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Tome 4 audio

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Au cours des derniers jours, puisque mon adorable Jésus ne se faisait pas voir, j'avais perdu espoir de le retrouver.

Je croyais même que tout était fini pour moi : les visites de Notre-Seigneur et l'état de victime. Ce matin, Jésus béni est venu. Il portait sur la tête une horrible couronne d'épines. En gémissant, Il s'est placé à mes côtés dans l'attente d'obtenir du soulagement.

 

Alors, tout doucement, j'ai enlevé sa couronne d'épines et, pour lui faire davantage plaisir, je l'ai placée sur ma tête.

 

Ensuite, Il m'a dit:

 

«Ma fille,

l'amour est vrai lorsqu'il est soutenu par l'espérance, une espérance persévérante.

Car, si aujourd'hui j'espère et demain je n'espère pas, l'amour devient boiteux. Plus on lui donne la nourriture de l'espérance, plus il devient robuste et vivant. Mais si l'espérance vient à manquer, le pauvre amour devient d'abord malade. Et, en demeurant seul et sans soutien, il finit par mourir totalement.

 

Par conséquent, aussi grandes que soient tes difficultés,

tu ne dois jamais, par crainte de me perdre, t'éloigner de l'espérance, même pour un instant.

Au contraire, en surmontant tout,

tu dois faire en sorte que ton espérance te trouve toujours unie à Moi. Alors, ton amour aura la vie perpétuelle. »

 

Par la suite, Jésus continua de venir, mais sans ne plus rien me dire.

 

Mon très doux Jésus continue de venir.

Ce matin, dès qu'Il est venu, il a voulu déverser en moi un peu de son amertume.

Ensuite, Il m'a dit:

«Ma fille, Je veux dormir un peu.

Toi, remplace-Moi dans ma fonction de souffrir, de prier et d'apaiser la Justice.»

 

Ainsi, Jésus prit un somme, et moi, tout près de lui, je me suis mise à prier.

Après, quand Il s'est réveillé,

nous nous sommes promenés un peu au milieu des gens.

Il me fit voir plusieurs complots qu'ils sont en train de préparer et les efforts qu'ils font pour faire une révolution.

 

Je remarquai surtout qu'ils étaient en train de machiner un assaut-surprise pour mieux atteindre leur but, et

pour faire en sorte que personne ne puisse se défendre ni se prémunir contre l'ennemi. Que de spectacles malheureux!

 

Il semble, cependant, que le Seigneur ne leur donne pas encore la liberté d'agir.

Malgré leur volonté perverse,

-ne connaissant pas la raison pour laquelle

ils se trouvent impuissants à réaliser leur plan, ils sont dévorés par la rage. Il ne leur faut plus qu'une chose, que le Seigneur leur concède cette liberté. Car tout est prêt.

 

Après notre tournée, Jésus se montra entièrement couvert de plaies et Il me dit:

«Vois-tu combien de plaies ils m'ont ouvertes?

 

Vois-tu la nécessité de ton état continuel de victime ?

Car il n'y a pas un seul instant où les hommes m'épargnent de leurs offenses. Et comme leurs offenses sont continuelles, les souffrances et les prières pour m'épargner de ces coups doivent être continuelles.

 

Tremble et crains si tu vois tes souffrances suspendues,

-de peur que,

-mes souffrances n'étant pas soulagées,

il ne soit concédé aux ennemis cette liberté d'agir tant convoitée par eux.»

 

En entendant cela, je me suis mise à prier Jésus pour qu'il me fasse souffrir. Je vis alors mon confesseur qui, unissant ses intentions à celles de Jésus, forçait ce dernier à me faire souffrir. Alors, le Seigneur béni me fit participer à des souffrances si nombreuses et si grandes que je ne sais pas comment je suis demeurée vivante.

 

Cependant, le Seigneur ne rn' a pas laissée seule dans mes souffrances.

 

Il semblait même qu'il n'avait pas le cœur de me laisser, et j'ai passé plusieurs jours en compagnie de Jésus.

Il m'a communiqué tellement de grâces et m'a fait comprendre tant de choses!

Mais, en partie à cause de mon état de souffrance et

en partie parce que je ne sais pas m'exprimer, je m'arrête ici.

 

Jésus continue de venir.

Cependant, j'ai passé la majeure partie de la nuit sans lui. Quand Il est venu, Il m'a dit :

«Ma fille, pourquoi restes-tu là à m'attendre avec tant d'anxiété? As-tu besoin de quelque chose?»

 

Et moi, comme je savais que je devais recevoir l'Eucharistie, je lui ai dit:

«Seigneur, toute la nuit j'étais là à t'attendre ! Bien plus, puisque je dois communier,

je crains que mon cœur ne soit pas bien disposé pour te recevoir.

C'est pourquoi j'ai besoin que tu fasses un examen de mon âme, pour qu'elle puisse se disposer à s'unir à toi dans le sacrement de l'Eucharistie. »

 

Avec bienveillance, Jésus passa mon âme en revue pour me préparer à le recevoir. Ensuite, Il me transporta hors de mon corps

 

Et, avec lui, j'ai trouvé notre Maman Reine qui lui disait :

 

«Mon Fils,

cette âme sera toujours prête à faire et à souffrir ce que nous voudrons. Elle est comme une corde qui nous permet de lier la Justice.

Par conséquent, épargne le monde de tant de massacres et de tant de sang qui doivent se répandre. »

 

Jésus répondit :

«Ma Mère, l'effusion de sang est nécessaire.

Parce que Je veux que cette lignée de rois soit détrônée Et cela ne peut pas se faire sans répandre le sang.

 

L’effusion de sang est nécessaire aussi pour purifier mon Église. Parce qu'elle est très infectée.

En tenant compte des souffrances, Je peux tout au plus concéder d'en épargner une partie.»

 

Pendant ce temps, je voyais la plus grande partie des députés en train de comploter pour faire tomber le roi.

Ils pensaient placer sur le trône un des leurs qui siégeait dans leur conseil. Après cela, je me retrouvai dans mon corps. Que de misères humaines !

 

Ah! Seigneur, aie pitié de l'aveuglement dans lequel est plongée la pauvre humanité !

 

Par la suite, je vis le Seigneur et la Reine Mère, ainsi que mon confesseur qui se trouvait avec eux.

La très Sainte Vierge dit: «Tu vois, mon Fils, nous avons un troisième personnage avec nous: le confesseur.

 

Il veut s'unir à nous et nous prêter son aide avec l'engagement de concourir à la faire souffrir, afin de satisfaire à la divine Justice.

 

Cela aussi renforce la corde qui te lie, en même temps qu'elle t'apaise. D'ailleurs, quand as-tu résisté à la force

-de celui qui unit souffrance et prière, et

-de celui qui se joint à toi purement dans le but de te glorifier et d'œuvrer pour le bien des peuples?»

 

Jésus écoutait sa Mère et portait attention aux intentions du confesseur. Mais Il ne prononça pas de sentence totalement favorable.

Il se limita seulement à épargner le monde partiellement.

 

Ce matin, je me suis retrouvée hors de mon corps. Je voyais les nombreuses infamies et les pires péchés qui se commettent, de même que les péchés contre l'Église et contre le Saint-Père.

Lorsque je suis revenue en mon corps, mon adorable Jésus est venu et m'a dit

:

« Que dis-tu du monde, toi?»

Et moi, sans savoir où il voulait en venir, impressionnée comme j'étais par les choses que je venais de voir, j'ai dit:

«Mon Seigneur, qui pourrait décrire la perversité, la dureté et la laideur du monde?

Je n'ai pas de mots pour décrire combien le monde est mauvais. » Profitant de l'occasion ainsi offerte par mes paroles, Jésus ajouta:

«Tu as vu combien le monde est pervers? Tu l'as toi-même dit. Il n'y a pas de façon pour l'amener à se soumettre.

Même après que je lui aie presque enlevé son pain, il demeure dans son entêtement.

Il est même pire, il cherche actuellement à se procurer du pain par des rapines, en faisant du tort à ses semblables.

Par conséquent, il est nécessaire que Je l'atteigne dans son corps. Autrement, il se pervertira davantage. »

 

Qui pourrait dire combien je suis restée abasourdie par ces paroles de Jésus. Il me semble que je lui ai fourni l'occasion de s'indigner contre le monde.

Au lieu de l'excuser, je l'ai dépeint en noir.

 

Par la suite, j'ai fait tout ce que je pouvais pour l'excuser, mais Jésus ne m'a

pas écoutée. Le mal était fait. Ah! Seigneur, pardonne-moi ce manque de charité et use de miséricorde envers moi.

 

Jésus continue ses visites, presque toujours de la même façon.

Ce matin, en venant, il a déversé en moi son amertume et je suis devenue tellement souffrante que j'ai commencé à prier le Seigneur de me donner la force et de me soulager un peu, parce que je ne pouvais plus tenir.

Pendant ce temps, par une lumière,

il m'est venu à l'esprit que je commettais un péché en demandant cela.

 

Que dira Jésus béni? Alors qu'à d'autres occasions, je l'ai tellement supplié de déverser en moi son amertume, cette fois-ci, sans se faire prier, Il l'a déversée. Et moi, à présent, j'étais en train de chercher un soulagement !

Il me semble que je deviens de plus en plus mauvaise.

Ma méchanceté atteint un point tel que, même devant Jésus, je ne m'abstiens pas de tomber dans des défauts et de commettre des péchés.

 

Je ne savais pas quoi faire pour réparer.

Je décidai dans mon intérieur que, pour cette fois-ci, j'allais renoncer à la venue de Notre-Seigneur dans le but de faire un plus grand sacrifice, de m'infliger une pénitence, et afin que, lorsqu'une autre occasion se présentera, ma nature n'ose plus chercher un soulagement.

 

Je décidai que, s'il venait, je lui dirais: «

Ne viens pas mon Amour, aie pitié de moi et relève-moi. »

C'est ce que j'ai fait, et j'ai passé plusieurs heures sans Jésus et dans d'intenses souffrances. Combien cela me coûtait et m'était amer!

 

Cependant, en ayant compassion de moi et sans que je le cherche, Jésus vint. Immédiatement, je lui ai dit: « Sois patient, ne viens pas, je ne veux pas de soulagement. »

 

Jésus me répondit:

«Ma fille, Je suis content de ton sacrifice.

Mais tu as besoin de repos, autrement tu vas perdre connaissance.» Je lui dis: «Non, Seigneur, je ne veux pas de soulagement.»

 

Mais, en s'approchant de ma bouche et presque de force,

Jésus déversa de sa bouche dans la mienne quelques gouttes d'un lait doux qui allégea ma souffrance.

 

Qui pourrait décrire la confusion et la honte que j'éprouvai devant lui?

Je m'attendais de plus à un reproche mais, comme s'il ne s'était pas aperçu de mon manquement, Il se montra plus affable et plus doux.

 

En le voyant ainsi, je lui dis:

«Mon adorable Jésus, maintenant que tu as déversé en moi ton amertume et que j'ai souffert, tu épargneras le monde, n'est-ce pas?»

 

Il me répondit:

«Ma fille, crois-tu que J'ai tout déversé en toi?

D'ailleurs, comment pourrais-tu affronter tout ce que Je déverserai de châtiments sur le monde ? N'as-tu pas vu que tu ne pouvais pas résister au peu d'amertume que J'ai déversée en toi? Et si Je n'étais pas venu pour t'aider, tu serais morte.

Qu'adviendrait-il si Je déversais tout en toi?

Ma chère, Je t'ai donné ma Parole, Je te contenterai en partie.»

 

Après cela, Il me transporta sans mon corps au milieu du monde. Je continuai à voir dans la société beaucoup de malheurs, surtout des complots pour faire la révolution contre l'Église,

pour tuer le Saint-Père et les prêtres.

 

En voyant ces choses, je sentais mon âme se déchirer et je pensai:

« Que jamais cela n'arrive!

S'ils arrivaient à mettre en œuvre ces complots, qu'adviendrait-il? Combien de malheurs en résulteraient!»

Totalement affligée, je regardai Jésus.

 

Il me dit: «Que dis-tu de cette émeute qui s'est passée ici?»

Je répondis: «Quelle émeute? Il n'est rien arrivé dans ma ville. »

 

Jésus reprit: «Ne te souviens-tu pas de l'émeute d'Andria?» Je répondis: «Oui, Seigneur.»

 

Il poursuivit:

«Eh bien, cette émeute semble une affaire de rien, mais il n'en est pas ainsi. Cette émeute a été tout un événement. Elle a été un tison, une force pour encourager d'autres villes à se soulever et à répandre le sang en outrageant les personnes consacrées et mes temples.

 

Et parce que chacun veut démontrer combien il est plus brave que les autres pour instiguer à faire le mal, ils se feront compétition pour voir qui pourra causer le plus de dommages. »

 

Je repris: «Ah ! Seigneur, donne la paix à ton Église et ne permets pas autant de troubles ! » Je voulais lui parler davantage.

Mais Il disparut en me laissant totalement affligée et inquiète.

 

Ce matin, mon adorable Jésus ne venait pas.

Après une longue attente, Il se fit voir en mon intérieur. En s'appuyant sur mon cœur,

Il l'entoura de ses bras et y appuya sa tête très sainte. Le dos tourné au monde, Il était très affligé et sérieux, de sorte que son apparence imposait le silence.

 

Après avoir gardé un complet silence pendant quelque temps, vu que l'aspect sous lequel Il se présentait ne me permettait pas d'oser dire un seul mot,

 

Il sortit de sa position et Il me dit:

«J'avais décidé de ne pas déverser mon amertume en toi.

Mais les choses en sont arrivées à un tel point que, si Je ne la déverse pas, de très graves incidents se produiront à brève échéance,

au point de provoquer une révolution conduisant à des massacres sanglants.»

 

Je répondis: «Oui, Seigneur, déverse-la.

Mon unique désir est que tu déverses sur moi ta colère et que tu épargnes tes créatures. » Ainsi, Il déversa en moi un peu de son amertume.

 

Ensuite, comme s'Il était soulagé, Il ajouta:

 

«Ma fille, comme un agneau, Je me suis laissé conduire à l'abattoir et Je suis demeuré muet devant ceux qui m'ont sacrifié.

 

Il en sera ainsi en ces temps-ci pour les quelques bons qui restent.

D'ailleurs, c'est cela l'héroïsme de la vraie vertu. »

 

Il ajouta:

«J'ai déjà déversé en toi de mon amertume

Mais, même si J'en ai déjà déversé, veux-tu que J'en déverse encore un peu? Ainsi, Je m'allégerai davantage.»

 

Je lui répondis: «Mon Seigneur, ne me le demande même pas, je suis à ta disposition, tu peux faire de moi ce que tu veux. »

 

Il en déversa donc de nouveau, puis Il disparut en me laissant souffrante et heureuse à la pensée que j'avais allégé les souffrances de mon bien-aimé Jésus.

 

Mon aimable Jésus continue de venir.

Il m'a fait partager plusieurs souffrances de sa Passion.

Ensuite, Il m'a transportée hors de mon corps en me faisant voir les villes avoisinantes.

Il me sembla que c'était surtout Andria.

 

Je voyais que si le Seigneur ne faisait pas usage de sa toute-puissance pour châtier les gens, les choses qui ont été mises en branle deviendraient de plus en plus sérieuses.

Bien plus, il semblait qu'il y avait eu quelques prêtres qui avaient incité les gens à ces soulèvements, ce qui attristait davantage Notre-Seigneur.

 

Ensuite, nous avons visité plusieurs églises en faisant des actes d'adoration et de réparation pour les nombreuses profanations qui s'y commettent.

Jésus me dit: «Ma fille, laisse-moi déverser un peu de mon amertume en toi Car elle est si grande et intense que Je ne peux l'avaler seul.

Mon Cœur ne peut pas la supporter.»

 

Ainsi, Jésus en déversa en moi, puis Il disparut.

Il revint quelques autres fois sans rien dire de plus.

 

Luisa prie Jésus de l'amener au Ciel.

 

Ce matin, mon adorable Jésus me transporta hors de mon corps et me fit voir beaucoup de mal qui se commet contre la charité envers le prochain.

Que de souffrances cela apportait à mon très patient Jésus!

Il me semblait que ces manquements à la charité se faisaient contre lui.

 

Alors, tout affligé, Il me dit:

«Ma fille, celui qui fait du tort à son prochain se fait du tort à lui-même. En tuant son prochain, il tue sa propre âme.

De même que la charité prédispose l'âme à toutes les vertus, de même, sans la charité, l'âme se prédispose à toutes sortes de vices.»

Ensuite, nous nous sommes retirés.

 

Depuis plusieurs jours, je souffre d'une douleur intense aux côtes. C'est pour cela que je me sens à bout de force.

Compatissant avec moi, Jésus béni me dit:

«Ma bien-aimée, tu voudrais venir vers Moi, n'est-ce pas?»

Je répondis:

«Qu'il plaise au Ciel, mon Seigneur, que cette douleur soit la cause de ma venue vers toi ! Combien je lui serais reconnaissante !

Combien cette douleur me serait chère et combien je la considérerais comme une de mes meilleures amies! Mais je crois que tu veux me tenter comme les autres fois.

En m'excitant avec tes invitations et, ensuite, en me laissant déçue, tu parviendras à rendre mon martyre plus cruel et plus déchirant.

 

Mais, de grâce, aie pitié de moi, ne me laisse pas sur la terre plus longtemps. Absorbe en toi le misérable ver que je suis.

J'ai raison de te demander cela,

puisque c'est de toi que je suis venue à la vie. »

 

En m'entendant, mon aimable Jésus devint toute tendresse et Il me dit:

 

«Pauvre fille, ne crains pas.

Ce qui est certain, c'est que le jour viendra où tu resteras absorbée en Moi.

 

Sache, cependant, que tes continuels élans pour venir vers Moi,

-surtout à la suite de mes invitations,

te sont très utiles et te font vivre entre le Ciel et la terre,

-sans l'ombre d'un poids terrestre. Tellement que tu ressembles à ces fleurs qui n'ont même pas de racines dans la terre.

En vivant ainsi, suspendue dans les airs, tu réjouis le Ciel et la terre.

 

En regardant le Ciel, c'est uniquement de lui que tu te réjouis. Et tu te nourris de tout ce qui est céleste.

Ensuite, en regardant la terre,

tu en as compassion et tu l'aides autant que tu peux.

 

Mais, à la suite de la rencontre des parfums du Ciel,

tu perçois immédiatement la puanteur qui monte de la terre et tu l'as en horreur.

 

Est-ce que J'aurais pu te placer dans une situation qui Me soit

-plus chère à Moi et au Ciel et

-plus profitable à toi et au monde?»

 

Je lui répondis:

«Et pourtant, oh !

Mon Seigneur, tu devrais avoir compassion de moi et ne pas prolonger mon séjour ici-bas pour toutes les raisons que j'ai, mais surtout à cause des tristes temps qui se préparent !

Qui aura le cœur de voir des carnages si sanglants?

D'ailleurs, tu devrais avoir pitié de moi à cause de mes continuelles privations de toi qui me coûtent plus que la mort. »

 

Pendant que je disais cela,

je vis une multitude d'anges autour de Notre-Seigneur.

 

Ils lui disaient: « Notre Seigneur et notre Dieu, ne te laisse pas importuner davantage, contente-la. Nous, nous l'attendons avec anxiété.

 

Touchés par sa voix, nous sommes venus ici pour l'écouter et nous sommes impatients de l'amener avec nous. Et toi, ô élue de Dieu, viens nous réjouir dans notre céleste séjour.»

 

Jésus béni était tout ému et semblait sur le point de consentir à leur demande, mais Il disparut. En me retrouvant en mon corps, j'éprouvai une douleur accrue, de sorte que je souffrais continuellement.

 

Cependant, je ne me comprenais pas moi-même à cause du contentement que j'éprouvais.

 

Les affres de mes douleurs augmentent toujours. J'aurais bien voulu

-les cacher et faire en sorte que personne ne s'en aperçoive,

-tenir secret ce que j'ai dit plus haut sans avoir à m'en ouvrir à mon confesseur. Mais mes souffrances étaient si intenses que cela m'était impossible.

 

D'autre part, en se prévalant de l'arme habituelle de l'obéissance, mon confesseur me commanda de tout lui manifester. D'où, après lui avoir tout révélé en détail, il me dit que, par obéissance, je devais prier le Seigneur de me libérer.

Autrement, je commettrais un péché.

 

Qu'est-ce que cette obéissance? C'est toujours elle qui met une entrave à mes desseins. Alors, à contrecœur, j'acceptai cette nouvelle directive de mon confesseur.

Malgré tout cela, je n'avais pas à cœur de prier le Seigneur pour qu'il me libère d'une amie si chère qu'est la souffrance.

D'autant plus que je m'attendais à sortir de l'exil de cette vie.

 

Jésus béni me tolérait et, quand Il vint, Il me dit:

«Tu souffres beaucoup: veux-tu que je te libère?»

Et moi, ayant oublié un instant l'ordre reçu, je lui dis :

« Non, Seigneur, non, ne me libère pas: je veux aller vers toi. D'ailleurs, tu sais que je ne peux pas t'aimer, que je suis froide, que je ne fais pas de grandes choses pour toi.

 

Je t'offre au moins cette souffrance comme satisfaction envers toi pour ce que je ne sais pas faire par amour pour toi. »

 

Jésus reprit :

«Et Moi, ma fille, J'infuserai en toi tellement d'amour et tellement de grâces que personne ne pourra m' aimer ni me désirer autant que toi. N'en es-tu pas heureuse?»

Je répondis: Oui, mais je veux aller vers toi ! » Puis Il disparut. En revenant dans mon corps,

je me suis souvenue de l'ordre reçu et j'ai dû m'accuser à mon confesseur.

Il me dit avec force qu'il ne voulait absolument pas que je parte et que le Seigneur devait me libérer. Quelle souffrance j'éprouvai en recevant cet ordre!

Il me semble que Jésus veut vraiment pousser ma patience à la limite.

 

Plus que jamais, j'éprouvais un ressentiment dans mon intérieur parce qu'il m'était interdit de mourir. D'où, quand mon adorable Jésus vint, Il me reprocha ma lenteur à obéir, chose qu'Il semblait tolérer jusqu'à présent.

 

Pendant ce temps, je vis mon confesseur et, en se tournant vers lui, Jésus prit sa main et lui dit : « Lorsque tu iras la visiter, fais-lui un signe de croix sur la partie de son corps qui est douloureuse. Je la ferai obéir.»

 

Ensuite, Il disparut.

Alors, je demeurai seule en éprouvant une douleur plus intense.

Plus tard, mon confesseur vint et, me trouvant souffrante, il me reprocha lui aussi de ne pas obéir.

 

Lui ayant dit ce que j'avais vu et ce que Notre-Seigneur avait dit au confesseur, alors il fit le signe de la croix sur la partie souffrante de mon corps

Et, en une couple de minutes, j'ai pu respirer et me mouvoir.

Alors qu'auparavant je ne pouvais pas le faire sans éprouver des douleurs atroces.

 

Il me semble que l'obéissance et ces signes de croix ont maté ma douleur, de sorte que je ne peux plus souffrir. Ainsi, je suis de nouveau déçue dans mes desseins, puisque cette dame obéissance a pris un tel pouvoir sur moi qu'elle

ne me laisse rien faire de ce que je veux. Dans ma souffrance, elle veut être la souveraine et je dois demeurer sous son empire en tout et pour tout.

 

Qui pourrait décrire mon affliction de rester privée de ma très chère amie la souffrance ?

Oui, j'admirais

-le prodigieux empire de la sainte obéissance de même que

-la puissance que le Seigneur avait communiquée à mon confesseur qui, par l'obéissance et par le signe de la croix, m'avait libérée d'un mal que je considérais comme grave et qui était suffisant pour me faire mourir.

 

Malgré tout cela, je ne pouvais faire autrement que d'éprouver la douleur d'être privée d'une souffrance si bonne, qui amenait Jésus béni à la pitié et attendrissait son Cœur au point que je le faisais venir presque continuellement.

 

Lorsque Notre-Seigneur vint, je me suis plainte en lui disant : «Mon Bien-Aimé, qu'est-ce que tu m'as fait? Tu m'as fait libérer par mon confesseur. J'ai donc perdu, pour le moment, l'espérance de quitter la terre. D'ailleurs, pourquoi faire tant de détours?

 

Tu peux toi-même me libérer. Pourquoi as-tu placé le confesseur entre nous? Ah ! Peut-être que tu n'as pas voulu me déplaire directement, n'est-ce pas?»

Jésus répondit:

«Ah ! Ma fille, comme tu as vite oublié que l'obéissance était tout pour Moi!

Je veux que l'obéissance soit tout pour toi.

 

D'ailleurs, j'ai placé le confesseur au milieu de nous pour que tu lui accordes les mêmes soins que tu accordes à ma propre personne.»

Cela dit, Il disparut en me laissant tout attristée.

 

Comme elle sait faire les choses, dame obéissance !

Il faut la connaître et avoir affaire à elle pendant longtemps, et non pas seulement pendant une courte période, pour pouvoir vraiment dire qui elle est.

 

«Bravo, bravo pour dame obéissance ! Plus on te côtoie, plus tu te fais connaître. Quant à moi, pour dire vrai, je t'admire.

Je suis même contrainte à t'aimer.

 

Mais je ne peux faire autrement que de me sentir fâchée avec toi, surtout

lorsque tu m'en fais voir de belles choses .

 

C'est pourquoi je te prie, oh! Chère obéissance, d'être plus indulgente, plus indulgente à me faire souffrir.»

 

Je me trouvais tout opprimée et tout affligée quand mon adorable Jésus vint.

Il me dit: «Ma fille, pourquoi restes-tu tout immergée dans ton affliction?»

 

Je lui répondis: «Ah! Mon Bien-Aimé, comment ne puis-je pas être affligée si tu ne veux pas m'emmener avec toi et si tu me laisses plus longtemps sur cette terre ? »

 

Jésus me dit:

«Ah ! Non, Je ne veux pas que tu respires cet air de tristesse.

Parce que tout ce que j'ai mis à l'intérieur et à l'extérieur de toi est saint !

 

C'est tellement vrai que si quelque chose ou quelque personne s'approche de toi et qu'elle n'est pas droite et sainte, tu en éprouves le dégoût en t'apercevant immédiatement de la mauvaise senteur de ce qui n'est pas saint.

 

Pourquoi donc voudrais-tu assombrir avec cet air de tristesse ce que J'ai mis à l'intérieur de toi? .

 

Sache, cependant, qu'à chaque fois que tu te disposes à faire le sacrifice de mourir, Je t'en accorde le mérite comme si tu mourais réellement.

Cela doit être pour toi une grande consolation, d'autant plus que tu te conformes ainsi davantage à Moi, puisque ma vie a été une mort continuelle.

 

Je répondis:

«Ah! Seigneur, il ne me semble pas que la mort me soit un sacrifice. Au contraire, il me semble que la vie est un sacrifice.»

Bien que je voulais lui parler davantage, Il disparut.

 

Entre Jésus et moi, plusieurs jours de silence se sont écoulés. Ils étaient accompagnés de peu de souffrance pour moi.

De plus, il me semble que Jésus voulait continuer de m'éprouver pour exercer un peu plus ma patience. Voici comment.

 

Quand Il venait, Il disait:

«Ma bien-aimée, du haut du Ciel, Je soupire après toi: au Ciel, au Ciel, Je t'attends.»

 

Puis, comme un éclair, Il se sauvait.

Par après, Il revenait et me disait : «Désormais, cesse tes ardents soupirs: tu me fais languir jusqu'à me faire perdre connaissance.»

 

D'autres fois, Il disait: «Ton amour ardent, tes soifs sont un repos pour mon Cœur attristé.» Mais, qui peut tout dire?

 

Il me semblait que Jésus voulait composer des vers. Parfois, Il exprimait ces vers en les chantant.

Cependant, sans me donner le temps de lui dire un seul mot, Il disparaissait.

 

Ce matin, mon confesseur ayant manifesté l'intention de me faire souffrir la crucifixion, j'ai vu la Maman Reine qui pleurait et se disputait presque avec Jésus pour que le monde soit épargné de tant de fléaux.

 

Mais Jésus se montrait hésitant.

C'est uniquement pour contenter sa Maman qu'il a accepté de me faire souffrir. Plus tard, comme s’Il s'était un peu apaisé, Il me dit:

«Ma fille,

c'est vrai que Je veux châtier le monde.

Je tiens en main les fouets pour le frapper.

C'est également vrai que si, ton confesseur et toi,

vous vous intéressez à me prier et à souffrir, cela m'est un appui.

 

Et vous me donnez ainsi le soutien dont J’ai besoin pour que le monde soit épargné, au moins en partie.

Autrement, en ne trouvant aucun appui, de ma main libre, Je me déchargerai sur le monde.»

 

Cela dit, Il disparut.

 

Ce matin, mon très doux Jésus ne venait pas.

J'ai dû exercer beaucoup ma patience à l'attendre.

Comme je ne me sentais plus la force de poursuivre dans mon état habituel, j'en étais arrivée au point de m'efforcer d'en sortir.

 

Jésus ne venait pas et il me semblait que la souffrance m'avait échappé.

Mes sens, je les sentais toujours, et il ne me restait rien d'autre à faire que d'essayer d'en sortir.

 

Pendant que je faisais cela, Jésus béni vint et, en faisant un cercle avec ses bras, Il m'entoura la tête. Quand Il me toucha, je ne me suis plus sentie dans mon corps et je vis Notre-Seigneur très indigné contre le monde.

 

Pendant que j'essayais de l'apaiser, Il me dit:

 

«Pour maintenant, il ne faut pas t'occuper de Moi, mais Je te prie de t'occuper de ma Maman.

Console-la, car elle est très affligée à cause des châtiments plus sévères que Je suis sur le point de déverser sur la terre.»

 

Qui pourrait dire combien je suis restée affligée!

 

Je craignais que mon état ne soit plus selon la Volonté de Dieu quand Jésus béni vint.

Je lui dis: « Comme je crains que mon état ne soit plus selon ta Volonté, puisque je vois que les deux choses principales qui me tenaient liée à cet état me manquent, c'est-à-dire la souffrance et ta présence.»

 

Jésus répondit:

«Ma fille, ce n'est pas que Je ne veux plus te garder dans cet état.

C'est parce que Je veux châtier le monde que Je ne viens pas et que Je te prive de la souffrance.»

 

Je lui dis: «À quoi bon, alors, de me tenir dans cet état?»

 

Il répondit: «Ton état de victime et ton attente continuelle me désarment déjà. Car, toi, tu ne me vois pas mais, Moi, au contraire, je te vois très bien.

Et Je compte tous tes soupirs, tes souffrances et tes désirs de me vouloir auprès de toi.

 

Le fait que tu sois tout absorbée en Moi

est un continuel acte de réparation pour beaucoup d'âmes qui ne s'intéressent pas à Moi et qui ne me désirent pas.

 

Ces âmes me méprisent.

Elles sont entièrement absorbées par les choses terrestres, crottées par la saleté de leurs vices.

 

Étant totalement opposé au leur, ton état met un frein à ma Justice,

de sorte que

te garder dans cet état et

permettre en même temps des guerres sanglantes en Italie m'est presque impossible.»

 

Je lui dis:

«Ah! Seigneur, pour moi, demeurer dans cet état sans souffrir m'est presque impossible!

Je sens que les forces me manquent.

Car la force de demeurer dans cet état me vient de mes souffrances.

 

Si, à certains jours, tu ne viens pas, alors je cherche à en sortir. Gare à toi! Je te le dis d'avance afin que, plus tard, cela ne te déplaise pas. »

 

Jésus répliqua: «Ah! Oui, oui, tu sortiras de cet état quand Je commencerai les massacres en Italie ! Alors, Je te suspendrai totalement. »

 

Pendant qu'il disait cela, il me fit voir des guerres très féroces qui surviendront,

autant parmi les laïques

que contre l'Église.

 

Le sang inondait les villes comme l'eau inonde les terres quand tombe une pluie diluvienne. Mon pauvre cœur se tordait de douleur à la vue de cela.

En pensant à ma ville, je dis:

«Ah ! Seigneur, en disant que tu vas me suspendre de tout,

veux-tu me faire comprendre que tu n'auras même pas compassion de ma pauvre Corato? Que tu ne l'épargneras même pas?»

 

Jésus répondit :

«Si les péchés atteignent un certain niveau, de sorte

-que les habitants de Corato ne méritent pas de garder une âme victime parmi eux et

-que ceux qui sont responsables de cette âme victime ne s'intéressent pas à elle,

Moi Je n'aurai aucun regard pour Corato. »

 

Cela dit, Il disparut et je suis demeurée tout affligée.

 

 

Après avoir passé un autre jour en l'absence de Jésus et avec très peu de souffrance,

je me sentais convaincue que Je Seigneur ne voulait plus me garder dans mon état de victime.

Cependant, l'obéissance ne veut même pas me céder cela.

Elle veut que je continue de rester dans cet état, même si je dois en crever. Que le Seigneur soit toujours béni et que sa sainte et aimable Volonté soit faite en toute chose !

 

Lorsque Jésus béni vint ce matin, Il se montra dans un état pitoyable. Il semblait souffrir dans ses membres.

Et son corps se présentait comme brisé en de multiples morceaux qu'il était impossible de compter.

 

D'une voix plaintive, Il me dit:

«Ma fille, combien Je souffre, combien Je souffre !

Mes souffrances sont des souffrances indicibles et incompréhensibles pour la nature humaine.

C'est la chair de mes enfants qui est lacérée et la douleur que J'en éprouve est si grande

que Je me sens lacéré dans ma propre chair. » Pendant qu'Il disait cela, Il gémissait et Il se plaignait.

 

Je me sentais attendrie en le voyant dans cet état et je fis tout ce que je pouvais pour être compatissante envers lui.

Je le priai de me faire participer à ses souffrances.

 

Il me contenta en partie et j'ai à peine eu le temps de lui dire:

«Ah! Seigneur, ne t'ai-je pas demandé de ne pas envoyer de châtiments?

Ce qui me déplaît le plus, c'est que tu sois frappé dans tes propres membres. Ah! Cette fois, aucune action ou prière n'a pu t'apaiser!»

 

Mais Jésus ne prêta pas attention à mes paroles.

Il me sembla qu'Il avait une préoccupation sérieuse dans son Cœur qui attirait son attention ailleurs et, en un instant, Il me transporta hors de mon corps.

Il m'amena dans des lieux où se passaient des massacres sanglants.

 

Que de scènes douloureuses on voyait dans le monde!

Que de chair humaine tourmentée, morcelée, foulée aux pieds comme on foule la terre, et abandonnée sans sépulture !

Que de disgrâce, que de misère! Ce qui était pire, c'était de voir d'autres châtiments plus terribles encore qui devaient arriver.

 

Le Seigneur béni regarda tout cela et, totalement bouleversé, Il se mit à pleurer amèrement. Moi, ne pouvant résister, je pleurai avec lui sur la triste condition du monde, de sorte que mes larmes se mêlaient aux siennes.

 

Après avoir pleuré un bon moment, j'ai admiré un autre trait de la bonté de Notre-Seigneur. Pour me faire cesser de pleurer, Il détourna de moi son visage et, en cachette, Il essuya ses larmes.

Ensuite, en se tournant vers moi avec un visage joyeux, Il me dit :

«Ma bien-aimée, ne pleure pas, ça suffit, ça suffit! Ce que tu vois sert à satisfaire ma Justice. »

 

Je lui dis : «Ah ! Seigneur, j'ai donc raison de dire que mon état n'est plus selon ta Volonté! À quoi sert mon état de victime s'il ne m'est pas donné

-que tes très chers membres soient épargnés et

-que le monde soit exempté de tant de châtiments? »

 

Jésus me répondit :

 

« Ce n'est pas comme tu dis. Moi aussi J'ai été victime.

Et, en étant victime, il ne m'a pas été donné que le monde soit épargné de tous les châtiments. J'ai ouvert le Ciel pour l'homme.

 

Oui, Je l'ai libéré de son péché et J'ai pris sur moi ses souffrances.

Mais c'est Justice que l'homme reçoive sur lui une partie des châtiments qu'il s'est attirés en péchant.

 

Et si ce n'était pas des âmes victimes, l'homme mériterait

-non seulement un simple châtiment, c'est-à-dire la destruction de son corps,

-mais aussi la perte de son âme.

Voilà la raison de la nécessité des âmes victimes.

 

Celui qui veut s'en prévaloir, parce que l'homme est toujours libre dans sa volonté, peut trouver une exonération de sa punition et son port de salut. »

 

Je repris: «Ah ! Seigneur, comme je voudrais m'en aller avec toi avant que ces châtiments ne progressent davantage! »

 

Jésus répondit: «Si le monde parvient à une impiété telle qu'il ne mérite aucune âme victime, certainement que Je t'amènerai avec Moi.»

 

En entendant cela, je dis: «Seigneur, ne permets pas que je reste ici et que j'assiste à des scènes aussi douloureuses.»

 

Presque en me faisant un reproche, Jésus ajouta:

«Au lieu de me prier d'épargner le monde, tu dis que tu veux t'en venir avec Moi?

 

Et si J'amenais avec moi tous mes élus, qu'arriverait-il à ce pauvre monde?

 

Certainement que Je n'aurais plus rien à faire de ce monde et que Je n'aurais plus aucun regard pour lui. »

Après, j'ai prié pour plusieurs personnes.

Jésus disparut et je suis revenue dans mon corps.

 

Pendant que j'écrivais, cette pensée monta en moi:

«Qui sait combien il y a de sottises dans ces écrits? Ils méritent d'être jetés au feu.

Si l'obéissance me le permettait, je le ferais, car je sens que ces écrits sont comme un obstacle pour mon âme, surtout s'ils parviennent à la vue de certaines personnes.

 

Dans certains passages, ces écrits me présentent comme si j'aimais Dieu et que je faisais quelque chose pour lui, alors que je ne fais rien et que je ne l'aime pas. Je suis l'âme la plus froide qui puisse se trouver dans le monde.

 

Et voici que ces personnes m'estiment différente de ce que je suis, et cela m'est une souffrance.

Cependant, puisque c'est l'obéissance qui veut que j'écrive, cela étant pour moi un des plus grands sacrifices, je m'en remets totalement à elle,

avec l'espérance certaine qu'elle m'excusera et qu'elle plaidera ma cause auprès de Dieu et auprès des hommes. »

 

Pendant que je pensais ainsi, Jésus béni bougea en mon intérieur.

Il me reprocha d'entretenir ces pensées et me demanda de me rétracter. Il voulait que je cesse d'écrire si je ne me rétractais pas.

 

Il affirmait qu'en pensant ainsi, je m'écartais de la vérité, alors que la chose la plus essentielle pour une âme, c'est de ne jamais sortir du cercle de la vérité.

 

Il me dit :

«Comment! Tu ne m'aimes pas? Avec quelle audace tu dis cela! Ne veux-tu pas souffrir pour Moi?»

 

En rougissant de honte, je lui dis: «Oui, Seigneur. »

 

Il reprit: «Eh bien, comment en arrives-tu à sortir de la vérité ? » Cela dit, Il se retira en mon intérieur sans plus se faire entendre.

 

Quant à moi, je suis restée comme si j'avais reçu un coup de massue. Comme elle fait des siennes, dame obéissance !

Si ce n'était d'elle, je ne me trouverais pas dans ces épreuves

avec mon bien-aimé Jésus.

Comme il faut de la patience avec cette obéissance bénie !

 

Je reprends donc ici pour dire ce que je devais dire.

Le Seigneur m'a un peu distraite de ce que j'avais commencé à écrire.

 

Lorsqu'Il est revenu, Jésus béni a riposté à ma pensée en me disant:

«Certainement que tes écrits méritent d'être brûlés!

Mais, veux-tu savoir dans quel feu? Dans le feu de mon amour.

 

Car il n'y a pas une page qui ne manifeste clairement la façon dont J’aime les âmes,

-autant en ce qui te concerne

-qu'en ce qui concerne le monde.

 

Dans tes écrits, mon amour trouve un épanchement

-pour mes préoccupations et

-pour mes langueurs amoureuses. »

 

Après cela, Jésus me transporta hors de mon corps et je lui dis:

«Mon Bien-Aimé et mon unique Bien, quel châtiment pour moi que de devoir retourner tant de fois dans mon corps!

 

Car c'est bien vrai que, en ce moment,

je n'ai pas mon corps avec moi et que seule mon âme reste avec toi.

 

Ensuite, je ne sais comment, je me retrouve emprisonnée

dans mon misérable corps comme à l'intérieur d'une sombre prison Et là, dans mon corps, je perds cette liberté qui m'est donnée lorsque j'en suis sortie.

Cela n'est-il pas un châtiment pour moi, le plus dur châtiment qui puisse se donner?»

 

Jésus me dit:

«Ma fille, ce que tu décris n'est pas un châtiment. Cela n'arrive pas à cause d'une faute de ta part.

 

Tu dois aussi savoir qu'il y a seulement deux raisons pour lesquelles une âme peut sortir de son corps :

-soit par la force de la douleur, ce qui arrive au moment de la mort naturelle ,

-soit par la force de l'amour réciproque entre Moi et l'âme.

 

Cet amour est alors tellement fort

-que ni l'âme ne supporterait cet amour sans Moi,

-ni Moi Je ne pourrais résister longtemps à cet amour sans vouloir en jouir. Je procède alors

-en attirant l'âme à Moi et,

-ensuite, Je la remets de nouveau dans son état naturel.

 

Et l 'âme, attirée plus que le courant dans un fil électrique, va et vient comme Il me plaît. Par conséquent,

ce que tu crois être un châtiment est, au contraire, un amour des plus raffinés. »

 

Je répondis:

«Ah! Seigneur, si mon amour était fort et suffisant, je crois

-que j'aurais la force de subsister en ta présence et

-que je ne serais pas sujette à revenir dans mon corps.

C'est parce que mon amour est très faible que je suis sujette à ces vicissitudes. »

 

Jésus me répondit:

«Au contraire, c'est un amour même plus grand:

ton amour est un extrait de l'amour du sacrifice

par lequel, par amour pour Moi et pour tes frères, t

Tu te prives toi-même en retournant aux misères de la vie.»

 

Après cela, Jésus béni me transporta vers une ville où se commettaient tellement de péchés qu'il en sortait comme un brouillard dense et pestilentiel qui s'élevait vers le Ciel.

 

Et, du Ciel, descendait un autre épais brouillard à l’intérieur duquel se trouvaient condensés tellement de châtiments qu'ils semblaient suffisants pour exterminer cette ville.

 

Je dis: «Seigneur, où sommes-nous? Quels sont ces lieux?»

 

Jésus répondit:

«Ici, c'est Rome, où de nombreuses abominations se commettent. Non seulement par des laïques, mais aussi par des religieux.

Ils méritent que ce brouillard finisse par les aveugler et par provoquer leur extermination. »

 

En un instant, je vis le massacre qui devait s'ensuivre.

Il semblait que le Vatican recevait une partie des secousses. Les prêtres n'étaient même pas épargnés.

 

Totalement consternée, je dis:

«Mon Seigneur, épargne ta ville de prédilection, tous tes ministres, et le pape. Oh! Combien volontiers je m'offre moi-même

-pour souffrir leurs tourments,

-pour que tu les épargnes! »

Remué, Jésus me dit:

«Viens avec Moi et Je te ferai voir jusqu'où est parvenue la malice humaine. » Il me transporta à l'intérieur d'un palais.

 

Dans une chambre secrète se trouvaient cinq ou six députés qui se disaient entre eux :

« Nous nous rendrons lorsque nous aurons détruit les chrétiens. »

 

Il semblait qu'ils voulaient contraindre le roi à écrire de sa propre main un décret de mort contre les chrétiens,

avec l'autorisation de s'emparer de leurs biens.

 

Ils disaient: «Pourvu que le roi nous donne son assentiment.

Ça ne nous fait rien si nous ne passons pas à l'action maintenant .

Au bon moment et dans les circonstances favorables, nous le ferons. »

 

Après cela, Jésus me transporta ailleurs.

