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Il manque toujours quelqu'un... (Homélie d'un prêtre)

Il manque toujours quelqu'un à la grotte Bethléem auprès du Dieu fait homme.

Lève-toi, Jérusalem, le Christ Jésus est né milieu de toi, bien sûr, mais s'il est né enfant d'Israël, c'est pour se faire homme tout court. Donc debout! regarde toujours plus loin... au delà de tes murailles. L'histoire de l'Église c'est une Epiphanie continue et continuelle. C 'est l'histoire de toutes ces nations, de tous ces peuples qui marchent les uns après les autres vers lumière, vers le Seigneur.

Mais il manque toujours quelqu'un... la masse de nos frères humains qui ne connaissent pas Christ.

Etre indien avec les Indiens, c'est le rêve François Xavier parce que c'est le rêve de Christ, de saint Paul, de l'Église. Voyons les mages. Ils n'ont pas acheté cadeaux chez les marchands de Jérusalem. en ont apporté de chez eux, bien de chez eux.

Nous, pays d'Afrique et d'Asie, nous sentons plus pressant que jamais le besoin d'apporter quelque chose de bien africain, de bien japonais, de très vietnamien, au Christ, à l'Église.Dans nos propres pays nous avons été tellement bien christianisés à l'espagnole, à la française ou à la canadienne que le problème se pose pour nous à l'envers : Comment retrouver notre âme profonde pour l'offrir en cadeau au Christ et à l'Église ? Comment rejoindre nos sources, regagner le point de départ, pour apporter une fois de plus, dans l'histoire de l'Eglise, la preuve, le signe du pouvoir universel qu'a le Christ de tout assumer dans son Incarnation, de tout illuminer, transfigurer par sa Résurrection. Quoi de plus absurde que de transporter chez les Chinois la France, l'Espagne, l'Italie ou quelqu'autre pays d'Europe! N'introduisez pas chez eux nos pays, mais la foi, cette foi qui ne repousse ou ne blesse ni les rites ni les usages d'aucun peuple... »(Le pape Alexandre VII aux vicaires apostoliques d'Extrême-Orient, en 1659).

Mes chers frères, vous pouvez et vous devez rester fiers du fait que des pays comme le mien, comme Madagascar, ont été conquis au Christ par la France, la France des missionnaires et des martyrs. Mais, en français, vous prierez plutôt notre Seigneur, d'accorder aux Malgaches de ne plus prier en français...

Il m'arrive de rendre grâce pour ce que lu m'as donné, Seigneur à moi, à ma famille, à mon pays. M'arrive-t-il de te remercier pour les dons que tu as faits à d'autres ? d'autres hommes, à d'autres pays, à d'autres races? Ces nations qui me paraissent étranges et qui sont de ta main. Fais-moi admirer la grâce de chacun. Fais-moi vouloir que chacun soit ce qu'il est dans la splendeur de tes dons.

 

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