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Mardi, Carême II

Mt 23, 1-12

L'orgueil est plus dangereux qu'on ne croit.

Terrible Jour 23 de saint Matthieu! Voir Jésus si dur contre la vanité et l'orgueil doit nous faire beaucoup réfléchir sur les ravages de ce que nous prenons peut-être trop à la légère.

La vanité et l'orgueil sont les pires trouble-coeur. D'où viennent nos orages intérieurs et nos mauvaises tristesses? Le plus souvent d'avoir été contredit, dédaigné, mis de côté. Nous perdons des heures précieuses à ruminer des offenses.

Allons! Un peu d'humour! Pour qui te prends-tu si toucher à ton honneur te bouleverse à ce point.

Un regard sur le Christ est encore plus efficace. À quoi penses-tu? nous demande-t-il. Et pas moyen de lui dire: à toi! Nous mesurons alors la petitesse et le ridicule de nos retours sur telle scène, sur telle humiliation. J'imagine parfois, en me voyant ainsi sous le regard du Christ, qu'il me dit: tu n'es pas présentable! J'ai envie d'aller me nettoyer.

La vanité et l'orgueil sont les grands démolisseurs de toute vie commune, en famille, au travail, en communauté religieuse. Ce sont des briseurs d'écoute, des tueurs de paix et d'amitié. On s'entendait bien, et une dispute éclate. Consternés, les auditeurs découvrent la méchanceté de l'orgueil.

On interprète parfois à tort les mots de Jésus: « Vous n'avez qu'un seul maître... Vous n'avez qu'un seul guide... vous n'avez qu'un seul Père. » Ce n'est pas dire Maître ou Père qui est blâmable, c'est de donner à quelqu'un l'importance et la confiance qui ne conviennent qu'à Dieu. Ne favorisons chez personne, par servilité, par intérêt - ou même par amour! - la tendance à l'orgueil.

 

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