Il me fit voir qu'un de ceux qui se disent chefs allait mourir.

Il semblait tellement uni au démon que, arrivé à ce point, si près de la mort, cela ne le dérangeait même pas. Il tirait toute sa force des démons qui l'accompagnaient comme ses amis fidèles.

 

Lorsque les démons m'ont vue, ils ont été ébranlés.

-L'un voulait me battre, un autre me faire telle chose, un autre telle autre chose.

 

Cependant,

-en ne m'occupant même pas de leurs vexations, parce que le salut de cette âme m'était plus précieux,

-je me suis efforcée d'entrer et je suis arrivée auprès de cet homme.

 

Oh ! Dieu ! quelle vue ! Plus épouvantable que les démons eux-mêmes! Dans quel état lamentable gisait ce chef! Il faisait plus que pitié !

Notre présence ne l'a pas ému du tout. Il semblait même qu'il s'en moquait.

 

Jésus m'a immédiatement retirée de cet endroit, et j'ai commencé à plaider auprès de Jésus pour le salut de cette âme.

 

Les ennemis les plus puissants de l'homme sont:

-l'amour des plaisirs,

-l'amour des richesses et

-l'amour des honneurs.

Mon adorable Jésus continue de venir.

Ce matin, Il portait une couronne d'épines touffue.

Je la lui enlevai tout doucement et la mis sur ma tête. Je lui dis : «Seigneur, aide-moi à l'enfoncer.»

 

Il répondit:

«Cette fois-ci, je veux que tu l'enfonces toi-même.

Je veux voir ce que tu sais faire et comment tu veux souffrir par amour pour Moi.»

 

Alors, je l'ai très bien enfoncée sur ma tête, d'autant plus qu'il s'agissait de démontrer à Jésus jusqu'où allait mon désir de souffrir pour lui.

 

Tout attendri, Jésus me serra sur son Cœur et Il me dit:

«Ça suffit, ça suffit ! Mon Cœur ne peut pas supporter de te voir souffrir davantage !»

 

Puis, m'ayant laissée très souffrante,

mon bien-aimé Jésus ne fit plus que des allers-retours.

Ensuite, il prit l'aspect du Crucifié et me fit participer à ses souffrances. Il me dit: «Ma fille, les ennemis les plus puissants de l'homme sont:

-l'amour des plaisirs,

-l'amour des richesses et

-l'amour des honneurs.

 

Ces ennemis rendent l'homme malheureux, parce qu'ils s'introduisent jusque dans son cœur.

 

Ils

le rongent continuellement,

le rendent amer, et

l'abattent au point de lui faire perdre tout son bonheur.

 

Et Moi, sur le Calvaire, j'ai vaincu ces trois ennemis.

J'ai aussi obtenu pour l'homme la grâce de les vaincre et Je lui ai restitué le bonheur perdu.

 

Cependant, toujours ingrat, l'homme rejette ma grâce. Avec acharnement, il aime ces ennemis qui soumettent son cœur à un continuel tourment. »

 

Cela dit, Jésus disparut.

Je compris ces paroles avec une telle clarté que j'éprouvai beaucoup d'horreur et de haine contre ces trois ennemis de l'homme.

Que le Seigneur soit toujours béni et que tout soit pour sa gloire !

 

Ce matin, je me sentais tellement égarée que je ne me comprenais pas moi- même.

Je ne pouvais même pas aller, selon mon habitude, à la recherche de mon suprême Bien. De temps en temps, Jésus remuait en mon intérieur et se faisait voir.

 

En m'embrassant et en se montrant tout indulgent envers Moi, Il me dit :

« Pauvre fille, tu as raison de dire que tu ne peux pas demeurer sans moi. Comment pourrais-tu vivre sans ton Bien-Aimé?»

 

Secouée par ces paroles, je dis:

«Ah! Mon Bien-Aimé, quel cruel martyre que ma vie,

à cause de ces intervalles où je suis contrainte de demeurer sans toi! Tu dis toi-même que j'ai raison et, ensuite, tu me laisses ! »

 

Jésus se cacha furtivement comme s'il ne voulait pas entendre ce que je disais et je suis retombée dans mon égarement, sans ne plus pouvoir rien dire.

 

En me voyant de nouveau égarée, Jésus sortit de mon intérieur et Il me dit :

«Tu es tout mon contentement.

Dans ton cœur, Je trouve mon véritable repos et,

En m'y reposant, J'éprouve mes plus chères délices.»

 

Ébranlée de nouveau, je lui dis:

«Pour moi aussi, tu es tout mon contentement.

Tellement que toutes les autres choses ne sont pour Moi qu'amertume.»

 

Jésus se retira de nouveau

Je suis restée avec mes paroles en me retrouvant plus égarée qu'auparavant. La matinée s'est déroulée ainsi.

Il me semblait que Jésus avait envie de s'amuser quelque peu.

 

Après cela, je me suis sentie hors de mon corps. J'ai vu des inconnus qui venaient, habillés en civils. Les gens, en les voyants, étaient horrifiés.

Ils émettaient des cris d'épouvante et de douleur, surtout les enfants.

Les gens disaient : « Si ces inconnus arrivent sur nous, nous sommes finis! » Ils ajoutaient:

«Cachez les jeunes! Malheur à la jeunesse si elle tombe dans les mains de

ceux-ci!»

Révoltée, je dis au Seigneur:

«Pitié ! Miséricorde ! Éloigne ce fléau si dangereux pour la misérable humanité! Que les larmes de l'innocence t'amènent à la compassion ! »

 

Jésus répondit:

 

«Ah ! Ma fille, c'est seulement à cause de l'innocence que Je suis attentif aux autres!

 

Seule l'innocence attire ma miséricorde et atténue ma juste indignation. »

 

Ce matin, j'ai reçu la sainte Eucharistie et Jésus béni m'a fait entendre sa voix en disant:

 

« Ma fille, ce matin, J'éprouve l'absolue nécessité de refaire mes forces. De grâce,

prends sur toi mes souffrances pendant un certain temps, et

laisse-Moi me reposer un peu dans ton cœur! »

 

Je répondis:

«Oui, mon Bien,

fais-moi éprouver tes souffrances et,

pendant que je souffrirai à ta place,

Tu auras tout le loisir de te refaire et de prendre un doux repos.

 

Seulement, afin que personne ne puisse me voir souffrir,

-je te demande de retarder encore un peu,

-jusqu'à ce que je me trouve seule,

car il me semble que mon confesseur est encore ici. »

 

Jésus répliqua:

«Qu'est-ce que ça fait que le Père soit présent?

Au lieu de n'avoir qu'une seule personne pour m'aider à refaire mes forces,

-ne serait-il pas mieux que J'en aie deux,

-c'est-à-dire toi en souffrant et

le Père en collaborant avec Moi et en ayant la même intention que Moi ? »

 

Pendant ce temps,

je vis mon confesseur manifester l'intention de la crucifixion et immédiatement, sans le moindre retard, le Seigneur me fit participer aux souffrances de la croix.

Après que je fus restée quelque temps dans ces souffrances, mon confesseur me rappela à l'obéissance.

Jésus se retira et je cherchai à me soumettre à celui qui me commandait.

 

Après un bref instant, mon doux Jésus revint.

Il voulait me soumettre une seconde fois aux souffrances de la crucifixion, mais le Père ne voulait pas.

 

Moi, quand je me conformais au désir de Jésus, c'est-à-dire à souffrir, Jésus venait.

Lorsque mon confesseur voyait que je commençais à souffrir, Il arrêtait la souffrance par l'obéissance, et Jésus se retirait.

 

Je souffrais, bien sûr, une grande peine de voir Jésus se retirer, mais je faisais tout ce que je pouvais pour obéir.

 

Parfois, lorsque je voyais Jésus et mon confesseur discuter ensemble sur ce point, je les laissais se débattre entre eux

en attendant de voir qui sortirait vainqueur: l'obéissance ou Notre-Seigneur.

 

Ah! Il me semblait voir lutter l'obéissance et Jésus,

tous les deux puissants, capables de s'affronter dans un combat.

 

Après une dure lutte, alors que j'allais voir qui était vainqueur,

la Maman Reine vint et, en s'approchant du Père ( du prêtre), elle lui dit:

 

«Mon fils, ce matin, c'est Jésus lui-même qui veut qu'elle souffre.

Laisse-le faire. Autrement, vous ne serez pas épargnés, même pas d'une partie des châtiments. »

À ce moment, le Père fut comme distrait pendant la lutte.

Étant victorieux, Jésus me soumit de nouveau aux souffrances de la crucifixion, mais des souffrances tellement violentes et des douleurs tellement amères

que je ne sais pas comment je suis restée vivante.

 

Alors que je me croyais sur le point de mourir,

-l'obéissance me rappela de nouveau

et pour quelque temps, je me suis retrouvée en mon corps.

 

Jésus béni refaisait ses forces, mais, non encore satisfait,

Il revint et, pour une troisième fois, Il voulut répéter la crucifixion.

 

Cependant, en s'armant de toutes ses forces cette fois-ci, l'obéissance se rendit victorieuse et mon bienaimé Jésus fut perdant.

 

Malgré tout cela, Jésus s'essayait de temps en temps, dans l'espoir de pouvoir vaincre de nouveau l'obéissance, de sorte qu'Il ne me donnait pas de repos.

J'ai dû lui dire:

«Mais, mon Seigneur, reste tranquille un peu et laisse-moi en paix.

Ne vois-tu pas que l'obéissance s'est armée et qu'elle ne veut pas céder devant toi?

Sois donc patient. Si tu veux répéter la crucifixion pour une troisième fois, promets-moi de me faire mourir.»

 

Jésus répondit: «Oui, viens.»

 

Je le dis au Père et, même en cela, l'obéissance demeura inexorable, malgré que mon doux Bien m'appelait en me disant: «Luisa, viens.»

Je dis à mon confesseur que Jésus m'appelait, mais il riposta par un non tranchant.

 

Drôle d'obéissance que celle-là!

Elle veut faire sa grande dame en tout et sur tout.

Elle veut s'introduire dans des choses qui ne la regardent pas, telle la question de mourir.

 

Quelle belle affaire que

d'exposer une pauvre malheureuse aux dangers de la mort,

lui faire toucher du doigt le port du bonheur éternel et,

ensuite, pour se vanter qu'elle sait faire en tout sa grande dame, au moyen de la force qu'elle possède,

elle retient l'âme et la fait croupir dans la misérable prison de son corps.

 

Si on lui demande pourquoi elle fait tout cela,

-en premier lieu, elle ne répond pas et,

-ensuite, dans son langage muet, elle dit: «Pourquoi?

Parce que je suis une grande dame et que j'ai domination sur tout. »

 

Il semble que si on veut demeurer en paix avec cette obéissance bénie, il faut une patience de saint.

Non seulement une patience de saint,

mais la patience de Notre-Seigneur lui-même.

 

Autrement, on sera en continuels désaccords avec elle, parce qu'on traite avec celle qui aime à conduire les choses aux extrêmes.

 

En voyant que, devant l'obéissance, il ne pouvait pas du tout vaincre, le Seigneur béni s'apaisa et me laissa en paix.

 

Il atténua mes souffrances et Il me dit:

«Ma bien-aimée, dans les souffrances que tu as vécues,

J'ai voulu te faire éprouver la fureur de ma Justice en la déversant un peu sur toi.

 

Si tu pouvais voir clairement

-jusqu'où les hommes ont poussé ma Justice et

-comment sa fureur s'est armée contre eux, tu tremblerais comme une feuille et

tu ne ferais rien d’autre que

de me prier de faire pleuvoir sur toi les souffrances. »

 

Il me semble

-que Jésus me soutint dans mes souffrances et

-que, pour me redonner du courage,

il me dit:

«Je me sens mieux; et toi ? »

 

Je lui dis : « Ah ! Seigneur, qui peut te décrire ce que je ressens? Je me sens comme si j'étais broyée à l'intérieur d'une machine.

J'éprouve un tel épuisement de mes forces que,

si tu ne m'infuses pas de la vigueur, je ne pourrai pas m'en remettre.»

 

Jésus me répondit:

«Ma bien-aimée, il est nécessaire que,

-de temps en temps tout au moins,

-tu éprouves avec intensité des souffrances.

 

Premièrement pour toi

car, aussi bon que soit un morceau de fer,

si on le laisse longtemps sans le mettre dans le feu, il en vient toujours à contracter un peu de rouille.

 

Deuxièmement pour moi :

si, pendant longtemps, Je ne me déchargeais pas sur toi, ma fureur s'enflammerait d'une façon telle que

Je n'aurais aucun regard pour les humains et Je n'épargnerais personne.

 

Et si tu ne prenais pas sur toi mes souffrances, comment pourrais-Je maintenir ma parole donnée

d'épargner des châtiments à une partie du monde?»

 

Après cela, mon confesseur vint et m'appela à l'obéissance. Ainsi, je revins dans mon corps.

 

Mon adorable Jésus continue de venir.

Il me sembla le voir tellement souffrant qu'il faisait pitié. En se jetant dans mes bras, Il me dit:

 

«Ma fille,

calme la fureur de ma Justice, autrement… »

 

Pendant qu'Il disait cela, il me sembla voir la Justice divine armée d'épées et de flèches enflammées semant la terreur et manifestant la force avec laquelle elle peut agir.

Épouvantée, je dis : « Comment puis-je arrêter ta fureur quand je vois que tu es assez fort pour pouvoir, en un seul instant, anéantir le ciel et la terre ? »

 

Il répondit:

«Pourtant, une âme souffrante et une prière très humble

-me font perdre toute ma force et

-m’'affaiblissent au point que je me laisse lier par cette âme,

de sorte qu'elle puisse faire de moi comme il lui semble, comme il lui plaît.» Je dis : «Ah! Seigneur, sous quel aspect mauvais se laisse voir ta Justice!»

Jésus répliqua:

«Elle n'est pas mauvaise.

Si tu la vois ainsi armée, ce sont les hommes qui ont fait cela.

Mais, en elle-même, elle est bonne et sainte, comme mes autres attributs. Car pas même l'ombre du mal ne peut se trouver en Moi.

C'est vrai que son aspect apparaît sévère, exigeant et amer. Mais ses fruits sont doux et savoureux. »

 

Cela dit, Jésus disparut.

 

Quand mon adorable Jésus vint ce matin, il me fit voir ses attributs et me dit:

«Ma fille, mes attributs sont continuellement dans une disposition favorable envers les hommes, et chacun exige des hommes son tribut. »

 

Il ajouta :

« De même que ma justice veut une satisfaction pour réparer l'injustice, de même mon amour veut une ouverture pour aimer et être aimé.

Toi, entre dans ma justice, prie et répare.

Et quand tu reçois un coup, aie la patience de le supporter.

 

Ensuite, entre dans mon amour et accorde-Moi de m'épancher dans l'amour. Autrement, Je serai frustré dans mon amour.

 

Ainsi, en ce moment, J'éprouve l'absolue nécessité de donner un épanchement à mon amour réprimé. S'il ne m'est pas permis de le faire, Je languirai et perdrai connaissance.»

 

Pendant qu'Il disait cela, Il commença à m'embrasser, à me caresser et à me manifester tellement de tendresses d'amour que je n'ai pas de mots pour le dire.

 

Il voulait que je lui donne un retour et me dit:

«Comme je sens le besoin d'épancher mon amour en toi.

Tu as aussi le besoin d'épancher ton amour en moi, n’est-ce pas? » Après que nous eûmes épanché mutuellement notre amour, il disparut.

 

Ce matin, je me trouvais tout opprimée et je craignais que ce ne soit pas Jésus béni qui œuvre en moi, mais le démon.

Cependant, je ne pouvais m'empêcher de chercher mon Jésus et de le désirer.

 

Si bien que, dès qu'il eut la bienveillance de venir, Il me dit:

« Qu'est-ce qui donne l'assurance que le soleil se lève,

-sinon la lumière qui met en fuite les ténèbres de la nuit et

-la chaleur qu'il répand à travers cette lumière même ?

 

Si on te disait que le soleil s'est levé et que, malgré cela, tu voyais l'obscurité de la nuit devenir plus dense et que tu ne ressentais même pas la chaleur du soleil, que dirais-tu?

Tu dirais que ce n'est pas le vrai soleil qui s'est levé, mais un faux soleil, puisqu'on ne voit pas les effets du véritable soleil.

 

Or, si ma visite auprès de toi

fait fuir les ténèbres et te montre la Lumière de ma Vérité

en te faisant éprouver la chaleur de ma grâce, pourquoi te creuses-tu la cervelle

en pensant que ce n'est pas Moi qui œuvre en toi ? » J'ajoute encore ceci, puisque l'obéissance le veut ainsi.

«Si vraiment tous les châtiments dont j'ai fait mention dans ces livres venaient à se produire, qui voudrait en être le spectateur?»

 

Le Seigneur béni me fit comprendre clairement que

-certains châtiments se vérifieront pendant que je serai encore sur cette terre,

-d'autres surviendront après ma mort, et

-certains seront en partie omis.

Je fus un peu soulagée en pensant qu'il ne m'obligerait pas à les voir tous. Voici donc satisfaite dame obéissance qui commençait

-à froncer les sourcils, à porter plainte, et

-à me faire des réprimandes.

 

Que puis-je dire?

Il semble que cette demoiselle bénie ne veut d'aucune façon s'adapter à la raison humaine.

Elle ne veut tenir compte d'aucune circonstance et il semble même qu'elle ne raisonne pas du tout.

Et c'est tout un défi que d'avoir affaire avec quelqu'un qui ne raisonne pas.

 

Pour pouvoir demeurer en bons termes avec elle, il est nécessaire de perdre sa propre raison

Car la demoiselle se vante ainsi :

«Moi, je n'ai aucune raison humaine et

c'est pourquoi je ne peux pas m'adapter aux usages humains.

 

Ma raison est divine. Celui qui veut vivre en paix avec moi

doit absolument perdre sa propre raison

pour faire l'acquisition de la mienne.»

 

Voilà donc comment la demoiselle raisonne. Qu'est-ce qu'on peut dire? Avec elle, il vaut mieux se taire car, qu'elle ait tort ou raison,

elle veut toujours avoir raison et

elle se glorifie de te donner tous les torts.

 

Ce matin, j'ai reçu la sainte communion et mon adorable Jésus me fit voir mon confesseur qui avait l'intention de me faire souffrir la crucifixion.

Je sentais que ma pauvre nature en éprouvait de la répugnance, non parce qu'elle ne voulait pas souffrir, mais pour d'autres raisons qu'il n'est pas nécessaire de décrire ici.

 

Comme s'il voulait se plaindre de moi, Jésus dit au Père confesseur:

«Elle ne veut pas se soumettre. »

Je fus attendrie par la plainte de Jésus.

Le Père me renouvela l'ordre et je me suis soumise.

 

Après que j'eus souffert quelque temps, comme le Père confesseur était présent,

le Seigneur me dit:

«Ma bien-aimée, voilà le symbole de la très Sainte Trinité: moi, le Père confesseur et toi.

 

Depuis toute éternité, mon amour n'est jamais demeuré seul.

Il a toujours été uni dans une union parfaite et réciproque avec les Personnes divines.

Car le véritable amour n'est jamais seul:

-il produit d'autres amours et

-il se réjouit d'être aimé par ces amours qu'il a lui-même produits.

 

Si l'amour se trouve seul,

-soit qu'il n'est pas de la nature de l'amour divin,

-soit qu'il n'est qu'apparent.

 

Si tu savais

-combien Je me plais et

-combien Je savoure de pouvoir prolonger chez les créatures cet amour qui, de toute éternité, régnait et règne toujours dans la très Sainte Trinité.

 

Voilà pourquoi Je dis que Je veux

-le consentement du confesseur avec son intention unie à mon intention,

-pour continuer plus parfaitement cet amour de la très Sainte Trinité. »

 

Après quelques jours de privation et de silence, ce matin, quand Jésus béni est venu,

je lui ai dit: «On voit bien que mon état n'est plus selon ta Volonté!»

 

Il répondit: «Oui, oui, lève-toi et viens dans mes bras.»

Dès qu'il eut dit ces paroles, j'ai oublié l'état pénible des jours passés et j'ai couru dans ses bras. Et comme on voyait son côté ouvert, j'ai dit :

«Mon Bien-Aimé, il y a quelque temps déjà que tu ne m'as pas admise pour boire à ton côté. Je te prie de m'admettre aujourd'hui.»

 

Il répondit : «Ma bien-aimée, bois selon ton plaisir et rassasie-toi. »

 

Qui peut décrire mon bonheur et avec quelle avidité j'ai placé ma bouche pour

boire à cette source divine ? Après avoir bu à satiété, jusqu'à ne plus avoir de place pour avaler même une autre goutte, je me suis retirée.

 

Jésus me dit: «Es-tu rassasiée? Si tu ne l'es pas, continue de boire.»

Je répondis: « Rassasiée? Non. Car, à cette source, plus on boit, plus on a soif.

Cependant, étant très limitée, je suis incapable d'en prendre plus.» Après cela, je vis d'autres personnes auprès de Jésus.

Il dit: «La chose la plus essentielle et la plus nécessaire dans une âme, c'est la charité.

Si la charité n'y est pas, il arrive à cette âme

-comme à ces familles ou ces royaumes qui n'ont pas de chef.

 

Tout y est désordonné.

Les plus belles choses y sont obscurcies et on n'y voit aucune harmonie. L'un veut faire une chose et l'autre une autre.

C'est ce qui arrive dans l'âme où ne règne pas la charité. Tout y est en désordre.

Les plus belles vertus ne s'harmonisent pas entre elles.

 

Voilà pourquoi on dit de la charité qu'elle est reine:

-elle est disciplinée,

-elle a de l'ordre et

-elle dispose de tout.»

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me suis sentie hors de mon corps Et j'ai trouvé la Maman Reine.

Dès qu'elle m'a vue, elle a commencé à me parler de la Justice.

 

Elle m'a dit que la Justice était sur le point de frapper avec toute sa fureur contre le monde. Elle m'a dit beaucoup de choses sur le sujet, mais je n'ai pas les mots pour les exprimer. Pendant ce temps, je voyais le ciel tout rempli de pointes d'épées dirigées contre le monde.

 

Elle ajouta:

«Ma fille, tant de fois,

-tu as désarmé la Justice divine et

-tu étais contente de recevoir sur toi les coups de la Justice.

 

Maintenant que tu la vois au comble de sa fureur, il ne faut pas te décourager: sois courageuse! L'âme remplie d'une sainte force, entre dans la Justice

même, et désarme-la.

N'aie pas peur des épées, du feu et de tout ce que tu pourras rencontrer.

 

Afin d'atteindre ton but, si tu te vois blessée, abattue, échaudée ou rejetée, ne retourne pas en arrière. Que cela soit pour toi un stimulant pour aller de l'avant.

 

«Vois-tu? Dans ce but, je suis venue à ton aide.

Je t'ai apporté un vêtement grâce auquel

ton âme acquerra le courage et la force de ne rien craindre. »

 

Cela dit, de l'intérieur de son manteau, elle sortit un vêtement tissé d'or et assorti de diverses couleurs, avec lequel elle revêtit mon âme.

 

Ensuite, elle me donna son Fils en me disant :

«Voici que, comme gage de mon amour,

-je te donne la garde de mon très cher Fils,

-afin que tu le protèges, que tu l'aimes et que tu le contentes en tout.

 

Cherche à me remplacer auprès de lui, afin que,

en trouvant en toi son contentement,

le mécontentement que lui donnent les autres créatures ne puisse le faire autant souffrir.»

 

Qui pourrait décrire combien je fus heureuse et fortifiée,

revêtue de ce vêtement et

avec ce gage amoureux dans mes bras?

Je ne pourrais certainement pas désirer un bonheur plus grand. Ensuite, la Maman Reine disparut et je restai avec mon doux Jésus.

 

Nous avons parcouru un peu la terre et, parmi les nombreuses rencontres que nous avons faites, nous avons rencontré une âme prise dans les griffes du désespoir.

Pleins de compassion pour elle, nous nous sommes approchés, et Jésus a voulu que je lui parle pour lui faire comprendre le mal qu'elle faisait.

 

Grâce à une lumière que Jésus infusait en moi, j'ai dit à cette âme :

« La médecine la plus salutaire et la plus efficace

dans les contrariétés les plus tristes de la vie, c'est la résignation.

 

Toi, dans ton désespoir, au lieu de prendre cette médecine, tu es en train de prendre le poison pour tuer ton âme.

 

Ne sais-tu pas que

le remède le plus opportun pour tous les maux,

- la chose principale

qui nous rend nobles, nous divinise, nous fait ressembler à Notre-

Seigneur et qui a la puissance de convertir en douceur notre amertume, c'est la résignation !

 

«Quelle a été la vie de Jésus sur la terre, sinon d'accomplir la Volonté du Père? Pendant qu'il était sur la terre, Il était uni à son Père dans le Ciel. I

Il en est ainsi pour la créature résignée.

 

Pendant qu'elle vit sur la terre, son âme et sa volonté sont unies à Dieu dans le Ciel. Que peut-il y avoir de plus précieux et de plus désirable?»

 

Comme si elle avait été secouée, cette âme désespérée commença à se calmer.

Jésus et moi, nous nous sommes retirés.

Que tout soit pour la gloire de Dieu et qu'il soit toujours béni!

 

Ce matin, je me sentais complètement opprimée et affligée. En plus, Jésus béni ne se montrait pas.

Après une longue attente, Il sortit de mon intérieur et, en m'ouvrant son Cœur, Il m'y plaça en me disant :

 

«Reste à l 'intérieur de Moi.

Là seulement, tu trouveras la véritable paix et un bonheur stable.

 

Car rien ne pénètre à l'intérieur de Moi

qui n'appartient pas à la Paix et au Bonheur.

Celui qui demeure en Moi

ne fait rien d'autre que de nager dans l'océan de tous les bonheurs.

 

Cependant, quand l'âme sort à l'extérieur de Moi, même si elle ne se préoccupe de rien,

-seulement à voir les offenses que les créatures me font et

-la manière dont elles me déplaisent,

déjà, elle participe à mes afflictions et en reste perturbée.

 

C'est pourquoi, de temps en temps,

-oublie tout, entre dans mon intérieur, et viens goûter ma paix et mon bonheur. Ensuite, sors à l'extérieur et accomplis pour Moi la fonction de réparatrice. »

 

Cela dit, Il disparut.

 

Jésus continue de venir avec ses habituels retards.

Alors que j'éprouvais tout le poids de sa privation, Il vint à l'improviste.

 

Et, sans que je sache pourquoi, Il me posa cette question :

« Pourrais-tu me dire

pourquoi l'obéissance est tellement glorifiée et

pourquoi elle a autant l'honneur d'imprimer dans l'âme l'image divine

 

Toute confuse, je ne savais pas quoi répondre. Alors, par une lumière intellectuelle qu'Il m'envoya, Jésus béni lui-même me répondit.

Et comme la réponse m'est venue par le moyen de la lumière et non par des paroles, je n'ai pas les mots pour l'exprimer.

 

Néanmoins, l'obéissance veut que je fasse un effort pour voir si je peux arriver à l'écrire.

Je crois que je ferai de grosses sottises et que j'écrirai des choses qui ne s'accordent pas ensemble.

 

Mais, je mets toute ma foi dans l'obéissance, surtout du fait que ce sont des choses qui la concernent directement. Je commence maintenant.

 

Il me semble que Jésus me disait :

«L'obéissance est grandement glorifiée

parce qu'elle a la puissance de dévoiler

-jusque dans leurs racines les passions humaines.

Elle détruit dans l'âme tout ce qui est terrestre et matériel.

 

Et, à son grand honneur, elle restitue à l'âme son état premier,

-c'est-à-dire qu'elle rend l'âme telle qu'elle fut créée par Dieu dans la Justice originelle,

-c'est-à-dire avant d'être chassée de l'Éden terrestre.

 

Dans cet état sublime, l'âme se sent fortement attirée par tout ce qui est bon. Elle trouve naturel tout ce qui est bon, saint et parfait,

tout en éprouvant une immense horreur de l'ombre même du mal.

 

Dans cet heureux état provenant de la main très experte de l'obéissance,

l'âme n'éprouve plus de difficulté à obéir aux ordres reçus,

d'autant plus que celui qui commande doit toujours commander ce qui est bon.

 

C'est ainsi que l'obéissance sait bien imprimer dans l'âme l'Image divine. De plus, elle change la nature humaine en nature divine.

Car, comme Dieu est bon, saint et parfait, et

-qu’Il est porté vers tout ce qui est bon et

-qu'Il hait le mal à l'extrême,

l'obéissance a la puissance de diviniser la nature humaine et de lui faire acquérir les propriétés divines.

 

Plus l'âme se laisse manier par les mains très expertes de l'obéissance, plus elle est envahie par le divin et plus elle détruit son être propre.

 

Voilà pourquoi l'obéissance est si glorifiée et honorée.

 

Moi-même, Je me suis soumis à elle et J'en ai été honoré et glorifié.

 

Par le moyen de l'obéissance, J'ai restitué à tous mes enfants l'honneur et la gloire qu'ils avaient perdus par la désobéissance.»

 

Voilà à peu près ce que je suis capable d'écrire sur le sujet.

Le reste, je le sens dans mon esprit, mais il me manque les mots.

Car le concept de cette vertu est si élevé

que mon pauvre langage humain ne sait pas le traduire en mots.

 

Puisque Jésus continuait d'être absent, je me sentais immergée dans la plus grande amertume.

Mon âme était torturée de mille façons.

 

Plus tard, je sentis comme une ombre près de moi. Et, sans voir mon adorable Jésus, j'entendis sa voix.

 

Cette voix me dit:

«L'amour le plus parfait requiert la véritable confiance envers l'objet aimé.

 

Même si on sent perdu l'objet aimé,

alors, plus que jamais, c'est le temps de démontrer cette vive confiance.

C'est là le moyen le plus facile

de prendre possession de ce qu'on aime ardemment. »

 

Cela dit, l'ombre et la voix disparurent.

Qui pourrait décrire la souffrance que j'éprouvai de ne pas avoir vu mon Bien-Aimé?

 

Il me semble que le Seigneur béni veut m'exercer à la patience.

Il n'a compassion ni de mes larmes ni de mon très douloureux état.

 

Sans Jésus, je me vois immergée dans les plus grandes misères et je crois qu'il n'y a pas d'âme plus scélérate que la mienne.

Quand je suis sans Jésus, je me vois plus que jamais mauvaise.

 

Cependant, lorsque je me trouve avec celui qui possède tous les biens, mon âme trouve le remède à tous ses maux.

Quand Jésus me manque, tout est fini pour moi, il n'y a plus aucun remède pour mes grandes misères.

Bien plus, la pensée que mon état ne soit plus selon sa Volonté m'opprime. Et, n'étant plus dans sa Volonté,

il me semble que je suis en dehors de mon centre et, souvent,

je pense à chercher une façon de me sortir de cet état.

 

Pendant que je réfléchissais ainsi, j'entendis Jésus derrière mon dos me disant:

«Tu es fatiguée, n'est-ce pas?»

Je lui répondis: «Oui, Seigneur, je me sens suffisamment fatiguée.» Il poursuivit: «Ah! Ma fille, ne sors pas de ma Volonté !

Car, en sortant de ma Volonté,

tu en viens à perdre la connaissance de moi et,

en ne me connaissant pas, tu en viens à perdre la connaissance de toi.

 

Ce n'est qu'aux reflets de la lumière qu'on distingue clairement si une chose est de l'or ou de la boue. Quand tout est ténèbres, on peut facilement confondre les objets.

 

Ma Volonté est lumière.

Cette lumière te donne la connaissance de Moi et.

Aux reflets de cette lumière, tu en viens à connaître qui tu es.

 

Par suite,

-en voyant ta faiblesse, ton pur néant,

-tu t'accroches à mes bras et, unie à ma Volonté, tu vis avec Moi dans le Ciel.

 

Mais, si tu sors de ma Volonté,

-premièrement, tu en viens à perdre la vraie humilité et,

-ensuite, tu en viens à vivre sur la terre.

 

Tu es ainsi contrainte

à ressentir le poids des choses terrestres,

à gémir et à soupirer comme tous ces autres malheureux qui vivent en dehors de ma Volonté. »

 

Cela dit, Jésus se retira sans même se faire voir. Qui peut décrire le tourment de mon âme?

 

J'ai passé plusieurs jours très amers de privation.

Après avoir reçu la sainte Eucharistie, j'ai vu dans mon intérieur trois bambins. Leur beauté et leur ressemblance étaient si frappantes qu'ils semblaient tous les trois nés d'un même accouchement.

 

Mon âme fut surprise et étonnée de voir autant de beauté enfermée dans mon intérieur si misérable. Mon étonnement grandit davantage quand je vis ces trois bambins tenir en main chacun une corde en or avec laquelle ils se liaient à moi et ils liaient mon cœur aux leurs.

 

Ensuite, chacun ayant trouvé sa place en moi, ils commencèrent à discuter entre eux dans un langage que je ne comprenais pas.

C'est pourquoi je ne trouve pas les mots pour répéter leurs sublimes paroles.

 

Je peux seulement dire qu'en un clin d'œil j'ai vu beaucoup de misère humaine, l'humiliation et le dépouillement de l'Église, et même la corruption des prêtres qui, au lieu d'être lumière pour les peuples, étaient devenus ténèbres.

 

Tout attristée par cette vision, je dis:

«Dieu très saint, donne la paix à ton Église.

Fais que lui soit restitué ce qu'ils lui ont enlevé

et ne permets pas que les méchants rient dans le dos des bons. »

 

Pendant que je disais cela, les trois bambins dirent:

«Ce sont les mystères incompréhensibles de Dieu.» Ensuite, ils disparurent et je revins dans mon corps.

 

Ce matin, lorsque mon adorable Jésus vint, il me transporta hors de mon corps et me demanda un soulagement pour ses souffrances.

 

N'ayant rien à lui offrir, je lui dis:

«Mon très doux Amour, si la Maman Reine était ici, elle pourrait te restaurer

avec son lait. Quant à moi, je n'ai rien d'autre que mes misères.»

 

Pendant ce temps, la très sainte Reine vint et, immédiatement, je lui dis :

 

«Jésus éprouve le besoin d'un soulagement. Donne-lui ton très doux lait pour le soulager. » Alors, notre très chère Maman lui donna son lait. Et mon bien-aimé Jésus fut totalement refait.

 

Ensuite, Il se tourna vers moi et Il me dit : «Je me sens rafraîchi.

Toi aussi, approche-toi de mes lèvres et bois une portion de ce lait que j'ai reçu de ma Mère, afin que nous puissions tous les deux êtres refaits. »

 

Je me suis donc approchée.

Qui peut décrire la vertu de ce lait qui sortait bouillant de la bouche de Jésus? Il en contenait tellement qu'il semblait être une source inépuisable, de sorte que si tous les hommes avaient bu, cette source n'aurait point diminué.

 

Après cela, nous avons parcouru en partie la terre A un certain endroit,

il semblait qu'il y avait des gens assis autour d'une petite table.

 

Ils disaient :

«Il y aura une guerre en Europe et, ce qui est le plus douloureux, c'est qu'elle sera produite par des proches.»

Jésus écoutait, mais Il ne dit rien concernant cela.

 

Par conséquent, je ne sais pas avec certitude s'il y aura une guerre, oui ou non.

Puisque les jugements humains sont versatiles Ce qu'ils disent un jour, ils le nient le lendemain.

 

Ensuite, Jésus me transporta à l'intérieur d'un jardin dans lequel s'élevait un très grand bâtiment qui ressemblait à un monastère.

Il était peuplé par tellement de gens qu'on arrivait difficilement à les compter. À la vue de ces gens, mon adorable Jésus tourna le dos, se serra contre moi en appuyant sa tête sur mon épaule tout près de mon cou,

et Il me dit à l'oreille:

«Ma bienaimée, ne me les laisse pas voir; autrement Je souffrirais beaucoup. »

 

Moi aussi, je serrai Jésus contre moi et, en m'approchant d'une de ces âmes, je dis: « Dis-moi, au moins, qui vous êtes.»

 

Elle répondit: «Nous sommes toutes des âmes du purgatoire.

Notre libération est liée à l'exécution de ces pieux legs que nous avons transmis à nos héritiers. Comme ils ne sont pas acquittés, nous sommes

contraintes de rester ici, éloignées de notre Dieu. Quelle souffrance pour nous !

Car Dieu est pour nous un être nécessaire dont on ne peut se passer.

 

Nous éprouvons une mort continuelle

qui nous martyrise de la façon la plus impitoyable. Si nous ne mourons pas,

c'est parce que nos âmes ne sont pas sujettes à la mort.

 

D'où, âmes souffrantes que nous sommes,

-en restant privées d'un Etre qui est toute notre vie, nous implorons de Dieu

 

qu'Il fasse éprouver aux mortels une toute petite partie de nos souffrances

en les privant de ce qui est nécessaire au maintien de leur vie corporelle, afin qu'ils apprennent à leurs propres dépens

-combien il est douloureux d'être privées de ce qui est absolument nécessaire. ».

 

Après cela, le Seigneur me transporta ailleurs.

 

Moi, en éprouvant de la compassion pour ces âmes du purgatoire, je dis à Jésus:

 

« Oh ! Mon bon Jésus,

comment se fait-il que tu aies détourné ton visage de ces âmes bénies

-qui soupiraient tant après toi,

Alors qu'il suffisait que tu te fasses voir

-pour qu'elles soient libérées de leurs souffrances et

-pour qu'elles soient béatifiées?»

 

Jésus répondit:

 

«Oh! Ma fille, si Je m'étais montré à elles,

-puisqu'elles ne sont pas totalement purifiées,

-elles n'auraient pas pu soutenir la vue de ma Présence

Au lieu de s'élancer dans mes bras, confuses, elles se seraient retirées derrière

 

Je n'aurais rien fait d'autre que d'accroître mon martyre et le leur. Voilà pourquoi j'ai agi ainsi. »

Cela dit, Jésus disparut.

 

Ce matin, après que j'eus reçu l'Eucharistie, mon adorable Jésus se fit voir dans mon intérieur, tout couvert de fleurs disposées sous forme de cabane. Jésus se trouvait à l'intérieur de cette cabane où Il s'amusait et se réjouissait.

 

En le voyant ainsi, je lui dis:

«Mon très doux Jésus,

-quand prendras-tu mon cœur pour le conformer entièrement au tien,

-de façon à ce que je puisse vivre de la vie de ton propre Cœur? »

 

Pendant que je disais cela, mon suprême et unique Bien prit une lance et m'ouvrit la poitrine à l'endroit où se trouve le cœur.

Ensuite, avec ses mains,

Il sortit mon cœur à l'extérieur et l'examina de part en part

pour voir s'il était dépouillé et s'il possédait les qualités nécessaires pour pouvoir demeurer dans son très saint Cœur.

 

Moi aussi, je regardai mon cœur.

A ma grande surprise, je vis, imprimées sur un côté,

-la croix,

-l'éponge et

-la couronne d'épines.

 

Cependant, quand je voulus le regarder sous un autre angle en cherchant à voir son l'intérieur

car il semblait gonflé comme sur le point d'éclater, mon bien-aimé Jésus m'en empêcha en me disant:

 

«Je veux te mortifier en te privant de voir tout ce que J'ai déversé dans ce cœur.

Ah! Oui, ici, à l'intérieur de ce cœur, se trouvent tous les trésors de mes grâces que la nature humaine peut arriver à contenir ! »

 

À ce moment, Jésus enferma mon cœur dans son très saint Cœur en ajoutant:

 

«Ton cœur a pris position dans mon Cœur

Moi, en échange de ton cœur, Je te donne mon amour qui te donnera la vie.»

 

Ensuite, en s'approchant de mon côté ouvert, Il exhala trois souffles contenant de la lumière, lesquels prirent la place de mon cœur. Après, il ferma la blessure en me disant :

 

« Maintenant plus que jamais, il convient de te fixer dans le centre de ma Volonté en ayant pour cœur mon unique Amour.

Tu ne dois pas sortir de ma Volonté, même pas pour un seul instant.

 

Mon amour trouvera en toi sa véritable nourriture

uniquement s'il trouve en toi, en tout et pour tout, ma Volonté.

Dans ma Volonté, mon Amour trouvera son contentement et sa vraie et fidèle conformité.»

 

Puis, en s'approchant de ma bouche, Il exhala trois autres souffles

et, en même temps, Il déversa une liqueur très douce qui m'enivra totalement.

 

Alors, débordant d'enthousiasme, Il dit :

«Vois-tu? Ton cœur est dans le mien. Par conséquent, il n'est plus le tien.»

 

Il m'embrassa sans arrêt et me manifesta mille délicatesses d'amour. Qui pourrait les décrire toutes? Cela m'est impossible.

 

Comment décrire ce que j'éprouvai en me retrouvant dans mon corps ! Je peux seulement dire que je me sentais

-comme si ce n'était plus moi qui vivais:

sans passion, sans tendances et sans désirs, totalement ensevelie en Dieu.

 

Dans la partie où mon cœur devait normalement se trouver, j'éprouvais une espèce de sensation de froideur par rapport aux autres parties de mon corps.

 

Jésus continue de conserver mon cœur dans son Cœur. De temps en temps, il a la bienveillance de me le montrer. Il s'en réjouit comme s'Il avait fait une grande acquisition.

 

Ces jours-ci, quand je me trouve hors de mon corps, à l'endroit où devrait se trouver mon cœur,

au lieu de mon cœur je vois la Lumière

que Jésus béni y a exhalée par ses trois souffles.

 

Ce matin, lorsque Jésus vint, Il me dit en me montrant son Cœur:

 

«Ma bien-aimée, lequel voudrais-tu? Mon Cœur ou le tien? Si tu veux le mien, il te faudra souffrir davantage.

Sache pourtant que J'ai fait cela pour te faire passer à un autre état.

 

Car, lorsqu'on arrive à l'union, on passe à un autre état qui est celui de consommation.

Cependant, pour que l'âme puisse passer à cet état de parfaite consommation, elle a besoin pour vivre,

-soit de mon Cœur,

-soit de son cœur entièrement transformé dans le mien. Autrement, elle ne peut pas passer à cet état de consommation.»

 

Toute craintive, je répondis:

«Mon doux Amour, ma volonté n'est plus la mienne, mais la tienne. Fais ce que tu veux, et moi j'en serai plus heureuse.»

 

Après cela, je me suis souvenue des quelques difficultés que mon confesseur éprouvait.

En voyant ma pensée, Jésus me permit de me voir comme si j'étais à l'intérieur d'un cristal, cela empêchant les autres de voir ce que le Seigneur opérait en moi.

 

Il ajouta: «C'est seulement aux reflets de la lumière qu'on connaît le cristal et ce qu'il contient à l'intérieur. II en est ainsi pour toi.

Celui qui porte la lumière de la foi touchera du doigt ce que J'opère en toi.

 

Si, au contraire, il n'a pas la lumière de la foi,

il percevra ces choses seulement selon les sens naturels. »

 

Me trouvant hors de mon corps,

mon adorable Jésus continua de me faire voir mon cœur à l'intérieur du sien.

Mon cœur est tellement transformé que je ne reconnais plus lequel est le mien et lequel est le sien.

Jésus l'a parfaitement conformé au sien.

 

Il a imprimé sur mon cœur tous les signes de la Passion Il me faisait comprendre que son Cœur,

-dès le moment de la conception du Verbe de Dieu,

-a été conçu avec les signes de la Passion, de sorte que

-ce qu'Il a souffert dans les derniers jours de sa vie

-n'était qu'un débordement

de ce que son Cœur souffrait continuellement depuis sa conception. Il me sembla voir nos deux cœurs comme semblables.

 

Il me sembla voir mon bien-aimé Jésus occupé

-à préparer un endroit où déposer son Cœur.

Il parfumait l'endroit et il l'ornait de beaucoup de fleurs variées. Pendant qu'Il faisait cela, Il me dit:

«Ma bien-aimée, puisque tu dois vivre de mon Cœur, il te faut entreprendre une façon de vivre plus parfaite.

 

 Par conséquent, voici ce que Je veux de toi :

 

La conformité parfaite à ma Volonté.

