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Jeudi, Pâques IV

Jn 13, 16-20

Jésus de la dernière place.

Jeudi saint, au cénacle. Les apôtres sont très gênés, Jésus vient de leur laver les pieds et ils savent à quel point c'est un travail d'esclave. Il fallait laver des pieds salis par la sueur et la marche. Rien de notre souriante liturgie actuelle.

De cette rude leçon d'humilité, Jésus fait une béatitude: heureux si, en me voyant agir ainsi, vous entrez dans cet esprit!

Hélas! la vanité n'a cessé d'être une maladie de l'Église. Quelle collection de titres, de costumes, de décorations et surtout d'attitudes orgueilleuses!

Depuis Vatican Il il y a un gros progrès, la vanité extérieure est devenue ridicule. Mais elle continue à faire des ravages dans les coeurs: jalousies, querelles d'amour-propre, désirs de faire carrière, tristesse de rester dans l'ombre, d'être méconnu.

Pourquoi se le cacher? L'humilité est très difficile à acquérir et à garder. Nous tâtonnons entre l'intraitable point d'honneur et les fausses humilités. Quand j'entends dire: «À mon humble avis...», je pense:

«Toi, tu es vaniteux.» L'humble ne songe pas à se proclamer humble. Comment progresser en humilité? Regarder Jésus, pour bien voir à quel point il détestait l'orgueil et même la plus petite vanité. Ô Jésus du lavement des pieds! Jésus de la dernière place.

 

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