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Vendredi, Pâques VII

Jn 21, 15-19

Trois questions de printemps.

Jésus a posé trois questions à ses intimes. La première au tout début de leur rencontre, la question des commencements, du printemps d'un amour: «Que cherchez-vous en me suivant?» (Jn I, 38).

Un jour surgit la question de fond. Jésus veut faire le point: « Finalement, pour vous, qui suis-je?» Plus tragique dans saint Jean, la question devient: «Et vous, allez-vous me quitter?» C'est aussi une question de printemps, début d'un amour qui est maintenant sûr que sans Jésus la vie ne serait rien: «A qui irions-nous?»

Puis l'ultime vérification de l'amour, la question de l'évangile d'aujourd'hui: «Pierre, m'aimes-tu?»

C'est de nouveau un printemps, celui d'un amour qui refleurit après la trahison et le reniement. Le pardon de Jésus recrée entièrement Pierre, le mauvais passé ne compte plus. Cela me rappelle un beau verset de psaume: «Tu as jeté mes fautes derrière toi.» Revenir vainement sur le passé montre que nous ne connaissons pas Dieu.

Ce qui compte pour Jésus, c'est un présent d'amour et de courage. Il va pouvoir bâtir sur Pierre: «Sois le berger de mes brebis.»

La grande aventure commence, le printemps d'une Église qui sera bâtie sur l'amour: « M'aimes-tu?» Rien ne vaudra et ne tiendra dans l'Église si ce n'est par l'amour.

Un amour prouvé par le service, jusqu'à la mort. «Tu étendras les bras et on t'emmènera là où tu ne voudrais pas aller.»

Aujourd'hui Jésus nous demande: «M'aimes-tu?» Cela peut être un dialogue de printemps si nous croyons qu'avec lui tout peut toujours commencer, ou recommencer.

 

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