Car tu ne pourras jamais m'aimer parfaitement qu'en m'aimant avec ma propre Volonté.

En m'aimant avec ma propre Volonté, tu arriveras à m' aimer et à aimer ton prochain selon ma propre façon d'aimer.

 

Une humilité profonde,

en te plaçant devant Moi et devant les créatures comme la dernière de toutes.

 

La pureté en tout.

Car n'importe quel petit manquement à la pureté,

autant dans l'amour

que dans les œuvres,

se reflète totalement dans le cœur et le cœur en reste taché.

 

C'est pourquoi Je veux que ta pureté soit comme la rosée sur les fleurs au lever du soleil. Celui-ci, en y reflétant ses rayons, rend ces gouttelettes comme des perles précieuses aptes à enchanter tout le monde.

 

Ainsi, si tous

tes œuvres, tes pensées et tes paroles, tes battements de cœur et

tes affections, tes désirs et tes tendances, sont ornés de la rosée céleste de la pureté,

-tu tisseras un doux enchantement,

non seulement pour l' œil humain, mais pour tout l'Empire céleste.

 

L'obéissance est connecté à ma Volonté.

-Bien que la vertu d'obéissance concerne les supérieurs que Je t'ai donnés sur la terre,

-l'obéissance à ma Volonté me concerne directement.

 

Ainsi, on peut dire que l'une et l'autre sont des vertus d'obéissance, avec cette unique différence que

-l'une regarde les hommes et que

-l'autre regarde Dieu.

 

Toutes deux ont la même valeur et l'une ne peut exister sans l'autre. Par conséquent, tu dois aimer les deux de la même façon. »

 

Il ajouta: «Sache que, à partir de maintenant et pour l'avenir, tu vivras avec mon Cœur.

Tu dois donc connaître les manières de mon Cœur, afin que Je trouve en toi mes délices. Je te le rappelle: ce n'est plus ton cœur, mais mon Cœur

 

Mon adorable Jésus continue de se faire voir.

Ce matin, ayant reçu la communion, je le vis dans mon intérieur.

Nos deux cœurs étaient tellement identifiés qu'ils semblaient ne faire qu'un.

 

Mon très doux Jésus me dit: «Aujourd'hui, J'ai décidé de placer ma propre Personne à la place de ton cœur.»

 

Pendant qu'Il parlait, j'ai vu qu'Il se plaçait à l'endroit où était mon cœur.

De l'intérieur de Jésus, je recevais sa respiration et j'entendais les battements de son Cœur. Comme je me sentais heureuse de vivre dans cet état !

 

Il ajouta :

« Puisque J'ai pris la place de ton cœur, il faut que tu me réserves une nourriture toujours prête pour Moi. Cette nourriture sera ma Volonté ainsi que toutes tes mortifications et tout ce dont tu te priveras par amour pour Moi. »

 

Qui pourrait décrire tout ce qui s'est passé dans mon intérieur entre moi et Jésus? Je crois qu'il vaut mieux me taire.

Sinon, je sens que je pourrais tout gâter.

 

Car ma langue n'est pas assez dégrossie pour parler de ces si grandes grâces accordées à mon âme par le Seigneur.

Il ne me reste rien d'autre à faire que de rendre grâce au Seigneur qui a jeté son regard sur une âme si misérable et si pécheresse.

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon aimable Jésus me transporta hors de mon corps. Ensuite, en sortant de mon intérieur,

Il se fit voir tellement immense qu'Il absorbait en lui toute la terre

Et son immensité s'étendait tellement que mon âme n'en voyait pas les limites.

 

Non seulement je me sentais absorbée en Dieu, mais toutes les créatures étaient absorbées en lui.

Oh ! Comme me paraissait indécent l'affront que nous faisons à Notre Seigneur quand nous, vermisseaux vivant en lui, nous osons l'offenser!

Oh! Si tous nous pouvions voir la façon dont nous sommes en Dieu, oh ! Combien nous nous garderions de lui déplaire le moindrement !

 

Ensuite, Jésus se fit voir tellement grand qu'Il absorbait en lui toute la cour céleste.

Ainsi, je les voyais tous en Dieu lui-même : les anges et les saints. J'entendais leurs chants et je comprenais tellement de choses sur le bonheur éternel.

 

Après cela, je vis que s'échappaient de Jésus beaucoup de ruisseaux de lait. Je buvais à ces ruisseaux. Mais, étant très limitée et Jésus étant si immense qu'Il n'y avait pas de limites à son immensité, je n'arrivais pas à absorber tout ce lait en moi.

Beaucoup de ruisseaux coulaient à l'extérieur de moi, bien qu'ils demeuraient en Dieu.

 

Cependant, j'éprouvais du mécontentement : j'aurais voulu que tous accourent pour boire à ces ruisseaux, mais très peu des âmes qui cheminent sur la terre y buvaient.

Notre Seigneur aussi était mécontent.

 

Il me dit: «Ce que tu vois, c'est ma miséricorde réfrénée. Cela irrite davantage ma Justice.

Comment ne dois-Je pas faire Justice quand ils freinent ma miséricorde ? » Et moi, en lui prenant les mains, je les lui serrai ensemble en disant :

«Non, Seigneur, tu ne peux pas faire Justice : je ne le veux pas. Et si moi, je ne le veux pas, Tu ne le veux pas non plus

Parce que ma volonté n'est plus la mienne, mais la tienne.

Ma volonté étant la tienne, tout ce que je ne veux pas, Tu ne le veux pas non plus.

Ne m'as-tu pas dit toi-même que je dois vivre en tout et pour tout de ta Volonté?»

 

Mes paroles désarmèrent mon doux Jésus et, de nouveau, il se fit petit et s'enferma dans mon intérieur. Quant à moi, je revins dans mon corps.

 

Comme mon très doux Jésus tardait à venir, je me suis presque mise à craindre qu’Il ne vienne plus. Mais, à ma grande surprise et tout à l'improviste, Il est venu plus tard et Il m'a dit:

«Ma bienaimée, veux-tu savoir quand on accomplit vraiment une œuvre pour

une personne qu'on aime?

 

C'est quand, en rencontrant des sacrifices, de l'amertume et des souffrances, l'âme a la force de les changer en douceur et en délices.

 

Car c'est dans la nature du véritable amour de transformer

-les souffrances en joie et

-l'amertume en douceur.

 

Si la personne expérimente le contraire,

c'est signe que ce n'est pas le véritable amour qui agit.

 

Oh! De combien d'œuvres on entend dire: «je la fais pour Dieu» Mais si, dans les contrariétés, on revient en arrière,

on démontre

-que ce n'était pas pour Dieu qu'on agissait,

-mais pour son propre intérêt ou pour le plaisir qu'on éprouvait. .»

 

Ensuite, Il ajouta :

«Généralement, on dit que la volonté propre

gâte toute chose et infecte les œuvres les plus saintes.

 

Pourtant, si cette volonté propre est unie à la Volonté de Dieu, il n'y a pas une autre vertu qui puisse la surpasser.

Car, là où se trouve ma Volonté, là se trouve la Vie en train de faire le bien. Mais là où ne se trouve pas ma Volonté, c'est la mort qui est à l'œuvre.

Alors, on agit péniblement comme si on était à l'agonie.»

 

Ce matin, étant hors de mon corps, je me suis retrouvée avec l'Enfant Jésus dans les bras. Pendant que je me délectais à le regarder, et sans que je sache comment,

-de cet Enfant que je contemplais en est sorti un second et,

-après un bref moment, un troisième,

tous les trois semblables, bien que distincts.

 

Tout étonnée de voir cela, je dis :

« Oh ! Comme on touche ici du doigt le mystère très saint de la très Sainte Trinité :

alors que vous êtes un, vous êtes également trois! »

 

Il me semblait que tous les trois me parlaient mais, pendant que la parole

sortait de chacun, elle ne formait qu'une seule voix.

 

Cette voix disait:

«Notre nature est formée de l'Amour le plus pur, le plus simple et le plus communicatif.

C'est dans la nature du véritable Amour de produire, à partir de Lui-même, des images toutes semblables à Lui-même

-en Puissance,

-en Bonté,

-en Beauté et

-en tout ce qu'il contient.

 

Pour manifester la grandeur de notre toute-Puissance, notre Amour apporte sa marque distinctive.

 

Puisque notre nature est simple,

sans aucune matière qui pourrait empêcher notre union parfaite, en se fusionnant dans l'Amour, Elle forme trois personnes.

En se fusionnant de nouveau, Elle forme un seul Dieu.

 

Le véritable Amour a ceci en propre :

il a la capacité

-de produire des images parfaitement semblables à lui-même, ou encore

-d'assumer l'image de celui qu'Il aime.

 

C'est ainsi qu'a fait la seconde Personne de la très Sainte Trinité qui, en rachetant le genre humain,

-a assumé la nature de l'homme ainsi que sa ressemblance, et

-lui a communiqué sa Divinité.»

 

Pendant que les trois voix parlaient en une seule voix, je distinguais très clairement mon bien-aimé Jésus,

en reconnaissant en lui l'image de la nature humaine.

 

Et c'était seulement à cause de Jésus que j'avais la confiance nécessaire pour demeurer en présence de la Trinité.

 

Autrement, qui aurait osé? Ah oui !

Il me semblait que l'Humanité assumée par Jésus avait ouvert à la créature une avenue

lui permettant de s'élever jusqu'au trône de la Divinité,

pour pouvoir ainsi converser avec le Dieu trois fois saint et obtenir de lui des torrents de grâces.

 

Oh! Que de moments heureux j'ai goûtés! Que de choses j'ai comprises!

Pour pouvoir écrire quelques mots là-dessus, j'aurais besoin de le faire

-quand mon âme se trouve avec mon cher Jésus,

-quand il me semble qu'elle est dégagée de mon corps.

 

Mais lorsque je me trouve de nouveau emprisonnée dans mon corps,

les ténèbres de ma prison m'éloignent de mon Soleil mystique et

la souffrance de ne pas le voir me rendent incapable de décrire ces choses et me font vivre comme si j'étais mourante.

 

Mais, je suis contrainte à vivre liée, prisonnière dans ce misérable corps.

 

« Ah ! Seigneur, aie pitié d'une misérable pécheresse qui vit enfermée et emprisonnée!

Vite, brise les murs de cette prison

pour que je puisse m'envoler vers toi et ne plus jamais revenir sur terre.»

 

Après de longs jours de silence entre Jésus béni et moi, j'éprouvais un vide dans mon intérieur. Ce matin, quand il est venu, il m'a dit:

«Ma bien-aimée, que veux-tu me dire, puisque tu désires tant me parler?» Toute honteuse, j'ai dit:

«Mon doux Jésus, je veux te dire que je désire ardemment t'aimer, toi et ta sainte Volonté. Si tu m'accordes cela, tu me rendras pleinement heureuse et satisfaite.»

 

Jésus reprit:

«Bref, tu me demandes tout

en me demandant ce qu'il y a de plus grand dans le Ciel et sur la terre.

Quant à Moi, c'est dans cette sainte Volonté que Je te désire et que Je veux te conformer davantage à Moi.

 

Et pour que ma Volonté te soit plus douce et plus savoureuse,

place-toi dans son cercle et

admire ses diverses qualités

 

en t'enfermant

tantôt dans sa sainteté, tantôt dans sa bonté, tantôt dans son humilité, tantôt dans sa beauté, et

tantôt dans le repos paisible qu'elle produit. Et, dans les arrêts que tu feras,

-tu acquerras toujours plus de connaissances nouvelles et inouïes sur ma sainte Volonté. -tu resteras tellement liée et amoureuse de ma Volonté que tu n'en sortiras jamais plus.

 

Cela t'apportera un très grand avantage.

 

En étant dans ma Volonté, tu n'auras plus besoin

-de combattre tes passions et

-d'être toujours en guerre avec elles.

 

Hors de ma Volonté,

-alors que les passions semblent mourir,

-elles surgissent toujours de nouveau, plus fortes et plus vives qu'auparavant.

 

De fait, quand on vit dans ma sainte Volonté,

les passions meurent doucement, sans combat et sans tapage. Elles perdent vie par elles-mêmes.

Car, devant la sainteté de ma Volonté, les passions n'osent pas se montrer.

 

«Si l'âme éprouve les mouvements de ses passions,

c'est signe qu'elle n'a pas établi sa demeure continuelle à l'intérieur de ma Volonté.

Parfois, elle fait des escapades dans sa propre volonté.,

Et ainsi, elle est contrainte à éprouver la puanteur de la nature corrompue.

 

Au contraire, si elle reste fixée dans ma Volonté,

-elle est débarrassée de tout et

-sa seule préoccupation est de m'aimer et d'être aimée par Moi. »

 

Après cela, en regardant mon Jésus béni, j'ai vu qu'il portait la couronne d'épines.

Je l'ai retirée doucement et l'ai placée sur ma tête. Jésus me l'a enfoncée et, ensuite, il disparut.

Je me suis retrouvée en mon corps

avec un ardent désir de demeurer dans sa très sainte Volonté.

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me suis sentie hors de mon corps. Après m'être déplacée un peu, je me suis trouvée à l'intérieur d'une grotte. J'ai vu la Maman Reine en train de donner naissance au petit Enfant Jésus. Quel stupéfiant prodige ! I

 

Il me semblait que la Mère autant que le Fils étaient transformés en lumière très pure.

Dans cette lumière, on apercevait très bien la nature humaine de Jésus

portant en elle la Divinité.

Son Humanité servait de voile pour couvrir sa Divinité.

De sorte qu'en déchirant le voile de sa nature humaine, on trouvait Dieu.

 

Voici le prodige des prodiges:

Dieu et homme ! Homme et Dieu !

 

Quelle merveille que le Fils qui, sans quitter le Père et le Saint-Esprit

car, dans le véritable amour, on ne se sépare jamais-, prend une chair humaine et vient habiter parmi nous!

 

En ce moment des plus heureux,

il me sembla que la Mère et le Fils étaient comme spiritualisés.

 

Pendant que les deux débordaient d'un excès d'amour, alors, sans le moindre obstacle,

Jésus sortit du sein maternel, c'est-à-dire que,

pendant que ces très saints corps étaient transformés en lumière,

Jésus lumière sortit sans le moindre obstacle de l'intérieur de la Lumière de sa Mère.

 

Les deux corps restaient sains et intacts. Ensuite, ils revinrent à leur état naturel.

 

Qui pourrait décrire la beauté du petit Enfant qui, en ce moment de sa naissance, laissait voir extérieurement les rayons de sa Divinité?

 

Qui pourrait décrire la beauté de la Mère qui restait tout absorbée dans ces rayons divins? Et saint Joseph?

 

Il me sembla qu'il n'était pas présent à l'acte de la naissance,

mais qu'il se tenait dans un autre coin de la grotte, tout absorbé dans ce profond mystère.

Et s'il n'a pas vu ce mystère avec les yeux de son corps, il l’a très bien vu avec les yeux de son âme.

Car il était ravi en une extase sublime.

 

Dans l'acte où le petit Enfant vint à la lumière,

-j'aurais voulu voler pour le prendre dans mes bras,

mais les anges m'en empêchèrent

en me disant que l'honneur de le prendre revenait en premier à la Mère.

 

La Vierge très sainte, comme secouée, revint à elle-même et, des mains d'un ange, elle reçut son Fils dans ses bras.

Dans l'épanchement d'Amour dans lequel elle se trouvait, elle le serra avec tellement de force

qu'il sembla qu'elle voulait l'enfermer de nouveau dans son sein. Ensuite, en voulant donner à son Enfant un épanchement de son ardent amour, elle le plaça pour qu'il puisse boire à son sein.

 

Pendant ce temps, j'étais tout annihilée , J’attendais d'être appelée, afin ne pas recevoir un autre reproche de la part des anges.

 

Alors, la Reine me dit :

«Viens, viens prendre l'objet de tes délices, et réjouis-le toi aussi, Epanche ton amour avec lui.»

En disant cela,

je me suis approchée et la Maman déposa l'Enfant dans mes bras.

Qui pourrait décrire mon bonheur, les baisers, les étreintes et les tendresses que nous avons échangés?

 

Après avoir quelque peu épanché mon amour, je lui dis:

«Mon Bien-Aimé, tu as bu le lait de notre Maman, partage-le avec moi.» Tout condescendant,

Il déversa de sa bouche une partie de ce lait dans la mienne.

 

Ensuite, Il me dit :

«Ma bien-aimée, J'ai été conçu et suis né uni à la douleur. Et Je suis mort dans la douleur.

 

En utilisant les trois clous avec lesquels ils m'ont crucifié,

J'ai crucifié les trois puissances des âmes qui brûlent de m'aimer:

l'intelligence, la mémoire et la volonté.

 

J’ai fait en sorte que ces âmes restent totalement attirées vers Moi, vu que le péché

les avait rendues infirmes et

les avait dispersées loin de leur Créateur, sans rien pour les retenir. »

 

Pendant que Jésus disait cela,

-Il jeta un regard sur le monde et

-Il commença à pleurer sur ses misères.

 

Moi, en le voyant pleurer, je lui dis:

«Mon aimable Enfant, ne rends pas triste par tes larmes une nuit si joyeuse pour ceux qui t'aiment. Au lieu de donner un épanchement à tes larmes, donnons un épanchement à notre chant. »

 

Ce disant, je commençai à chanter. Jésus se laissa distraire en m'entendant chanter et Il cessa de pleurer. Après mon chant, Il chanta le sien avec une voix tellement harmonieuse que toutes les autres voix disparurent devant sa voix des plus douces.

Ensuite, je priai l'Enfant Jésus pour mon confesseur, pour les miens, et enfin pour tous. Jésus semblait totalement condescendant.

Pendant que je faisais cela, Il disparut et je revins dans mon corps.

 

Je continuais de voir le saint Enfant.

 

D'un côté, je voyais la Reine Mère et, de l'autre, saint Joseph. Ils étaient en train d'adorer profondément le divin Enfant.

 

Il me semblait que la présence continuelle du petit Enfant tenait Joseph et Marie plongés dans une extase continuelle.

 

Et, s'ils arrivaient à accomplir quelque autre activité, c'était par un prodige que le Seigneur opérait en eux. Autrement, ils seraient restés immobiles,

sans pouvoir vaquer extérieurement à leurs devoirs.

 

Moi aussi, je fis mon adoration.

Et, ensuite, je me suis retrouvée dans mon corps.

 

Ce matin, j'étais habitée par une certaine crainte au sujet de mon état. craignais que ce ne soit pas le Seigneur qui opère en moi.

De plus, Jésus n'avait pas la bienveillance de venir.

Après l'avoir longuement attendu, dès que je le vis, je lui exposai ma crainte.

 

ll me dit :

« Ma fille, avant tout, pour te lancer dans cet état, il faut le concours de ma puissance. D'ailleurs, qui t'aurait donné la Force et la Patience de demeurer si longtemps dans cet état, étendue sur un lit?

 

La persévérance est un signe certain que l'œuvre est de Moi

 

Car Dieu seul n'est pas sujet au changement, tandis que le démon et la nature humaine changent très souvent:

-ce qu'ils aiment aujourd'hui, demain ils l'auront en horreur.

-ce qu'ils ont en horreur aujourd'hui, demain ils l'aimeront et le trouveront satisfaisant.»

 

Après avoir vécu des jours très amers de privation et d'inquiétude, je sentais à l'intérieur de moi un mystérieux enfer.

 

Sans la présence de Jésus,

-toutes mes passions sont sorties à la lumière et,

-chacune répandait ses ténèbres.

 

Elles m'ont couverte d'obscurité,

de sorte que je ne savais plus où je me trouvais. Combien est malheureux l'état d'une âme sans Dieu!

 

Il suffit de dire que,

-sans Dieu, l'âme qui vit encore sur la terre éprouve l'enfer à l'intérieur d'elle.

 

Tel était mon état.

Je sentais mon âme tourmentée par des souffrances infernales.

Qui peut décrire ce que j'ai vécu ? Pour ne pas trop prolonger, je continue.

 

Ainsi, ce matin, j'ai reçu la communion.

En me trouvant dans une extrême affliction, je sentis Notre-Seigneur se mouvoir dans mon intérieur. En voyant son image, je voulus observer si c'était une image de bois ou une image de chair vivante.

Je regardai et je vis que c'était le Crucifié dans sa chair vivante.

 

En me regardant, Il me dit:

«Si mon image dans ton intérieur était de bois, ton amour ne serait qu'apparent.

 

Car seul l'amour vrai et sincère, uni à la mortification,

me fait renaître vivant et crucifié dans le cœur de celui qui rn' aime. »

 

En voyant le Seigneur,

-j'aurais voulu me soustraire à sa présence

-tellement je me voyais mauvaise.

 

Jésus poursuivit en disant: «Où veux-tu aller?

Je suis la Lumière et, où que tu ailles, ma lumière t'investit de toute part.»

 

Devant la présence de Jésus, devant sa lumière, devant sa voix, mes passions disparurent. Je ne sais pas où elles sont allées.

Je suis devenue comme une petite fille et je me suis retrouvée en mon corps, totalement transformée. Que tout soit pour la gloire de Dieu et le bien de mon âme !

 

Me trouvant hors de mon corps, je vis mon confesseur avec l'intention de me soumettre à la crucifixion. Quant à moi, je craignais de m'y soumettre.

 

Jésus me dit :

«Que veux-tu que Je fasse?

Je ne peux pas faire autrement que d'obéir.

Car mon Humanité a été créée précisément pour obéir et pour détruire la désobéissance. Cette vertu est tellement enracinée en moi qu'on peut dire que l'obéissance est ma nature Pour moi, elle est mon signe distinctif le plus cher et le plus glorieux.

 

Sans l'obéissance, J'aurais eu mon Humanité en horreur Je ne me serais jamais uni à elle.

Veux-tu donc désobéir? Tu peux le faire, mais c'est toi qui le feras, pas Moi. »

 

Toute confuse de voir un Dieu si obéissant, je dis : «Moi aussi je veux obéir.» Je me suis donc soumise.

Et Jésus béni me fit participer aux douleurs de la croix.

 

Ensuite, Il me donna un baiser.

Un souffle amer sortit de sa bouche.

Il était sur le point de déverser en moi son amertume

Mais Il ne le fit pas parce qu'Il voulait que je le lui demande. I

mmédiatement, je lui dis: «Veux-tu quelques réparations? Faisons-les ensemble.

Unies aux tiennes, mes réparations feront leur effet.

Alors que, faites uniquement par moi, je crois qu'elles te dégoûteront.»

 

Ainsi, je pris sa main ruisselante de sang et, en l'embrassant, je récitai

le Laudate Dominum et

- le Gloria Patri,

en alternant les versets avec Jésus: Il commençait et je répondais.

 

C'était afin

-de réparer pour les nombreuses œuvres mauvaises qui se commettent,

-avec l'intention de le louer autant de fois qu'il reçoit d'offenses par ces mauvaises œuvres. Comme c'était émouvant de voir Jésus prier !

 

Je fis la même chose avec l'autre main.

Ensuite, ses pieds avec l'intention de le louer en réparation de tous les mauvais pas faits par les hommes ainsi que tous les chemins tordus foulés par eux, même sous le couvert de la piété et de la sainteté.

En dernier, je pris son Cœur avec l'intention de le louer autant de fois que le cœur humain refuse de palpiter pour Dieu, ou ne l'aime pas, ou ne le désire pas.

 

Mon bien-aimé Jésus sembla totalement restauré par ces réparations faites ensemble.

 

Pourtant, non tout à fait,

puisqu'Il semblait vouloir déverser son amertume en moi.

Je lui dis: «Seigneur, si tu veux déverser ton amertume, je te prie de le faire. » Il déversa en moi son amertume, et Il ajouta:

 

«Ma fille, combien les hommes m'offensent!

Mais un temps viendra où Je les châtierai, de sorte que beaucoup de vermine (hommes abjects et méprisables) paraîtra au grand jour.

Il y aura des châtiments qui produiront des nuées de moucherons (personnes méprisables de petite taille) qui les opprimeront beaucoup.

Ensuite, le Pape sortira.»

 

Je dis:« Pourquoi le Pape sortira-t-il?»

 

Jésus répondit:

Il sortira pour consoler les peuples, parce qu'ils seront opprimés, fatigués, abattus, trahis par tant de faussetés.

Ils chercheront le port de la Vérité.

Humiliés, ils demanderont au Saint-Père de venir au milieu d'eux pour les libérer de tant de maux et les orienter vers le port du salut. »

 

Je dis: «Seigneur, cela arrivera-t-il après les guerres dont tu m'as parlé à d'autres occasions?»

 

Jésus répondit: «Oui.»

Je repris:« Comme je voudrais m'en aller auprès de toi avant que ces choses arrivent!»

 

Jésus me dit: «Et moi, où irai-Je demeurer alors?»

 

Je répondis: «Ah! Seigneur, il y a tellement de bonnes âmes avec lesquelles tu peux t'entretenir que, en me comparant à elles, oh !

Combien je me vois mauvaise ! »

Sans me prêter attention, Jésus disparut et je revins dans mon corps.

 

Me trouvant hors de mon corps, il me sembla voir le moment où les saints Mages sont arrivés dans la grotte de Bethléem.

 

Dès qu'ils furent en présence de l'Enfant, celui-ci

-se fit un plaisir de faire briller extérieurement les rayons de sa Divinité

-et se communiqua à eux de trois façons:

avec amour, avec beauté et avec puissance.

 

Ainsi, ils sont restés ravis et absorbés en présence du petit Enfant Jésus, tellement que

-si le Seigneur n'avait pas caché derrière son Humanité les rayons de sa Divinité,

-les Mages seraient restés là pour toujours, sans ne plus pouvoir bouger.

 

Dès que l'Enfant retira sa Divinité,

les saints Mages revinrent à eux-mêmes,

stupéfaits de voir un si grand excès d'amour.

Car, dans cette lumière, le Seigneur leur avait fait comprendre le mystère de l'Incarnation.

 

Ensuite, ils se levèrent et offrirent leurs dons à la Reine Mère.

Elle a parlé longuement avec eux, mais je ne peux pas me rappeler de tout ce qu'elle disait. Je me souviens seulement qu'elle les a incités fortement à travailler

-à leur salut et

-à celui de leurs peuples.

Ils devaient n'avoir aucune crainte d'exposer leur vie pour atteindre ce but.

 

Après cela, je me retirai en moi-même et me retrouvai en compagnie de Jésus. Il voulait que je lui dise quelque chose, mais je me voyais si mauvaise et tellement confuse par son invitation que je n'osais rien dire.

En voyant que je ne disais rien, Jésus continua de me parler des saints Mages.

 

Il me dit :

«En m'étant communiqué aux Mages de trois façons, Je leur ai obtenu trois effets.

Car je ne me communique jamais aux âmes inutilement. Elles reçoivent toujours quelque chose pour leur profit.

 

Ainsi,

-en me communiquant avec amour,

Je leur ai obtenu la grâce du détachement d'eux-mêmes,

-en me communiquant avec beauté,

Je leur ai obtenu la grâce du mépris des choses de la terre.

-en me communiquant avec puissance,

Je leur ai obtenu la grâce que leurs cœurs restent totalement liés à Moi, et qu'ils aient le courage de verser leur sang pour Moi. »

 

Jésus ajouta:

«Et toi, que veux-tu?

Dis-Moi, m'aimes-tu?

Comment voudrais-tu m'aimer?»

 

Et moi, ne sachant quoi dire, et plus confuse que jamais, je répondis:

«Seigneur, je ne veux rien d'autre que toi.

 

Et si tu me dis "M'aimes-tu?", je n'ai pas de paroles pour te répondre. Je peux seulement te dire que j'éprouve en moi cette passion qui veut que personne ne puisse me dépasser en amour pour toi.

Je désire t'aimer plus que tous, et que personne ne puisse me surpasser en amour pour toi.

 

Mais, cela ne me satisfait pas. Pour être satisfaite,

-je veux t'aimer au moyen de ton propre amour et, ainsi,

-pouvoir t'aimer avec l'amour avec lequel tu t'aimes toi-même. Ah oui!

Alors seulement cesseront mes craintes au sujet de mon amour envers toi ! »

 

Content de mes sottises, si je peux dire, Jésus me serra tellement contre lui que je me vis intérieurement et extérieurement transformée en lui.

Il me communiqua une partie de son amour. Après, je suis revenue en mon corps.

 

Il me sembla que

plus l'amour m'est donné,

plus je possède mon Bien et,

si je J'aime peu, je le possède peu.

 

Ce matin, je me sentais totalement écrasée, tellement que je me suis mise à rechercher quelque soulagement. Mon unique Bien me fit longuement attendre sa venue.

 

Quand il vint, Il me dit:

« Ma fille, par amour pour toi, n'ai-je pas pris sur moi tes passions, tes misères

et tes faiblesses?

Par amour pour Moi, ne voudrais-tu pas prendre sur toi celles des autres?»

 

Il ajouta:

«Ce que Je veux, c'est que tu sois toujours unie à Moi comme un rayon de soleil

qui se tient toujours fixé au centre du soleil et

qui, du soleil, reçoit sa vie, sa chaleur et sa splendeur.

 

Imagine-toi qu'un rayon puisse se séparer du centre du soleil. Qu'adviendrait-il de lui?

À peine sorti de ce centre, il perdrait sa vie, sa lumière et sa chaleur. Il retournerait dans les ténèbres en se réduisant à néant.

 

Il en va ainsi pour l'âme.

 

Aussi longtemps qu'elle est unie à Moi, à mon centre, on peut dire qu'elle est comme un rayon de soleil

-qui vit,

-qui reçoit la lumière du soleil et

-qui va là où le soleil veut.

 

En somme, ce rayon est entièrement à la disposition et au service de la volonté du soleil.

 

Mais si l'âme se distrait et se sépare de Moi, la voilà devenue entièrement ténèbres.

Elle devient froide et ne ressent plus en elle ce mouvement céleste de la Vie divine. » Cela dit, Jésus disparut.

 

Dans les jours passés, mon bien-aimé Jésus s'est fait voir en colère contre le monde si l'on peut dire

Ce matin, Il ne venait pas.

 

Alors je me disais:

«Qui sait s'il ne vient pas parce qu'il veut envoyer quelques châtiments? Est-ce ma faute, moi?

Puisqu'il veut envoyer des châtiments,

Il n'a pas la bienveillance de venir vers moi. C'est beau! Pendant qu'il veut punir les autres,

Il m'afflige du plus grand des châtiments, celui d'être privée de lui ! »

Pendant que je me disais cela et d'autres sottises semblables, mon aimable Jésus se fit voir et me dit :

 

« Ma fille, tu es la cause de mon plus grand martyre. Parce que,

lorsque je dois envoyer quelque châtiment, je ne peux pas me manifester à toi. C'est parce

-que tu me lies de toutes parts et

-que tu ne veux pas que Je fasse quoi que ce soit.

 

D'un autre côté, quand Je ne viens pas,

-tu me casses la tête avec tes plaintes, tes lamentations et tes attentes.

Ainsi, pendant que Je suis occupé à châtier, Je suis contraint de penser à toi et de t'écouter.

 

Mon Cœur en vient à se déchirer de te voir dans ton état douloureux à cause de ta privation de Moi.

 

Le martyre le plus douloureux, c'est celui de l'Amour.

Plus deux personnes s'aiment, plus douloureuses sont les souffrances occasionnées,

-non par les autres,

-mais par ces deux personnes elles-mêmes.

 

Donc, sois tranquille, reste calme.

Il ne faut pas accroître mes souffrances par le moyen de tes souffrances. » Ensuite, Jésus disparut.

Je suis restée toute mortifiée à penser

-que je cause le martyre de mon cher Jésus et

-que, lorsqu'Il ne vient pas, je dois rester tranquille pour ne pas le faire souffrir autant.

 

Qui peut faire un tel sacrifice? Cela me semble impossible.

Je serai donc contrainte à continuer d'alimenter notre martyre commun.

 

Je continuais de voir Jésus un peu en colère contre le monde.

Je voulais essayer de l'apaiser, mais c'est lui-même qui m'a distraite en me disant:

 

«La charité qui m'est la plus agréable est celle

qu'on fait à ceux qui me sont les plus proches.

Les âmes qui me sont les plus proches sont les âmes du purgatoire,

car elles sont confirmées dans ma grâce et

il n'y a aucune opposition entre ma Volonté et la leur.

 

Ces âmes vivent continuellement en Moi.

Elles m'aiment ardemment et Je suis contraint à les voir souffrir en Moi, impuissantes à pouvoir se donner par elles-mêmes le moindre soulagement.

 

«Oh! Comme mon Cœur est déchiré par la situation de ces âmes,

-vu qu'elles ne sont pas loin de moi,

-mais toutes proches!

Non seulement elles sont proches de moi, mais elles sont à l'intérieur de moi. Combien est agréable à mon Cœur celui qui s'intéresse à elles !

 

Supposons que

-tu aurais une mère et une sœur qui vivraient avec toi dans un état de souffrance,

incapables de s'aider elles-mêmes.

 

Supposons, d'un autre côté,

-qu'il y aurait un étranger qui vivrait à l'extérieur de ta demeure, également dans un état de souffrance, mais qui pourrait s'aider lui-même.

 

Ne trouverais-tu pas plus agréable

qu'on se préoccupe davantage de soulager ta mère ou ta sœur

plutôt que l'étranger qui peut s'aider lui-même? Je répondis:« Oh! Certainement, Seigneur!»

Il ajouta :

En second lieu, la charité qui est la plus agréable à mon Cœur est celle qu'on fait aux âmes qui,

-bien qu'elles vivent encore sur cette terre,

-ressemblent presque aux âmes du purgatoire,

 

C'est-à-dire qu'elles

-m'aiment,

-font toujours ma Volonté et

-s'intéressent à mes affaires comme si mes affaires étaient les leurs.

 

Si de telles âmes se trouvaient

-opprimées,

-dans le besoin ou

-dans un état de souffrances et qu'on s'occupait de les aider,

cette charité me serait plus agréable que si on faisait cela aux autres. »

Ensuite, Jésus se retira.

En me retrouvant dans mon corps, il me sembla que, dans ce que Jésus m'avait dit, il y avait quelque chose qui n'était pas selon la vérité.

Alors, revenant, mon adorable Jésus me fit comprendre que ce qu'il m'avait dit était bien conforme à la vérité.

 

Il lui restait seulement à me parler

-des membres de son Corps qui sont séparés de lui,

-c'est-à-dire les pécheurs.

 

Il me dit

que ceux qui s'occupent de lui ramener ces membres sont très agréables à son Cœur.

 

La différence est celle-ci :

-Supposons un pécheur qui se trouve dans une mésaventure.

 

Quelqu'un s'occupe de lui,

-non pour le convertir,

-mais pour le soulager et l'aider matériellement.

 

Le Seigneur trouverait plus agréable qu'on fasse cela à des âmes unies à lui dans l'ordre de la grâce.

 

Car, si ces dernières souffrent, cela est toujours relié

-soit à l'amour de Dieu envers elles,

-soit à leur amour envers Dieu.

 

D'autre part, si les pécheurs souffrent, le Seigneur voit en eux l'empreinte

-du péché et

-de leur volonté obstinée.

Il me sembla le comprendre ainsi.

 

Du reste, je laisse à celui qui tient le droit de me juger

de décider si ce que je dis est conforme ou non à la vérité.

 

Ayant passé les derniers jours en silence, et étant parfois aussi privée de mon adorable

 

Jésus, ce matin, quand il est venu, je me suis plainte à lui en disant:

«Seigneur, comment, tu ne viens pas? Comme les choses ont changé !

On voit que tu me prives de ton aimable présence,

-soit pour le châtiment de mes péchés ou

-soit parce que tu ne me veux plus dans cet état de victime.

 

De grâce, je t'en prie, fais-moi connaître ta Volonté !

Tu ne pouvais pas t'opposer à moi

lorsque Tu voulais de moi un sacrifice d'âme victime. Tu le peux encore moins maintenant

Puisque, en ne me trouvant plus digne d'être victime, tu veux m'enlever cette fonction.»

 

En m'interrompant, Jésus me dit:

 

«Ma fille,

lorsque Je me suis fait victime pour le genre humain en prenant sur Moi

toutes ses faiblesses,

ses misères et -tout ce que méritait l'homme devant la Divinité,

J'étais devant la Divinité la tête de la nature humaine.

 

C'est ainsi que

-l'humanité trouve en moi un bouclier des plus puissants qui la défend, la protège, l'excuse et intercède en sa faveur.

 

«Par ton état de victime, tu es pour Moi la tête de la génération présente.

 

Quand Je dois envoyer quelque châtiment

-pour le bien des peuples et pour les rappeler à Moi, si, selon mon habitude, Je viens vers toi,

-alors, par le seul fait de venir vers toi,

Je me sens déjà refait et mes douleurs s'atténuent.

 

Il m'arrive comme pour quelqu'un

-qui éprouve une forte douleur et

-qui crie à cause de la souffrance. Si ses douleurs cessent,

cette personne n'éprouve plus le besoin de crier et de se lamenter.

 

Il en va ainsi pour Moi.

Si mes souffrances diminuent,

évidemment je ne sens plus le besoin d'envoyer des châtiments. Par ailleurs, toi, quand tu Me vois dans les douleurs,

-tu cherches naturellement à m'épargner et à prendre sur toi mes Souffrances.

 

De plus, en ma Présence,

tu ne peux pas faire autrement que d'accomplir ta fonction de victime. Si tu ne le faisais pas, ce qui est impossible, Je serais mécontent de toi.

Voilà la raison de mon absence.

Ce n'est pas parce que Je veux te punir pour tes péchés. Je possède d'autres moyens pour te purifier.

 

Cependant, Je te récompenserai pour tout cela.

Dans les jours où Je viendrai, Je redoublerai mes visites. N'en es-tu pas contente?»

 

Je répondis: «Non, Seigneur, je veux être toujours avec toi!

Quelle que soit la raison, je n'accepte pas de rester, même un seul jour, privée de toi. »

Pendant que je disais cela, Jésus disparut et je revins dans mon corps.

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus se montra brièvement.

 

Je ne sais pourquoi, Il me dit:

 

«Ma fille,

l'établissement de la foi catholique se trouve dans l'établissement de la charité

-qui unit les cœurs et

-qui les fait vivre en Moi.»

 

Ensuite, en se jetant dans mes bras, Il voulut que je restaure ses forces. Je le fis de mon mieux et, après, Il fit de même avec moi.

Ensuite, Il disparut.

 

Ce matin, quand il est venu, Jésus béni m'a transportée hors de mon corps, au milieu de beaucoup de personnes de conditions diverses: prêtres, moines, laïques.

 

En poussant un grand gémissement, Il a dit :

«Ma fille,

comme un poison, l'intérêt personnel est entré dans tous les cœurs et, comme des éponges, les cœurs sont restés imprégnés de ce poison.

Ce poison pestiféré a pénétré dans les monastères, chez les prêtres et chez les laïques.

 

Ma fille,

-devant ce poison,

-les vertus les plus sublimes tombent et éclatent comme une vitre fragile. » Pendant qu'Il disait cela, Il pleurait amèrement.

 

Qui pourrait décrire le déchirement de mon âme en voyant pleurer mon très amoureux Jésus. Ne sachant pas quoi faire pour qu'il cesse de pleurer, j'ai dit des sottises :

 

« Mon cher, de grâce, ne pleure pas! Si les autres

-ne t'aiment pas, t'offensent et ont les yeux aveuglés par le poison de l'intérêt personnel, de sorte qu'ils en sont tous imbibés.

 

Moi, je t'aime, je te loue et je regarde comme immondices tout ce qui est terrestre. Je ne désire que toi.

Par conséquent, tu devrais être content de mon amour et cesser de pleurer. Et si tu éprouves de l'amertume, déverse-la en moi.

J'en serai plus heureuse que de te voir pleurer. »

 

En entendant ce que je disais,

Jésus a cessé de pleurer et Il a déversé en moi un peu de son amertume. Ensuite, Il m'a fait participer aux souffrances de la croix.

 

Puis Il a dit :

«Les vertus et les mérites que J'ai acquis pour l'homme durant ma Passion sont autant de colonnes sur lesquelles chacun peut s'appuyer dans sa marche vers l'éternité.

 

Mais, en fuyant ces colonnes,

l'homme ingrat s'appuie sur la fange et marche sur le chemin de la perdition.» Ensuite, Il disparut et je suis revenue dans mon corps.

 

Je me trouvais dans mon état habituel et mon doux Jésus ne venait pas. Après l'avoir beaucoup attendu, Il m'a dit dès que je l'ai vu:

«Ma fille, la Patience est supérieure à la Pureté.

Parce que, sans patience,

-l'âme se déchaîne facilement

-il est difficile pour elle de se maintenir pure.

 

Lorsqu'une vertu a besoin d'une autre pour avoir la vie, on dit de la seconde qu'elle est supérieure à la première.

 

On peut dire que la patience est

-non seulement la gardienne de la Pureté,

-mais qu'elle est aussi l'échelle pour s'élever sur la montagne de la Force.

 

Si quelqu'un s'élevait sans l'échelle de la Patience,

il se précipiterait immédiatement des hauteurs dans l'abîme.

 

« De plus, la Patience est le germe de la Persévérance. Celle-ci produit la Fermeté.

Oh! Combien l'âme patiente est ferme et stable dans le bien !

 

Elle ne se soucie ni de la pluie, ni du givre, ni de la glace, ni du feu. Mais son unique but est de conduire à terme le bien commencé.

 

Il ne peut y avoir de plus grande sottise que celle de celui

-qui accomplit un bien aujourd'hui parce que ça lui plaît, et

-qui l'abandonne demain parce qu'il n'en a plus le goût.

 

Que dirait-on d'un œil qui voit à un moment et ne voit plus le moment d'après? D’une langue qui tantôt parle et tantôt est muette? Ah oui !

 

Ma fille, seule la patience est la clef secrète pouvant ouvrir le trésor des vertus.

 

Sans cette clef secrète, les autres vertus ne verraient pas le jour pour donner la vie à l'âme et l'ennoblir.»

 

Ce matin, Jésus béni me transporta hors de mon corps. Il se fit voir dans un état à remuer même les pierres.

 

Oh! Comme Il souffrait !

Il semblait que, n'en pouvant plus, Il voulait se décharger un peu en cherchant de l'aide.

Je sentis mon pauvre cœur se briser de tendresse

Et, immédiatement, je lui retirai sa couronne d'épines et la plaçai sur ma tête

pour lui donner un peu de soulagement.

 

Ensuite, je lui dis:

«Mon doux Bien, il y a quelque temps que tu n'as pas renouvelé pour moi les souffrances de la croix. Je te prie de me les renouveler aujourd'hui. Ainsi, tu seras soulagé davantage.»

 

Il me répondit:

«Ma bien-aimée, il est nécessaire qu'on demande la permission à la Justice.

Les choses sont arrivées à un point tel que la Justice ne peut permettre que tu souffres. »

 

Je ne savais comment faire pour implorer la Justice quand deux demoiselles, qui semblaient être au service de la justice, se présentèrent.

 L’une s'appelait Tolérance, et l'autre Dissimulation.

 

Leur ayant demandé de me crucifier, Tolérance me prit une main et la cloua, sans vouloir terminer l'opération.

Alors, je dis : «Oh! Sainte Dissimulation, complète le travail de me crucifier! Ne vois-tu pas que Tolérance m' a abandonnée?

Fais-moi voir combien tu es plus habile à dissimuler. »

 

Alors, elle acheva l'œuvre de me crucifier, mais dans une telle souffrance que si le Seigneur ne m'avait soutenue dans ses bras, je serais certes morte de douleur.

 

Après cela, Jésus béni me dit:

«Fille, il est nécessaire que, parfois au moins, tu subisses ces souffrances. Si tu ne le faisais pas, gare au monde! qu'arriverait-il de lui?»

Ensuite, je priai Jésus pour plusieurs personnes et je revins dans mon corps.

 

Me trouvant dans mon état habituel, Jésus béni vint et Il me dit:

 

«Ma fille, quand ma grâce s'active dans plusieurs personnes, elle célèbre davantage.

