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Mardi, Carême V

Jn 8, 21-30

Je ne suis jamais seul.

«Celui qui m a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul parce que je fais toujours ce qui lui plaît.» Ce verset 8, 29 est un de ceux que j'appelle «mes versets d'or», ils condensent en quelques mots toute une spiritualité. Les auditeurs ont dû sentir cela: «Parce qu'il parlait ainsi, beaucoup crurent en lui» (Jn 8, 30).

Jésus révèle ici le mystère de la Trinité: sa mystérieuse unité avec son Père. «Mystérieuse» doit être pris au sens le plus fort, n'essayons pas de faire que ce mystère d'unité ne soit pas un mystère!

Non une énigme, mais la plus forte saisie de la réalité de Jésus: un mystère relationnel poussé à l'extrême.

Jésus est un puissant «Je suis», et pourtant il n'est rien sans le Père. Jésus est totalement l'expression du Père («Qui me voit, voit le Père») et pourtant il n'est pas le Père.

Comment vivre de ce mystère? En ne pensant jamais à Jésus sans penser au Père, sinon nous ne sommes pas avec Jésus. Très concrètement, ce n'est pas facile à maintenir dans nos prières et nos oraisons. Je ne suis pas seul, affirme Jésus. Mais nous étreignons mal cette unité, tissée dans et par l'Esprit.

Cela nous aiderait à attacher plus d'importance à ce qui est relationnel dans notre vie. La relation avec Dieu et avec nos frères a toujours une saveur trinitaire, et cela veut dire un goût d'amour. Nous n'existons que lorsque nous sommes amour, relation, parce que nous sommes nés du monde relationnel trinitaire.

 

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