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Mardi saint

Jn 13,21-38

Judas et Pierre.

Le Jour 13 ouvre le long moment des confidences de Jésus pendant le repas de la Cène. Ces cinq Jours, de 13 à 17, nous font entrer dans l'intimité de la communauté de Jésus, les Douze choisis. A ces hommes rudes, plus âgés que lui, Jésus dit: «Mes petits enfants. »Mais son affection reste très lucide, il a vu leurs défauts et il en a souffert. Si des intimes nous font parfois souffrir, pensons à ce groupe insolite: Jésus et ses Douze.

À cette heure suprême, il est bouleversé: «L'un de vous va me trahir! » Et un autre va le renier. Mais il y a entre ces deux drames de l'amitié une telle différence que c'est à méditer longuement.

Judas a plongé dans la nuit et il n'a pu refaire surface. Il a désespéré, il est la terrible image du désespoir: tout est fini pour moi.

Pierre mesurera aussi sa faute, mais il va rester dans l'amour. Il était sûr d'être encore aimé et de pouvoir encore aimer. C'est cet «encore »qui permet de ne pas sombrer dans le désespoir, comme le chante le plus beau cantique de carême: «Point de nuit sans espoir de lumière.

«Rien n'est fini pour Dieu. »

Quand nous pensons que Dieu ne peut pas nous pardonner, nous devenons Judas. Alors que nous pouvons toujours devenir Pierre et entendre la parole qui nous fera revivre: «M'aimes-tu? » C'est cela qui compte: «M'aimes-tu ? »

 

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