Il en est comme pour ces reines: plus il y a de jeunes filles

-qui répondent à leurs moindres gestes et

-qui forment une couronne autour d'elles, plus elles se réjouissent et font la fête.

Toi, fixe-toi en Moi et regarde-Moi.

Tu deviendras tellement saisie par Moi

que tout ce qui est matériel te sera indifférent.

 

Tu dois totalement te fixer en Moi afin de m'attirer totalement en toi.

Car Je veux trouver en toi ma parfaite complaisance.

 

Ainsi,

en trouvant en toi tout le bonheur

qu'il m'est possible de trouver dans une créature humaine, ce que me font les autres ne me déplaira pas autant.»

 

Pendant qu'Il disait cela, Il s'enferma dans mon intérieur où Il se complaisait totalement. Combien je m'estimerais fortunée

de pouvoir attirer totalement en moi mon bien-aimé Jésus!

 

Mon adorable Jésus continue de venir.

Il se fit voir avec des yeux resplendissants d'une lumière très vive et très pure. Je fus enchantée et surprise devant cette lumière éblouissante.

 

En me voyant aussi enchantée, sans que je lui dise rien, Jésus me dit:

 

«Ma bien-aimée,

-l'Obéissance voit très loin et

-elle dépasse en beauté et en acuité la lumière même du soleil.

 

Au contraire,

-l'amour-propre a la vue très courte,

-de sorte qu'elle ne peut pas faire un pas sans trébucher.

 

Ne va pas croire que ces âmes

-qui font toujours du bruit et

-qui sont scrupuleuses voient très loin.

Elles croient voir loin, mais cela est un filet que leur tend l'amour-propre.

 

En effet, ayant la vue très courte, l'amour-propre fait d'abord tomber ces âmes. Ensuite, elle leur suscite mille troubles et scrupules.

Ce qu'aujourd'hui elles détestent dans le scrupule et la crainte,

-demain elles y tombent de nouveau. De sorte que leur vie se réduit

à être toujours empêtrée dans ces filets artificiels que sait très bien leur tendre l'amour-propre.

 

Au contraire, l'Obéissance, qui voit très loin, donne la mort à l'amour-propre.

 

Parce qu'elle voit très loin et avec une extrême précision,

l'âme obéissante prévoit immédiatement où elle peut faire un faux pas.

Avec générosité, elle s'abstient.

Elle jouit de la sainte liberté des enfants de Dieu.

 

Comme les ténèbres attirent d'autres ténèbres, de même la Lumière attire d'autre Lumière.

 

Ainsi, la lumière qui se trouve dans l'âme obéissante s'attire la Lumière du Verbe. Ensemble, elles tissent la lumière de toutes les vertus. »

 

Stupéfiée d'entendre cela, je dis:« Seigneur, que dis-tu?

Il me semble que, pour moi, cette façon scrupuleuse de vivre est la sainteté. » Avec un ton plus sérieux, Jésus ajouta:

«Je te dis même que ce que Je viens de te décrire

-est la véritable marque de l'obéissance.

Et l'autre façon de faire, cette façon scrupuleuse de vivre,

-est la véritable marque de l'amour-propre.

 

Cette dernière façon de vivre me pousse davantage à l'indignation qu'à l'amour.

 

Car, quand c'est la Lumière de la Vérité qui nous fait voir un manquement, même s'il est petit, il doit y avoir correction.

 

Quand c'est la vue courte de l'amour-propre qui domine, cela ne fait rien d'autre que de tenir l'âme opprimée

-en l'empêchant de se développer sur le chemin de la vraie sainteté. »

 

Ce matin, je me trouvais tout opprimée et souffrante. Dès que je vis mon bien-aimé Jésus,

Il me fit voir de nombreuses personnes plongées dans la misère.

 

En rompant le silence qu'Il gardait depuis plusieurs jours, Jésus me dit:

«Ma fille, l'homme naît d'abord en Moi.

C'est ainsi qu'il porte en lui l'empreinte de la Divinité. Quand il sort de moi pour être placé dans le sein maternel, Je lui ordonne de parcourir un petit bout de chemin.

 

Au bout de ce chemin, en me laissant trouver par lui,

Je le reçois de nouveau en Moi et

Je le fais vivre éternellement avec Moi.

 

Vois-tu combien l'homme est noble?

Regarde d'où il vient, où il va, et quel est son destin.

Quelle devrait donc être la sainteté de cet homme sortant d'un Dieu si saint!

 

Mais, pendant qu'il parcourt son chemin pour revenir vers Moi, l'homme détruit en lui ce qu'il a reçu de divin.

 

Il se corrompt, de sorte que,

dans la rencontre que Je fais avec lui pour le recevoir en Moi,

-Je ne le reconnais plus et

-Je ne vois plus en lui l'empreinte divine.

-Je ne trouve plus rien de Moi en lui et en ne le reconnaissant plus,

ma Justice le condamne à s'en aller égaré sur le chemin de la perdition. »

 

Comme il était émouvant d'entendre Jésus parler de cela! Que de choses il me faisait comprendre !

Mais mon état de souffrance m'empêche d'écrire plus longuement.

 

Je poursuis dans mon pauvre état et dans le silence de Jésus béni. Ce matin, je me trouvais plus que jamais opprimée et, quand il est venu, Il m'a dit:

 

«Ma fille, ce ne sont

-ni les œuvres,

-ni la prédication,

-ni même la puissance des miracles

qui m'ont fait reconnaître clairement comme le Dieu que Je suis.

 

C'est quand J'ai été placé sur la croix et élevé sur elle comme sur mon propre trône, c'est alors que J'ai été reconnu comme Dieu.

 

Seule la croix a révélé au monde et à tout l'enfer qui J'étais vraiment. Alors, tous ont été ébranlés et ont reconnu leur Créateur.

Ainsi, c'est la croix

-qui révèle Dieu à l'âme et

-révèle si l'âme est vraiment de Dieu.

 

On peut dire que la croix

-met à nu toutes les parties intimes de l'âme et

-révèle à Dieu et aux hommes ce qui s'y trouve.»

 

Il ajouta:

«Je consume les âmes sur deux croix:

l'une est la croix de la souffrance et

l'autre, la croix de l'amour.

 

Dans le Ciel, tous les neuf chœurs des anges m'aiment. Pourtant, chacun a sa fonction spécifique.

Par exemple, la fonction spéciale des Séraphins, c'est l'amour

Et leur chœur est plus directement orienté pour recevoir les reflets de mon amour.

 

De sorte que mon amour et le leur, en se dardant mutuellement, s'embrassent continuellement.

 

Il en est ainsi pour les âmes sur la terre. Je leur donne des fonctions particulières.

À celles-ci, Je donne le martyre de la Souffrance, et

à celles-là, le martyre de l'Amour.

 

Ces deux martyres sont des maîtres habiles

-pour sacrifier les âmes et

-pour les rendre dignes de mes complaisances. »

 

Ce matin, je me trouvais tout opprimée et souffrante, surtout à cause de ma privation de mon doux Jésus. Après une longue attente, dès que je le vis,

Il me dit :

 

«Ma fille, la vraie manière de souffrir consiste à ne pas regarder

-de qui viennent les souffrances,

-ni ce que l'on souffre,

mais à regarder le bien qui doit en résulter.

 

Cela a été ma façon de souffrir. Je ne me suis arrêté

-ni aux bourreaux,

-ni aux souffrances,

mais au bien que J'avais l'intention de faire par le moyen de ces souffrances.

 

Pour le bien de ceux-là mêmes qui me faisaient souffrir

et en admirant le bien qui devait en résulter pour les hommes, J'ai méprisé tout le reste.

 

C'est avec intrépidité que J'ai suivi le cours de mes souffrances.

 

«Ma fille,

cette manière de faire est la façon la plus facile et la plus profitable de souffrir,

non seulement pour souffrir avec patience,

mais pour souffrir avec une âme courageuse et invincible. »

 

Je poursuis dans mon état de privation et, par conséquent, d'amertume indicible.

Ce matin, mon adorable Jésus vint et me transporta hors de mon corps.

Il me sembla que j'étais à Rome. Que de spectacles on pouvait voir dans toutes les classes sociales ! Jusque dans le Vatican, on voyait des choses horribles.

 

Et que dire des ennemis de l'Église?

Comme ils se consumaient de rage contre elle ! Que de massacres ils complotaient !

Mais, ils ne pouvaient les réaliser parce que Notre-Seigneur les retenait comme s'ils étaient liés. Ce qui m'a le plus fait peur, c'est que je voyais mon aimable Jésus presque sur le point de leur accorder la liberté d'agir.

 

Qui pourrait décrire combien j'étais consternée? En voyant ma consternation, Jésus me dit :

 

«Fille,

les châtiments sont absolument nécessaires.

La pourriture et la gangrène sont entrées dans toutes les classes de la société.

 

Par conséquent, le fer et le feu sont nécessaires pour que tous ne périssent pas. C'est pourquoi Je te dis de te conformer à ma Volonté :

Je te promets d'en épargner une partie.»

 

Je dis: «Mon cher Bien, je n'ai pas le cœur à me conformer à toi pour châtier le monde.»

 

Jésus reprit:

«Puisque Je suis dans l'absolue nécessité de le faire,

-si tu ne te conformes pas,

Je ne viendrai pas selon mon habitude et

Je ne t'avertirai pas quand Je déverserai les châtiments.

 

Alors,

-toi, ne le sachant pas, et

-Moi, ne voyant pas celle qui par tous les moyens m'empêche d'exprimer ma juste indignation,

Je donnerai libre cours à ma fureur et

-tu n'auras pas le bonheur de me faire épargner une partie du monde.

 

De plus,

-en ne venant pas et

-en ne déversant pas en toi ces grâces que J’aurais dû déverser, ce sera une source supplémentaire d'amertume pour Moi.

Ce sera comme au cours de ces derniers jours

où Je ne suis pas venu aussi souvent, Je retiendrai la grâce en Moi. »

 

Pendant qu'Il disait cela, Il sembla vouloir se décharger.

Et, en s'approchant de ma bouche, Il déversa un lait très doux. Ensuite, Il disparut.

 

Jésus continuait de me priver de sa présence et j'en éprouvais de l'ennui et de la fatigue. Ma faible nature voulait se libérer de cet état de privation.

En ayant compassion de moi, mon adorable Jésus vint et me dit:

 

«Ma fille, lorsque tu te retires de ma Volonté, tu recommences à vivre par toi- même.

Au contraire, si tu demeures fixée dans ma Volonté,

tu vis toujours par Moi en mourant totalement à toi-même.»

 

Il ajouta:

«Ma fille, sois patiente.

Résigne-toi en tout à ma Volonté, non pour quelque temps, mais pour toujours, toujours. Car seule la persévérance dans le bien montre que l'âme est véritablement vertueuse. C'est la persévérance seule qui unit toutes les vertus ensemble.

On peut dire que seule la Persévérance unit perpétuellement

-Dieu et l'âme,

-les vertus et les grâces.

 

Comme une chaîne, elle les encercle

Et, en les liant tous ensemble, elle y forme le nœud très sûr du salut.

Là où il n'y a pas de persévérance, il y a beaucoup à craindre. » Cela dit, Jésus disparut.

 

Ce matin, je me sentais toute remplie d'amertume.

Je me voyais si mauvaise que je n'osais presque pas me mettre à la recherche de mon suprême et unique Bien.

Ignorant mes misères, le Seigneur eut pourtant la bienveillance de venir.

 

Il me dit :

«Ma fille, est-ce Moi que tu veux? Eh bien, Je suis venu pour te réjouir. Demeurons ensemble, mais en silence. »

 

Après être restés ensemble quelque temps, Jésus me transporta hors de mon corps. Je voyais que l'Église fêtait le dimanche des Rameaux.

 

Rompant son silence, Jésus me dit: «Que d'instabilité, que d'inconstance!

Aujourd'hui ils ont crié "hosanna!" en me proclamant leur Roi. Un autre jour ils crieront "crucifiez-le, crucifiez-le ! "

 

Ma fille,

la chose qui me déplaît le plus, c'est l'inconstance et l'instabilité.

Car cela est le signe que la vérité n'habite pas l'âme.

 

Il peut en être ainsi dans le domaine de la religion.

Il peut arriver que l'âme y trouve sa satisfaction, son confort et son intérêt personnel,

ce qui explique pourquoi elle se trouve dans telle assemblée.

 

Le lendemain, ces mêmes choses peuvent paraître moins attirantes Et on peut trouver l'âme au milieu d'un autre groupement.

Et voici qu'elle s'écarte de la religion et que, sans regret, elle se livre à une secte.

 

Quand la véritable lumière de la Vérité entre dans une âme et prend possession de son cœur, cette âme n'est pas sujette à l'inconstance.

 

Même, elle sacrifie tout par amour pour la vérité, pour que seule la vérité règne en elle. Ainsi, avec un esprit invincible, elle méprise tout ce qui n'appartient pas à la Vérité.»

 

Pendant que Jésus disait cela,

Il pleurait sur la condition des générations présentes,

-qui sont pires que les générations de son temps,

-sujettes à l'inconstance et changeantes selon la direction des vents.

 

Poursuivant dans mon état de privation, il me semble que, ce matin, je vis Jésus en compagnie de la Reine Mère pendant quelque temps.

Et comme mon adorable Jésus portait la couronne d'épines, je la lui enlevai et me suis montrée totalement compatissante envers lui.

 

Pendant que je faisais cela, Il me dit:

«Aie aussi de la compassion pour ma Mère.

Car mes souffrances sont la cause de ses douleurs.

Avoir de la compassion envers elle, c'est en avoir envers Moi. »

 

Ensuite, il me sembla me retrouver

sur le mont du Calvaire au moment de la Crucifixion de Notre-Seigneur. Pendant que Jésus souffrait la crucifixion, je voyais en lui, je ne sais comment, toutes les générations passées, présentes et futures.

 

Et comme Jésus contient en lui toutes les générations,

-Il éprouvait toutes les offenses commises par chacun de nous et

-Il souffrait pour tous en général et pour chacun en particulier.

 

J'apercevais aussi mes péchés et

-les souffrances que Jésus subissait particulièrement pour moi.

Je voyais aussi le remède que Jésus administrait à chacun de nous,

-sans la moindre punition, pour nos maux et pour notre salut éternel.

 

Qui pourrait décrire tout ce que je voyais en Jésus béni relativement à tous les hommes, du premier jusqu'au dernier.

 

Quand je me trouve hors de mon corps, j'aperçois les choses clairement et distinctement mais, quand je suis dans mon corps, je les vois toutes confuses. D'où, pour éviter de dire des sottises, je m'arrête.

 

Mon adorable Jésus continue de me priver de sa présence.

J'éprouve une grande amertume et je me sens comme avec un couteau planté dans le cœur, ce qui me donne une douleur à me faire pleurer et crier comme une enfant.

 

Ah! Vraiment, il me semble que je suis devenue comme une enfant qui,

-pour peu qu'elle s'éloigne de sa mère, pleure et crie

-au point de mettre toute la maisonnée sens dessus-dessous ! Et il n'y a aucun remède pour la faire cesser de pleurer,

à moins qu'elle ne se voie de nouveau dans les bras de sa mère.

 

C'est ce que je suis: une véritable enfant dans la vertu.

S'il m'était possible, je mettrais le Ciel et la terre sens dessus-dessous pour trouver mon suprême et unique Bien.

Je me calme uniquement quand je me trouve en possession de Jésus.

 

Pauvre petite enfant que je suis !

Je me sens encore enveloppée dans les langes de l'enfance. Je ne sais pas marcher seule, je suis très faible

Je n'ai pas la capacité des adultes qui se laissent guider par la raison.

 

Voilà l'extrême nécessité que j'ai de demeurer avec Jésus. À tort ou à raison, je ne veux rien savoir.

Ce que je veux savoir, c'est que je veux Jésus.

J'espère que le Seigneur voudra pardonner à cette pauvre petite qui, parfois, commet des sottises.

 

Alors que je me trouvais dans cet état,

je vis brièvement mon adorable Jésus dans l'acte de sa Résurrection.

 

Il avait le visage illuminé d'une splendeur incomparable.

Il me semblait que l'Humanité très sainte de Notre-Seigneur,

-bien que chair vivante, était resplendissante et transparente.

De sorte qu'on voyait clairement en Elle la Divinité unie à l'Humanité.

 

Pendant que je le voyais aussi glorieux dans une lumière qui provenait de lui, il me semble qu' Il me disait :

 

«Mon Humanité a reçu beaucoup de gloire par le moyen de la parfaite obéissance,

-laquelle, en détruisant totalement la nature ancienne, m'a restitué la nouvelle nature, glorieuse et immortelle.

Ainsi, par le moyen de l'obéissance,

l'âme peut former en elle la parfaite résurrection aux vertus.

 

Voici comment:

-Si l'âme est affligée, l'obéissance la fera ressusciter à la joie,

-si elle est agitée, l'obéissance la fera ressusciter à la paix ,

-si elle est tentée, l'obéissance lui procurera une chaîne plus forte pour lier l'ennemi.

 

Et elle la fera ressusciter victorieuse des embûches diaboliques.

-si l'âme est assiégée par les passions et les vices, l'obéissance, en tuant ceux-ci, la fera ressusciter aux vertus.

 

C'est ce que l'obéissance fait dans l'âme.

Et lorsque le temps sera venu, elle causera aussi la résurrection du corps. »

 

Après cela, la lumière se retira et Jésus disparut.

Je suis restée avec une telle douleur en me voyant de nouveau privée de lui que je me sentais comme prise d'une fièvre ardente me poussant à m'agiter et à tomber en délire.

Ah! Seigneur, donne-moi la force de supporter ces absences, parce que je me sens perdre connaissance !

 

Je me trouvais au comble du délire.

Je disais des sottises et je crois que j'y mêlais aussi certains de mes défauts Ma pauvre nature éprouvait tout le poids de mon état.

 

Demeurer dans mon lit me paraissait pire que l'état des condamnés à la prison. J'aurais voulu me dégager de cet état. En plus, je ne cessais de répéter ma ritournelle:

que mon état n'était plus selon la Volonté de Dieu parce que Jésus ne venait pas.

 

Je me demandais ce que je devais faire quand mon patient Jésus sortit de mon intérieur. Sous un aspect grave et sérieux qui m'inspirait la peur, Il me dit:

 

«Que penses-tu que J'aurais fait, moi, si Je m'étais trouvé dans ta situation?» Dans mon intérieur, j'ai pensé: «Certainement la Volonté de Dieu. »

Jésus reprit: «Eh bien, toi, fais cela. » Ensuite, Il disparut.

 

Notre Seigneur avait dit cela avec un tel sérieux que j'ai senti toute la Force de sa parole,

-non seulement sa force créatrice, mais aussi sa force destructrice.

 

Par ces paroles, mon intérieur fut tellement ébranlé, opprimé et amer que je ne faisais rien d'autre que de pleurer. Je me souvenais surtout de la gravité avec laquelle Jésus m'avait parlé, de sorte que je n'osais pas lui dire: «Viens.»

 

Ainsi, ce jour-là, me trouvant dans cet état, je fis ma méditation sans l'appeler. Lorsqu'au milieu du jour Il vint, Il avait un aspect doux, totalement transformé par rapport à son aspect de la matinée.

 

Il me dit:

«Ma fille, quelle destruction, quelle destruction est sur le point d'arriver!»

 

Pendant qu'Il disait cela, j'ai senti mon intérieur totalement changé,

-ayant compris que c'était à cause des châtiments qu'Il ne venait pas, pas pour une autre raison.

 

Pendant ce temps, je vis quatre personnes vénérables qui pleuraient à cause des paroles que Jésus avait dites.

 

En voulant se distraire, Jésus béni me dit quelques mots sur les vertus:

 

« Il y a une certaine ferveur et certaines vertus

-qui ressemblent à ces jeunes arbres qui poussent autour de certains arbres mûrs et

-qui, n'étant pas bien enracinés dans leur tronc, se dessèchent à la suite d'un vent violent ou d'un gel un peu fort.

 

Il se peut cependant qu'après quelque temps ils reverdissent de nouveau mais,

étant exposés aux intempéries et aux changements,

jamais ils ne parviennent à être des arbres mûrs.

 

Ainsi sont cette ferveur et ces vertus qui ne sont pas bien enracinées

-dans le tronc de l'arbre de l'Obéissance, c'est-à-dire,

-dans le tronc de l'arbre de mon Humanité qui a été tout Obéissance.

 

Dans les tribulations et les épreuves, elles se dessèchent.

Elles ne parviennent jamais à produire des fruits pour la vie éternelle.»

 

Je continue de passer mes journées privée de mon adorable Jésus. Au plus, Il vient comme une ombre ou un éclair,

en laissant mon pauvre cœur extrêmement amer.

Je ressens tellement son absence que tous mes nerfs, mes fibres, mes os et même les gouttes de mon sang se débattent continuellement en moi en me disant:

 

«Où est Jésus? Comment l'as-tu perdu? Qu'as-tu fait pour qu'il ne vienne plus?

 

Comment ferons-nous pour demeurer ici sans Lui?

Qui nous consolera d'avoir perdu la source de toute consolation? Qui nous fortifiera dans notre faiblesse?

Qui nous corrigera et nous dévoilera nos défauts si nous sommes privés de cette lumière? Plus qu'un courant électrique, cette lumière pénétrait nos plus intimes cachettes et,

avec la douceur la plus ineffable, elle corrigeait et guérissait nos plaies. Sans Jésus, tout est misère, tout est désolation, tout est sombre.

Comment ferons-nous?»

 

Malgré cela, dans le fond de ma volonté, je me sentais résignée.

Je poursuivais ma route en offrant son absence par amour pour lui, comme étant mon sacrifice le plus grand. Tout le reste me faisait une guerre continuelle et me torturait.

Ah! Seigneur, combien cela me coûte de t'avoir connu et quel prix élevé tu me fais payer pour tes visites passées!

Pendant que je me trouvais dans cet état, il se fit voir brièvement et Il me dit : Ma grâce est une partie de moi-même.

Toi, en possédant ma grâce,

tout ce qu'elle forme dans ton être ne peut rester sans Moi par stricte nécessité.

 

Voici la raison

-pour laquelle tout en toi m'appelle et

-pour laquelle tu es continuellement torturée.

 

Étant imprégnée et remplie d'une partie de Moi-même, les âmes se trouvent en paix et sont contentes seulement

quand elles me possèdent, non seulement en partie, mais totalement. » Comme je m'étais plainte de ma dure situation, Jésus ajouta:

« Pendant ma Passion, Moi aussi J'ai éprouvé un extrême abandon,

bien que ma Volonté fut toujours unie à celle de mon Père et à celle de l'Esprit Saint. »

 

J'ai voulu souffrir cela pour diviniser la Croix en toute chose.

Tellement que, en me regardant et en regardant la Croix, tu trouveras dans l'un et l'autre

la même splendeur,

les mêmes enseignements et

le même miroir dans lequel tu pourras continuellement te mirer,

sans que tu ne voies de différence entre te mirer dans l'un ou dans l'autre.»

 

Je poursuis dans mon état habituel. Dès que je vis mon doux Jésus avec une croix dans la main et sur le point de la lancer sur le monde, Il me dit:

 

«Ma fille, le monde est toujours corrompu.

Mais il y a certains moments où il atteint un si haut degré de corruption que

si Je ne déversais pas sur lui une partie de ma croix,

les gens périraient tous dans la corruption.

 

Il en a été ainsi au temps où je suis venu dans le monde.

Seule la croix en a sauvé plusieurs de la corruption dans laquelle ils étaient immergés.

 

Ainsi en est-il en ces temps-ci.

 

La corruption a atteint un tel niveau que si Je ne déversais pas sur eux

-les fléaux, -les épines et -les croix

-en leur faisant aussi verser leur sang,

les gens resteraient submergés dans les flots de la corruption. »

 

Pendant qu'Il disait cela, Il sembla jeter cette croix sur le monde et les châtiments se succédaient.

 

Je me sentais tout affligée, confuse et presque désespérée de revoir mon adorable Jésus. Il vint à l'improviste et Il me dit :

 

«Sais-tu ce que J'attends de toi ?

 

Je te veux en tout semblable à moi, autant dans les œuvres que dans les intentions.

Je veux que tu sois respectueuse avec tous.

Car respecter tout le monde donne la paix à soi-même et aux autres.

Je veux que tu te considères la plus petite entre tous.

Je veux que tu médites toutes mes instructions toujours dans ton esprit et

Je veux que tu les conserves dans ton cœur. afin que, quand les occasions se présenteront, tu trouves toujours ton esprit et ton cœur prêts

-à se servir de mes instructions et

-à les mettre en pratique.

 

En somme, Je veux que ta vie soit un débordement de la mienne

 

Pendant qu'Il disait cela, je vis derrière le Seigneur une gelée et un feu qui descendaient sur la terre et faisaient du tort aux récoltes.

Je lui dis: «Seigneur, que fais-tu? Pauvres gens! » Et lui, sans me prêter attention, Il disparut.

 

Après un long silence de sa part, mon adorable Jésus me dit au plus quelques mots sur les fléaux qu'Il veut déverser. Ce matin, je me trouvais opprimée et fatiguée à cause de ma situation difficile et surtout à cause des continuelles absences de Jésus.

 

S'étant montré brièvement, Il me dit:

«Ma fille, les croix et les tribulations sont le pain de la béatitude éternelle.» Je compris que si on souffre davantage,

plus abondant et plus savoureux sera le pain qui nous nourrira dans le séjour céleste.

En d'autres mots, plus nous souffrons, plus nous sommes assurés de la gloire future.

 

Me trouvant dans mon état habituel, je vis mon doux Jésus brièvement.

Je me suis mise à me plaindre sur mon pauvre état causé par ses absences.

 

Je lui dis que j'éprouvais une espèce de fatigue physique et morale, comme si je sentais ma pauvre nature broyée et que je me sentais faiblir de toute part.

 

Il me dit:

«Ma fille, ne crains pas parce que tu te sens faiblir de toute part. Ne sais-tu pas que tout doit être sacrifié pour moi,

-non seulement l'âme,

-mais aussi le corps?

Ne sais-tu pas que de toutes les parcelles de ton être, j'exige ma gloire ?

 

Ne sais-tu pas que,

-de l'état d'union,

-on passe à un autre état appelé l'état de consommation?

 

Il est vrai que, puisque Je dois châtier le monde, Je ne viens pas te visiter selon mon habitude.

Mais Je me sers aussi de cette souffrance pour toi, pour ton profit,

-qui est non seulement de te garder unie à Moi,

-mais de te consumer par mon amour.

 

De fait, Moi, en ne venant pas et toi, en te sentant faiblir à cause mon absence, n'en viens-tu pas à te consumer pour Moi?

 

Tu n'as pas vraiment raison de t'affliger. D'abord parce que, lorsque tu me vois,

-c'est toujours de ton intérieur que tu me vois sortir,

-ce qui est un signe certain que Je suis là avec toi. D'autre part,

-il n'y a pas un jour qui se soit écoulé où tu peux dire que tu ne m'as pas vu parfaitement. »

 

Puis, en prenant un ton de voix plus doux et plus bienveillant, Il ajouta :

 

«Ma fille, Je te recommande très fortement

de ne pas laisser s'échapper de toi le moindre acte qui ne reflète

-la patience,

-la résignation,

-la douceur,

-l'équilibre et

-la tranquillité en tout.

Autrement, tu en viendrais à me déshonorer.

 

Il en est comme pour un roi qui habiterait un palais

-bien riche intérieurement, mais qui,

-extérieurement, paraîtrait tout lézardé, décoloré et sur le point de s'effondrer.

 

Ne dirait-on pas:

"Comment se peut-il qu'un roi habite un palais qui paraît si délabré, au point qu'on ait même peur de s'y approcher?

Quelle sorte de roi habite ce palais?"

Ne serait-ce pas là un déshonneur pour ce roi?

Pense que si, de toi, sort quelque chose qui n'est pas vertueux,

les gens diraient la même chose en ce qui te concerne et me concerne. J'en serais déshonoré, puisque J'habite à l'intérieur de toi. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon très doux Jésus se fit voir brièvement,

totalement fusionné en moi.

 

Il me dit :

«Ma fille, veux-tu savoir quels sont les signes,

permettant de reconnaître si l'âme possède ma grâce ? »

Je répondis : « Seigneur, fais comme il plaît à ta très sainte bonté ! »

 

Il poursuivit:

 

Le premier signe pour savoir si l'âme possède ma grâce, c'est que

tout ce qu'elle peut entendre ou voir à l'extérieur d'elle et provenant de Dieu

lui fait éprouver intérieurement une douceur et une suavité toutes divines,

qui ne peuvent être comparables à rien d'humain ou de terrestre.

 

Il en est comme pour une mère qui,

-simplement à la respiration ou à la voix de son enfant,

reconnaît en lui le fruit de ses entrailles, ce qui la fait jubiler de joie.

 

Il en est aussi comme pour deux amis intimes qui, à mesure qu'ils conversent ensemble,

partagent mutuellement

les mêmes sentiments, les mêmes intérêts,

les mêmes joies et les mêmes afflictions. En voyant qu'ils ont les mêmes affinités,

-ils en éprouvent un grand plaisir et une grande joie, et

-ils en retirent tellement d'amour qu'ils ne peuvent se détacher l'un de l'autre.

 

Il en va ainsi pour la grâce intérieure qui réside dans l'âme. Lorsque la personne voit extérieurement le fruit de ce qui l'habite intérieurement,

elle éprouve une joie et une douceur si grandes qu'elle ne peut l'exprimer.

Le second signe est que le discours de l'âme qui possède la grâce

-est paisible et

-a la puissance d'implanter la paix chez les autres,

 

alors que le même discours dit par celui qui ne possède pas la grâce ne fait aucune impression et n'apporte aucune paix.

 

Ensuite, ma fille, la grâce dépouille l'âme de tout.

De l'humanité de la personne, elle forme un voile recouvrant l'âme,

de sorte que si ce voile est écarté, on découvre le paradis caché dans cette âme.

 

Il n'est donc pas étonnant de trouver dans cette âme

-la véritable humilité,

-l'obéissance et

-les autres vertus,

puisqu'il ne reste rien d'autre de la personne qu'un simple voile.

 

L'âme voit clairement qu'à l'intérieur d'elle il y a uniquement la grâce

-qui agit et

-qui tient en ordre toutes les vertus.

 

La grâce permet à l'âme de demeurer dans une disposition continuelle d'ouverture à Dieu. »

 

Pendant que j'entretenais une certaine crainte au sujet de l'état de mon âme, mon adorable Jésus vint à l'improviste et Il me dit:

 

« Ma fille, ne crains pas,

Car Moi seul suis le commencement, le milieu et la fin de tous tes désirs. »

 

À la suite de ces paroles, je me suis apaisée en Jésus.

Que tout soit pour la gloire de Dieu et béni soit son saint nom !

 

Après plusieurs jours d'absence, Jésus eut ce matin la bienveillance de venir et Il me transporta hors de mon corps.

Pendant que je me trouvais en présence de Jésus béni, je vis beaucoup de gens ainsi que les maux de la génération présente.

 

Mon adorable Jésus jeta sur eux un regard de compassion et, en se tournant vers moi,

 

Il me dit:

«Ma fille, veux-tu savoir où commence le mal dans l'homme?

Le commencement, c'est quand l'homme est à l'âge où il se connaît à peine lui- même,

c'est-à-dire, quand il commence à avoir l'âge de raison. Il se dit alors: "Je suis quelqu'un."

 

«En croyant être quelqu'un, l'homme s'éloigne de Moi.

 

Il n'a pas confiance en Moi qui suis le Tout.

Toute sa confiance et sa force, il la puise en lui-même

Et, à cause de cela, il peut en arriver à perdre tout bon principe. Et, ayant perdu ses bons principes, qu'en sera-t-il de sa fin?

 

Imagine-la toi-même, ma fille.

D'ailleurs, en s'éloignant de Moi qui contiens tout bien,

que peut espérer de bien un homme devenu un océan de mal?

 

Sans Moi, tout est corruption et misère, sans l'ombre du véritable bien. C'est ainsi qu'est la société actuelle. »

 

En entendant cela, j'éprouvai une si grande affliction que je ne puis l'exprimer. En voulant me soulager, Jésus me transporta ailleurs

Et, me trouvant seule avec mon bien-aimé Jésus, je lui dis :

«Dis-moi, m'aimes-tu?»

 

Il me répondit: «Oui.»

Je continuai: «Je ne suis pas satisfaite d'uniquement ce oui. Je voudrais que tu m'expliques mieux combien tu m'aimes. »

 

Il dit : « Mon Amour pour toi est si grand que,

non seulement il n'a pas eu de commencement, mais il n'aura pas de fin.

Dans ces quelques mots, tu peux comprendre

combien est grand, fort et constant mon Amour pour toi. »

 

Pendant quelques instants, je réfléchis à cela

et je voyais un abîme de distance entre mon amour et le sien.

 

Toute confuse, je dis: «Seigneur, quelle différence il y a entre mon amour et le tien !

Non seulement mon amour a eu un commencement, mais, dans mon passé, je vois des vides dans mon âme pour ne pas t'avoir aimé.»

 

Plein de compassion, Jésus me dit:

«Ma bien-aimée,

il ne peut y avoir de ressemblance entre l'amour du Créateur et celui de la créature.

 

Toutefois, Je veux te dire une chose

-qui te servira de consolation et à laquelle tu n'as jamais pensé :

Pendant tout le cours de sa vie,

-chaque âme doit m'aimer constamment sans aucun intervalle.

 

En ne m'aimant pas toujours, elle laisse en elle des vides pour chacun

-des jours, -des heures et -des minutes où elle a négligé de m'aimer.

 

Personne ne pourra entrer au Ciel s'il n'a pas comblé ces vides.

 

L'âme pourra les combler

-en m'aimant doublement pendant le reste de sa vie ou,

-si elle n'y arrive pas, par le feu du purgatoire.

 

Quant à toi, lorsque tu es privée de Moi,

-la privation de l'objet aimé fait redoubler ton amour et,

-par cela, tu parviens à combler les vides qui se trouvent dans ton âme. »

 

Je lui dis:

«Mon doux Bien,

-laisse-moi venir avec toi dans le Ciel et,

-si tu ne veux pas que ce soit pour toujours, au moins que ce soit pour quelque temps. De grâce, je t'en prie, contente-moi.»

 

Il me répondit:

«Ne sais-tu pas que pour entrer dans ce bienheureux séjour,

l'âme doit être entièrement transformée en Moi de manière à être comme un autre Christ?

 

Autrement, de quoi aurais-tu l'air au milieu des autres bienheureux? Tu aurais honte de te tenir ici, au milieu d'eux.»

 

Je répondis:

«C'est vrai que je suis très différente de toi.

Mais, si tu veux, tu peux me rendre telle que je dois être.»

 

Pour me contenter, Jésus m'enferma totalement en Lui,

-sorte que je ne me voyais plus moi-même,

-mais uniquement Lui et, de cette façon, nous nous sommes élevés vers le Ciel.

 

Lorsque nous sommes arrivés à un certain endroit,

nous nous sommes trouvés devant une Lumière indescriptible.

 

Devant cette Lumière,

-j'expérimentai une nouvelle vie, une joie incomparable, jamais éprouvée auparavant.

-Comme je me sentais heureuse!

Même, il me semblait me trouver dans la plénitude de toutes les félicités.

 

Pendant que nous avancions devant cette Lumière, j'éprouvai une grande crainte.

J'aurais voulu louer le Seigneur, lui rendre grâces mais,

-ne sachant pas quoi dire,

-je récitai trois Gloria Patri

-auxquels Jésus et moi répondions ensemble. Cela à peine terminé, comme un éclair,

je me retrouvai dans la misérable prison de mon corps.

 

Ah! Seigneur, combien peu de temps a duré mon bonheur!

Il me semble que l'argile de mon corps est trop dure et qu'il lui faudrait un dur coup pour se briser, car elle empêche mon âme de se détacher de cette misérable terre.

 

J'espère qu'un choc violent parviendra non seulement à briser cette argile, mais à la pulvériser.

 

Alors, n'ayant plus de maison où demeurer sur cette terre,

-tu auras pitié de moi et

-tu m'accueilleras pour toujours dans le céleste séjour, pendant le reste de sa vie

ou, si elle n'y arrive pas, par le feu du purgatoire.

 

Je me trouvais dans mon état habituel et mon adorable Jésus ne venait pas. Après m'être donné bien de la peine et après avoir presque perdu l'espérance de le revoir,

II vint à l'improviste et Il me dit:

 

«Ma fille,

-ta voix m'est douce

-comme est douce pour l'oisillon la voix de sa mère

quand elle revient après être allé glaner quelque nourriture.

Que fait le petit oiseau quand sa mère revient?

En entendant la voix de sa mère, il en ressent de la douceur et il fait la fête. Après que la mère a déposé la nourriture dans sa bouche,

il se blottit sous l'aile maternelle pour

-se réchauffer, se protéger des intempéries de l'air et se reposer en sûreté.

Oh! Combien est agréable pour le petit oiseau de se tenir sous l'aile maternelle!

 

C'est ce que tu es pour Moi.

Tu es l'aile sous laquelle Je me réchauffe, qui me redonne des forces, qui me défend.

Tu me permets de me reposer en sûreté.

Oh! Comme il m'est agréable de demeurer sous cette aile ! »

 

Cela dit, Jésus disparut.

Quant à moi, j'étais toute confuse et pleine de honte, sachant combien je suis mauvaise.

 

Mais l'obéissance a voulu accroître ma confusion en m'obligeant d'écrire cela. Que la très sainte Volonté de Dieu soit faite toujours.

 

J'entretenais de nombreux doutes au sujet de mon état. Lorsque mon adorable Jésus vint, Il me dit :

 

«Fille, ne crains pas.

Ce que Je te recommande, c'est de rester toujours conforme à ma Volonté.

 

Car, quand la Volonté Divine se trouve dans l'âme,

-ni la volonté diabolique,

-ni la volonté humaine

n'ont la force d'entrer dans l'âme pour s'en faire un jouet. »

 

Après cela, il me sembla voir Jésus crucifié.

M'ayant fait participer

-non seulement à ses souffrances,

-mais aussi à certaines souffrances d'une autre personne, le Seigneur ajouta:

 

«C'est cela, la vraie charité:

-se détruire soi-même pour donner la vie aux autres.

-C'est prendre sur soi les maux d'autrui et se donner comme leur bien propre. »

 

Mon confesseur avait soulevé certains doutes.

Et, quand Jésus béni vint, Il était avec mon confesseur.

 

Jésus lui disait: «

Mon œuvre est toujours appuyée sur la Vérité et, bien qu'elle semble parfois obscure, cachée sous les énigmes, on ne peut cependant faire autrement que de dire qu'elle est conforme à la Vérité.

 

Bien que la créature ne la comprenne pas clairement, cela ne détruit pas sa vérité.

Cela fait comprendre beaucoup mieux quelle est ma façon divine d'opérer.

 

Parce qu'elle est finie, la créature ne peut pas embrasser ou comprendre l'infini.

Au plus, elle peut en comprendre et en embrasser quelques lueurs. Les nombreuses choses que j'ai dites dans les Écritures et ma manière d'opérer chez les saints ont-elles vraiment été clairement comprises?

 

Oh! Que de choses sont restées dans l'obscurité et dans l'énigme!

Combien d'esprits doués et d'esprits savants se sont fatigués à essayer de les interpréter! Et qu'est-ce qu'ils en ont compris? Un gros rien par rapport à ce qui reste à connaître.

Cela compromet-il la Vérité pour autant? Pas du tout. Cela la fait même resplendir davantage.

 

C'est pourquoi ton œil doit chercher à discerner

-s'il s'agit de la vraie vertu,

-si on ressent en tout qu'on est dans la vérité, bien qu'il y ait parfois obscurité.

 

Pour le reste, il faut se tenir tranquille et dans la sainte paix. » Cela dit, Jésus disparut et je suis revenue dans mon corps.

 

Me trouvant dans mon état habituel,

Jésus béni me transporta hors de mon corps au milieu d'une foule de gens. Quel aveuglement! Presque tous étaient aveugles et quelques-uns avaient la vue courte.

 

On en trouvait à peine quelques-uns avec une vue perçante. Ils se distinguaient comme des soleils au milieu des étoiles,

totalement absorbés par le Soleil divin.

Cette vue leur était accordée parce qu'ils s'étaient fixés dans la lumière du Verbe incarné.

 

Plein de compassion, Jésus me dit:

 

«Ma fille, combien l'orgueil a ruiné le monde !

L'orgueil est arrivé à détruire cette petite lumière de la raison que tous portent en eux à leur naissance.

 

Sache cependant que la vertu qui exalte Dieu le plus, c'est l'humilité.

La vertu qui exalte le plus la créature devant Dieu et devant les hommes, c'est également l'humilité. »

 

Cela dit, Jésus disparut. Plus tard, Il revint tout essoufflé et affligé et Il ajouta :

«Ma fille, trois terribles châtiments sont sur le point de se produire.» Ensuite, Il disparut comme un éclair, sans me donner le temps de lui dire un seul mot. »

 

Ce matin, mon adorable Jésus ne venait pas.

Après une longue attente, la Vierge Maman vint en emmenant Jésus presque de force.

Car Il fuyait. Alors, la Vierge très sainte me dit:

 

«Ma fille, ne te fatigue pas de l'appeler, sois importune.

Cette fuite de Jésus est le signe qu'Il veut envoyer des châtiments.

 

C'est pourquoi Il fuit la vue des personnes aimées. Toi, ne t'arrête pas.

Car l'âme qui possède la Grâce est puissante

sur l'enfer,

sur les hommes et

sur Dieu lui-même.

 

La grâce étant une partie de Dieu,

l'âme qui la possède n'a-t-elle pas un grand pouvoir sur ce qu'elle possède?»

 

Par la suite, après m'être donné beaucoup de peine, contrainte que j'étais par la Maman Reine, Jésus vint.

Mais Il avait un aspect imposant et sérieux, de sorte qu'on n'osait pas lui parler. Je ne savais pas comment faire pour qu'Il quitte cet aspect si imposant.

Je pensai m'avancer pour lui parler, ce que j'ai fait en lui disant des sottises comme :

 

«Mon doux Bien, aimons-nous. Si nous ne nous aimons pas, qui va nous aimer?

Si tu ne te contentes pas de mon amour, qui pourra jamais te contenter? De grâce, donne-moi un signe certain que tu es content de mon amour. Autrement je vais perdre connaissance, je vais mourir. »

 

Qui pourrait décrire toutes les sottises que j'ai dites? Je crois qu'il vaut mieux passer outre.

Cependant, il semble que j'ai réussi à faire cesser cet air imposant de Jésus.

 

Il me dit:

«Je serai satisfait de ton amour quand il surpassera les flots des iniquités des hommes.

Par conséquent, pense à faire grandir ton amour et Je serai ainsi plus content de toi. » Ensuite, Il disparut.

 

Alors que je me trouvais dans mon état habituel, mon Jésus béni tardait à venir.

Je me sentais mourir à cause de son absence.

 

Il vint à l'improviste et Il me dit:

«Ma fille, comme les yeux sont la vue du corps, ainsi la mortification est la vue de l'âme.

 

On peut dire que la mortification est l'œil de l'âme.» Ensuite, Il disparut.

 

Ce matin, après que j'eus reçu l'Eucharistie,

mon adorable Jésus se fit voir très souffrant et offensé, ce qui m'incita à la compassion.

 

Je le serrai contre moi et lui dis :

«Mon doux Bien, comme tu es aimable et désirable! Comment se fait-il que les hommes ne t'aiment pas?

Comment arrivent-ils à t'offenser?

En t'aimant, on trouve tout. T'aimer comporte tous les biens, alors que si on ne t'aime pas, tous les biens nous échappent.

Pourtant, qui t'aime?

Mais, de grâce, mon très cher Trésor, mets de côté les offenses des hommes et, pendant quelques instants, épanchons ensemble notre amour.»

