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LA CROIX DU CHRIST, fierté du chrétien. (Saint CYRILLE de Jérusalem) « Vous êtes venus vers Jésus." Toute action du Christ est motif de fierté pour l'Eglise universelle. Mais la plus grande parmi ces raisons de fierté, c'est la croix. Paul le savait bien lorsqu'il disait : Que la croix de notre Seigneur Jésus-Christ reste mon seul orgueil. Le triomphe de la croix a en effet libéré tous ceux qu'emprisonnait le péché et il a racheté les hommes du monde entier. Il n'y a pas là de quoi s'étonner. Ce n'est pas seulement un homme, mais le Fils unique de Dieu qui mourait pour cela. En vérité, le péché d'un seul homme a suffi pour apporter la mort au monde. Si par la chute d'un seul la mort a régné sur le monde, pourquoi, à plus forte raison, la justice d'un seul ne ferait-elle pas régner la vie? Et si nos premiers parents furent jadis expulsés du paradis à cause de l'arbre dont ils mangèrent, les croyants n 'entreront-ils pas à présent beaucoup plus facilement au paradis à cause de l'arbre de Jésus. Ne rougissons donc pas de la croix du Christ; soyons-en plutôt fiers. La croix évoque pour les Juifs un scandale, pour les païens une folie, mais pour nous le salut. Pour ceux qui vont à leur perte, elle est aussi vraiment une folie, mais pour nous qui sommes sauvés, elle est force de Dieu. Car, ainsi qu'on vient de le dire, ce n'est pas seulement un homme qui mourait pour nous, mais le Fils de Dieu, Dieu fait homme. En outre, au temps de Moïse, l'agneau pascal chassa bien loin l'exterminateur; et l'Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde, ne nous libérerait pas bien mieux de nos péchés? Oui, Jésus a réellement souffert pour tous les hommes. La croix n'était pas un simulacre, sinon la rédemption, elle aussi, serait un simulacre. La mort n'était pas une illusion, sinon le salut serait un mythe. Si la mort avait été illusoire, ils auraient eu raison, ceux qui disaient : Nous nous sommes rappelé que cet imposteur a dit de son vivant Après trois jours, je ressusciterai. La Passion fut donc réelle. Le Christ a été réellement crucifié; nous n'avons pas à en rougir. Il a été crucifié, nous n'avons pas à le nier. C'est bien plutôt avec fierté que je le dis. Si je le niais, le Golgotha lui-même me réfuterait. Il me réfuterait aussi, ce bois de la croix dont les morceaux sont distribués à toute la terre. Je reconnais la croix parce que je connais la résurrection. Si le crucifié était resté dans la mort, sans doute n'aurais-je pas reconnu la croix et l'aurais-je cachée avec mon Maître. Mais la résurrection a suivi la croix, et je ne rougis pas de parler d'elle. |
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