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Accueillir L'EVENEMENT. (John Henry NEWMAN)

"Il était pour eux un scandale. »  

Assurément, ce ne fut qu'après sa Résurrection, et en particulier après son Ascension, quand le Saint-Esprit descendit, que les Apôtres comprirent qui avait été avec eux. Quand tout fut fini, ils le surent, mais non au moment meme. Or, nous voyons ici, je crois, la manifestation d'un principe général, qui se présente à nous maintes fois, et dans l'Écriture et dans le monde c'est que nous ne discernons pas la présence de Dieu au moment où elle est avec nous, mais seulement après, quand nous reportons nos regards vers ce qui est passé et qui n'est plus... Des événements nous arrivent, agréables ou pénibles; nous n'en connaissons pas sur le moment la signification; nous ne voyons pas en eux la main de Dieu. Si nous avons la foi, sans doute, nous confessons ce que nous ne voyons pas, et nous prenons tout ce qui nous arrive comme venant de lui; mais, que nous l'acceptions ou non en esprit de foi, il n'y a certainement aucun autre moyen de l'accepter. Nous ne voyons rien. Nous ne voyons pas pourquoi telle chose arrive, ou à quoi elle tend. Un jour, Jacob s'écria: Tout est contre moi!, certainement il semblait que ce fût ainsi... Pourtant toutes ces choses devaient tourner à bien... Voici une personne qui, en somme, a conscience d'avoir servi Dieu d'une manière acceptable; qu'elle regarde sa vie passée, et elle verra combien furent critiques certaines heures et certains actes qui paraissaient le plus indifférents au moment même; par exemple l'école où elle fut envoyée enfant; l'occasion qui lui fit rencontrer les personnes qui lui ont été le plus bienfaisantes; les incidents qui déterminèrent sa vocation ou son avenir. La main de Dieu est toujours sur les siens, et il les guide dans des voies qu'ils ignorent. Le mieux qu'ils puissent faire est de croire ce qu'ils ne peuvent voir maintenant, ce qu'ils verront dans l'autre vie; et, croyant, d'agir en coopération avec Dieu pour mériter cette vie.

PRIERE

Renouvelle en nos coeurs les merveilles de ta grâce, si bien que ni la mort, ni la vie ne puissent nous séparer de ton amour.

 

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