 

Alors, Jésus appela tous les membres de la Cour céleste à être les spectateurs de notre amour et Il dit:

 

«Tout l'amour du Ciel ne me satisferait pas si ton amour n'y était pas uni,

-surtout du fait que cet amour céleste est ma possession que personne ne peut m'enlever,

-alors que l'amour de ceux qui cheminent sur cette terre est comme une possession dont Je suis en train de faire l'acquisition.

 

Puisque ma grâce est une partie de Moi-même et puisque mon être est extrêmement actif,

-quand la grâce coule pour entrer dans les cœurs,

les âmes en route peuvent en faire le commerce, ce qui accroît ses propriétés.

 

J'en éprouve un tel délice que, si cela devait me manquer, J'en serais très amer.

Voilà pourquoi, sans ton amour, tout l'amour du Ciel me satisferait à peine. Toi, sache bien faire bon commerce de mon Amour,

afin que, en m'aimant en tout, tu me rendes heureux et satisfait. «

 

Qui pourrait dire combien je fus stupéfiée d'entendre cela. Combien de choses j'ai comprises au sujet de l'amour !

Mais ma langue ne fait que balbutier, et c'est pourquoi je m'arrête ici.

 

Poursuivant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps. M'étant mise à la recherche de Jésus, c'est la Maman Reine que j'ai trouvée. Comme j'étais opprimée et fatiguée, je lui ai dit :

 

«Ma très douce Maman, j'ai perdu le chemin pour trouver Jésus, je ne sais plus où aller ni quoi faire pour le trouver.» C'est en pleurant que je disais cela.

 

Elle me dit :

«Ma fille, suis-moi et tu trouveras le chemin ainsi que Jésus lui-même.

 

Je vais même t'enseigner le secret qui te permettra

-de toujours rester avec Jésus et

-de vivre toujours contente et heureuse, même sur cette terre.

 

Voici comment :

Fixe en toi la pensée

-que seul Jésus et toi existez dans ce monde et personne d'autre. Retiens que Jésus est

-le seul à qui tu dois plaire,

-le seul avec qui tu dois te complaire et

-le seul que tu dois aimer.

De Lui seul tu dois t'attendre d'être aimée et contentée en tout.

 

En vivant de cette manière,

-toi avec Jésus,

tu ne te laisseras plus impressionner si tu es entourée

-de mépris ou de louanges,

-de parents ou d'étrangers,

-d'amis ou d'ennemis.

Jésus seul sera tout ton bonheur et Jésus seul te suffira en tout.

 

Ma fille, aussi longtemps que

-tout ce qui existe ici-bas ne disparaîtra pas totalement de ton âme,

-tu ne pourras pas trouver un vrai et perpétuel bonheur.»

 

Pendant qu'elle disait cela, Jésus sortit comme d'un éclair et se trouva au milieu de nous. Je l'ai saisi et je l'ai emmené avec moi. Après, je me suis retrouvée dans mon corps.

 

Ce matin, j'ai vu mon adorable Jésus avec le Saint-Père.

 

Il me semble que Jésus lui disait:

«Toutes tes souffrances jusqu'à présent,

-ne sont rien d'autre que tout ce à travers quoi j'ai passé,

-à partir du début de ma Passion jusqu'à ce que je sois condamné à mort.

 

Mon petit-fils,

il ne te reste rien d'autre que de porter ta croix jusqu'au Calvaire.» Pendant qu'il disait cela, il semblait que Jésus béni

-prenait une croix et

-la plaçait sur les épaules du Saint-Père

-en l'aidant à la porter.

 

Jésus ajouta :

«Mon Église ressemble à une moribonde,

surtout en ce qui concerne les conditions sociales.

Il semble que ses ennemis attendent avec anxiété son cri de mort.

 

Mais, courage, mon petit-fils,

-après que tu seras arrivé sur la montagne,

-lorsque se fera l'élévation de la croix, tous se réveilleront

L'Église se dépouillera de son aspect de moribonde et retrouvera sa pleine vigueur.

 

Seule la Croix est le moyen pour cela, comme seule la croix a été l'unique moyen

-pour combler le vide que le péché avait fait et

-pour combler la distance infinie qui existait entre Dieu et l'homme.

 

En ces temps-ci,

seule la Croix permettra à mon Église courageuse et resplendissante

de relever le front pour confondre et mettre en fuite ses ennemis.» Cela dit, Jésus disparut.

Peu après, mon bien-aimé Jésus revint. Tout affligé, Il dit:

«Ma fille, comme la société actuelle me désole!

Elle est constituée de mes membres et Je ne peux m'empêcher de les aimer. Il m'arrive comme à quelqu'un qui a un bras ou une main infectés et blessés. Haît-il ce membre pour autant?

L'a-t-il en horreur? Ah! Pas du tout!

Au contraire, il lui prodigue tous les soins nécessaires.

 

Qui sait tout ce qu'il dépense pour guérir? Ce membre blessé fait souffrir tout son corps qu'il maintient opprimé et affligé jusqu'à sa guérison.

 

Telle est ma situation. Je vois mes membres infectés et blessés, et J'en souffre.

À cause de cela, Je me sens porté à les aimer davantage.

Oh! Comme mon amour est différent de celui de mes créatures!

 

Je suis contraint de les aimer parce qu'elles sont miennes. Mais elles ne m'aiment pas comme l'un des leurs.

Et si elles m'aiment, elles m'aiment seulement pour leur propre avantage.»

 

Mon adorable Jésus continue de venir.

Ce matin, dès que je le vis, j'éprouvai l'envie de lui demander s'il m'avait pardonné mes péchés.

 

Je lui dis: «Mon doux Amour, combien je désire ardemment que tu me dises de ta propre bouche si tu m'as pardonné tous mes péchés ! »

 

Jésus s'approcha de mon oreille et, de son regard, il sembla me scruter dans tout mon intérieur.

 

Il me dit: «Tout est pardonné et je te remets tous tes péchés.

Il ne te reste que quelques peccadilles commises hâtivement et sans ton consentement.

Je te les remets aussi. »

 

Après cela, il me semble que Jésus se soit placé derrière mon dos. Et, en me touchant les reins, Il les fortifia totalement.

Qui pourrait décrire ce que j'ai éprouvé à la suite de ce toucher? Je peux seulement dire que j'ai éprouvé

-un feu rafraîchissant et une pureté accompagnés d'une grande Force.

 

Après qu'Il m'eut touché les reins, Je le priai de faire de même pour mon cœur. Pour me contenter, Il le fit.

 

Ensuite, il me sembla que Jésus béni était fatigué à cause de moi et je lui dis:

«Ma douce Vie, tu es fatigué à cause de moi, n’est-ce pas?»

 

Jésus répondit :

«Oui. Sois au moins reconnaissante pour les grâces que Je suis en train de te donner.

Car la gratitude est la clef permettant d'ouvrir pour son propre plaisir les trésors de Dieu. Sache, cependant, que ce que J'ai fait te servira pour

te préserver de la corruption,

te fortifier, et

disposer ton âme et ton corps à la gloire éternelle. »

 

Après cela, il me semble qu'Il me transporta hors de mon corps.

Il me fit voir une multitude de gens, le bien qu'ils auraient pu faire mais n'ont pas fait,

et, par conséquent, la gloire que Dieu aurait dû recevoir mais n'a pas reçue.

 

Tout affligé, Jésus dit :

«Ma bien-aimée, mon cœur brûle pour ma gloire et pour le bien des âmes. Le bien que les gens omettent de faire crée des vides

par rapport à ma gloire et à leur âme. Même s'ils ne font pas de mal,

-en ne faisant pas le bien qu'ils pourraient faire, ces gens ressemblent à ces chambres vides

qui, bien que belles, n'ont rien qui attire l'admiration ou frappe le regard.

 

Par conséquent, le propriétaire n'en reçoit aucune gloire.

S'ils font une bonne action et en négligent une autre, ces gens sont comme ces chambres dépouillées dans lesquelles on aperçoit à peine quelques objets disposés sans ordre.

 

«Ma bien-aimée,

entre en Moi pour prendre part aux souffrances des ardeurs de mon Cœur.

 

Il les vit pour la gloire de la Majesté divine et pour le bien des âmes. Cherche à combler ces vides de ma gloire.

Tu pourras le faire en ne laissant passer aucun moment de ta vie qui ne soit uni à ma Vie.

 

En d'autres mots, à toutes tes actions,

-qu'il s'agisse de la prière ou de la souffrance,

-du repos ou du travail,

-du silence ou de la conversation,

-de la tristesse ou de l'allégresse,

-ou même de la nourriture que tu prends,

-en somme, à tout ce qui peut t'arriver,

 

tu adjoindras l'intention

-de me donner toute la gloire qui devrait m'être donnée à travers ces actions.

 

Tu y ajouteras l'intention

de suppléer pour le bien - que les âmes devraient faire,- mais ne font pas, et de suppléer pour la gloire non reçue à cause de cela.

 

Si tu fais cela,

-tu combleras en quelque sorte les vides dans la gloire que Je dois recevoir des créatures, -et mon Cœur en éprouvera un rafraîchissement dans ses ardeurs.

 

De ce rafraîchissement découleront des ruisseaux de grâces au bénéfice des mortels,

ce qui leur infusera une plus grande force pour faire le bien. » Ensuite, je revins dans mon corps.

 

Lorsque mon bien-aimé Jésus revint,

j'éprouvai presque la crainte de ne pas correspondre aux grâces que le Seigneur me fait, -- à la suite de cette parole qu' Il m'a dite antérieurement et qui s'était imprimée en moi: «Au moins, sois reconnaissante

 

En me voyant avec cette crainte, Jésus me dit:

 

«Ma fille, courage, ne crains pas.

L'amour suppléera à tout.

D'ailleurs, en appliquant vraiment ta volonté à faire ce que Je veux,

-même si tu manques quelquefois, je suppléerai. Donc, ne crains pas.

 

Sache cependant que le véritable amour est ingénieux et que le vrai génie parvient à tout.

 

Quand un amour aimant se trouve dans une âme,

-un amour qui se désole des souffrances de la personne aimée

comme si ces souffrances étaient siennes,

-un amour qui en vient à prendre sur soi de souffrir

ce que devrait souffrir la personne aimée,

cet amour-là est le plus héroïque : il est celui qui ressemble le plus à mon Amour.

 

De fait, il est très difficile de trouver quelqu'un qui soit prêt à livrer sa propre vie.

«Si, dans tout ton être, il n'y a rien d'autre que de l'Amour,

alors, si tu n'arrives pas à me plaire d'une façon, tu arriveras à le faire d'une autre.

 

Je te dis de plus que,

-si tu es en possession de ces trois amours, il m'arrivera comme il arrive à quelqu'un

qui est injurié, offensé et outragé par tous, bien que,

parmi tant de gens, il y en ait un qui l'aime,

qui a pitié de lui et

qui fait réparation pour tous.

 

Que fait cette personne ?

Elle fixe son regard sur la personne aimée et,

-trouvant en elle la réparation,

il oublie tous les outrages et il donne ses faveurs et ses grâces

à ceux-là mêmes qui l'outragent. »

 

Ce matin, mon adorable Jésus ne venait pas. Alors que mon esprit était occupé

-à considérer le mystère du couronnement d'épines,

je me suis souvenue qu'en d'autres occasions,

-pendant que je méditais sur ce mystère,

le Seigneur s'était plu à enlever de sa tête la couronne d'épines et à l'enfoncer sur la mienne.

 

Et je me suis dit intérieurement:

«Ah! Seigneur, je ne suis plus digne de souffrir tes épines ! » Jésus vint tout à l'improviste et Il me dit :

«Ma fille,

-quand tu souffres de mes propres épines, tu me soulages.

-pendant que tu en souffres, Je me sens tout à fait libéré de ces souffrances.

 

D'autre part,

quand tu t'humilies et que tu te crois indigne de les souffrir,

tu me fais réparation pour tous les péchés d'orgueil qui se commettent dans le monde.»

 

Je lui dis: «Ah! Seigneur,

-pour toutes les gouttes de sang et les larmes que tu as versées,

-pour toutes les épines dont tu as souffert,

-pour toutes les blessures que tu as reçues, je veux te donner autant de gloire que celle

-qu'auraient dû te donner toutes les créatures si le péché d'orgueil n'avait pas existé.

 

Je veux aussi te demander pour toutes les créatures

toutes les grâces nécessaires pour la destruction du péché d'orgueil.»

 

Pendant que je disais cela, j'ai vu que Jésus contenait en lui le monde entier,

-de la même façon qu'une machine contient en elle toutes ses pièces. Toutes les créatures se remuaient en Jésus, et Jésus se déplaçait vers elles.

 

Il semblait que Jésus recevait la gloire de mon intention et que les créatures revenaient vers Lui pour pouvoir recevoir le bien que j'avais invoqué pour elles.

 

J'étais stupéfaite. En voyant mon étonnement, Jésus me dit :

«Tout cela te semble surprenant, n'est-ce pas?

Ce que tu as fait semble insignifiant mais, pourtant, il n'en est pas ainsi.

 

Que de bien on pourrait faire si on répétait cette intention, mais on ne le fait pas ! »

Cela dit, Il disparut.

 

Je continue de faire ce que Jésus béni m'a enseigné le quatrième jour de ce mois, bien que, parfois, je suis distraite.

Lorsque j'oublie, il me semble que Jésus veille dans mon intérieur et le fait pour moi. Alors, je rougis et, immédiatement, je m'unis à lui et je fais l'offrande de ce que je suis en train de faire.

Qu'il ne s'agisse que d'un simple regard ou d'une parole, je le fais en disant:

 

«Seigneur, je veux te donner avec ma bouche toute la gloire

-que les créatures devraient te donner avec leur bouche et ne te donnent pas, en unissant ma bouche à la tienne.

Et j'implore pour les créatures la grâce

de faire un bon et saint usage de leur bouche.»

 

Pendant que je faisais cela pour tout, Jésus vint et me dit :

«Voici la continuation de ma vie qui était pour la gloire du Père et le bien des âmes.

 

Si tu persévères dans cela,

tu formeras ma vie et Je formerai la tienne,

tu seras ma respiration et Je serai la tienne.»

 

Après, Jésus se plaça sur mon cœur pour se reposer, et moi sur le sien.

 

Il me sembla que Jésus tirait son souffle de moi et que je tirais mon souffle de lui.

Quelle félicité, quelle joie, quelle vie céleste j'expérimentais! Que grâce soit toujours rendue au Seigneur.

Que le Seigneur soit toujours béni,

Lui qui est tellement miséricordieux envers la pécheresse que je suis.


 

Après avoir vécu plusieurs jours dans l'absence de Jésus, aujourd'hui, pendant que je m'apprêtais à faire ma méditation, mon esprit a été occupé par autre chose.

 

Par le moyen d'une lumière intérieure, j'ai compris que quand l'âme sort du corps, elle entre en Dieu.

Dieu étant très pur amour, l'âme entre en lui quand elle est totalement amour. Dieu ne reçoit personne en lui qui ne soit en tout semblable à Lui.

 

En trouvant une âme qui est tout amour, Dieu l'accueille et la fait participer à tous ses dons. Sans être dans le Ciel, nous pouvons demeurer en Dieu comme nous demeurons ici-bas dans notre chambre.

 

Il me semble qu'on peut faire cela même pendant notre vie terrestre, ce qui nous épargne de souffrir et nous épargnera du feu du purgatoire. Ainsi, au terme de notre vie terrestre, nous serons introduits immédiatement, sans aucun délai, en Dieu notre plus grand Bien.

 

Il me semble comprendre la chose ainsi: les bûches sont l'aliment du feu. C'est quand on s'aperçoit qu'elles ne produisent plus de fumée qu'on est sûr qu'elles sont totalement transformées en feu.

 

Le principe et la fin de toutes nos actions doivent être le feu de l'Amour de Dieu.

 

Les bûches qui doivent alimenter ce feu sont les croix et les mortifications. La fumée qui s'élève au milieu des bûches et du feu est formée de nos passions et nos penchants mauvais qui refont souvent surface.

 

Le signe que tout en nous est consumé par le feu, c'est quand nos passions demeurent en place et que nous n'éprouvons plus de penchant pour tout ce qui ne regarde pas Dieu.

 

Il semble que grâce à ce feu de l'Amour de Dieu, nous sommes libérés pour habiter en notre Dieu sans aucun obstacle. Nous arriverons ainsi à jouir du paradis dès cette terre.

 

Ce matin, mon adorable Jésus est venu tout glorieux,

avec ses plaies resplendissantes plus que le soleil, et

avec une croix dans la main.

Je voyais aussi une roue avec quatre angles en saillie.

 

Il semblait que la lumière s'échappait d'un de ces angles et

-que le côté d'où la lumière s'échappait était dans l'obscurité.

Il y avait des gens qui se trouvaient dans cette obscurité, comme abandonnés par Dieu.

 

On voyait des guerres sanglantes qui se succédaient

contre l'Église et

entre les gens eux-mêmes.

Ah! il me semblait que les choses dont Jésus béni m'avait parlé auparavant concernant l'avenir s'approchaient d'un pas rapide!

 

En voyant tout cela, Notre-Seigneur était ému de compassion.

Il s'est approché de la partie obscure de la roue et Il a jeté dessus la croix qu'Il tenait dans sa main en disant d'une voix sonore:« Gloire à la Croix

 

Il me semblait que cette croix rappelait la lumière,

alors que les peuples, en se réveillant, imploraient aide et secours.

 

Jésus répéta :

«Tout le triomphe et la gloire viendront de la Croix.

Autrement, les remèdes aggraveront les maux eux-mêmes. Donc la Croix, la Croix! »

Qui pourrait décrire combien je fus affligée et inquiète de ce qui pourra arriver?

 

Ce matin, mon adorable Jésus est venu et m'a transportée hors de mon corps au milieu des gens. Qui peut décrire les maux, les horreurs qu'on voyait?

 

Tout affligé, Jésus me dit:

 

«Ma fille, quelle puanteur transmet la terre, elle qui ne devrait faire qu'un avec

le Ciel!

 

Comme, dans le Ciel,

-on ne fait rien d'autre que de m'aimer, me louer et me rendre grâce,

-l'écho du Ciel devait absorber l'écho de la terre,

-les deux échos ne formant qu'un.

 

Mais, la terre est devenue insupportable.

Toi, unis-toi avec le Ciel et, au nom de tous, donne-moi satisfaction. »

 

En un instant, je me suis retrouvée au milieu des anges et des saints. Je ne peux expliquer comment, j'ai perçu ce qu'ils chantaient et disaient. Tout comme eux, je fis ma part au nom de toute la terre.

 

Après cela, tout heureux et en se tournant vers tous, mon doux Jésus dit:

«Voici, venant de la terre, une note angélique. Comme Je me sens satisfait ! »

 

Pendant qu'Il disait cela, comme pour me récompenser, Jésus me prit dans ses bras.

Il m'embrassait sans arrêt en me montrant à toute la cour céleste comme l'objet de ses plus chères complaisances.

 

En voyant cela, les anges dirent : «Seigneur, nous te prions de montrer au monde entier ce que tu as opéré dans cette âme

par un signe prodigieux de ta toute-puissance. Pour ta gloire et pour le bien des âmes,

ne tiens plus cachés les trésors que tu as déversés en elle.

 

Ainsi, en voyant et en touchant du doigt

-l'œuvre de ta Toute-Puissance opérée dans un des leurs, ce témoignage sera

-source de repentir pour les mauvais et

-un plus grand stimulant pour ceux qui veulent être bons. »

 

En entendant cela,

-je me suis sentie saisie par une certaine crainte et,

-en m'annihilant totalement, au point que je me voyais comme un petit poisson, je me suis jetée dans le Cœur de Jésus en disant:

 

«Seigneur, je ne veux rien d'autre que toi et d'être cachée en toi.

 

Cela, je te l'ai toujours demandé et je te prie de le confirmer. »

Cela dit, je me suis enfermée dans l'intérieur de Jésus

comme si je nageais dans les très vastes océans de l'intérieur de Dieu.

 

Jésus dit à tous: «Ne l'avez-vous pas entendue?

Elle ne veut rien d'autre que moi et d'être cachée en moi.

Cela est son plus grand bonheur.

Moi, en voyant une intention aussi pure, je me sens davantage attiré vers elle.

 

Et, en voyant son dégoût de se montrer au monde comme un signe prodigieux opéré par Moi,

-pour ne pas la contrister,

Je ne vous concède pas ce que vous me demandez. »

 

Il me semblait que les anges insistaient, mais je n'ai plus prêté attention à personne.

 

Je ne faisais rien d'autre que de nager en Dieu pour essayer de comprendre l'intérieur divin.

 

Ce faisant, il me sembla être comme un petit enfant

tentant d'étreindre dans sa petite main un objet de grandeur démesurée.

 

Pendant qu'il cherche à le saisir, l'objet lui échappe. C'est à peine s'il arrive à le toucher,

de sorte que l'enfant ne peut ni dire combien il pèse, ni quelle est sa grandeur.

 

Ou encore, je suis comme cet autre enfant

qui n'est pas parvenu à faire des études avancées.

Avec anxiété, il essaye de tout apprendre en peu de temps,

mais il arrive à peine à apprendre les premières lettres de l'alphabet.

 

Ainsi, la créature ne peut dire autre chose que:

« Je l'ai touché. Il est beau. Il est immense. Il n'y a pas de biens qu'il ne possède pas.

Quel est son degré de beauté? Quelle est sa grandeur? Combien de biens possède-t-il? Je ne peux pas le dire. »

 

Ainsi, la créature ne peut dire de Dieu que les premières lettres de l'alphabet.

Elle doit laisser tomber toute étude avancée.

 

Même au Ciel, en tant que créatures, mes très chers frères les anges et les saints n'ont pas la capacité de tout comprendre au sujet de leur Créateur.

Ils sont comme autant de récipients remplis de Dieu.

Mais, lorsqu'on veut les remplir davantage, ces récipients débordent.

 

Je crois que je suis en train de dire beaucoup de sottises; c'est pourquoi je m'arrête.

 

Ayant reçu l'Eucharistie, je me demandais

-comment je pourrais faire une offrande plus spéciale à Jésus,

-comment lui témoigner mon amour et

-comment lui plaire davantage.

 

Alors, je lui ai dit : «Mon très bien-aimé Jésus,

 

je t'offre mon cœur

-pour satisfaire envers toi et

-pour chanter tes louanges éternelles.

 

Je t'offre tout mon être, même les moindres parcelles de mon corps, comme autant de murailles que j'érige devant toi

-pour empêcher toute offense d'être commise contre toi.

 

Si c'est possible, je prends sur moi toutes ces offenses pour ton plaisir, jusqu'au jour du jugement.

 

Je veux que mon offrande soit complète et te donne satisfaction pour tous.

 

Mon intention est que : toutes les souffrances que je vivrai,

-en prenant sur moi les offenses qu'on te fait,

te procurent

 

toute cette gloire

que les saints qui sont dans le Ciel auraient dû te donner quand ils étaient sur la terre,

toute cette gloire

que devraient te donner les âmes du purgatoire, et

toute cette gloire

qui te revient provenant de tous les hommes passés, présents et futurs.

 

Cette offrande, je te l'offre pour tous en général et pour chacun en particulier. »

 

À peine avais-je fini de parler que Jésus béni, tout ému par cette offrande,

me dit:

 

«Ma bien-aimée,

-tu ne peux pas comprendre le grand bonheur que tu m'as donné en t'offrant de cette façon!

-tu as pansé toutes mes blessures,

-tu m'as donné une satisfaction pour toutes les offenses passées, présentes et futures.

Pendant toute l'éternité, Je considérerai ton offrande

comme une pierre des plus précieuses qui me glorifiera éternellement.

 

Chaque fois que Je la regarderai, Je te donnerai une nouvelle et plus grande gloire éternelle.

 

«Ma fille, il ne peut y avoir de plus grand obstacle

-qui empêche l'union entre Moi et les créatures et

-qui s'oppose à ma grâce que la volonté propre.

 

Toi, en m'offrant ton cœur pour me donner satisfaction,

-tu t'es vidée de toi-même.

Moi, en te voyant vidée de toi-même,

-Je me suis déversé totalement en toi.

 

 

 De ton cœur,

m'est parvenue une louange m'apportant les mêmes notes de louanges que,

De mon Cœur, Je donne continuellement à mon Père

pour satisfaire à la gloire que les hommes ne lui donnent pas.»

 

Pendant qu'Il disait cela, je voyais que, en vertu de mon offrande, beaucoup de petits ruisseaux

-sortaient de toutes les parties de mon être et

-se déversaient sur Jésus béni.

 

Ces ruisseaux, devenant plus impétueux et plus abondants, Jésus les déversait ensuite

sur toute la cour céleste,

sur le purgatoire, et

sur le monde entier. Oh! Bonté de mon Jésus!

 

Accepter une si misérable offrande et la récompenser avec autant de grâces ! Oh ! Merveille des saintes et pieuses intentions !

 

Si nous nous en servions dans toutes nos œuvres, même banales, quel sublime commerce ne ferions-nous pas?

Que de biens éternels n'acquérions-nous pas?

Combien de gloire additionnelle ne donnerions-nous pas au Seigneur?

 

Ce matin, j'avais beaucoup de mal à attendre mon adorable Jésus. Pourtant, pendant que je l'attendais, je faisais tout ce que je pouvais pour unir toutes mes actions à l'intérieur de Notre-Seigneur. J'y ajoutais l'intention de lui donner toute cette gloire et toutes ces réparations qui proviennent de sa très Sainte Humanité.

 

Pendant que je faisais ainsi, Jésus béni est venu et Il m'a dit:

 

«Ma fille, lorsque l'âme se sert de mon Humanité pour faire tout ce qu'elle fait,

-ne serait-ce qu'une pensée, une respiration ou un acte quelconque, ses actions sont comme autant de pierres précieuses

-qui sortent de mon Humanité et

-qui se présentent devant la Divinité.

 

Et puisqu'elles sont produites par le moyen de mon Humanité, ces actions ont les mêmes effets

que les œuvres que J'accomplissais quand j'étais sur la terre.»

Je dis: «Ah ! Seigneur ! J’éprouve un certain doute face à ce que tu dis ! Comment se peut-il que par une simple intention dans mes actions,

-même dans les plus petites choses,

ces actions produisent de si grands effets?

Lorsqu'on examine bien la chose, ces actions sont vraiment des choses de rien, vides.

 

Pourtant, il semble que la seule intention d'unir une action à la tienne uniquement dans le but de te plaire

remplit cette action, laquelle tu élèves d'une manière suprême

en la faisant paraître comme une chose très grande.

 

Jésus reprit:

«Ah! Ma fille, l'action de la créature est vide, même si c'est une grande action!

C'est l'union à la mienne dans le simple but de me plaire qui la remplit.

 

Et puisqu'une action faite par Moi, ne serait-ce qu'une respiration,

dépasse d'une façon infinie toutes les actions des créatures mises ensemble,

voilà la raison qui rend cette action si grande.

 

D'ailleurs, ne sais-tu pas que celui qui se sert de mon Humanité pour opérer ses actions

-se nourrit des fruits de ma propre Humanité et

-s'alimente de ma propre nourriture?

Ne sais-tu pas également que

-c'est la bonne intention qui fait de l'homme un saint et

-c’est la mauvaise intention qui fait de lui un méchant ?

 

Les hommes font souvent les mêmes actions, mais, par ces actions,

l'un se sanctifie et

l'autre se pervertit.

 

Pendant qu'il disait cela,

je voyais à l'intérieur de Notre-Seigneur un arbre verdoyant plein de beaux fruits.

 

Ces âmes qui opéraient pour plaire uniquement à Dieu

-par le moyen de son Humanité,

je les voyais sur cet arbre à l'intérieur de Jésus:

-l'Humanité de Jésus leur servait de demeure.

 

Cependant, comme leur nombre était petit!

 

J'ai passé plusieurs jours dans l'absence et le silence de Jésus. Ce matin, lorsqu'il est venu, Jésus continua de demeurer en silence.

Malgré que j'aie gardé Jésus presque toujours avec moi, malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à lui faire dire un seul mot.

Il me semblait qu'Il retenait quelque chose dans son intérieur qui l'attristait tellement qu'il en était taciturne. Et Il ne voulait pas que je sache ce qui se passait.

 

Pendant que Jésus était avec moi, il me sembla voir la Maman Reine.

Lorsqu'elle vit Jésus avec moi, elle me dit:

 

« Est-ce que tu le retiens?

C'est un moindre mal qu'il soit avec toi car, s'il doit épancher sa juste fureur, puisqu'il est avec toi, tu sauras le retenir.

Ma fille, prie-le de retenir les fléaux: les malveillants sont tous prêts à agir, mais ils se voient liés par une puissance suprême qui les empêche de passer à l'action.

 

Et si la justice divine permettait qu'ils passent à l'action, en ne le faisant pas quand cela leur plaît, il en sortira le bien suivant : ils reconnaîtront l'autorité divine sur eux et ils diront: "Nous l'avons fait, parce que le pouvoir nous en a été donné d'en haut."

«Ma fille,

quelle guerre se couve dans le monde moral ! Elle est horrible à voir.

 

Pourtant, la première chose qu'on devrait rechercher dans la société, dans les familles et dans chaque âme devrait être la paix.

 

Sans la paix, tout devient insalubre, fût-ce les vertus elles-mêmes.

La charité et le repentir, sans la paix, n'apportent ni la santé, ni la véritable sainteté. Pourtant, si nécessaire et si salubre,

la paix s'est éloignée du monde d'aujourd'hui:

on ne veut rien d'autre que des troubles et des guerres.

Prie, ma fille, prie!»

 

Jésus béni est venu à la hâte comme un éclair.

Dans cet éclair, il fit ressortir de son intérieur une caractéristique particulière de l'un de ses attributs. Combien de choses il me fit comprendre à travers cet éclair!

 

Cependant, maintenant que cet éclair s'est retiré, mon esprit demeure dans l'obscurité et ne sait pas trouver les mots pour décrire ce qu'il a compris à travers cet éclair de lumière.

 

Bien plus, puisque ce sont des choses qui touchent la Divinité, le langage humain a du mal à les décrire.

Plus l'âme s'efforce de le faire, plus elle en reste muette.

Dans ces choses, elle est toujours comme un petit enfant nouveau-né.

 

Mais, l'obéissance veut que je rn' efforce de décrire le peu dont je suis capable Et, par conséquent, je m'exécute.

Il me sembla que Dieu contient en lui tous les biens

De sorte que, en trouvant ces biens, il n'est pas nécessaire d'aller ailleurs pour percevoir l'immensité de Dieu. Dieu seul suffit pour retrouver tout ce qui lui appartient.

 

En un éclair, il me montra une caractéristique spéciale de sa beauté. Qui peut raconter combien il est beau?

 

Je peux seulement dire que

-toutes les beautés angéliques et humaines,

-la beauté des fleurs et des fruits, l'azur splendide et le ciel étoilé, qui semblent nous enchanter et nous parler d'une beauté suprême,

ne sont qu'une ombre ou qu'un souffle en comparaison de la beauté de Dieu.

En d'autres mots,

ces beautés ne sont que des petites gouttes de rosée en comparaison des immenses eaux de la mer.

Je continue, car mon esprit commence à se disperser.

 

Dans un autre éclair,

Jésus me montra une caractéristique spéciale de son attribut de charité. Dieu est trois fois saint.

Comment puis-je, moi, si misérable, ouvrir la bouche pour parler de cet attribut qui est la source d'où dérivent tous ses autres attributs?

Je dirai seulement ce que j'ai compris en regard de la nature humaine.

 

J'ai compris que lorsque Dieu nous crée,

-cet attribut de la charité se déverse en nous et nous remplît totalement, de sorte que si l'âme correspond,

-notre nature devrait se transformer en charité pour Dieu.

 

Mais si l'âme se diffuse dans l 'amour

-des créatures, des plaisirs, des intérêts personnels, ou

-de quelque autre chose que ce soit,

alors ce souffle divin commence à quitter l'âme.

 

Et si l'âme en vient à se disperser dans tout, elle devient vide de la charité divine.

 

Et comme on n'entre pas dans le Ciel à moins d'être plein

-de charité très pure et toute divine.

 

Si l'âme n’est pas remplie de cette Charité, elle ira recouvrer ce souffle de charité reçu

-au moment de sa création dans les flammes du purgatoire. Elle ne sortira pas de là que lorsqu'elle débordera de charité.

Qui sait quelle longue étape elle aura à franchir en ce lieu d'expiation?

 

S'il en est ainsi de la créature, qu'en est-il donc du Créateur? Je crois que je suis en train de dire beaucoup de sottises.

 

Mais je ne m'en étonne pas, puisque je ne suis pas du tout douée. Je suis une pure ignorante.

S'il y a quelque chose de véridique dans ces écrits, cela ne vient pas de moi, mais de Dieu. Quant à moi, je demeure toujours la petite ignorante que je suis.

 

Ce matin, Jésus béni est venu. Il me sembla qu'il faisait un cercle avec ses bras comme pour m'y enfermer. Pendant qu'il m'étreignait, Il me dit:

 

«Ma fille, quand l'âme fait tout pour Moi, tout reste enfermé à l'intérieur de ce cercle. Rien ne sort à l'extérieur, pas même un soupir,

un battement de cœur ou un quelconque mouvement.

 

Tout entre en Moi et, en Moi, tout est compilé.

En récompense, Je ramène tout dans l'âme, mais redoublé de grâces. L'âme, en déversant cela de nouveau en Moi et Moi de nouveau en elle, en vient à acquérir un capital surprenant de grâces.

 

Et tout cela fait mes délices: donner à la créature ce qu'elle M'a donné comme si cela était sien en y ajoutant toujours du mien.

 

Celui qui, par ingratitude, empêche que Je lui donne ce que Je veux me prive de mes innocents plaisirs.

Celui qui n'agit pas pour Moi, tout ce qu'il fait sort de mon cercle et est dispersé comme de la poussière emportée par un vent violent. »

 

J'ai passé plusieurs jours dans la crainte et les doutes au sujet de mon état.

 

Je croyais qu'il était entièrement le fruit de mon imagination.

Parfois, mon esprit se fixait tellement sur cela que j'en arrivais à me plaindre à Notre-Seigneur et à me déplaire en sa présence en lui disant : «Quelle souffrance !

Quelle disgrâce que d'avoir été victime de mon imagination!

 

Je croyais te voir et, au contraire, c'était totalement une hallucination de mon imagination. Je croyais accomplir ta Volonté en demeurant pendant tout ce temps dans ce lit, mais qui sait si cela n'était pas aussi un fruit de mon imagination?

 

Seigneur, seulement à y penser me fait souffrir et m'épouvante.

Ta Volonté adoucit tout, mais cela me rend amère jusque dans la moelle de mes os.

De grâce, donne-moi la force de sortir de cet état imaginaire. »

 

Je me fixais tellement sur cette pensée que je ne pouvais plus me distraire, de sorte que j'arrivais à penser que mon imagination m'avait préparé une place en

enfer.

Je cherchais à me débarrasser de cette pensée en disant :

« Eh bien, je me servirai de mon imagination pour aimer Jésus en enfer!»

 

Pendant que je me trouvais dans cet état d'obsession, Jésus béni voulut accroître ma situation douloureuse. En remuant à l'intérieur de moi, Il me dit :

 

«Ne prête pas attention à cela, autrement je vais te laisser et je te ferai voir

-si c'est Moi qui viens ou

-si c'est ton imagination qui a raison. »

 

À ce moment -là, je ne me suis pas préoccupée des paroles de Jésus.

Et je me suis dit : «Ah oui ? Il n'aura pas le courage de le faire, il est si bon.» Pourtant, il l’a vraiment fait.

Il est inutile de dire ce que j'ai vécu en passant plusieurs jours privée de Jésus. Ce serait trop long! Le souvenir seulement me gèle le sang dans les veines.

C'est pourquoi je continue.

 

Ayant dit tout cela à mon confesseur, ce dernier se fit mon médiateur. Il se mit à prier avec moi pour que Jésus ait la bienveillance de revenir.

Je me suis senti perdre connaissance et Jésus se fit voir de très loin, presque hargneux, car il ne voulait pas venir.

Moi, je n'osais rien demander, mais mon confesseur insistait en ajoutant l'intention que Jésus me fasse participer à la crucifixion.

 

Alors, pour contenter mon confesseur,

Jésus s'approcha et me fit participer aux douleurs de la croix. Ensuite, comme s'il avait fait la paix avec moi, Il me dit:

 

«Il était nécessaire que je te prive de ma Présence, autrement tu n'aurais pas été convaincue que c'est Moi qui est à l'œuvre en toi, contrairement à ce que te suggère ton imagination.

 

La privation est utile pour faire connaître

-d'où proviennent les choses,

-la valeur de l'objet perdu, et

pour en avoir une plus grande estime par la suite. »

 

Après avoir passé des jours très amers et remplis de larmes, de privation et de silence, mon pauvre cœur n'en peut plus.

 

Le tourment de me trouver hors de mon centre qui est Dieu est tellement grand que je me vois continuellement ballottée comme par les bourrasques d'une

violente tempête.

Une tempête déchaînée au point de me faire subir la mort à chaque instant et, ce qui est pire encore, de ne pas mourir vraiment.

 

Alors que je me trouvais dans cet état, Jésus se fit voir brièvement et Il me dit :

«Ma fille, lorsqu'en toute chose une âme fait la volonté d'une autre personne, on dit qu'elle a confiance en la volonté de cette autre personne.

 

Par conséquent, elle vit de la volonté d'autrui et non de la sienne.

Il en est ainsi quand l'âme fait en tout ma Volonté. Je dis qu'elle a la Foi.

 

Ainsi, la Volonté Divine et la Foi sont deux branches issues d'un seul tronc.

Et comme la Foi est simple, la Foi et la Divine Volonté produisent une troisième branche qui est la simplicité.

Ainsi, l'âme en vient à épouser les caractéristiques de la colombe. Ne veux-tu donc pas être ma colombe?»

 

Dans une autre occasion, un autre jour, Jésus me dit :

 

«Ma fille,

les perles, l'or, les pierres précieuses, les choses les plus précieuses se conservent bien protégés à l'intérieur d'un coffret à double clé.

 

Que crains-tu donc si je te tiens bien protégée dans le coffret de la sainte obéissance. Cette gardienne est très sûre.

 

Non pas une seule clé, mais deux clés tiennent la porte bien fermée, afin de garder l'entrée interdite à tout voleur, et ainsi de te garder à l'écart de tout défaut?

Le moi porte la marque de toutes les ruines.Sans le moi, tout est en sécurité. »

 

Il est inutile de décrire le pauvre état auquel je suis réduite.

Cela ne ferait qu'aggraver et rendre plus profondes les plaies de mon âme. C'est pourquoi je passe tout sous silence en faisant une offrande au Seigneur.

 

Ce matin, pendant que je pleurais la perte de mon adorable Jésus, mon confesseur vint et me donna la directive de prier le Seigneur

-pour qu'il soit assez bienveillant de venir.

Il me semble qu'il soit venu. Et comme mon confesseur avait émis l'intention de la crucifixion, Jésus me fit participer aux douleurs de la croix.

 

Pendant ce temps, Jésus dit à mon confesseur:

«J'ai été l'administrateur de la très Sainte Trinité, c'est-à-dire que J'ai transmis

au monde

-la Puissance,

-la Sagesse et

-la Charité

des trois Personnes divines.

 

Toi, qui es ma représentante.

Tu ne dois rien faire d'autre que de continuer ma propre œuvre auprès des âmes.

 

Si tu ne t'y intéresses pas, tu en viendras à interrompre l'œuvre commencée par Moi. Ainsi, Je me sens frustré dans l'accomplissement de mes desseins.

 

Et Je suis contraint

-de retenir la Puissance, la Sagesse et la Charité que Je t'aurais accordées

-si tu avais accompli l'œuvre que Je t'ai confiée. »

 

Après cela, Jésus sembla me transporter hors de mon corps.

Et, de loin, on voyait une multitude de personnes desquelles émanait une puanteur insupportable.

 

Il me dit :

«Ma fille, quelle division il y aura chez les prêtres !

Ce sera le coup ultime pour fomenter des divisions et des révolutions entre les peuples. » Jésus disait cela avec tellement d'amertume que j'en éprouvai de la compassion.

 

Ensuite, en pensant à mon état, je lui dis:

«Dis-moi, mon Seigneur, veux-tu que je me fasse donner l'ordre par mon confesseur de cesser de demeurer dans cet état? D'autant plus que, en ne souffrant plus comme avant, je me vois inutile.»

 

Jésus me répondit: «C'est vrai.»

Mais, je fus très affligée et mon cœur était inquiet, comme si je n'avais pas voulu qu'Il me réponde ainsi.

 

Alors, je répliquai :

«Mais, Seigneur, ce n'est pas parce que je veux sortir de cet état. Je veux simplement connaître ta sainte Volonté.

 

Car, étant donné que mon état résulte du fait que tu viens vers moi et que tu me fais participer à tes souffrances, et cela ayant cessé,

je crains que tu ne veilles même plus que je continue de demeurer au lit. »

 

Jésus dit:

«Tu as raison, tu as raison.»

Je sentis mon cœur éclater à la suite des réponses que Jésus béni venait de me donner.

Et j'ajoutai: «Mais, mon Seigneur, dis-moi au moins ce qui est à l'avantage de ta plus grande gloire:

soit que je continue à demeurer dans cet état, même si je devais en crever,

ou soit que je me fasse donner l'ordre de quitter cet état.»

 

En voyant que je ne finissais pas de parler de ce sujet,

Jésus changea la conversation et me disait:

 

Ma fille,

Je me sens offensé par tous. Vois-tu, même les âmes dévotes

-essaient de scruter si quelque chose est de leur faute ou non,

au lieu de s'amender et d'extirper leur faute.

N'est-ce pas déjà un signe qu'il n'y a ni souffrance, ni amour?

 

Car, la Souffrance et l'Amour sont deux onguents très efficaces

qui, appliqués à l'âme, la guérissent parfaitement,

l'un corroborant avec l'autre et la fortifiant énormément.»

 

Mais je pensais à ma pauvre situation.

Et je voulais lui en parler de nouveau pour connaître clairement la Volonté du Seigneur. Mais Jésus disparut.

 

Quant à moi, en réintégrant mon corps, j'étais toute confuse sur ce que je devais faire. Alors, pour être sûre, j'exposai tout à l'obéissance, laquelle veut que je continue de demeurer dans cet état.

Que la Volonté du Seigneur soit faite, toujours!

 

J'étais totalement opprimée quand j'ai vu brièvement mon adorable Jésus.

 

En me regardant, Il me dit:

«Ma fille,

pour celui qui vit sous mon ombre. il est nécessaire que le vent des tribulations souffle sur lui, afin que l'air infecté qui l'entoure ne puisse même pas pénétrer sous mon ombre.

 

Les vents continuels

-agitent sans cesse cet air malsain,

-le gardent toujours au loin

-et permettent de respirer un air très pur et salubre. »

Cela dit. Jésus disparut et je comprenais beaucoup de choses sur le sujet. Mais, il n'est pas nécessaire de m'expliquer.

Car que je crois qu'il est facile d'en comprendre la signification.

 

Me trouvant dans mon état habituel, après l'avoir beaucoup attendu, mon très aimant Jésus vint pendant quelque temps.

Se plaçant à mes côtés, Il me dit:

 

« Ma fille, celui qui cherche à se conformer en tout à ma vie

ne fait rien d'autre que d'apporter un parfum additionnel et particulier

à tout ce que J'ai fait dans ma vie, de façon à parfumer le Ciel et toute l'Église.

 

Les méchants eux-mêmes se trouvent à respirer ce parfum céleste. Ainsi, tous les saints ne sont rien d'autre qu'autant de parfums.

Et, ce qui réjouit davantage l'Église et le Ciel, c'est que ces parfums sont distincts entre eux.

 

De plus, celui qui cherche à continuer ma Vie

-en faisant ce que J'ai fait quand il le peut, et

-en le faisant au moins par le désir dans le cas contraire,

 

Je le tiens dans mes mains comme si toute ma vie

-était en train de se continuer dans cette âme,

non comme une chose du passé, mais comme si Je vivais présentement.

