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PRESENCE réelle. (Antonio FRAGOSO)

L'Évangile est extrêmement exigeant. Il nous dit que le Christ identifie tout homme à lui-même: ce qui est fait au plus petit, au plus faible, au plus pauvre des hommes, c'est au Christ lui-même que cela est fait. C'est à moi que vous l'avez fait. Si nous avons foi dans le Christ et dans son Évangile, nous devons organiser notre vie sociale, politique, économique, en accord avec cette foi dans la dignité foncière du petit, du faible, du pauvre. Et combien y a-t-il de pauvres? Combien dans le monde entier? Environ 30 millions de personnes meurent de faim chaque année. Trente millions.

Le chrétien qui prétend être conséquent avec sa foi doit s'engager dans la lutte pour la liberté des frères du Christ, pour leur libération de la faim, de la maladie, de la misère, de l'opression.

Chez nous, catholiques, les théologiens ont approfondi l'identité qui existe entre le Christ et l'Eucharistie : Ceci est mon corps. Mais l'identification avec le pauvre, avec le petit, humilié ou l'opprimé, le malade, le faible, l'étranger, l'avons-nous quelquefois approfondie? Il y a tout un effort de réflexion à faire dans sens, qui nous fera modifier notre comportement.

Religieux, religieuses, aurons-nous le courage d'aller iusqu'à nous libérer de la propriété de nos biens et de leur administration et de leur direction pour être simplement au service d'une pastorale de l'éducation? Aurons-nous ce courage, le courage d'être conséquents avec notre foi et de respecter l'identité qui existe entre le pauvre et le Christ? Si nous nous en tenons au témoignage individuel et invisible de pauvreté, cela suffira-t-il pour que les pauvres voient que nous avons confiance en eux et en leur identité avec le Christ ?

Pour nous les exigences de l'Évangile vont loin. Notre liturgie et notre messe pourraient même constituer une prédication de l'athéisme, si nous demeurions indifférents aux exigences de la justice sociale.

Ceux qui nous voient réunis dans notre maison à tous qui est l'église, qui nous voient réunis pour la messe et pour les sacrements, nous voient-ils réunis au coude à coude pour la lutte en faveur de la justice, afin que tous nos frères soient libérés? 

 

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