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La tendresse maternelle de DIEU. (Antoine LEMONNYER) 

Le petit enfant est toujours sale, le petit enfant a toujours soif, le petit enfant se blesse à tout propos. Et ces besognes, maternelles s'il en fut, à qui, parlant au nom de l'Eglise de Dieu, demandons-nous de les accomplir? Au Saint-Esprit. Quelle joie lorsque, pour faire accueil au père qui s'approche, l'enfant s'agite et sourit! Quelle joie surtout lorsqu'il articule pour la première fois, de lèvres puériles, le mot sacré, tant de fois prooqué, depuis Si longtemps attendu! Or, c'est au Saint-Esprit qu'il appartient de le remplir, dans notre vie surnaturelle et en ce qui egarde notre Père des cieux, cet office maternel authentique. C'est lui qui s'applique à tourner vers notre Père les yeux incertains de notre âme pour y faire fleurir ce sourire du tout petit qui connaît son père et le salue. Vous avez reçu, écrit Paul, un esprit d'adoption dans lequel nous crions : Abba, Père. Cet esprit de fils, ce cri filial, qui l'a répandu en nous et qui l'y forme, si ce n' est le Saint-Esprit? L'Esprit lui-même, poursuit l'apôtre, témoigne avec notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Et ailleurs : Et parce que vous êtes fils, Dieu a envoyé dans vos coeurs l'Esprit de son Fils, lequel crie : Abba, Père.

Dans la demeure de notre Père, nous trouvons un frère aîné, un grand frère, et c'est Jésus Christ. Qui va nous mettre en rapport avec lui? Il est beaucoup plus grand que nous. Il est à l'âge parfait. La gloire qui l'environne, la place qu'il occupe à la droite du Père, tout en lui, en dépit de cette nature humaine qu'il partage avec nous, est fait pour nous impressionner. Qui est-ce et surtout qu'est-il ? Quels sont ses sentiments à notre égard ? Il est, lui, le vrai Fils de Dieu, son fils par nature; nous ne le sommes, nous, que par adoption, des nouveaux venus, et, par leur origine, des étrangers. Il nous a été dit qu'il nous ferait bon accueil et l'on nous a raconté ce qu'il avait fait pour nous. Mais voici qu'au moment d'entrer en rapport personnel avec lui, nous sommes un peu troublés et incertains. C'est le Saint-Esprit qui établit le contact. Jésus lui-même, au cours de sa vie terrestre, nous en avait donné l'assurance

Lorsque le Consolateur que je vous enverrai d'auprès du Père, l'Esprit de vérité qui procède du Père, sera venu, il rendra témoignage de moi. A qui? Au monde, sans doute, mais à nous aussi et de façon bien plus intime. Or ce témoignage que le Saint-Esprit nous rend au sujet de Jésus, quel peut en être l'objet si ce n'est de nous introduire dans la connaissance vraie et le confiant amour du Fils de Dieu, notre Aîné? Cela aussi, dans nos familles humaines, c'est le rôle des mères, c'est un office maternel. Devant son enfant tout petit, la mère est comme la répondante nécessaire, sur la voix de laquelle il consent à entrer en rapport avec son père et ses frères. Elle aussi rend témoignage, pour l'enfant qui ne sait pas bien, qui a une peur, et son témoignage décide de tout. Les rôles, en vérité, sont analogues, celui du Saint-Esprit dans l'ordre de nos relations divines, et celui de la mère dans celui de nos rapports humains. 

 

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