 

En redoublant le trésor de tout ce que J'ai fait,

-cela est un trésor dans mes mains

-dont Je dispose pour le bien de tout le genre humain. Ne voudrais-tu donc pas être une de ces âmes?»

 

Je devins toute confuse, ne sachant pas quoi répondre. Puis Jésus disparut.

 

Peu après, Il revint et, pendant que j'étais avec lui,

je vis plusieurs personnes qui craignaient beaucoup la mort.

 

Je dis: «Mon aimable Jésus,

-est-ce une faute chez moi de ne pas craindre la mort,

-alors que je vois que beaucoup d'autres la craignent?

 

Moi, au contraire, uniquement à penser

-que la mort m'unira pour toujours à toi et

-qu'elle mettra un terme au martyre de ma dure séparation, non seulement la pensée de la mort

ne soulève en moi aucune crainte,

mais elle m'est un soulagement.

 

Elle me donne la paix et cela me réjouit,

en laissant de côté toutes les autres conséquences qu'apporte la mort.»

 

Jésus ajouta:

«Fille, en vérité, cette crainte extravagante de mourir est une sottise

 

Puisque chacun possède

-tous mes mérites,

-tous mes vertus et

-tous mes œuvres

comme passeport pour entrer au Ciel, don que J'ai fait à tous.

Profite de ce don quiconque y ajoute le sien. Avec tous ces biens.

Quelle crainte peut-on avoir de la mort?

 

Avec ce passeport parfaitement valide, l'âme peut entrer où elle veut. Par égard pour ce passeport, tous respectent cette âme et lui cèdent le passage.

 

Quant à toi, le fait de ne pas craindre du tout la mort te vient

-d'avoir traité avec Moi et

-d'avoir expérimenté combien est douce et précieuse l'union au Bien suprême.

 

Sache cependant que l'hommage le plus agréable qu'on puisse m'offrir,

c'est de désirer mourir pour être uni à Moi.

 

Cela est la plus belle disposition pour l'âme

-pour pouvoir se purifier et, sans aucun intervalle,

-pour pouvoir passer en ligne droite sur le chemin du Ciel.» Cela dit, Il disparut.

 

Ce matin, ayant reçu la communion, j'ai vu brièvement mon adorable Jésus. Dès que je l'ai vu, je lui ai dit :

 

«Mon doux Bien, dis-moi ! Est-ce que tu continues de m' aimer?»

 

Jésus répondit : «Oui, mais je suis amoureux et jaloux, jaloux et amoureux. Je te dis même que pour être parfait, l'Amour doit être triple.

 

C'est en Moi que se trouve cette triple condition de l'amour:

 

premièrement,

Je t'aime

-comme Créateur,

-comme Rédempteur et

-comme Amoureux.

 

deuxièmement,

Je t'aime à travers ma toute-puissance dont Je me suis servi

-pour te créer et

-pour tout créer par amour pour toi, de sorte que l'air, l'eau, le feu et tout le reste te disent

que je t'aime et que je les ai créés par amour pour toi,

Je t'aime comme mon image et Je t'aime particulièrement par égard pour toi.

 

troisièmement,

Je t'aime de toute éternité,

Je t'aime dans le temps et dans l'éternité,

cela n'étant rien d'autre qu'un souffle sorti de mon amour. Imagine-toi alors l'immensité de cet amour qui m'habite.

 

Quant à toi, tu es obligée de me retourner ce triple amour:

-en m'aimant comme ton Dieu,

tu dois entièrement te fixer en Moi

et ne rien laisser sortir de toi qui ne soit amour pour moi.

en m'aimant par égard pour toi et pour le bien que tu en retires.

en m' aimant pour tous et en tout. »

 

Après cela, Jésus me transporta hors de mon corps.

Je me suis trouvée au milieu de plusieurs personnes qui disaient :

« Si on approuve cette loi, pauvre femme, tout ira mal pour elle. »

Tous étaient anxieux d'entendre le pour et le contre.

Dans un autre lieu, on voyait beaucoup de personnes en train de discuter, et l'une d'elles prit la parole en réduisant les autres au silence; après s'être donné beaucoup de mal, elle sortit et dit : «Oui, certainement que nous sommes en faveur de la femme. »

 

En entendant cela, tous ceux qui étaient à l'extérieur se réjouissaient et ceux qui étaient à l'intérieur étaient confus, de sorte qu'ils n'avaient même pas le courage de sortir.

Je crois que cette loi est celle qu'ils appellent la loi du divorce. Je compris qu'ils ne l'avaient pas approuvée.

 

Il me semble que mon adorable Jésus continue de venir un peu.

 

Ce matin, en me transportant hors de mon corps, Il me fit voir les graves maux de la société.

Il me montra aussi ses grandes amertumes et déversa abondamment en moi une partie de ce qui le rendait amer.

 

Ensuite, Il me dit :

« Ma fille, vois-tu un peu où en est arrivé l'aveuglement des hommes? Ils sont allés jusqu'à vouloir former une loi inique

-contre eux-mêmes et

-contre leur propre bien-être social.

 

C'est pourquoi je t'appelle de nouveau, ma fille, à te soumettre aux souffrances,

afin que, par ton offrande à la justice divine unie à la mienne, ceux qui doivent combattre cette loi du divorce obtiennent la lumière et la grâce efficace pour arriver à la victoire.

 

Ma fille,

Je tolérerai

qu'ils fassent des guerres et des révolutions, et

que le sang de nouveaux martyrs inonde le monde, cela étant un honneur pour Moi et mon Église.

 

Mais, cette loi brutale est

-un affront à l'Église et,

-pour Moi, une chose abominable et intolérable.»

 

Pendant que Jésus disait cela, j'ai vu un homme qui combattait contre cette loi. Il était fatigué et épuisé, sur le point de se retirer de cette affaire.

Alors, ensemble, Notre-Seigneur et moi, nous l'avons encouragé. Cet homme répondit:

«Je me vois presque seul à combattre et dans l'impossibilité d'atteindre le but.»

 

Je lui dis: «Courage, car les contrariétés sont autant de perles dont le Seigneur se servira pour t'orner dans le Ciel.»

Il reprit courage et poursuivit sur cette affaire.

 

Plus tard, je vis un autre homme, tout essoufflé et préoccupé, ne sachant pas quoi décider. Il y avait quelqu'un qui lui disait : «Sais-tu ce que tu dois faire? Sors, sors de Rome ! »

 

Il répondit :

« Non, je ne peux pas, j'ai donné ma parole à mon père. Je donnerai ma vie, mais, sortir, non, jamais!»

Après, nous nous sommes retirés.

Jésus disparut et je me suis retrouvée dans mon corps.

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus vint et me dit :

 

«Ma fille,

n'est vraiment digne de Moi que celui qui, intérieurement, s'est totalement dépouillé de lui-même et s'est complètement rempli de Moi de sorte qu'il en vienne à être totalement débordant d'Amour divin.

Ainsi, mon amour arrive à être sa vie et il m'aime non pas avec son amour à lui, mais avec mon amour à Moi. »

 

Il ajouta:

«Que signifient ces paroles:

"Il a déposé les puissants de leur trône et il a exalté les humbles."?

Cela signifie que, en se détruisant totalement elle-même, l'âme se remplit entièrement de Dieu et, en aimant Dieu par le moyen de Dieu lui-même, elle est habitée par un amour éternel.

 

Cela est la véritable et la plus grande exaltation et, en même temps, la véritable humilité.»

Il ajouta:

«Le vrai signe pour connaître si l'âme possède cet amour, c'est si elle ne s'occupe de rien d'autre que d'aimer Dieu seul, de le faire connaître et de le faire aimer par tous. »

Ensuite, Jésus se retira dans mon intérieur et je l'ai entendu qui priait ainsi:

 

«Trinité toujours sainte et indivisible,

-Je t'adore profondément,

-Je t'aime intensément,

-Je te rends grâce perpétuellement pour tous et dans les cœurs de tous. »

 

C'est ainsi que je passais mon temps.

J'entendais presque toujours Jésus prier à l'intérieur de moi, et moi je priais en union avec Lui.

 

Ce matin, après m'être donné beaucoup de peine, mon adorable Jésus est venu. Dès que je le vis, je lui ai dit:

«Mon Bien-aimé, je n'en peux plus!

Amène-moi une fois pour toujours avec toi dans le Ciel, ou reste pour toujours avec moi sur cette terre.»

 

Il me dit :

« Laisse-moi voir un peu où en est arrivée la fièvre de ton amour.

La fièvre naturelle qui, quand elle arrive à un degré élevé, a la puissance de consumer le corps et de le faire mourir,

 

Ainsi, la fièvre de l'amour, lorsqu'elle arrive à un degré très élevé, a la puissance de dissoudre le corps et de faire prendre à l'âme son envol tout droit vers le Ciel. »

 

Pendant qu'Il disait cela, il prit mon cœur entre ses mains comme pour l'examiner. Et Il poursuivit:

 

«Ma fille,

la force de la fièvre de ton amour n'est pas encore à point, il en faut encore un peu.» Ensuite, il manifesta qu'il voulait déverser en moi son amertume, mais je ne lui ai rien dit.

 

Alors, presque en me grondant, Il ajouta doucement:

« Ne connais-tu pas ton devoir?

La première chose que tu devrais faire lorsque tu me vois,

c'est d'observer s'il y a quelque chose en moi qui m'afflige ou me rend amer, et de me prier de déverser cela en toi.

 

C'est cela le véritable amour :

souffrir les souffrances de la personne aimée

pour pouvoir s'assurer que la personne qu'on aime est totalement heureuse.»

 

Un peu embarrassée, je dis: «Seigneur, tu peux déverser.» Il déversa en moi son amertume et disparut.

 

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, je vis devant moi une lumière illimitée.

Et je compris que, dans cette lumière, se trouvait la très Sainte Trinité. En même temps,

je vis devant cette lumière la Maman Reine, tout absorbée dans la très Sainte Trinité.

 

Elle absorbait en elle les trois Personnes divines,

de telle sorte qu'elle était enrichie des trois prérogatives de la très Sainte Trinité, à savoir: la Puissance, la Sagesse et la Charité.

 

Et comme Dieu aime le genre humain comme étant une partie de lui-même, une parcelle sortie de lui, il désire ardemment que cette partie de lui-même revienne en lui.

 

La Maman Reine, en participant à ce désir, aime le genre humain d'un amour ardent. Pendant que j'absorbais cela, j'ai vu mon confesseur. J'ai prié la très Sainte Vierge d'intervenir en sa faveur auprès de la très Sainte Trinité.

 

D'une inclination de la tête, elle manifesta son accord.

Elle porta ma prière devant le trône de Dieu et j'ai vu que, du trône divin, sortait un flot de lumière couvrant totalement mon confesseur. Après, je me suis retrouvée dans mon corps

 

Étant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps avec l'adorable Enfant Jésus dans les bras. Il commença par déverser en moi un peu de son amertume, puis il feignit de s'en aller.

 

En l'étreignant, je lui dis:

«Mon Cher, toi la vie de ma vie, que fais-tu? Tu veux t'en aller? Et moi, que vais-je faire? Ne vois-tu pas que lorsque je suis privée de toi, c'est pour moi une mort continuelle? D'ailleurs, ton Cœur, qui est la bonté même, n'aura pas

le courage de faire cela.

Quant à moi, jamais je ne te laisserai partir. »

 

Je l'étreignis fortement, comme si mes bras étaient devenus des chaînes. Alors, ne pouvant se dégager, il resta avec moi, taciturne.

En voyant les maux de la société augmenter, je lui dis:

«Mon doux Bien, dis-moi, qu'en est-il de cette loi du divorce dont ils parlent? Arriveront ils, oui ou non, à faire passer cette loi impie?»

 

Il me dit:

 

«Ma fille,

l'intérieur de l'homme contient une tumeur gangreneuse remplie de pourriture, comme rendue à la suppuration.

 

Ne pouvant plus contenir cette tumeur à l'intérieur, il veut lui faire une incision,

-non pas pour se guérir,

-mais pour faire en sorte qu'une partie de cette pourriture puisse sortir à l'extérieur pour contaminer et infecter toute la société.

 

Mais le Soleil divin,

comme s'il nageait au milieu de la société, s'écrie continuellement en disant:

"Ô homme, ne te souviens-tu pas de quelle source de pureté tu es sorti? Que, dans une aura de lumière, Je te rappelais sur ton chemin?

 

Non seulement tu es contaminé, mais tu veux même agir contre nature en voulant presque donner une autre forme à la nature

-que Je t'ai donnée,

-que J'ai établie de cette manière pour toi." »

 

Ensuite, Jésus me dit tellement d'autres choses que je ne peux les décrire.

Il parlait avec tellement d'amertume

que je ne pouvais pas continuer de Le voir dans cet état.

 

J'ai dit : «Seigneur, retirons-nous d'ici. Ne vois-tu pas comment les hommes te rendent amer et comment ils te font perdre ta paix?»

 

Ainsi, nous nous sommes retirés sur mon lit, où je continuai de souffrir. En voulant soulager mon bon Jésus, je lui dis:

«Si cela t'afflige tellement de voir les hommes faire cela, je t'offre ma vie pour souffrir n'importe quelle souffrance, afin de pouvoir obtenir qu'ils n'arrivent pas à faire ce mal.

 

Et pour faire en sorte que, d'aucune façon, mon offrande ne soit rejetée, je l'unis à ton sacrifice.» Pendant que je disais cela, il me sembla que le Seigneur présentait mon offrande à la Justice Divine.

Ensuite, Il disparut et je me suis retrouvée dans mon corps.

ll me semble que les hommes veulent à n'importe quel prix faire passer au moins quelques articles de cette loi, ne pouvant pas obtenir qu'elle soit approuvée en entier comme ils le veulent tant.

 

Ce matin, mon adorable Jésus est venu et m'a fait participer à une partie de sa Passion. Pendant que je souffrais et pour m'encourager, le Seigneur me dit:

 

«Ma fille,

le premier but de ma Passion était

de procurer gloire, louange, honneur, action de grâce et réparation à la Divinité.

le second but était le salut des âmes et l'obtention de toutes les grâces nécessaires pour atteindre ce but.

 

La personne qui participe aux souffrances de ma Passion

-porte en elle non seulement les mêmes intentions que Moi,

-mais elle épouse la forme de mon Humanité.

 

Et comme mon Humanité est unie à ma Divinité,

l'âme qui participe à mes souffrances est elle aussi en contact avec ma Divinité et peut obtenir ce qu'elle veut.

 

Ses souffrances sont comme des clés pour ouvrir les trésors divins, et cela aussi longtemps qu'elle vit ici-bas.

 

Et une gloire particulière lui est réservée dans le Ciel, une gloire provenant de mon Humanité et de ma Divinité

et qui la fait participer à ma propre lumière et à ma propre gloire.

 

En plus,

une gloire toute spéciale s'ensuit pour toute la cour céleste,

gloire provenant de cette âme à cause de ce que je lui ai communiqué.

 

Plus les âmes se seront assimilées à Moi dans les souffrances, plus de lumière et de gloire jaillira de la Divinité,

gloire à laquelle participera toute la cour céleste. »

 

Que soit toujours béni le Seigneur et

que tout soit pour sa gloire et son honneur.

 

Ce matin, mon très doux Jésus est venu et m'a fait participer à ses souffrances en abondance, tellement que je me sentais comme si j'allais mourir.

 

Pendant que je me sentais ainsi, Jésus béni, attendri et touché de me voir souffrir, entra dans mon intérieur.

 

Croisant les bras, Il me dit :

« Ma fille, puisque tu as été à ma disposition pour souffrir, en retour, Moi aussi je me mets à ta disposition.

Dis-moi ce que tu veux que je fasse, je suis prêt à faire ce que tu veux.»

 

Alors, me souvenant combien cela lui déplairait que les hommes approuvent la loi du divorce et les maux qui en adviendraient pour la société, je lui dis :

 

«Mon doux Bien, puisque tu as la bienveillance de te mettre à ma disposition, je veux qu'avec ta toute-puissance tu opères un prodige qui,

en enchaînant la volonté des créatures, les empêche de confirmer cette loi. » Il me sembla que le Seigneur allait accepter ma proposition.

Il me dit:

«Presque toutes les victimes qui ont vécu sur la terre et qui maintenant se trouvent au Ciel possèdent quelques étoiles très resplendissantes à leur couronne, lesquelles se distinguent très bien là où elles se trouvent dans le Ciel.

 

Ces étoiles correspondent à la grande gloire qu'elles ont procurée à Dieu, de même qu'au grand bien qu'elles ont procuré à l'humanité.

 

Tu veux que j'opère un prodige pour que cette loi du divorce ne soit pas approuvée, laquelle on ne pourrait empêcher autrement.

Eh bien, par amour pour toi, je ferai ce prodige.

Ce sera l'étoile la plus éclatante qui resplendira à ta couronne.

 

Tu recevras cette étoile pour avoir empêché par tes souffrances que ma justice, en ces tristes temps, permette aux hommes

-d'ajouter ce mal à toutes les autres infamies qu'ils commettent.

Peut-on donner une plus grande gloire à Dieu et un plus grand bien aux hommes »

 

Ce matin, après avoir longuement attendu, j'ai finalement trouvé mon très doux Jésus.

 

En me querellant avec lui, je lui ai dit: «Mon Bien-Aimé, pourquoi me fais-tu tant attendre? Ne sais-tu donc pas que, sans toi, je ne peux pas vivre, que mon âme éprouve une mort continuelle ? »

 

Il me répondit:

«Ma bien-aimée, chaque fois que tu me cherches, tu te disposes à mourir.

En réalité, qu'est-ce que la mort sinon l'union stable et permanente avec Moi?

 

Telle a été ma Vie : une mort continuelle par amour pour toi.

Et cette mort continuelle a été la préparation au grand sacrifice de mourir sur la croix, pour toi.

 

Sache que celui

-qui vit dans mon Humanité et

-qui se nourrit des œuvres de mon Humanité

forme de lui-même un grand arbre plein de fleurs et de fruits abondants. Ces fruits constituent la nourriture de Dieu et de l'âme.

 

En contrepartie, celui qui vit en dehors de mon Humanité,

ses œuvres sont odieuses à Dieu et infructueuses pour lui-même.»

 

Après cela, le Seigneur déversa en moi un abondant mélange d'amertume et de douceur.

 

Ensuite, Jésus et moi, nous nous sommes déplacés quelque temps au milieu des gens, mais je ne pouvais pas détacher mes yeux du visage de mon bien- aimé Jésus.

 

En voyant cela, Il me dit:

«Ma fille, celui qui se laisse séduire par les œuvres du Créateur, délaisse les œuvres des créatures. » Ensuite, Il disparut et je me suis retrouvée en mon corps.

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus se fit voir en train de dormir à l'intérieur de moi, pendant que s'échappaient de lui beaucoup de rayons lumineux dorés.

J'étais contente de le voir mais, en même temps, mécontente de ne pas pouvoir entendre la douceur et la suavité de sa voix créatrice.

 

Après un bon moment, Il est revenu et, voyant mon mécontentement, Il me dit:

 

«Ma fille,

dans mon ministère public,

-l'usage de ma voix était nécessaire pour me faire entendre mais, dans mon ministère privé,

-mon unique Présence suffit pour tout.

 

Car, me voir et comprendre l'harmonie de mes vertus

pour les recopier en soi, c'est la même chose. Par conséquent, l'attention de l'âme doit être

-de Me regarder et

-de se conformer en tout aux opérations intérieures du Verbe.

 

Quand J'attire l'âme à Moi,

au moins pendant le temps où Je la garde en ma Présence, on peut dire qu'elle vit la Vie divine.

 

Ma lumière est comme un pinceau :

-mes vertus fournissent les différentes couleurs et

-l'âme est comme une toile recevant l'Image de Dieu.

 

Il en est comme pour les monts élevés.

Plus ils sont élevés, plus ils laissent tomber vers le bas avec impétuosité une pluie abondante.

 

Ainsi, en ma Présence, l'âme se met dans l'état qui lui convient, c'est-à-dire,

-au bas, dans le néant, au point de se sentir anéantie.

 

Alors, la Divinité

-fait pleuvoir sur elle la grâce par torrents au point de l'inonder,

-la transforme en la Divinité elle-même.

 

C'est pourquoi tu dois être contente de tout,

-contente si Je parle et contente si Je ne parle pas. »

 

Pendant qu'Il disait cela, je me suis sentie comme submergée en Dieu . Après, je me suis retrouvée dans mon corps.

 

Les prédicateurs de ces temps-ci utilisent tellement de tours et de détours dans leurs sermons que les gens restent à jeune et ennuyés.

On voit que ces prédicateurs ne puisent pas à la Source divine.

 

Je me trouvais dans mon état habituel,

quand mon adorable Jésus se montra dans mon intérieur en situation de repos. Alors, Il reçut une offense qu'Il ne pouvait supporter.

 

Comme s'il se réveillait, Il me dit:

 

«Ma fille,

sois patiente et permets-Moi de déverser en toi cette amertume

 qui m'empêche de trouver le repos.»

En disant cela, Il déversa en moi ce qui le rendait amer. Puis Il prit son aspect doux de façon à pouvoir se reposer.

 

Par la suite,

Il continua de demeurer dans mon intérieur en répandant beaucoup de rayons de lumière,

-de façon à former un faisceau de lumière

apte à éclairer tous les hommes à l'intérieur de ce faisceau.

 

Cependant, certains recevaient plus de lumière que d'autres. Pendant que je regardais ce qui se passait,

 

Notre-Seigneur me dit :

«Ma bien-aimée,

quand Je garde le silence, c'est que Je veux me reposer,

c'est-à-dire que toi tu te reposes en Moi, et que Moi Je me repose en toi.

 

Quand Je parle,

-c'est signe que Je veux être actif,

-c'est-à-dire que tu m'aides dans l'œuvre du salut des âmes.

 

Car, puisque les âmes sont mes images,

-ce qu'on fait pour elles, Je le retiens comme fait à Moi-même. »

 

Pendant qu'Il disait cela, je vis plusieurs prêtres, et Jésus sembla se plaindre à leur sujet.

 

Il dit:

«Mes paroles ont toujours été simples, si simples qu'elles se laissaient comprendre par les savants et les ignorants, comme on peut le voir clairement dans le saint Évangile.

 

Les prédicateurs de ces temps-ci utilisent tellement de tours et de détours dans leurs sermons que les gens restent à jeun et ennuyés.

On voit que ces prédicateurs ne puisent pas la parole à la source qui jaillit de Moi.»

 

Alors que j'étais dans mon état habituel, la Reine Mère est venue et m'a dit:

 

« Ma fille,

comme disent les prophètes, mes souffrances ont été un océan de douleurs. Mais, dans le Ciel, mes douleurs se sont transformées en un océan de gloire. De chacune de mes souffrances a jailli un trésor de grâces.

 

Alors que, sur la terre, on m'appelle l'Étoile de la Mer, laquelle guide au port en toute sécurité, au Ciel, on m'appelle l'Étoile de la Lumière pour tous les bienheureux,

par le fait qu'ils sont recréés par cette lumière produite par mes souffrances. » Pendant ce temps, mon adorable Jésus vint lui aussi et Il me dit:

«Ma bien-aimée, il n'y a rien qui ne me soit plus cher et plus agréable

-qu'un cœur juste qui m'aime et

-qui, en me voyant souffrir, me prie de lui transmettre mes souffrances.

 

Cela me lie tellement à lui et exerce une si grande force sur mon Cœur que, comme récompense, je lui donne tout mon être.

Je lui accorde les plus grandes grâces et tout ce qu'il veut.

 

Si Je ne faisais pas cela, puisque ce cœur s'est donné tout à Moi, Je sens que tout ce que Je ne lui donnerais pas, ce seraient

-des vols que Je commettrais, ou

-autant de dettes que Je contracterais envers ce cœur juste. » Ensuite, Jésus me transporta hors de mon corps et Il me dit:

«Ma fille,

il y a certaines offenses, comme J'en ai reçu plusieurs aujourd'hui,

qui dépassent de bien loin les souffrances mêmes que J'ai souffertes durant ma Passion.

 

Si Je ne déversais pas une partie de mon amertume en toi, ma justice m'obligerait à envoyer sur la terre de violents fléaux. Permets-Moi donc d'en déverser un peu en toi.»

Ensuite, je ne sais comment, Il déversa en moi une partie de son amertume. En l'entendant parler des offenses qu'Il avait reçues, je lui dis :

 

« Seigneur, cette loi du divorce dont ils parlent, est-ce certain qu'ils ne l'approuveront pas?»

 

Jésus répondit: «Pour maintenant, c'est certain. Mais, plus tard, dans cinq, dix ou vingt ans,

-ou soit quand Je te suspendrai comme victime,

-ou soit quand Je déciderai de t'appeler au Ciel, ils pourront le faire.

 

Mais le prodige d'enchaîner leur volonté et de les confondre pour maintenant, Je l'ai fait.

 

Si tu savais la rage qui habite les démons et ceux qui veulent cette loi. Ils tenaient pour acquis de pouvoir en obtenir l'approbation.

Et leur rage est si grande que, s'ils le pouvaient,

ils détruiraient n'importe quelle autorité et feraient des massacres partout.

 

Alors, pour amoindrir cette rage et pour empêcher, en partie, ces massacres, veux-tu t'exposer un peu à leur fureur?»

Je répondis: «Oui, pourvu que tu viennes avec moi.»

 

Ainsi, nous sommes allés dans un endroit où se tenaient des démons et des gens

qui paraissaient furieux, enragés et comme fous.

 

Dès qu'ils m'ont vue, ils ont couru vers moi comme des loups. L'un me battait, un autre me déchirait la peau.

 

Ils auraient voulu me détruire, mais ils n'en avaient pas le pouvoir. Quant à moi, bien que j'ai beaucoup souffert,

je ne les craignais pas parce que j’avais Jésus avec moi.

Après cela, je me suis retrouvée dans mon corps remplie de beaucoup de souffrances.

 

Que le Seigneur soit toujours béni.

 

Ce matin, je me sentais toute préoccupée en pensant que le Seigneur voulait de nouveau me priver de sa présence et, par conséquent, m'enlever mes souffrances.

J'éprouvais aussi un peu de méfiance.

Après l'avoir attendu longtemps, dès qu'il est venu, Il m'a dit:

 

«Ma fille, celui qui se nourrit de la Foi acquiert la Vie divine En acquérant la Vie divine, il détruit l'humain.

 

En d'autres mots, il détruit en lui les germes qu'a produits le péché originel.

Il acquiert de nouveau la nature parfaite telle qu'elle est sortie de mes mains, semblable à Moi.

Il en vient à surpasser en noblesse la nature angélique elle-même.» Cela dit, Il disparut.

 

Je me trouvais dans mon état habituel et mon adorable Jésus ne venait pas. Je me sentais mourir à cause de son absence.

Alors, vers la dernière heure du jour, ému de compassion, Jésus vint et en m'embrassant,

 

Il me dit:

« Ma fille, il est parfois nécessaire que Je ne vienne pas. Autrement, comment donnerais-Je un épanchement à ma Justice?

En voyant que Je ne les châtie pas, les hommes deviendraient de plus en plus arrogants.

 

Par conséquent, les guerres et les massacres sont nécessaires. Le commencement et le moyen utilisé seront très douloureux, mais la fin sera des plus joyeuses.

 

D'ailleurs, tu le sais bien, la chose primordiale, c'est la Résignation à ma Volonté.»

 

Ce matin, je me suis trouvée hors de mon corps et, après être allée à la recherche de mon adorable Jésus, je l'ai trouvé.

Mais, à ma surprise, je l'ai vu tout en larmes.

Il avait beaucoup d'épines enfoncées dans les pieds,

ce qui lui causait des douleurs et l’ 'empêchait de marcher.

 

Tout affligé, Il s'est jeté dans mes bras comme s'il voulait trouver du repos, et aussi pour que je lui enlève ces épines.

Je J'ai serré contre moi et lui ai dit :

 

«Mon doux Amour, si tu étais venu au cours des derniers jours,

tu n'aurais pas eu autant d'épines dans tes pieds.

Dès que quelques-unes se seraient enfoncées, je te les aurais aussitôt enlevées.

 

Voilà ce que tu as fait en ne venant pas.»

Pendant que je disais cela, je m'occupais de lui retirer toutes ces épines.

Les pieds de Jésus béni ruisselaient de sang et Il souffrait d'intenses douleurs.

 

Après cela, comme s'Il avait repris des forces, Il voulut déverser en moi son amertume.

 

Plus tard, Il me dit:

«Ma fille, que de corruption parmi les populations! Que de sentiers tordus elles parcourent!

C'est le mauvais exemple des chefs qui a eu une influence sur elles.

 

Lorsque quelqu'un possède une autorité, si petite qu'elle soit,

l'esprit de désintéressement doit être la lumière qui te guide.

 

La justice qu'il exerce doit être comme l'éclair

-pour frapper les yeux des personnes qu'il dirige,

de façon à ce qu'elles ne puissent s'éloigner ni de lui, ni de ses exemples. » Cela dit, Jésus disparut.

 

Ce matin, quand mon adorable Jésus est venu, il s'est fait voir tout nu. Tout en cherchant dans mon intérieur un moyen de se couvrir, Il me dit :

 

«Ma fille,

ils m'ont dépouillé de toute principauté, de toute royauté et de toute souveraineté.

Et, pour recouvrer mes droits sur les créatures,

il est nécessaire que Je les dépouille et, presque, que Je les anéantisse.

 

De cette façon, elles reconnaîtront que là

-où il n'y a pas Dieu comme principe comme roi et comme souverain, tout ce qu'elles font les conduit

-à leur destruction et, par conséquent,

-à la source de tous les maux. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel et, dès que je vis mon aimable Jésus, Il me dit :

 

«Ma fille,

quand J'attire une âme en ma présence,

elle reçoit le bienfait d'acquérir et d'imiter ma façon divine d'opérer.

 

Quand cette âme traite ensuite avec les créatures,

ces dernières ressentent la force de l'agir divin que possède cette âme.»

 

Après cela, j'éprouvai une certaine crainte, c'est-à-dire que je me demandais si ces choses que je fais en mon intérieur sont agréables ou non au Seigneur.

 

Jésus me dit:

« Pourquoi crains-tu alors que ta vie est greffée sur la mienne? D'ailleurs, tout ce que tu fais dans ton intérieur y a été infusé par Moi.

 

Souvent, J'ai fait ces choses avec toi en te suggérant la façon de les faire pour qu'elles me soient agréables. D'autres fois, J'ai appelé les anges.

Et, avec toi, ils ont fait ce que tu faisais dans ton intérieur.

 

Cela signifie que J'apprécie ce que tu fais en accord avec ce que Je t'ai enseigné.

Par conséquent, continue et ne crains pas. » Ainsi, je suis demeurée calme.

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me sentis hors de mon corps.

Je me suis mise à la recherche de mon adorable Jésus et je ne le trouvais pas. Je recommençai mes recherches en pleurant, mais en vain.

Je ne savais plus quoi faire.

 

Mon pauvre cœur vivait l'agonie.

Il souffrait une douleur si aiguë que je ne peux pas la décrire.

Je peux seulement dire que je ne sais pas comment je suis restée vivante.

 

Pendant que je me trouvais dans cette situation douloureuse, j'étais toujours à la recherche de Jésus, car j'étais incapable de m'arrêter un instant de le chercher.

Finalement, je l'ai trouvé et lui ai dit:

«Seigneur, comment peux-tu être si cruel avec moi? Vois si ce sont des souffrances que je peux tolérer ! »

Puis, totalement épuisée, je me suis abandonnée dans ses bras. Plein de compassion, Jésus me regarda et Il me dit:

«Ma fille bien-aimée, tu as raison.

Calme-toi, car Je suis avec toi et Je ne te laisserai pas. Pauvre fille, comme tu souffres!

La souffrance de l'amour est plus terrible que la souffrance de l'enfer.

Qu'est-ce qui tyrannise le plus quelqu'un, l'enfer ou un amour combattu?

 

Si tu savais combien Je souffre de te voir, à cause de Moi, tyrannisée par cet amour.

Pour ne pas me faire autant souffrir,

tu devrais demeurer plus calme lorsque Je te prive de ma Présence.

 

Imagine-toi ceci:

 

si Je souffre beaucoup de voir souffrir celui qui ne m'aime pas et qui m'offense, combien plus Je souffre de voir souffrir celui qui m'aime?»

 

Tout émue d'entendre cela, je dis: «Seigneur, lorsque tu ne viens pas, dis-moi au moins si tu veux que je m' efforce de sortir de cet état

sans attendre que mon confesseur vienne.»

 

Jésus répondit :

«Non, Je ne veux pas que tu sortes de cet état avant que ton confesseur vienne.

Abandonne toute crainte.

Je me placerai dans ton intérieur en tenant tes deux mains dans les miennes . Et, au contact de mes mains, tu reconnaîtras que Je suis avec toi. »

 

Ainsi, lorsque me vient l'envie de sa présence, je sens que mes mains sont serrées dans celles de Jésus. En éprouvant le contact divin, je me calme et me dis:

«C'est vrai, Il est avec moi. »

 

D'autres fois, lorsque mon désir de le voir devient plus fort,

je sens qu'il serre plus fortement mes mains dans les siennes et qu’ Il me dit:

 

«Luisa, ma fille, Je suis ici. Ici, je suis. Ne me cherche pas ailleurs.»

Il semble que je suis plus calme ainsi.

 

Je continue de voir mon adorable Jésus de la même façon,

c'est-à-dire dans mon intérieur. Mais, cette fois, je le vis le dos tourné au monde avec un fléau dans la main, et sur le point de l'envoyer sur les créatures.

Il me semblait que des châtiments se succédaient sur les récoltes. Il y avait de la mortalité chez les gens.

 

Quand Il fut sur le point d'envoyer ce fléau,

Il dit des paroles de menace dont je me souviens seulement de celle-ci:

 

«Je ne le voulais pas, mais vous avez cherché vous-mêmes que Je vous extermine.

Eh bien, Je vous exterminerai. » Ensuite, Il disparut.

 

Oh! Comme il faut se donner de la peine pour faire venir Jésus pour quelque temps!

C'est un continuel crève-cœur et une crainte. En plus, Il ne vient pas. Ô Dieu, quelle souffrance !

Je ne sais comment on fait pour vivre ainsi : on vit en mourant !

 

Jésus se fit voir brièvement dans un état pitoyable, avec un bras coupé. Tout affligé, Il me dit:

 

«Ma fille, vois-tu ce que les créatures me font? Comment veux-tu que je ne les châtie pas? »

Pendant qu'Il disait cela, il me sembla qu'Il prenait une croix élevée. Les bras de cette croix s'étendaient sur six ou sept cités et plusieurs châtiments se succédaient. J'ai beaucoup souffert en voyant cela.

 

Jésus, qui voulait me distraire de cette souffrance, me dit:

«Ma fille, tu souffres beaucoup lorsque Je te prive de ma Présence.

 

Par nécessité, il faut que cela t'arrive.

Parce que, en ayant été pendant si longtemps en contact avec la Divinité, tu as goûté au plaisir de la Lumière divine.

 

Plus quelqu'un a goûté à la Lumière, plus fortement il ressent son absence : il éprouve les ennuis, la gêne et les souffrances qu'apportent avec elles les ténèbres.»

Ensuite, Il dit:

«Cependant, la chose principale pour chacun, c'est que dans

toutes ses pensées, ses paroles et ses œuvres, il ne recherche

pas son propre confort,

ni l'estime de soi,

ni le plaisir qui vient d'autrui,

mais uniquement le plaisir de Dieu. »

 

Ce matin, je me sentais inquiète à cause de l'absence de mon adorable Jésus. Au moment de la communion, dès que Jésus vint dans mon cœur,

je me suis mise à dire des stupidités:

 

«Mon doux Bien, il n'est pas question de demeurer calme lorsque tu ne viens pas.

Lorsque tu me vois calme, tu en abuses et cela ne te donne même pas la pensée de venir. Par conséquent, il est nécessaire de faire des sottises, autrement, on n'obtient aucun résultat. »

 

En m'entendant, Jésus remua dans mon intérieur et se fit voir en train de sourire.

 

Comme il entendait mes sottises, Il me dit :

«Toi, alors, tu veux vraiment que Je souffre.

Car tu sais que si tu es inquiète, Je souffre davantage.

 

Ne pas chercher à rester calme,

c'est la même chose que de vouloir me faire souffrir davantage.»

 

Quant à moi, stupide comme j'étais, je dis:

« Il vaut mieux que tu souffres, parce que, à travers ta propre souffrance, tu auras plus de compassion pour ma souffrance.

D'ailleurs, la souffrance qui te vient du péché, c'est celle-là qui est mauvaise. Il suffit que ce que tu souffres ne soit pas ce genre de souffrance. »

 

Jésus répondit:

«Mais, si Je viens, tu me contrains à ne pas envoyer de châtiments alors qu'ils sont tellement nécessaires.

Tu devrais donc te conformer à Moi en voulant ce que Je veux. »

 

Alors, me souvenant de ce que j'avais vu au cours des jours passés, je dis:

« De quels châtiments parles-tu? De ceux où tu veux faire mourir les gens? Fais-les mourir. Ils doivent un jour aller vers toi et vers leur propre patrie.

Pourvu que tu les sauves.

Ce que je veux, c'est que tu les libères des maux contagieux. » Le Seigneur ignora mes paroles et disparut.

 

Quand Il revint, Il se fit voir toujours avec le dos tourné au monde.

Malgré tous mes efforts, je n'ai pas réussi à le faire regarder dans la direction du monde.

 

Quand j'ai voulu le contraindre par la force, Il m'a dit :

«Ne me force pas, autrement tu me contraindras à te priver de ma présence. »

 

Alors, je suis restée avec un certain remords à cause de mes paroles. Je me sentais comme ayant commis beaucoup de fautes.

 

Je continue toujours d'éprouver un certain remords.

Pourtant, le Seigneur continue de venir et moi, en voulant réparer ce que j'ai fait hier, je lui dis: «Seigneur, allons voir ce que font les créatures, elles sont tes images, ne veux-tu pas avoir compassion d'elles?»

 

Jésus répondit: «Non, non, Je ne veux pas aller. Elles se sont corrompues par leur propre volonté.

Je permettrai que ce qui sert à leur nourriture serve à les infecter.

Toi, si tu veux aller pour les aider, les réconforter, faire quelque chose, vas-y. Moi, non ! »

 

Ainsi, j'ai laissé mon bien-aimé Jésus et je suis allée au milieu des créatures. J'ai aidé quelqu'un à bien mourir.

Ensuite, j'ai vu d'où venait l'air infect et j'ai fait plusieurs pénitences pour l'éloigner.

Après, je suis revenue en mon corps.

Mon Jésus béni continua de se faire voir, mais en silence.

 

Après que je me sois donné beaucoup de mal, mon très doux Jésus vint et Il me dit:

 

«Ma fille, le soutien de la vraie sainteté, c'est la connaissance de soi.»

Je répondis: «Vraiment?»

Il me dit:

«Certainement, car la connaissance de soi détache l'âme d'elle-même, qui finit par s'appuyer totalement sur la connaissance qu'elle acquiert de Dieu.

Ainsi,

lorsqu'il ne reste plus rien de son être propre, de son moi, son œuvre est celle de Dieu Lui-même.»

 

Il ajouta :

«Quand l'âme

-s'imprègne,

-se préoccupe entièrement de Dieu et de tout ce qui lui appartient, Dieu se communique totalement à elle.

 

Si au contraire, l'âme s'occupe tantôt de Dieu et tantôt d'autre chose, Dieu ne se communique à elle que partiellement. »

 

Me trouvant hors de mon corps, je me suis mise à la recherche de mon très doux Jésus et, pendant que je me déplaçais, je l'ai aperçu dans les bras de la Reine Mère.

 

Comme Il était fatigué!

Pleine de hardiesse, je l'ai presque arraché des bras de sa Maman. Et je l 'ai pris dans mes bras en lui disant:

«Mon Amour, c'est cela ta promesse de ne pas m'abandonner,

alors que dans les jours passés tu es venu très peu, ou même pas du tout?»

 

Il me répondit :

«Ma fille,

J'étais avec toi, sauf que tu ne m'as pas vu clairement.

D'ailleurs, si tes désirs avaient été assez ardents pour pouvoir brûler le voile qui t'empêchait de me voir, tu m'aurais certainement vu.»

 

Ensuite, comme pour me faire une exhortation, Il ajouta:

 

« Non seulement tu dois être droite, mais aussi juste.

Entre dans la Justice pour

m'aimer,

me louer,

me glorifier,

me rendre grâce,

me bénir,

me faire des réparations,

m'adorer,

non seulement pour toi-même, mais pour toutes les autres créatures.

 

Ce sont les redevances de la Justice

-que J'exige de chaque créature et

-qui me reviennent en tant que Créateur.

 

Celui qui me refuse une seule de ces choses ne peut pas se dire juste. Pense donc à accomplir ton devoir de Justice.

Dans la Justice, tu trouveras le commencement et l'aboutissement de la Sainteté.»

 

Ce matin, me trouvant hors de mon corps, je vis brièvement mon adorable Jésus au moment de sa Résurrection. Il était revêtu d'un vêtement de lumière resplendissante, tellement que le soleil était obscurci devant cette lumière.

Je fus enchantée et je dis: «Seigneur, je ne suis pas digne de toucher ton Humanité glorifiée, laisse-moi au moins toucher ton vêtement. »

 

Jésus me répondit :

«Ma bien-aimée, que dis-tu?

Après être ressuscité, Je n'ai plus eu besoin de vêtements matériels.

 

Mes vêtements sont maintenant de soleil, de lumière très pure qui couvre mon Humanité, cette Humanité qui resplendira éternellement

-en donnant une joie indicible à tous les sens des bienheureux dans le Ciel. Cela a été concédé à mon Humanité parce qu'il n'y a pas une partie de mon Humanité qui n'a pas été couverte d'opprobres, de douleurs et de plaies. »

 

Cela dit, Jésus disparut sans laisser de trace,

-ni de son Humanité,

-ni de ses vêtements.

En d'autres mots, pendant que je voulais prendre ses vêtements sacrés entre mes mains, ils m'échappaient et je ne les trouvais pas.

 

Pendant que je demeure dans mon état habituel, mon adorable Jésus vient, mais presque toujours en silence.

Ou, pour être plus exacte, Il me dit des choses concernant la vérité.

Il arrive que, aussi longtemps que le Seigneur est présent,

je comprenne les paroles qu'il me dit et il me semble que je saurai les répéter. Mais, quand Jésus disparaît, cette lumière de vérité qui m'est infusée,

je sens qu'elle m'est retirée, et je ne peux rien dire.

 

Ce matin, j'ai dû me donner beaucoup de peine à attendre Jésus

Quand Il est venu, Il m'a transportée hors de mon corps en se montrant très indigné.

 

Pour l'apaiser, j'ai fait plusieurs actes de repentir, mais cela ne semblait pas lui plaire du tout. Je m'efforçai de varier les actes de repentir.

Qui sait si quelque acte pourrait lui plaire ?

 

À la fin, je Lui dis:

«Seigneur, je me repens des offenses faites par moi et par toutes les créatures de la terre, je me repens uniquement parce que nous t'avons offensé, toi le Bien suprême.

Alors que tu mérites l'Amour, nous avons osé t'offenser.»

 

Il m'a semblé que ces dernières paroles plurent au Seigneur et qu'Il a amoindri son indignation.

 

Après cela, il me transporta au milieu d'une route où se tenaient deux hommes en forme de bêtes totalement occupés à détruire toutes sortes de biens moraux.

Ils me semblaient forts comme des lions et enivrés de passions. Ils semaient la terreur et l'épouvante.

 

Jésus béni me dit:

«Si tu veux m'apaiser un peu, passe au milieu de ces hommes

pour les convaincre des maux qu'ils font, tout en affrontant leur fureur.»

 

Bien qu'un peu timide, j'y suis allée. Dès qu'ils me virent, ils voulurent me dévorer.

Je leur dis :

« Permettez que je vous parle et, après, vous ferez de moi ce que vous voudrez.

