de lire, dans cet esprit, les extraits qui nous sont donnés ces jours-ci, en demandant plus que jamais l'aide de l'Esprit.

 

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