Vous devez savoir que si vous arrivez à réaliser votre intention de détruire les biens moraux -rattachés à la religion, aux vertus et au bien-être social,

sans vous apercevoir de vos erreurs,

-vous arriverez en même temps à détruire tous les biens physiques et temporels.

 

Car, plus on enlève aux biens moraux, plus on augmente les maux physiques. Par conséquent, sans vous en apercevoir, vous détruisez ces biens passagers que vous aimez tant !

Non seulement vous travaillez contre votre propre bien,

-mais vous recherchez ce qui détruit votre propre vie,

Et vous serez la cause qui fera verser des larmes amères à vos survivants. »

 

Ensuite, j'ai fait un très grand acte d'humilité que je ne peux même pas décrire. Les deux hommes sont devenus comme deux êtres sortant d'un état de folie.

Ils étaient tellement affaiblis qu'ils n'avaient pas même la force de me toucher. Ainsi, je suis passé librement au milieu d'eux.

 

J'ai compris qu'aucune force ne peut résister à la Raison et à l'Humilité.

 

Ce matin, mon adorable Jésus ne venait pas. Alors, j'ai dit :

«Qu'est-ce qu'il me reste à faire dans cet état si l'objet qui me tenait ravie ne vient plus?

vaut mieux que j'y mette un terme une fois pour toutes. »

 

Pendant que je disais cela, mon doux Jésus est venu brièvement et Il m'a dit:

 

« Ma fille,

le point essentiel est de réprimer les premiers mouvements.

Si l'âme est attentive à faire cela, tout ira bien. Mais,

-si elle ne le fait pas,

les passions monteront à la surface et elles nuiront à la Force divine qui, comme une barrière, entoure l'âme

-pour la garder bien protégée et

-pour éloigner ses ennemis qui cherchent toujours à lui tendre des pièges et à lui nuire.

 

Dès que l'âme se rend compte d'un premier mouvement,

-si elle entre en elle-même, s'humilie, se repent et, avec courage, y renonce, la Force divine encercle l'âme de nouveau.

 

Si, au contraire, elle n'y renonce pas,

les barrières de la force divine étant rompues, l'âme ouvre la porte à tous les vices.

 

Par conséquent, sois attentive

-aux premiers mouvements,

-aux pensées et aux paroles qui ne sont pas droites et saintes,

si tu veux que la force divine ne te laisse pas seule un seul instant.

 

Autrement, si les premiers mouvements t'échappent,

ce n'est plus l'âme qui règne, mais les passions qui dominent. »

 

Ce matin, je me suis retrouvée hors de mon corps.

Après m'être mise à la recherche de mon doux Jésus, je l'ai trouvé. Il était dans un état tellement pitoyable que cela me crevait le cœur.

Il avait les mains transpercées et contractées par l'âpreté des douleurs, de sorte qu'on ne pouvait les toucher.

 

J'ai essayé de les toucher pour pouvoir détendre les doigts et pour en cicatriser les plaies, mais je n'ai pas pu, parce que Jésus béni pleurait à cause de ces douleurs intenses.

 

Ne sachant quoi faire, je l'ai serré contre moi et lui ai dit:

 

«Mon Bien-Aimé, il y a déjà quelque temps que tu ne m'as pas fait participé aux douleurs de tes plaies. C'est peut-être pourquoi les choses se sont aggravées.

Je te prie de me faire participer à tes souffrances. Ainsi, si je souffre, tes souffrances pourront diminuer.»

 

Pendant que je parlais ainsi, un ange est apparu avec un clou dans la main et Il m'a transpercé les mains et les pieds. Au moment où il enfonçait le clou dans mes mains,

les doigts de mon cher Jésus se décontractaient et ses plaies se cicatrisaient. Pendant que je souffrais, le Seigneur me dit :

«Ma fille, la croix est sacrement.

Chacun des sacrements produit ses effets spéciaux :

-celui-ci enlève le péché,

-celui-là confère la grâce,

-celui-ci unit à Dieu,

-celui-là donne la force,

et beaucoup d'autres effets.

 

Seule la croix unit tous ces effets ensemble

-en les reproduisant dans l'âme avec une telle efficacité

qu'elle peut, en très peu de temps, rendre l'âme semblable à l'original d'où elle est sortie.»

 

Ensuite, comme si Jésus avait voulu prendre du repos, Il s'est retiré dans mon intérieur.

 

Ce matin, mon adorable Jésus est venu pendant quelque temps.

 

Il m'a dit: «Ma fille,

celui qui veut Dieu dans sa totalité doit se donner totalement à Dieu. » Ensuite, Il s'est enfermé en moi sans rien dire de plus.

 

Alors, en le voyant tout près de moi, je lui ai dit: «Seigneur, aie compassion de moi.

Ne vois-tu pas comment tout est aride et desséché dans mon âme ? Il me semble que je suis devenue tellement sèche: c'est comme si je n'avais jamais reçu une goutte de pluie. »

 

Jésus me répondit:

« C'est mieux ainsi.

 

Ne sais-tu pas que plus les bûches sont sèches, plus le feu les dévore facilement et plus vite il les convertit en feu? Il suffit d'une seule étincelle pour les allumer.

 

Mais, si les bûches sont pleines de sève et ne sont pas bien séchées, il faut un grand feu pour les embraser et beaucoup de temps pour les transformer en feu.

 

Il en est ainsi dans l'âme. Lorsque tout y est sec, il ne suffit que d'une seule étincelle pour la transformer totalement en un feu d'amour divin. »

 

Je lui dis:

« Seigneur, tu te moques de moi. Combien tout est rude dans cet état de sécheresse! D'ailleurs, qu'est-ce que tu dois brûler, si tout est sec?»

 

Il me répondit :

«Je ne me moque pas de toi : tu ne comprends pas ce que je dis? Quand tout n'est pas sec dans l'âme,

la complaisance est sève,

la satisfaction est sève,

le propre goût est sève,

l'estime de soi est sève.

 

Au contraire, quand tout y est sec et que l'âme opère, cette sève ne trouve pas de canaux pour s'écouler.

 

Le feu divin, en trouvant l'âme

-seule, dénudée et desséchée comme elle était lorsqu'elle a été créée par le Créateur,

-sans aucune sève étrangère circulant en elle, sinon cette nudité qui est son unique vêtement,

il lui est très facile de convertir l'âme en son propre Feu divin.

 

Alors, Je lui infuse une atmosphère de paix,

-la conservant par l'obéissance intérieure et

-la protégeant par l'obéissance extérieure.

 

Cette paix enfante Dieu dans l'âme, Dieu dans sa totalité, c'est-à-dire

-dans toutes ses œuvres,

-dans toutes ses vertus et

-dans toutes les manières du Verbe incarné,

 

de sorte que surgissent dans l'âme

-la simplicité du Verbe,

-son humilité,

-la dépendance de sa vie d'enfant,

-la perfection de ses vertus d'adulte,

-la mortification et

-le crucifiement de sa mort.

 

De plus, cela commence toujours de la manière suivante:

celui qui veut le Christ dans sa totalité doit se donner totalement au Christ. »

 

Ce matin, après m'être donné beaucoup de peine, mon très doux Jésus est venu. Dès que je le vis, je l'ai serré fortement et lui ai dit:

 

«Mon cher Bien, cette fois, je t'étreindrai tellement que tu ne pourras plus t'échapper.» Pendant ce temps, je me suis sentie toute remplie de Dieu, comme si j'étais inondée, de sorte que les puissances de mon âme sont restées comme fascinées et inopérantes. Elles regardaient seulement.

 

Après être demeurée quelque temps dans cet état d'inactivité - mais, quelle situation douce et agréable ! - mon adorable Jésus me dit:

 

«Ma fille,

quelquefois, Je remplis tellement l'âme de Moi-même que, en se dispersant en Moi, l'âme reste comme oisive.

 

D'autres fois, Je laisse une partie de l'âme vide

Et, alors, en ma présence, l'âme opère merveilleusement. Elle se lance dans des actes

-de louanges,

-d'action de grâce,

-d'amour,

-de réparation et autres.

Et, de cette façon, elle remplit ces vides que Je lui laisse.

 

Ces deux états sont tous les deux des états sublimes et se donnent mutuellement la main.»

 

Me trouvant dans mon état habituel, Jésus béni ne venait pas. Oh! Comme j'ai souffert et combien de sottises j'ai dites!

Il est inutile de raconter cela ici.

 

Après m'être énormément fatiguée, je me suis sentie tout près d'une personne sans voir son visage. J'ai étendu la main pour la toucher et je l'ai trouvée avec sa tête appuyée sur mon épaule.

 

Elle était sans connaissance. Je l'ai regardée et j'ai reconnu mon doux Jésus. Il me semblait qu'il s'était évanoui à cause des nombreuses sottises que j'avais dites.

 

Dès qu'il eut repris connaissance, je ne sais combien d'autres sottises je voulais lui dire, mais Il me dit :

 

«Tais-toi, tais-toi! Il ne faut plus parler.

Autrement tu me ferais perdre connaissance.

 

Ton silence me permettra de reprendre vigueur.

Et, ainsi, Je pourrai au moins te donner un baiser, t'embrasser et te rendre heureuse.»

Ainsi, j'ai gardé le silence et nous nous sommes embrassés maintes fois. Jésus me fit beaucoup de démonstrations d'amour, mais je ne sais les décrire.

 

Ensuite, je me suis retrouvée hors de mon corps

Et je me suis mise à la recherche du Bien-Aimé de mon âme.

Ne le trouvant pas, j'ai levé les yeux vers le Ciel: qui sait si je ne le retrouverai pas.

 

Là-haut, j'ai vu la Reine Mère et Jésus Christ placés dos à dos.

Ils se disputaient et, comme Jésus ne voulait pas écouter sa Mère, il lui avait tourné le dos. Il avait l'air furieux et il me semblait que, de sa bouche, sortait le feu de sa colère.

 

La seule chose que j'ai comprise, c'est que,

ce jour-là, Notre Seigneur voulait détruire tout ce qui servait de nourriture à l'homme,

alors que la très Sainte Vierge ne voulait pas cela.

 

Jésus lui dit :

«Mais, sur qui épancher le feu de ma colère ? » La Mère lui répondit en me montrant du doigt :

«Voici celle sur qui tu peux épancher ta fureur.

Ne sais-tu pas qu'elle est toujours prête à accomplir nos volontés. »

 

En entendant cela, Jésus se tourna vers sa Mère comme s'ils avaient fait une trouvaille.

Ils appelèrent des anges en donnant à chacun une étincelle de ce feu qui sortait de la bouche de Jésus.

 

Ces anges m'apportèrent ces étincelles.

Ils en mirent une dans ma bouche et les autres sur mes mains, mes pieds et mon cœur. Comme j'ai souffert! Je me sentais dévorée et rendue amère par ce feu.

 

Cependant, j'étais résignée à tout supporter.

Jésus béni et sa Mère étaient spectateurs de mes souffrances. Jésus semblait un peu apaisé.

 

Pendant ce temps, je réintégrai mon corps.

Mon confesseur était là pour me rappeler à l'obéissance selon son habitude.

 

Mieux que cela, il manifesta l'intention de me faire souffrir la crucifixion. Jésus se mit d'accord pour me partager ses souffrances.

Il me sembla que mon confesseur avait complété l'œuvre commencée par la Reine Mère. Que tout soit pour la gloire de Dieu. Qu'il soit toujours béni.

 

Ce matin, alors que je souffrais beaucoup, Jésus béni remua dans mon intérieur.

Je vis qu'il s'y laissait embrasser et qu'il était comme soutenu par une autre personne. J'étais émerveillée de voir cela.

 

Jésus me dit:

«Ma fille,

l'intérieur de l'âme est comme un amas de passions.

 

A mesure que l'âme progresse en détruisant ces passions,

-les vertus les remplacent,

-accompagnées de grâces diverses.

Pendant que les vertus vont en se perfectionnant, mes grâces s'accroissent.

 

Puisque mon trône est composé de vertus,

la personne qui possède les vertus

m'offre un trône pour que je puisse régner dans son cœur et

elle me présente ses bras pour m'embrasser et me courtiser continuellement, jusqu'à ce que Je trouve mes délices en sa compagnie.

 

C'est un fait que l'âme peut se souiller, mais la vertu reste toujours intacte. Aussi longtemps que l'âme sait conserver la vertu, elle en a la possession. Mais, lorsque l'âme perd la vertu, il se fait comme un retour.

 

C'est-à-dire, la vertu me revient, là d'où elle est sortie.

Ne t'étonne donc pas si tu m'as vu ainsi dans ton intérieur. »

 

Me trouvant dans mon état habituel,

mon adorable Jésus me transporta hors de mon corps et me dit:

 

« Ma fille, on peut dire que toutes les vertus sont mes qualités et mes attributs. Mais on ne peut pas dire que l'amour soit un de mes attributs.

Non, l'amour est ma nature même.

Toutes les vertus forment mon trône et mes qualités, mais l'amour constitue mon être même.»

 

En entendant cela, je me suis souvenue que le jour précédent j'avais dit à une personne qui craignait pour son salut

-que celui qui aime vraiment Jésus Christ peut être sûr d'être sauvé.

 

Quant à moi, je considère comme impossible

que Notre-Seigneur éloigne de lui une âme qui l'aime de tout son cœur. C'est pourquoi j'ai dit à cette personne :

« Pensons à l'aimer et nous tiendrons notre salut dans nos propres mains. » Alors, j'ai demandé à mon aimable Jésus si, en disant cela, j'avais mal parlé.

Il me répondit:

« Ma bien-aimée, ce que tu as dit est juste, car l'amour a ceci qui lui est propre

:

-de deux objets, il en forme un seul;

-de deux volontés, il en forme une seule.

L'âme qui m'aime forme avec Moi une seule chose, une seule volonté.

Comment peut -elle donc se séparer de Moi ?

Bien plus, ma nature étant l'Amour,

-si Elle trouve quelque étincelle d'amour chez l'homme, elle l'unit immédiatement à l'Amour éternel.

 

Tout comme il est impossible de former

-deux âmes à partir d'une seule âme,

-deux Corps à partir d'un seul corps,

ainsi, il est impossible que celui qui m'aime vraiment aille à sa perte.»

 

Ce matin, dès que j'ai vu mon bien-aimé Jésus, il me sembla le voir tenir dans sa main un papier sur lequel étaient écrits ces mots:

 

«La mortification produit la gloire.

Celui qui veut trouver la source de tous les plaisirs doit s'éloigner de tout ce qui peut déplaire à Dieu. »

 

Ensuite, Il disparut.

 

Ce matin, j'ai vu mon adorable Jésus.

Sans en connaître la raison, je l'ai entendu, qui disait :

 

«Pauvre France! Pauvre France!

Tu t'es cabrée et tu as rompu et violé les lois les plus sacrées en me désavouant pour ton Dieu.

Tu es devenue pour les autres nations un exemple pour les attirer vers le mal. Et ton exemple a tant de force que les autres nations sont sur le point de se ruiner.

 

Mais sache cependant que,

-dans le châtiment que tu as mérité, et

-à cause même de ce châtiment, tu seras conquise. »

 

Ensuite, Jésus se retira dans mon intérieur.

Je l'ai entendu chercher de l'aide, de la pitié et de la compassion pour ses

souffrances. C'était déchirant d'entendre Jésus béni demander de l'aide à ses créatures.

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps, agenouillée devant un autel en compagnie de deux autres personnes.

 

Pendant ce temps, Jésus Christ apparut au-dessus de cet autel et dit :

« Les véritables âmes victimes

doivent être en communication avec ma propre Ve.

 

Elles

-doivent donner du fruit qu'elles ont cueilli en Moi et

-s'exposer à mes propres souffrances. »

 

Pendant qu'Il disait cela,

il prit un ciboire dans sa main et donna la communion aux trois personnes présentes.

 

Ensuite, derrière cet autel, il semblait y avoir une porte

qui s'ouvrait sur une rue pleine de gens et bondée de démons,

-de sorte qu'on ne pouvait marcher sans être heurté par eux. Et comme ces démons étaient couverts d'épines très pointues,

on ne pouvait faire un mouvement sans se sentir piqué jusque dans l'intérieur de sa chair.

 

J'aurais voulu m'enfuir à n'importe quel prix de ces fureurs diaboliques

Je m'efforçais presque de le faire, mais je ne sais pas qui m'en empêchait.

 

Jésus me dit:

«Tout ce que tu vois, ce sont des complots contre l'Église et contre le Pape. Ils voudraient que le Pape sorte de Rome et eux,

ils envahiraient le Vatican et se l'approprieraient.

 

Et si, toi, tu voulais te soustraire à ces troubles,

les hommes et les démons prendraient de la force et

ils projetteraient à l'extérieur ces épines qui blesseraient l'Église âprement. Mais, si tu te contentes de les souffrir, les uns et les autres en seront affaiblis. »

 

Quand j'ai entendu cela, je me suis arrêtée.

Mais qui pourrait décrire ce que j'ai vécu et souffert?

Je croyais que je ne pourrais plus quitter ces esprits diaboliques.

Après être restée ainsi presque toute une nuit, la protection divine me libéra.

 

Poursuivant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps à l'intérieur d'une église. Ne voyant pas mon adorable Jésus, je suis allée frapper à la porte du tabernacle pour me faire ouvrir par Jésus.

 

Comme Jésus ne m'ouvrait pas, je me suis enhardie et j'ai moi-même ouvert la porte.

J'y ai trouvé mon seul et unique Bien. Qui pourrait décrire mon contentement !

Je suis restée comme extasiée à regarder cette beauté indicible. Lorsque Jésus me vit, il s'élança dans mes bras et Il me dit:

«Ma fille,

chaque période de ma vie évoque

des actes particuliers de l'homme,

ainsi que des degrés d'imitation, d'amour, de réparation et autres.

 

Ma Vie eucharistique est une vie toute

-d'effacement,

-de transformation et

-de continuelle consommation.

 

Je peux dire

qu'après que mon amour eut atteint un sommet extrême, et

même qu'il se fut consommé sur la croix,

ne pouvant trouver dans mon infinie sagesse

d'autre signe extérieur de démonstration d'amour pour l'homme,

J'ai voulu continuer de lui manifester mon amour en demeurant avec lui dans l'Eucharistie.

 

Mon Incarnation, ma vie et ma Passion sur la croix éveillent en l'homme

l'amour,

la louange,-

l'action de grâce et

l'imitation.

 

Ma vie eucharistique éveille en lui

un amour extatique,

un amour d'effacement en moi,

un amour de parfaite consommation.

En se consumant dans ma Vie eucharistique,

l'âme peut dire qu'elle accomplit auprès de la Divinité les mêmes fonctions que je fais continuellement auprès de Dieu par amour pour les hommes.

 

Et cette consommation amènera l'âme dans la vie éternelle.»

 

Ce matin, comme mon Jésus béni ne venait pas, je me sentais toute confuse et humiliée.

 

Après que je me sois donné beaucoup de peine, il se fit voir et Il me dit:

«Luisa, toujours humiliée avec le Christ!»

 

Et moi, heureuse d'entendre cela et désirant être humiliée avec lui, je dis :

«Toujours, ô mon Seigneur ! »

 

Il répéta : «

« Le toujours de l'humiliation avec le Christ est le commencement du toujours de l'exaltation avec le Christ.

 

Je compris que

-plus l'âme subit d'humiliations avec le Christ et par amour pour lui, et

-plus ces humiliations sont continuelles, plus le Seigneur exaltera cette âme.

 

Cette exaltation, il la fera continuellement devant toute la Cour céleste,

-auprès des hommes et devant les démons eux-mêmes.

 

Poursuivant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps. J'ai trouvé mon adorable Jésus.

Comme il ne voulait pas que je voie les bêtises du monde, Il me dit:

 

«Ma fille, retire-toi. Il ne faut pas voir les très graves maux qui existent dans le monde.»

 

En me disant cela, il me retira lui-même et, en me conduisant, Il me dit :

«Ce que je te recommande, c'est d'acquérir l'esprit de prière continuelle.

Cette continuelle attention de l'âme à toujours converser avec moi,

-soit avec le cœur,

-soit avec l'esprit,

-soit avec la bouche, et

-même avec la simple intention, la rend si belle à mes yeux

-que les notes de son cœur s'harmonisent avec les notes de mon Cœur.

 

Je me sens tellement attiré à converser avec cette âme

-que non seulement je lui manifeste les œuvres ad extra de mon Humanité,

-mais aussi un peu les œuvres ad intra que ma Divinité opérait dans mon Humanité.

 

«De plus, la beauté que l'âme acquiert par l'esprit de prière continuelle est telle que le démon

-en est frappé comme par la foudre et

-frustré dans les embûches qu'il essaye de tendre à cette âme.»

Cela dit, Jésus disparut et je suis revenue dans mon corps.

 

J'étais toujours dans mon état habituel.

Plusieurs fois, je vis mon adorable Jésus, mais toujours en silence. Je me sentais toute confuse et je n'osais pas l'interroger.

 

Cependant, il me semblait qu'il voulait me dire quelque chose qui blessait son Cœur sacré. Finalement, la dernière fois qu'il est venu, il me dit:

 

«Ma fille,

la vraie charité doit être désintéressée

-de la part de celui qui l'exerce et

-de la part de celui qui la reçoit.

 

Si c'est l'intérêt personnel qui domine, cette fange produit une fumée

-qui aveugle l'esprit et

-qui empêche de recevoir l'influence et les effets de la charité divine.

 

Voilà pourquoi,

-dans beaucoup d'œuvres que l'on accomplit, même dans les œuvres saintes,

-dans beaucoup de soins charitables que l'on dispense, on sent comme un vide.

Et l'âme ne reçoit pas le fruit de la charité qu'elle exerce.»

 

Ce matin, j'éprouvais beaucoup de mal. Mon adorable Jésus est venu à l'improviste en répandant des rayons de lumière. Je me suis trouvée investie de cette lumière et, je ne sais comment, je me suis retrouvée à l'intérieur de Jésus Christ.

 

Qui pourrait dire combien de choses j'ai comprises à l'intérieur de cette Humanité très sainte? Je peux seulement dire que la Divinité dirigeait en tout l'Humanité de Jésus.

 

La Divinité peut faire en un seul instant

-autant d'actes que chacun de nous peut ou veut faire durant toute sa vie.

 

Et comme la Divinité opérait dans l'Humanité de Jésus Christ,

j'ai compris clairement que, tout au cours de sa vie, Jésus béni refaisait

pour tous en général et

pour chacun en particulier

tout ce que chacun doit faire envers Dieu.

 

Ainsi, Jésus adorait Dieu pour chacun en particulier,

Il rendait grâce, Il réparait, Il glorifiait pour chacun,

Il louait, Il souffrait et Il priait pour chacun.

 

Alors, j'ai compris que

tout ce que chacun doit faire a déjà été fait dans le Cœur de Jésus Christ

 

Je me trouve extrêmement affligée à cause de la perte de mon suprême Bien. Mon cœur en est continuellement lacéré et en subit une mort continuelle.

Mon confesseur est venu et je lui ai décrit mon pauvre état. Il a commencé par appeler Jésus en lui suggérant de me faire souffrir la crucifixion.

 

Jésus n'était pas du tout d'accord. Mon esprit demeura en suspens et, pendant quelques instants, je vis comme un éclair qui allait et venait en moi sans que je puisse voir Jésus. Ô Dieu ! Quelle souffrance ! Ce sont là des souffrances qu'on ne peut même pas décrire.

 

Après m'être donné beaucoup de fatigue, Jésus est finalement venu et je me suis querellée avec lui. Il m'a dit:

«Ma fille, si tu ne connaissais pas la cause de mon absence, tu aurais peut- être quelque raison de te plaindre de ma privation. Mais, en sachant que je ne viens pas parce que je veux châtier le monde, c'est à tort que tu te plains ! »

Je répondis:« Est-ce qu'il y a quelque chose entre le monde et moi?»

 

Jésus reprit: «Oui, il y a beaucoup entre le monde et toi. Car, lorsque je viens, tu me dis: "Seigneur, je veux satisfaire pour eux. Je veux souffrir pour eux."

Et moi, en étant parfaitement juste, je ne peux recevoir de l'un et de l'autre la satisfaction pour une même dette.

 

Si j'acceptais de toi la satisfaction pour la dette du monde, le monde ne ferait rien d'autre que de s'endurcir toujours davantage dans le mal.

 

Pendant ces temps de rébellion, les châtiments sont très nécessaires.

Si je ne frappais pas le monde, les ténèbres se feraient tellement denses que tous seraient dans la noirceur. »

 

Pendant qu'Il disait cela, je me suis retrouvée hors de mon corps et je voyais la terre totalement couverte de ténèbres, à l'exception de quelques filets de Lumière.

Qu'adviendra-t-il de ce pauvre monde ?

Il y a beaucoup à réfléchir au sujet des bien tristes choses qui s'en viennent.

 

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, je me suis sentie prise d'un malaise physique. Mon mal était tellement intense que je me sentais mourir.

 

Alors, craignant que je puisse être sur le point de rentrer dans l'éternité, je craignais d'autant plus que Jésus béni vient à peine, tout au plus comme une ombre. S'il venait selon son habitude, je ne craindrais pas du tout.

 

Afin d'être en bonne forme pour aller à la rencontre de Jésus, je priai le Seigneur de m'accorder son Saint-Esprit

pour que je puisse satisfaire pour le mal que j'aurais pu faire par mes pensées,

qu'il me donne ses yeux

pour que je puisse satisfaire pour le mal que j'aurais pu faire avec mes yeux, qu'il me donne sa bouche, ses mains, ses pieds, son Cœur et tout son très saint corps

-pour que je puisse satisfaire pour tout le mal que j'aurais pu commettre et

-pour tout le bien que j'aurais dû avoir fait et que je n'ai pas fait.

 

Pendant que je faisais cela, Jésus béni est venu, totalement revêtu pour fêter. En me tendant les bras, Il me dit:

«Ma fille, tout ce que j'ai mérité,

Je l'ai cédé à toutes les créatures et, d'une façon spéciale et surabondante, à celles qui sont victimes par amour pour Moi.

Voici que tout ce que tu veux, Je te le cède.

Non seulement Je te le cède à toi, mais à tous ceux que tu veux. » Alors, en pensant à mon confesseur, je dis à Jésus :

« Seigneur, si tu m'amènes avec toi, je te prie de contenter le Père confesseur.»

 

Jésus ajouta:

«Certainement qu'il a reçu quelque récompense

-grâce à la charité qu'il a exercée envers toi.

 

Et parce qu'il a collaboré, lorsque tu viendras avec Moi dans le Royaume de l'Éternité,

Je le récompenserai encore.»

 

Mon mal augmentait toujours

Et je me sentais heureuse de me trouver à la porte de l'éternité. Pendant ce temps, mon confesseur vint et m'appela à l'obéissance.

 

J'aurais voulu tout garder sous silence, mais il m'obligea de tout lui dire. Il me fredonna son habituelle ritournelle voulant que, par obéissance,

je ne doive pas mourir. Mais, malgré tout cela, mon mal persistait.

 

En plus du fait que je continuais de me sentir mal, j'éprouvais une certaine inquiétude

-à cause de l'étrange ordonnance de mon confesseur,

-comme si je ne pouvais pas prendre mon envol vers mon suprême et unique Bien !

 

Il faut ajouter que mon confesseur, sur le point de célébrer la sainte messe, ne voulait pas me donner la communion

à cause des continuels vomissements qui m'accablaient.

 

Mon confesseur m'avait ordonné par obéissance que je demande à Jésus Christ de me toucher l'estomac pour que cessent mes vomissements

A peine Jésus béni fut-il venu qu'il posa sa main sur mon estomac, et les vomissements continuels cessèrent, bien que le mal persista.

Me voyant aussi inquiète,

Jésus me dit:

«Ma fille, que fais-tu?

Ne sais-tu pas que si la mort te surprend en te trouvant inquiète, tu devras être purifiée au purgatoire?

 

Si ton esprit ne se trouve pas uni au mien, ta volonté unie à la mienne,

si tes désirs ne sont pas mes propres désirs,

 

nécessairement,

il faudra que tu sois purifiée pour être totalement transformée en Moi.

 

Donc, sois attentive et pense seulement à demeurer unie à Moi, et Moi je m'occuperai de tout le reste.»

 

Pendant qu'Il disait cela, je vis l'Église

Le Pape et une partie de l'Église s'appuyaient sur mes épaules.

En même temps, je vis mon confesseur qui forçait Jésus de ne pas m'amener avec lui pour le moment.

 

Le Seigneur béni dit :

« Les maux sont très graves et les péchés sont en train d'atteindre un point tel que le monde ne mérite plus d'avoir en son sein des âmes victimes,

c'est-à-dire, des âmes qui soutiennent et protègent le monde devant ma face.

 

Si ce degré de mal augmente au point de provoquer ma Justice, certainement que je l'amènerai avec moi.»

 

Je compris donc que les choses étaient conditionnelles.

 

Je continuais de me sentir mal et mon confesseur demeurait ferme.

Il s'inquiétait même que je ne lui obéisse pas en ce qui regarde la question de ne pas mourir: il craignait que je cesse de prier le Seigneur de me libérer de mes souffrances.

 

D'autre part, je me sentais pressée par Jésus béni, par les saints et les anges d'aller les rejoindre, de sorte que je me trouvais avec Jésus à un moment et avec les citoyens célestes à un autre. Dans cet état, je me sentais torturée.

 

Je ne savais pas quoi faire. Pourtant, je demeurais calme de peur que si Jésus ne m'amenait pas au Ciel avec lui maintenant, je ne trouve pas une autre

occasion pour m'en aller rapidement avec lui. Alors, je m'abandonnais totalement entre ses mains.

 

Pendant que je me trouvais dans cette situation, je voyais mon confesseur et d'autres gens qui priaient Jésus de ne pas me faire mourir.

 

Jésus me dit :

«Ma fille, je me sens violenté.

Ne vois-tu pas qu'ils ne veulent pas que je t'amène avec moi?»

 

Je répondis: «Moi aussi je me sens violentée. Vraiment, ils mériteraient une punition pour placer une pauvre créature dans un tel état de torture. »

 

Jésus poursuivit : «Quelle punition veux-tu que Je leur donne? »

 

Ne sachant pas quoi dire devant cette Source de charité inépuisable, je répondis:

 

«Mon doux Seigneur, puisque la sainteté exige le sacrifice, fais d'eux des saints.

S'ils n'en retirent pas d'autre avantage,

-ils auront au moins atteint le but de me garder avec eux comme âme victime, et moi, j'aurai atteint mon but de les voir devenir des saints, tout en leur ayant obtenu la patience de supporter la souffrance que requiert la sainteté.»

 

Jésus était tellement heureux d'entendre ce que je disais qu'Il m'embrassa en disant : «Bravo, ma bien-aimée!

Tu as su choisir ce qu'il y a de plus excellent pour leur bien et pour ma gloire. C'est pourquoi il faut céder pour l'instant.

Je me réserve une autre occasion pour t'amener subitement avec Moi en ne leur donnant pas le temps de nous faire violence. »

 

Alors, Jésus disparut et je me suis retrouvée en mon corps.

Mes souffrances étaient en partie atténuées et je ressentais en moi une nouvelle vigueur, comme si je venais de naître.

Mais Dieu seul connaît la souffrance et le tourment de mon âme. J’espère au moins qu'il veuille accepter la dureté de ce sacrifice.

 

Je croyais que Jésus béni reviendrait me voir selon son habitude. Mais, quelle ne fut pas ma déception quand,

-après qu'il fut décidé que, pour l'instant, Il ne m'amenait pas au Ciel avec lui,

-Il commença à me donner du mal à le voir !

Je le voyais tout au plus quelques fois à la hâte, comme une ombre ou un éclair.

 

Ce matin, alors que je me sentais très épuisée à cause de mon continuel désir et de ma longue attente, il semble que Jésus soit venu.

 

En me transportant hors de mon corps, Il me dit :

«Ma fille, si tu es fatiguée, viens à mon Cœur, bois et tu te rafraîchiras.»

Ainsi, je me suis approchée de son divin Cœur et j'ai bu à généreuses gorgées un lait mélangé d'un sang très doux.

 

Ensuite, Il me dit:

«L'amour a trois caractéristiques:

il est constant et sans limites,

il est fort et

il est noué en même temps avec Dieu et avec le prochain.

 

Si, dans l'âme, on ne trouve pas ces trois caractéristiques,

on peut dire que son amour n'a pas les qualités du véritable amour. »

 

Ce matin, mon adorable Jésus est venu pendant quelques instants. Tout indigné, Il m'a dit :

«Lorsque l'Italie aura bu jusqu'à la lie les plus fétides ordures, au point de se noyer et de sorte qu'on dira:

 

"Elle est morte, elle est morte ! " Alors elle ressuscitera. » Ensuite, devenu plus calme, Il ajouta:

 

«Ma fille,

lorsque Je veux quelque chose de la part de mes créatures,

J'infuse en elles les dispositions propres à les amener à vouloir ce que Je veux.

 

Ainsi, dans l'état dans lequel tu te trouves, calme-toi

 

Cela dit, Il disparut, et je suis restée préoccupée par ce qu'Il m'avait dit.

 

Ce matin, je me trouvais dans un océan d'angoisses et de larmes à cause de l'abandon total par mon suprême Bien.

Pendant que j'étais consumée de douleurs,

je perdis connaissance et je vis Jésus béni se soutenant le front avec sa main.

 

Je vis également comme une Lumière qui affichait de nombreuses Paroles de vérité.

 

Je me souviens à peine des paroles suivantes :

« En détruisant le lien de l'obéissance que Dieu avait établi entre Lui et la créature,

un lien unique unissant Dieu et l'homme, notre humanité a été dispersée.»

 

En prenant notre nature humaine et en se faisant notre Tête,

Jésus Christ est venu pour rassembler l'humanité dispersée.

 

Grâce à son obéissance à la Volonté du Père,

Il est venu pour lier une nouvelle fois Dieu et l'homme.

 

Cependant, cette union indissoluble se renforce

selon la mesure de notre obéissance à la Volonté Divine.»

 

Après cela, je n'ai plus vu mon cher Jésus.

La lumière s'est retirée en même temps que lui.

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me suis senti quitter mon corps.

J'ai trouvé un enfant qui pleurait et, tout près de lui, plusieurs hommes parmi lesquels l'un semblait plus sérieux que les autres. Il prit une boisson très amère et la donna à l 'enfant.

 

En l'avalant, celui-ci souffrit tellement qu'il semblait s'étouffer.

Et moi, tout en ne sachant pas qui était cet enfant, je l'ai pris dans mes bras par compassion en lui disant :

«C'est pourtant un homme sérieux et il t'a fait cela? Pauvre petit, viens à moi, je vais essuyer tes larmes!»

 

L'enfant me dit : «Le véritable sérieux se trouve dans la religion, et la vraie religion consiste à regarder le prochain en Dieu et Dieu dans le prochain.»

 

Ensuite, s'approchant de mon oreille, si près que ses lèvres me touchaient et que sa voix résonnait dans mon intérieur, Il ajouta:

 

«Pour le monde,

le mot religion est un mot ridicule,

il semble un mot sans valeur.

 

Mais, devant Moi,

toute parole appartenant à la religion a une vertu-puissance de valeur infinie, tellement que

-Je me suis servi de la parole pour propager la foi dans tout l'univers.

 

Celui qui s'exerce à cela me sert de bouche pour manifester ma Volonté aux créatures. »

 

Pendant qu'Il disait cela, j'ai compris très bien qu'Il était Jésus.

 

En entendant sa voix claire, cette voix que je n'avais pas entendue depuis si longtemps,

je me suis senti ressusciter.

Je restai là à attendre, afin que,

-dès que Jésus aurait fini de parler, je puisse lui dire mes extrêmes besoins.

 

Cependant, j'avais à peine fini d'entendre sa voix qu'il disparut. J'en suis restée affligée et inconsolable.

 

Ce matin, mon adorable Jésus se fit voir dans mon intérieur Et il me sembla qu'Il avait un arbre planté dans le Cœur.

L'arbre était si profondément enraciné

-que ses racines semblaient atteindre la pointe du Cœur.

 

En somme, l'arbre semblait avoir pris naissance en même temps que la nature humaine de Jésus.

 

J'étais émerveillée de voir la beauté, la spécificité et la hauteur de cet arbre. Il semblait toucher le ciel.

Et ses branches semblaient s'étendre jusqu'aux dernières limites du monde.

 

Lorsque Jésus béni me vit aussi émerveillée, Il me dit :

«Ma fille, cet arbre a été conçu en même temps que Moi dans le centre de mon

 Cœur.

 

Depuis ce temps, grâce à cet arbre de la Rédemption,

J'ai éprouvé dans le plus profond de mon Cœur

-tout ce que l'homme allait faire de bien et de mal.

Il est aussi appelé l'arbre de la vie,

-de sorte que

-toutes les âmes qui se tiennent unies à cet arbre recevront la vie de la grâce dans le temps et, quand l'âme sera arrivée à maturité, il leur accordera la vie et la gloire dans l'éternité.

 

Pourtant, qu'elle n'est pas la douleur que j'éprouve!

Bien qu'ils ne peuvent pas déraciner cet arbre et qu'ils ne peuvent pas toucher à son tronc, beaucoup cherchent à couper ses branches pour empêcher les âmes d'en recevoir la vie.

 

Ils veulent également m'enlever

-toute la gloire et le plaisir que cet arbre de vie peut me donner. » Pendant que Jésus disait cela, Il disparut.

 

Pendant que je désirais la venue mon adorable Jésus,

 

Il est venu sous l'aspect qu'Il avait quand ses ennemis

le giflaient,

lui couvraient le visage de crachats et

lui bandaient les yeux.

Jésus souffrait tout avec une admirable patience.

 

Il me semble qu'il ne regardait même pas ceux qui le faisaient souffrir,

tellement il était absorbé à contempler intérieurement le fruit que ses souffrances produisaient sur eux.

 

J'admirais cela avec stupéfaction quand Jésus me dit:

 

«Ma fille,

 dans mes œuvres et dans mes souffrances,

Je n'ai jamais regardé l'extérieur, mais toujours l'intérieur.

 

En me concentrant sur le fruit quel que soit l'événement,

-non seulement Je souffrais,

-mais Je souffrais avec désir et avidité.

 

Tout au contraire, dans ses œuvres,

-l'homme ne regarde pas le bien qui se trouve en leur intérieur. Et, en ne voyant pas leurs fruits, il s'ennuie facilement et s'énerve. Souvent, il abandonne de faire le bien.

 

S'il souffre, il s'impatiente facilement.

Et, s'il fait le mal, en ne regardant pas à l'intérieur de ce mal, il le fait avec facilité. »

 

Il ajouta :

« Les créatures ne veulent pas se persuader que la vie est accompagnée de divers incidents, tantôt de souffrance, tantôt de consolation.

 

Pourtant, les plantes et les fleurs leur donnent l'exemple

en demeurant soumises aux vents, à la neige, à la grêle et à la chaleur. »

 

J'ai passé une nuit très angoissée.

Je voyais mon confesseur sur le point de me donner des interdictions et des ordres.

Jésus béni est venu pendant quelque instants et seulement pour me dire:

 

«Ma fille,

la Parole de Dieu est joie. Celui qui l'écoute sans la faire fructifier par ses œuvres lui donne une teinte sombre et la souille.»

 

Me sentant très souffrante, je me suis efforcée de ne pas prêter attention à ce que je voyais. C'est alors que mon confesseur est venu pour me dire que Monseigneur avait donné l'ordre absolu que le prêtre ne vienne plus pour me faire sortir de mon état habituel, mais que je devais en sortir par moi-même.

 

Or, cela est une chose que, pendant plus de dix-huit ans, je n'ai jamais pu obtenir, malgré mes larmes et mes prières, mes promesses et mes vœux faits auprès du Très Haut.

 

Je peux confesser devant Dieu que toutes les souffrances que j'ai pu endurer n'ont pas été pour moi de véritables croix, mais des délicatesses et des grâces de Dieu.

L'unique et véritable croix pour moi a été la venue du prêtre.

 

Par conséquent, en connaissant, après autant d'années d'expérience,

-l'impossibilité de sortir par moi-même de mon état habituel, mon cœur était déchiré par la crainte de ne pas pouvoir obéir.

 

Je ne faisais rien d'autre que de verser des larmes très amères en priant ce Dieu qui seul scrute la profondeur du cœur d'avoir pitié de moi dans la situation dans laquelle je me trouvais.

 

Pendant que je priais et pleurais,

j'ai vu un éclair de lumière et j'ai entendu une voix qui disait:

«Ma fille, pour faire connaître au Père confesseur que c'est Moi, Je lui obéirai. Et, après que Je lui aurai donné une preuve d'obéissance, c'est lui qui m'obéira.»

 

J'ai dit à Jésus:

«Seigneur, je crains beaucoup de ne pas pouvoir obéir.»

 

Jésus ajouta:

«L'obéissance délie et enchaîne.

Et comme elle est une chaîne, elle lie la Volonté Divine à la volonté humaine pour former une seule volonté, de sorte que l'âme n'agit pas avec le pouvoir de sa propre volonté, mais avec le pouvoir de la Volonté Divine.

D'ailleurs, ce ne sera pas toi qui obéiras, mais Moi qui obéirai en toi. » Puis, tout affligé, Il ajouta:

«Ma fille, n'est-ce pas ce que Je te disais?

Qu'il m'est presque impossible de te garder dans cet état de victime et de commencer le massacre en Italie.»

 

Alors, je suis devenue un peu plus calme. Mais je ne savais pas de quelle façon allait s'effectuer cette obéissance.

 

L'heure habituelle étant venue d'entrer dans mon état habituel de souffrance,

-à cause de ma grande amertume,

-une amertume telle que je n'en avais pas éprouvé de semblable dans toute ma vie, mon esprit ne pouvait pas perdre connaissance.

 

Ma Vie, mon Trésor, celui qui est tout mon bonheur, mon tout aimable Jésus ne venait pas. Je cherchais à me recueillir du mieux que je le pouvais, mais je sentais mon esprit tellement éveillé que je ne pouvais ni perdre les sens, ni dormir.

Par conséquent, je ne faisais rien d'autre que de laisser couler mes larmes.

 

Je faisais tout ce que je pouvais pour effectuer dans mon intérieur ce que je faisais les autres fois quand j'étais sur le point de perdre connaissance. Un à un, je me souvenais des enseignements, des paroles et de la façon dont je devais toujours me tenir unie à Jésus.

Ces souvenirs étaient autant de flèches qui blessaient âprement mon cœur en

me disant:

 

«Aïe ! depuis quinze ans que tu l'as vu chaque jour, tantôt plus longtemps, tantôt moins longtemps, tantôt trois ou quatre fois et tantôt une seule.

Tantôt Il te parlait et tantôt tu le voyais en silence, mais tu le voyais toujours.

À présent, tu l'as perdu, tu ne le verras plus, tu n'entendras plus sa voix douce et suave. Pour toi, tout est fini. »

 

Mon pauvre cœur se remplissait de tellement d'amertume et de douleur que je peux dire que ma douleur était mon pain et que mes larmes étaient ma boisson.

 

Mon cœur en était tellement rassasié que je ne pouvais pas avaler une seule goutte d'eau.

À cela s'ajoutait une autre épine. J'avais souvent dit à mon adorable Jésus:

«Comme je crains que je sois la cause de mon état, que mon état soit entièrement le fruit de mon imagination! Je crains que ce soit de la simple fiction. »

 

Jésus me répondait :

 

« Écarte ces craintes.

Plus tard, tu verras des jours où,

-au prix de n'importe quel effort et de n'importe quel sacrifice pour perdre connaissance,

tu ne le pourras pas. »

 

Malgré tout cela, j'étais calme dans mon intérieur,

puisque, au moins, j'obéissais, bien qu'il m'en coûtait la vie.

 

Je croyais que les choses allaient continuer ainsi en me convainquant que le Seigneur, puisqu'Il ne me voulait plus dans cet état, s'était servi de l'entremise de Monseigneur pour me donner cette directive.

 

Après deux jours passés ainsi, le soir, alors que j'étais en train de faire l'adoration du crucifix, un éclair de lumière se présenta devant mon esprit. Je sentis qu'on m'ouvrait le cœur et qu'une voix me disait :

 

« Pendant quelques jours, je te tiendrai suspendue de ton état de victime Et, ensuite, Je te ferai tomber de nouveau dans cet état. »

 

Alors, je dis:

«Seigneur, ne me feras-tu pas toi même revenir à mes sens, si tu me fais tomber?»

 

La voix répondit :

«Non, c'est un décret de ma Volonté que tu quittes ton état de souffrance par l'action du prêtre. S'ils veulent savoir pourquoi, qu'ils viennent à Moi pour me le demander.

 

Ma Sagesse est incompréhensible.

Elle utilise beaucoup de moyens inusités pour obtenir le salut des âmes. Cependant, bien qu'elle soit incompréhensible, s'ils veulent trouver ses raisons, qu'ils descendent dans la profondeur de la chose et ils les trouveront, claires comme le soleil.

 

Ma Justice est comme une nuée chargée de grêle, de tonnerre et de foudre.

 

En toi, elle trouvait un frein pour ne pas trop peser sur les populations. Il ne faudrait pas qu'ils cherchent à anticiper le temps de ma colère ! »

 

Je répondis:

« Tu as réservé ce châtiment pour Moi seule, sans que je puisse espérer être libérée. Tu as accordé tellement de grâces aux autres âmes, elles ont tellement souffert pour ton amour et, pourtant, elles n'avaient besoin d'aucune action du prêtre.»

 

La voix continua:

«Tu seras libérée,

-mais pas maintenant,

-au moment où commenceront les massacres en Italie. »

 

Cela fut pour moi un nouveau motif de douleur et de larmes amères. Tellement que mon très aimable Jésus, par compassion pour moi, remua en mon intérieur en plaçant comme un voile devant les paroles qu'Il m'avait dites.

 

Sans se faire voir, Il me fit entendre sa voix qui me disait:

 

«Ma fille, viens à Moi. Il ne faut pas t'affliger, éloignons un peu la Justice. Donnons-nous longuement à l'amour de peur que tu ne succombes.

Écoute-Moi, J'ai tellement de choses à t'enseigner. Crois-tu que J'ai fini de te parler? Non. »

Je pleurais tant que mes yeux étaient devenus deux rivières de larmes.

 

Jésus poursuivit:

« Ne pleure pas ma bien-aimée, mais écoute-moi bien.

Ce matin, je veux entendre la messe avec toi pour t'enseigner comment tu dois l'entendre.» Ainsi, Jésus expliquait et je suivais de près.

 

Puisque je ne le voyais pas, mon cœur était continuellement déchiré par la douleur.

Et, de temps en temps, pour interrompre le flot de mes larmes, Il m'appelait.

-Tantôt, Il m'enseignait quelque chose sur la Passion en m'expliquant sa signification et,

tantôt, Il m'enseignait à faire ce qu'il faisait dans son intérieur durant sa Passion.

 

Pour le moment, j'omets d'écrire ces choses.

Je les réserve pour un autre temps, s'il plaît à Dieu. Je continuai ainsi pendant deux autres jours.

 

Je continuais de ne pouvoir ni perdre les sens, ni dormir.

Ma pauvre nature n'en pouvait plus. Je me sentais plus que jamais convaincue que je n'allais plus revoir mon très cher Jésus.

 

Alors, Il est venu tout à l'improviste et Il m'a fait perdre connaissance. Je fus frappée comme par la foudre. Qui peut décrire ma crainte?

Mais, n'étant plus maîtresse de moi-même,

il n'était plus en mon pouvoir de recouvrer mes sens.

 

Jésus me dit:

 

« Ma fille, ne crains pas, Je suis venu pour te fortifier. Ne vois-tu pas toi-même à quel point tu n'en peux plus? Ne vois-tu pas comment, sans Moi, ta nature s'affaiblit?»

 

Je lui dis en pleurant:

«Ah! Ma Vie, sans toi, je suis morte, je ne sens plus en moi de forces vitales! Tu formais tout mon être et, en me manquant, tout me manque.

C'est vrai que si tu ne continues pas de venir, j'en mourrai de douleur. »

 

Jésus reprit :

«Ma fille bien-aimée, tu dis que je suis ta Vie. Et Moi je te dis que tu es ma vie, vivante.

De même que Je me suis servi de mon Humanité pour souffrir, ainsi Je me sers de ta nature humaine pour continuer en toi

le cours de mes souffrances.

Tu es toute mienne, tu es même ma propre Vie. »

 

Pendant qu'Il disait cela, je me suis souvenue de l'ordonnance reçue et je lui ai dit:

«Mon doux Bien, me feras-tu obéir en me faisant recouvrer mes sens par moi- même?»

 

Jésus répondit:

 

« Ma fille, Moi, le Créateur,

J'ai obéi à la créature en te tenant suspendue pendant ces derniers jours.

Il est bien juste que la créature obéisse à son Créateur en se soumettant à ma Volonté. Devant ma Volonté Divine, la raison humaine ne compte pas.

Devant la Volonté suprême, la raison la plus forte se dissipe en fumée. »

 

Qui pourrait décrire combien je suis restée remplie d'amertume. Néanmoins, j'étais résignée en faisant vœu au Seigneur de ne jamais retirer ma volonté de la sienne, même pas pour le temps d'un clin d'œil.

 

On m'avait dit

-que si je me trouvais dans cet état et

-que je n'en sortais pas par moi-même, ils allaient me laisser mourir.

Ainsi je me préparais à la mort.

 

J'estimais celle-ci comme une grande fortune.

Et Je priais le Seigneur qu'il me prenne dans ses bras.

 

Pendant ce temps, mon confesseur vint et me fit recouvrer mes sens. J'en fus grandement attristée, tellement qu'en me voyant aussi remplie d'amertume,

 

le Seigneur me dit intérieurement:

«Dis-lui qu'il m'accorde deux autres jours de suspension pour leur donner le temps de régulariser les choses. »

 

Ainsi, mon confesseur partit en me laissant toute transpercée et remplie d'amertume.

En me faisant de nouveau entendre sa voix, Jésus me dit:

 

«Pauvre fille, que d'amertume ne te font-ils pas subir ! À te regarder, je sens mon cœur se briser. Courage ! Ne crains pas, ma fille!

D'ailleurs, rappelle-toi que c'est par l'intervention de l'obéissance que tu as été suspendue de cet état.

 

Si, maintenant, ils ne te veulent plus dans cet état, Moi aussi, Je te ferai obéir. N'est -ce pas là le clou qui te transperce le plus? Celui de ne pas pouvoir obéir?»

 

Je répondis: « Oui. »

 

Il reprit:

« Eh bien, je t'ai promis de te faire obéir.

Et, par conséquent, Je ne veux pas que tu t'attristes. Cependant, dis-lui ceci: "Veulent-ils s'amuser avec Moi?

Malheur à celui qui veut plaisanter avec Moi et lutter contre ma Volonté!"»

 

Je répondis:

«Comment vais-je faire sans toi, puisque, si je ne viens pas à cet état, je ne te vois pas?»

 

Jésus ajouta:

«Puisque ce n'est pas ta volonté de sortir de cet état de sacrifice,

je trouverai une autre façon de me faire voir et de m' entretenir avec toi. N'es-tu pas contente ? »

 

Ainsi, le matin suivant, sans que je perde mes sens, Jésus se fit voir sensiblement. Et comme ma faiblesse était extrême, Il me donna quelques gouttes de lait pour me restaurer.

 

En ce jour du 22 novembre, je continue de me sentir mal. De nouveau, Jésus béni est venu.

Il m'a dit: «Ma bien-aimée, veux-tu t'en venir?»

Je répondis: «Oui, ne me laisse plus sur cette terre. »

 

Il reprit: «Oui, Je veux te contenter pour une fois.»

Pendant qu'Il disait cela, je sentis que mon estomac et ma gorge se fermaient de sorte que plus rien n'entrait à l'intérieur. Je pouvais à peine respirer et je me sentais suffoquer.

 

Ensuite, je vis Jésus béni appeler les anges et leur dire:

«Maintenant que la victime s'en vient avec nous, retirez les forteresses, afin que les populations fassent ce qu'elles veulent. »

 

Alors, je dis: «Seigneur, qui sont ceux-ci?»

 

Jésus répondit:

«Ce sont les anges qui gardent les cités afin que les cités soient assistées par la force de protection divine communiquée aux anges.

À cause des péchés graves que les gens commettent,

les cités ne peuvent rien faire quand cette protection leur est enlevée.

Laissés à eux-mêmes, ils peuvent faire des révolutions et commettre n'importe quelle sorte de mal. »

 

Alors, je me sentis paisible.

Et, me voyant seule avec mon cher Jésus,

-je remerciai le Seigneur de tout cœur et

-je le priai pour qu'Il soit assez bienveillant de faire en sorte que personne ne vienne me donner des ennuis.

 

Pendant que je me trouvais dans cette situation, ma sœur est venue.

En me voyant avec mon mal, elle fit appeler mon confesseur qui, par le moyen de l'obéissance, réussit un peu à me faire ouvrir la gorge.

 

Il se retira en m'intimant de ne pas mourir.

Pauvres personnes, celles qui doivent faire affaire avec les créatures.

 

En ne connaissant pas à fond toutes les souffrances et tous les tourments que vit une pauvre âme, elles ajoutent à ses souffrances de plus grandes douleurs.

 

Il est plus facile d'obtenir de la compassion, de l'aide et du soulagement

- de la part de Dieu

- que des créatures.

ll semble même que, entre elles, les créatures s'excitent mutuellement à la souffrance.

 

Que toujours soit béni le Seigneur qui dispose tout pour sa gloire et pour le bien des âmes.

 

Je me trouvais assaillie par des craintes, des doutes et des angoisses. Je craignais que tout soit l'œuvre du démon.

 

Lorsque mon adorable Jésus vint, Il me dit:

 

«Ma fille, Je suis un soleil qui remplit le monde de lumière

Et, quand je m'approche d'une âme, un autre soleil se forme dans cette âme. De sorte que, par le moyen de leurs rayons,

-ces deux soleils se dardent mutuellement et continuellement.

 

Entre ces deux soleils, des nuages se produisent, lesquels sont

les mortifications,

les humiliations,

les contrariétés,

les souffrances et autres.

 

Si les deux soleils sont authentiques.

Alors, par le fait qu'ils se dardent continuellement, ils ont assez de force

-pour triompher des nuages et

-pour les convertir en lumière.

 

Au contraire,

-si les soleils sont de faux soleils,

-s'ils ne sont qu'apparents,

les nuages qui se forment entre eux ont la force de convertir ces soleils en ténèbres.

 

Voilà le signe le plus sûr pour reconnaître

-si c'est Moi ou

-si c'est le démon qui est à l'œuvre.

 

Après avoir perçu ce signe,

une personne peut appliquer sa vie à confesser la Vérité

-qui est lumière et non ténèbres. »

 

Je me suis mise à réfléchir pour voir si ces signes se trouvent en moi. Mais je me vois avec tellement de défauts que je n'ai pas de mots pour manifester ma méchanceté. Cependant, je ne perds pas confiance.

J'espère même que la miséricorde du Seigneur voudra bien avoir compassion de la pauvre créature que je suis.

 

Ce matin, je me trouvais dans mon état habituel et je continuais d'avoir des craintes.

Dès que Jésus béni vint, je lui dis:

« Vie de ma vie, comment se fait-il que tu ne me fasses pas obéir aux ordres de mes supérieurs?»

 

Jésus répondit:

«Et toi, ma fille, ne vois-tu pas d'où vient le désaccord?

 

Le conflit vient de ce

-que la volonté humaine ne s'unit pas à la Volonté Divine et

-que les deux ne s'échangent pas un baiser, de façon à former une seule volonté.

 

Quand y a désaccord entre ces deux volontés, la Volonté Divine étant supérieure par la force des choses, il se doit que la volonté humaine soit perdante.

D’ailleurs, que veulent-ils? Comme Je te l'ai dit,

s'ils veulent, Je te fais tomber dans cet état de souffrance et,

s'ils ne veulent pas, Je te fais obéir selon l'ordre qu'ils t'ont donné:

 

Concernant l’obéissance :,

-ce soit Moi qui te fasse tomber dans cet état et

-ce soit Moi qui te fasse revenir à tes sens, sans qu'ils aient à intervenir,

en laissant la chose indépendante d'eux et entièrement sous ma responsabilité.

 

Il me revient à Moi de décider

si Je veux te garder une minute ou une demi-heure dans cet état,

si Je dois te faire souffrir ou non. Cela relève totalement de Moi.

 

Eux, en voulant les choses différemment, ils voudraient me dicter leurs ordres

-quant à la manière,

-au comment et

-au quand.

 

C'est Moi qui dois décider de ces choses. Autrement,

-ce serait vouloir s'ingérer dans mes jugements,

-ce serait vouloir faire la leçon au Maître,

-à celui que la créature est tenue d'adorer, et non de questionner.» Je ne savais quoi répondre. En voyant que je ne répondais pas,

Jésus ajouta:

«Le fait qu'ils ne veulent pas se laisser convaincre, me déplaît énormément. Toi, cependant, dans les contradictions et la mortification,

-ne tourne pas ton regard vers eux,

-mais fixe ton regard sur Moi qui ai été la cible de ces contradictions.

 

En souffrant ces contradictions, tu parviendras à te rendre davantage semblable à Moi.

Ainsi, ta nature humaine ne se troublera pas, mais tu resteras calme et en paix.

 

Je veux que, de ton côté, tu fasses tout ce que tu peux pour leur obéir.

Quant au reste, laisse-le à mes soins. Toi, ne te trouble pas. »

 

J'étais en train de penser à cette ordonnance que j'avais reçue en me disant :

«Ceux-ci avaient raison de me commander comme ils l'ont fait.

D'ailleurs, ce n'est pas exiger quelque chose d'extraordinaire que de demander que le Seigneur me fasse obéir selon la manière voulue par eux.

 

De plus, ils disent : "Soit qu'Il te fasse obéir ou qu'Il nous donne la raison pour laquelle Il veut que le prêtre vienne pour te faire sortir de cet état." »

 

Pendant que je réfléchissais ainsi,

mon adorable Jésus remua dans mon intérieur et me dit:

 

«Ma fille,

Je voulais qu'ils arrivent par eux-mêmes à trouver la raison de mon agir.

 

Dans ma Vie, de ma naissance à ma mort, on trouve tout, Moi qui portais la vie de toute l'Église.

 

Les questions les plus difficiles se résolvent

lorsqu'on les compare aux événements correspondants de ma vie,

 

-les choses les plus embrouillées se simplifient,

-les questions les plus obscures, qui laissent l'esprit humain presque perdu dans l'obscurité, retrouvent à la lumière de ma Vie une lumière resplendissante.

 

Leur question signifie qu'ils n'ont pas ma Vie comme règle de leurs actions.

Autrement, ils auraient trouvé la raison de mon agir.

Mais, puisqu'ils n'ont pas trouvé la raison par eux-mêmes, il est nécessaire que Je la leur manifeste.»

 

Ensuite, il se leva et, avec autorité, tellement que je me sentais craintive,

 

Il dit ceci:

«Que signifie cette parole : "Montre-toi au prêtre"?»

 

Ensuite, en se faisant un peu plus doux,

 

Il ajouta:

 

«Ma Puissance s'étendait partout

De n'importe quel lieu où Je me trouvais,

-Je pouvais opérer les miracles les plus retentissants.

Pourtant, Je voulais être présent personnellement à presque tous les miracles.

 

Comme au moment de la résurrection de Lazare,

-J'y suis allé, Je leur ai fait enlever la pierre du tombeau, Je leur ai dit de le délier et,

-après, avec l'autorité de ma voix, J'ai ramené Lazare à la vie.

 

En ressuscitant la petite fille,

J'ai pris sa main dans ma main droite et Je l'ai ramenée à la vie.

 

Il y a beaucoup d'autres événements qui sont décrits dans l'Évangile, qui sont connus de tous, et où J'ai voulu être présent.

 

La vie future de l'Église étant alors enfermée dans la mienne,

ces événements enseignent la façon dont le prêtre doit se comporter dans ses actions.

 

Ces choses que Je viens de mentionner se réfèrent à toi de façon éloignée.

 

Le lieu, dans ma Vie, qui se rapporte plus à toi est le Calvaire.

 

Moi, prêtre et victime, élevé sur le bois de la croix,

J'ai voulu un prêtre pour m'assister dans mon état de victime.

 

Ce prêtre fut saint Jean, qui représentait mon Église naissante.

En lui, Je les voyais tous: Papes, évêques, prêtres et tous les fidèles.

 

Le prêtre Jean, pendant qu'il m'assistait, m'offrait comme victime

pour la gloire du Père et

pour le succès de l'Église naissante.

 

Ce n'était pas un hasard qu'un prêtre m'assiste dans cet état de victime. Tout a été un profond mystère, prévu de toute éternité dans l'Esprit divin.

 

Cela signifie

-qu'en choisissant une âme victime pour les graves besoins qu'on trouve dans l'Église,

Je veux qu'un prêtre me l'offre,

-qu'il l'assiste pour Moi,

-qu'il l'aide et

-qu'il l'encourage dans ses souffrances.

 

S'ils comprennent ces choses, c'est bien.

Comme saint Jean, eux-mêmes recevront le fruit de l'œuvre à laquelle ils se prêtent.

Que de bienfaits saint Jean n'a-t-il pas reçus pour m'avoir assisté sur le mont du Calvaire?

S'ils ne comprennent pas,

-ils ne font rien d'autre que de placer mon œuvre en conflits continuels,

-ils mettent des entraves à mes plus beaux dessins.

 

Ma Sagesse est infinie.

Quand J'envoie quelque croix à une âme pour sa sanctification, cela n'est pas bénéfique pour cette âme seulement

-mais, pour cinq, dix, autant d'âmes qu'il me plaît, afin que non seulement une seule âme,

-mais toutes ces âmes se sanctifient ensemble.

 

De même, sur le Calvaire, Je n'ai pas été seul. En plus d'y avoir un prêtre,

il y avait une mère, des amis, et aussi des ennemis parmi lesquels,

-en voyant le prodige de ma Patience,

beaucoup m'ont cru pour le Dieu que J'étais et se sont convertis.

 

Si J'avais été seul, aurait-on reçu ces grands bienfaits? Certainement pas.»

 

Qui pourrait répéter tout ce que Jésus m'a dit

en expliquant les plus petites significations de ses gestes?

Je l'ai écrit du mieux que j'ai pu, selon que ma grossièreté me le permet.

J'espère que le Seigneur fera le reste

en les éclairant pour leur faire comprendre ce que je n'ai pas pu bien décrire.

 

Je me trouvais dans mon état habituel quand Jésus béni me fit partager ses souffrances. Pendant que je souffrais, je vis une dame qui pleurait à chaudes larmes et qui disait :

 

« Les rois se sont ligués et les peuples,

-ne se voyant ni aidés ni protégés, et même dépouillés, périssent.

 

Cependant, les rois ne peuvent subsister sans peuple. Ce qui me fait pleurer davantage,

-c'est l'absence de ces forteresses de la Justice que sont les âmes victimes. Ces âmes sont le seul et unique soutien

-qui retient la Justice en ces temps extrêmement tristes.

 

Toi, au moins,

me donnes-tu ta parole que tu ne te retireras pas de cet état de victime? »

Me sentant très résolue, et sans savoir pourquoi, je répondis:

«Cette parole, je ne te la donne pas, mais je resterai dans cet état aussi longtemps que le Seigneur le voudra.

Dès qu'il me dira que le temps d'accomplir cette pénitence est terminé, je n'y demeurerai même pas une minute de plus. »

 

En entendant combien ma volonté était inébranlable, cette femme pleurait davantage.

Elle semblait vouloir m'émouvoir par ses larmes pour que je dise oui. Et moi, plus décidée que jamais, je lui dis: «Non, non ! »

 

En pleurant, elle dit : «Donc, il y aura Justice, il y aura des châtiments et des massacres sans que personne soit épargné.»

 

Par après, ayant dit cela à mon confesseur,

il me demanda que, par obéissance, je retire mon « non ».

 

Étant hors de mon corps, je me suis trouvée dans une très grande obscurité où se tenaient des milliers de personnes que l'obscurité rendait aveugles.

 

Ces personnes ne comprenaient pas ce qu'elles faisaient.

Il me semblait qu'une partie de ces gens était de l'Italie et une partie de la France.

 

Oh! Que d'erreurs on apercevait en France! Et c'était encore pire en Italie!

Il semblait que ces personnes avaient perdu la raison, première qualité chez l'homme, et ce qui le distingue des bêtes.

Il semblait que l'homme était devenu pire que les bêtes elles-mêmes.

 

Tout près de cette obscurité, on voyait une lumière. J'y suis allée et j'ai trouvé mon aimable

Jésus. Il était tellement affligé et indigné contre ces gens que je tremblais comme une feuille. Je lui ai dit uniquement:

«Seigneur, apaise-toi et fais-moi souffrir en déversant sur moi ton indignation. »

 

Jésus me répondit :

«Comment puis-je me calmer, puisqu'ils veulent m'éloigner d'eux comme s'ils n'étaient pas l'œuvre que j'ai créée?

Ne vois-tu pas

-comment la France m'a chassé de chez elle

en se faisant un honneur de ne plus me reconnaître?

-Et comment l'Italie veut suivre la France, avec certaines personnes qui donneraient même leur âme au diable pour atteindre leur but

de faire passer la loi du divorce,

ce qu'ils ont tant de fois essayé sans succès, et ce dont ils sont restés écrasés et confus.

 

Plutôt que de m'apaiser et de déverser sur toi mon indignation, Je te suspendrai même de ton état de victime.

En effet, avec tout son pouvoir, ma Justice a essayé plusieurs fois de donner le châtiment que l'homme a voulu et qu'il veut toujours

 

Et il est maintenant temps que Je suspende celle qui m'a toujours empêché de le faire, afin que tombe ce châtiment. »

 

Je répondis:

«Seigneur, si tu voulais me suspendre pour d'autres châtiments, j'accepterais facilement.

Parce qu'il est juste que la créature se conforme en tout à ta sainte Volonté.

 

Mais, accepter d'être suspendue devant ces maux très graves, mon âme ne peut pas le digérer.

Plutôt, investis-moi de ton pouvoir et fais-moi aller au milieu de ceux qui veulent cette loi. »

 

Pendant que je disais cela, je me suis trouvée au milieu d'eux. Ils semblaient investis de forces diaboliques.

Il y en avait surtout un qui paraissait furibond, comme s'il voulait tout ravager. Je leur ai parlé sans arrêt, mais j'ai à peine réussi à leur communiquer quelques lueurs de raison en leur faisant reconnaître les erreurs qu'ils commettaient.

 

Après cela, je suis revenue dans mon corps avec très peu de souffrance.

 

Ce matin, mon adorable Jésus est venu et m'a dit:

«Ma fille, pour aujourd'hui, je veux te tenir suspendue sans te faire souffrir.» Moi, j'ai commencé à craindre et à me plaindre.

 

Jésus ajouta:

« Ne crains pas, Je resterai avec toi.

Quand tu occupes ta fonction de victime, tu es exposée à la Justice et à d'autres souffrances. Souvent, il t'arrive de souffrir l'obscurité et d'être privée de Moi.

 

En somme, tu souffres tout ce que l'homme mérite pour ses péchés. Cependant, en te suspendant de ta fonction de victime,

tout ce que Je te montrerai ne sera que miséricorde et amour. »

 

Je me suis sentie soulagée.

Bien que je voyais mon bien-aimé Jésus, je compris très bien que ce n'était pas à cause de la venue de Jésus qu'il était nécessaire que ce soit le prêtre qui me fasse recouvrer les sens, mais plutôt les souffrances que Jésus me faisait ainsi endurer.

 

Alors, je ne peux dire pourquoi, mon âme en éprouva de la douleur, mais ma nature humaine en ressentait une grande satisfaction.

Et je me disais: «S'il n'y a aucune autre raison, au moins j'épargnerai à mon confesseur le sacrifice d'avoir à venir.»

 

Pendant que je pensais à cela,

je vis un prêtre vêtu de blanc en compagnie de Notre-Seigneur.

Il me sembla que c'était le Pape et qu'il était accompagné de mon confesseur.

 

Ceux-ci priaient Jésus de me faire souffrir pour empêcher que soit approuvée cette loi du divorce.

 

Mais, Jésus ne leur prêtait pas attention.

Alors, mon confesseur, sans tenir compte de cela et avec un élan extraordinaire,

de sorte qu'il semblait que ce n'était pas lui qui agissait, prit Jésus Christ dans ses bras.

Et, avec force, il le flanqua dans mon intérieur en disant :

« En la crucifiant, tu seras crucifié en elle ! Mais, cette loi, nous ne la voulons pas ! »

 

Jésus resta comme lié à l'intérieur de moi, crucifié par cette imposition et, en éprouvant amèrement les douleurs de la croix, Il me dit :

 

«Ma fille,

c'est l'Église qui le veut.

Et sa puissance unie à la force de la prière me lie. »


 

Étant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps en compagnie de Jésus Christ, comme clouée avec lui sur la croix.

 

Pendant que je souffrais, je gardais silence.

Pendant ce temps, j'ai vu mon confesseur avec son ange gardien qui lui disait :

«Cette pauvresse est très souffrante, tellement que cela l'empêche de parler. Accorde-lui une courte trêve.

 

C'est comme deux amants,

lorsqu'ils s'épanchent ensemble sur ce qu'ils vivent dans leur intérieur, ils finissent par s'accorder mutuellement ce qu'ils veulent. »

 

Alors, je me suis sentie soulagée de mes souffrances.

Et j'ai exprimé à Jésus certains besoins de mon confesseur.

 

J'ai prié Jésus de le rendre totalement uni à Dieu, puisque, quand quelqu'un arrive à être ainsi, Dieu n'éprouve aucune difficulté à lui concéder ce qu'il veut. Il ne peut chercher rien d'autre que ce qui plaît à Dieu.

 

Ensuite, j'ai dit : «Seigneur, cette loi du divorce, les hommes arriveront-ils à l'approuver en Italie?»

 

Jésus me répondit:

«Ma fille, il y a un danger qu'ils l'approuvent,

à moins que quelque foudre de Chine n'arrive à les empêcher d'atteindre leur but.»

 

Je repris: «Seigneur, comment, y aura-t-il quelqu'un de la Chine qui,

-pendant qu'ils seront en train d'approuver cette loi,

prendra de la foudre et la flanquera au milieu d'eux pour les tuer. De sorte que, épouvantés, ils prendront la fuite?»

 

Jésus répondit:

«Quand tu ne comprends pas, c'est mieux que tu te taises.» Ne comprenant pas la signification de ces paroles,

-je me sentis confuse et je n'osais plus parler.

 

Pendant ce temps, l'ange gardien de mon confesseur lui disait que,

-en plus de l'intention de la crucifixion,

-il ajoute celle du déversement des amertumes de Jésus en moi.

S'il obtient cela, le but sera atteint et ils ne pourront pas faire passer cette loi du divorce.

 

En poursuivant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps. J'ai rencontré mon adorable Jésus jeté par terre, crucifié et piétiné par tous.

 

Pour les empêcher de faire cela, je me suis étendue sur Jésus

afin de pouvoir recevoir sur moi, ce qu'ils faisaient à Notre-Seigneur.

 

Pendant que j'étais dans cette position, j'ai dit: «Seigneur, que te coûterait-il que ces mêmes clous qui te transpercent me transpercent en même temps?»

 

À ce moment-là, je me suis trouvée clouée avec les mêmes clous qui transperçaient Jésus béni, lui en dessous et moi au-dessus.

 

Dans cette position, nous nous sommes trouvés au milieu de ces hommes qui veulent la loi du divorce.

 

Jésus projetait sur eux de nombreux rayons de lumière

-produits par les souffrances que nous endurions lui et moi. Ces hommes en étaient éblouis et confus.

 

Je compris que si le Seigneur se plaisait à continuer de me faire souffrir. Quand ceux-ci se rassembleront pour faire passer cette loi, ils subiront un cuisant échec.

Après cela, Jésus disparut en me laissant seule pour souffrir.

 

Plus tard, Il revint sans être crucifié et Il se jeta dans mes bras. Il était devenu tellement lourd

-que mes pauvres bras ne pouvaient pas le tenir et

-que j'étais sur le point de le laisser tomber par terre.

 

Plus je me donnais de la peine,

-plus je me sentais incapable de supporter ce poids.

 

La peine que j'éprouvais était si intense que je pleurais à chaudes larmes. En voyant le danger imminent de tomber et en voyant mes pleurs,

Jésus pleurait avec moi. Quelle scène déchirante !

 

Alors, en me faisant violence, j'embrassai Jésus au visage., Et pendant qu'il m'embrassait lui aussi, je lui ai dit:

 

«Ma Vie et ma Force, par moi-même, je suis faible et je ne peux rien. Mais, avec toi, je peux tout.

Fortifie-moi dans ma faiblesse en m'infusant ta propre force . Ainsi, je pourrai supporter le poids de ton corps.

C'est là l'unique moyen de nous épargner mutuellement ce chagrin:

-moi, de te faire tomber et

-toi, de souffrir d'une chute. »

 

En entendant cela, Jésus me dit:

 

«Ma fille, ne comprends-tu pas la signification de ma pesanteur? Sache que c'est le poids énorme de la Justice que

-ni Moi, Je ne peux continuer de supporter,

-ni toi, tu ne pourras contenir.

 

L'homme est sur le point d'être écrasé sous ce poids de la Justice divine. » En entendant ces paroles, je me suis remise à pleurer.

 

Comme pour me distraire, puisque, avant qu'il vienne, j'avais une forte crainte que je ne puisse pas lui obéir sur certaines choses, Jésus ajouta :

 

«Et toi, ma bien-aimée, pourquoi crains-tu autant que Je ne te fasse pas obéir?

 

Ne sais-tu pas que

lorsque J'attire, unis et identifie une âme à Moi en lui communiquant mes secrets,

la première touche que Je frappe et qui donne le plus beau son,

- c'est la touche de l'obéissance?

 

Cette touche donne le plus beau son et Je communique ce son à toutes les autres touches, -de sorte que si les autres touches ne sont pas en communication avec la première,

-elles sonnent faux.

 

Ça ne peut jamais être agréable à mon oreille. Donc, ne crains pas.

D'ailleurs, ce n'est pas toi qui obéiras, mais Moi qui obéirai en toi.

Et comme ce sera une obéissance accomplie par Moi, laisse-moi faire. Ne te préoccupe de rien.

Car moi seul sais très bien ce qu'il faut faire et la façon de me faire connaître. »

 

Cela dit, Jésus disparut et je suis revenue dans mon corps. Que le Seigneur soit toujours béni.

 

Ce matin, lorsque j'ai vu mon adorable Jésus, j'ai prié pour qu'il s'apaise en lui disant:

 

«Seigneur, si, par moi-même, je ne peux pas supporter le poids de ta Justice, il y a beaucoup d'autres bonnes âmes entre lesquelles tu peux partager un peu de ce poids.

 

Ainsi, il sera plus facile de le supporter et les gens pourront être épargnés. »

 

Dès que je me suis retrouvée dans mon état habituel, Jésus béni vint. Il était tellement souffrant qu'Il faisait pitié.

 

Tout affligé, Il m'a dit :

Ma fille,

viens de nouveau souffrir avec Moi

pour pouvoir vaincre l'obstination de ceux qui veulent le divorce. Essayons une autre fois.

 

N'es-tu pas toujours prête à souffrir ce que Je veux ? Me donnes-tu ton consentement?»

Je répondis: «Oui, Seigneur, fais ce que tu veux. »

 

À peine avais-je dit oui que Jésus béni s'étendit, crucifié à l'intérieur de moi. Comme la charpente de mon corps était plus petite que la sienne,

Il m'étira pour me faire atteindre sa propre stature.

 

Ensuite, Il déversa en moi un tout petit peu de son amertume. Mais elle était tellement amère et pleine de souffrance

que non seulement j'éprouvais les clous aux endroits de la crucifixion, mais que je sentais tout mon corps transpercé de clous,

de sorte que je me sentais totalement découpée. Il me laissa dans cet état pendant quelque temps.

Je me suis ensuite trouvée au milieu des démons qui,

en me voyant aussi souffrante, disaient :

 

«Cette maudite va nous vaincre une autre fois afin que la loi du divorce ne soit pas approuvée. Maudite soit ton existence !

Tu cherches sans cesse à nous nuire en faisant échouer tous nos efforts.

Mais nous te le ferons payer.

Nous tournerons contre toi les évêques, les prêtres et les gens,

de sorte que nous te ferons passer ta manie d'accepter les souffrances.»

 

Pendant que les démons disaient cela,

ils m'envoyaient des tourbillons de flammes et de fumée.

Je me sentais tellement souffrante que je ne me comprenais plus moi-même.

Jésus béni revint et, à sa vue, les démons s'enfuirent.

 

De nouveau, Il me renouvela les mêmes souffrances, mais plus intenses qu'auparavant.

Il répéta cela deux autres fois.

 

Bien que j'étais presque tout le temps avec Jésus, je ne lui disais rien tant mes souffrances étaient intenses. Quant à lui, Il me dit une seule parole :

«Ma fille, pour l'instant, il est nécessaire que tu souffres. Sois patiente.

Ne veux-tu pas prendre soin de mes intérêts comme s'ils étaient les tiens?»

 

Parfois, Il me soutenait de ses bras.

Car ma nature ne pouvait pas supporter seule le poids de ces souffrances.

 

Ensuite, Il me dit :

«Ma bien-aimée, veux-tu voir les malheurs qui sont advenus durant les jours où je t'ai tenue suspendue de ton état de victime?»

 

Alors, je ne sais comment,

j'ai vu la Justice pleine de lumière, de grâces, de châtiments et de ténèbres et

j'ai vu que, pendant ces jours, des ruisseaux de ténèbres descendaient sur la terre.

 

Ceux qui voulaient faire le mal et dire des paroles malheureuses

-étaient encore plus aveuglés et

-prenaient de la force pour commettre le mal

en se tournant contre l'Église et contre les personnes consacrées.

 

J'étais étonnée. Jésus me dit:

«Toi, tu croyais que ce n'était rien, de sorte que tu ne t'en préoccupais pas. Mais il n'en était pas ainsi.

 

As-tu vu

-combien de mal est advenu et combien de force les ennemis ont acquise pour arriver à réaliser ce qu'ils ne pouvaient pas faire

-pendant le temps où Je te gardais en permanence dans ton état de victime ? » Après, Il disparut.

 

Poursuivant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps. J'ai vu Notre-Seigneur qui, tout près de moi, tenait une croix tout entrelacée d'épines.

 

Il la prit et la plaça sur mes épaules

en me demandant de la porter au milieu d'une multitude de gens

-pour leur donner la preuve de sa Miséricorde et

-pour apaiser la Justice divine.

La croix était tellement lourde que je la portais toute courbée et presque en me traînant.

 

Pendant que je la portais, Jésus disparut.

 

Arrivée à un certain endroit, celui qui me guidait me dit :

 

«Dépose la croix et déshabille-toi.

Car Notre-Seigneur doit revenir et il doit te trouver prête pour la crucifixion. »

Je me suis déshabillée et j'ai gardé mes vêtements dans ma main à cause de la honte que ma nature humaine éprouvait.

Je me disais: «Dès qu'Il viendra, je les lâcherai.»

 

Jésus revint. En me trouvant avec mes vêtements à la main, Il me dit:

«Tu ne t'es même pas dépouillée de tout pour que Je puisse te crucifier immédiatement ? Alors, nous réserverons la crucifixion pour une autre occasion.»

Je suis restée confuse et affligée, sans pouvoir dire un seul mot. Pour me consoler, Jésus me prit par la main et me dit:

«Dis-moi, que veux-tu que Je te donne?»

Je répondis: «Seigneur, donne-moi de souffrir.»

 

Il poursuivit: «Et quoi d'autre?»

Je répondis: «Je ne sais pas te demander autre chose que de souffrir. »

 

Jésus ajouta: «De mon amour, tu n'en veux pas?»

 

Je répondis:

«Non, je veux souffrir. Car, en m'accordant de souffrir, tu me donneras davantage d'amour. Cela, je le sais par expérience.

 

Je sais que,

pour obtenir des grâces,

pour obtenir un amour plus fort,

-capable de dépasser les aversions humaines,

on n'obtient cela que par la souffrance.

 

Pour gagner toutes tes sympathies, ton plaisir et tes complaisances,

le seul et unique moyen est de souffrir par amour pour toi. »

 

 

Jésus me répondit :

«Ma bien-aimée, J'ai voulu t'éprouver

pour rallumer davantage en toi le désir de souffrir par amour pour Moi. »

 

Après cela, je vis des personnes qui semblaient se croire meilleures que les autres.

 

Jésus béni me dit:

 

«Ma fille,

celui qui se croit quelque chose devant Moi et devant les hommes ne vaut rien, tandis que celui qui ne se croit rien vaut tout.

 

La personne qui se croit rien devant Moi,

-si elle fait quelque chose, elle ne croit pas qu'elle agit

-parce qu'elle en a la force ou la capacité par elle-même,

mais parce qu'elle reçoit de Dieu la grâce, les lumières et les secours nécessaires.

 

Par conséquent,

on peut dire qu'elle agit en vertu du Pouvoir divin. De ce fait, elle vaut tout.

 

Pareillement, la personne qui se croit rien devant les hommes

-reconnaît ainsi qu'elle agit en vertu du Pouvoir divin . Et, de ce fait,

-elle ne fait rien d'autre que de transmettre la lumière du Pouvoir divin qu'elle porte en elle.

 

De cette façon, même la personne la plus mauvaise, sans le vouloir,

éprouve la force de cette lumière qui l'habite et

se soumet à la Volonté de Dieu.

Ainsi, elle vaut tout devant les hommes.

 

C'est tout le contraire pour la personne qui se croit quelque chose.

 

Non seulement elle ne vaut rien,

-mais elle est une abomination en ma Présence.

Les manières affectées qu'elle utilise

-en se croyant quelque chose et

-en se moquant des autres

font que les hommes, en la montrant du doigt,

la tiennent pour un sujet de dérision et de persécution. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me sentais tout opprimée. J'avais une certaine crainte d'être persécutée, contrariée et calomniée.

Je ne craignais pas pour moi seule, qui ne me préoccupe pas de moi-même Puisque je suis une pauvre créature qui ne vaut rien.

 

Mais je m'inquiétais pour mon confesseur et les autres prêtres.

Ainsi, je me sentais le cœur écrasé par ce poids, sans pouvoir trouver de repos.

 

Pendant ce temps, mon adorable Jésus vint et me dit :

 

«Ma fille, pourquoi perds-tu ton temps à rester troublée et inquiète comme ça? En ce qui te concerne, il n'y a rien à craindre.

 

Tout vient de la Providence divine

-qui permet les calomnies, les persécutions et les contrariétés pour justifier l'homme et le faire revenir à l'union à son Créateur,

seul à seul, sans appui humain, tel qu'il est sorti au moment de sa création.

 

Chez l'homme, aussi bon et saint qu'il soit,

-il reste toujours quelque chose de l'esprit humain dans son intérieur et son extérieur.

-Il n'est pas parfaitement libre.

-Il tient toujours à quelque chose d'humain dans lequel il espère, sur lequel il s'appuie.

 

Par cela, il veut recevoir estime et respect.

 

Mais que souffle un peu le vent des calomnies, des persécutions et des contrariétés,

Oh! quelle grêle destructrice reçoit alors son esprit humain ! En se voyant combattu, mal vu et méprisé par les créatures,

il ne trouve plus de satisfaction.

L'aide, les appuis, la confiance et l'estime finissent par lui manquer totalement.

Si, auparavant, il recherchait ces choses, il les fuit maintenant.

Parce que, où qu'il se tourne, il ne trouve que des amertumes et des épines. Réduit à cet état, il se retrouve seul.

 

Mais l'homme ne peut pas demeurer seul. Il n'est pas fait pour cela.

Le pauvre, que fera-t-il?

Sans le moindre empêchement, il se tournera totalement vers son centre qui est Dieu.

 

Alors, Dieu se donnera tout à lui et lui se donnera tout à Dieu.

 

Il appliquera

son intelligence à connaître Dieu,

sa mémoire à se souvenir de Dieu et de ses bienfaits, et

sa volonté à l'aimer.

 

Ma fille,

voilà l'homme justifié, sanctifié et refait dans son âme, but pour lequel il a été créé.

 

Bien que, plus tard, il lui faudra traiter avec les créatures,

-s'il se voit offrir de l'aide, des appuis et de l'estime, il recevra ces choses avec indifférence.

 

Par expérience, il les reconnaîtra pour ce qu'elles sont.

 

S'il s'en sert, il le fera seulement s'il voit en elles l'honneur et la gloire de Dieu,

en se retrouvant toujours seul avec Dieu

 

Me trouvant dans mon état habituel,

il me sembla voir la très Sainte Trinité, et moi en elle.

 

C'était comme si les Trois voulaient décider de ce qu'ils allaient faire du monde. Il me sembla qu'ils disaient :

« Si nous n'envoyons pas sur le monde les plus violents fléaux,

-tout sera entièrement fini en fait de religion et

-les hommes deviendront pires que des barbares. »

 

Pendant que les Trois discutaient ainsi,

il me sembla que descendaient sur la terre

-des guerres de toutes sortes,

-des tremblements de terre capables de détruire des villes tout entières, ainsi que

-des maladies.

 

En voyant cela, toute tremblante, je dis:

«Majesté suprême, pardonne l'ingratitude humaine. Maintenant plus que jamais, le cœur de l'homme est révolté.

S'il se voit mortifié, il se révoltera davantage

en ajoutant outrage sur outrage envers ta Majesté.»

 

Une voix sortant du milieu des Trois, disait:

«L'homme ne peut se révolter que lorsqu'il est mortifié. Quand il est détruit, sa rébellion cesse.

En ce moment, nous ne parlons pas de mortification, mais bien de destruction.

»

 

Ensuite, les trois Personnes divines disparurent.

 

Qui pourrait décrire l'état dans lequel je me trouvais, d'autant plus

-que j'éprouvais comme une disposition à vouloir sortir de mon état de souffrance,

-que je me trouvais avec une volonté

non parfaitement apaisée par rapport à la Volonté Divine.

 

Je voyais clairement que le plus vilain affront

-que la créature puisse faire à son Créateur, c'est de s'opposer à sa très sainte Volonté.

 

J'en éprouvais de la souffrance et je craignais fortement

que je puisse faire un acte opposé à sa Volonté. Je ne pouvais me calmer. Après m'être donné beaucoup de peine, mon adorable Jésus revint et me dit:

«Ma fille,

Je trouve souvent mes délices

à choisir des âmes,

à les entourer d'une forteresse divine de façon qu'aucun ennemi ne puisse entrer en elles, et J'y établi ma demeure permanente.

 

Dans cette demeure,

Je m'abaisse, si l'on peut dire, à rendre les plus petits services. Je nettoie l'âme de fond en comble,

J'y extirpe toutes les épines,

J'y détruis tout ce que la nature humaine a produit de mal et J'y plante tout ce qui se trouve en Moi de beau et de bon,

- de façon à former le plus beau jardin de mes délices.

Je m'en sers

-pour mon plaisir et

-selon que les circonstances de ma gloire et du bien d'autrui l'exigent. Ainsi, on peut dire que l'âme n'a plus rien d'elle-même.

Elle me sert uniquement de demeure.

 

Sais-tu ce qu'il faut pour détruire tout cela? Un seul acte opposé à ma Volonté! Et c'est ce que tu feras si tu t'opposes à ma Volonté. »

 

Je lui dis: «Je crains Seigneur que mes supérieurs me donnent l'ordonnance qu'ils m'ont donnée l'autre fois.»

 

Jésus répondit:

«Cela ne te regarde pas. Je verrai cela avec eux. Il s'agit ici de ta volonté ». Malgré tout cela, je ne pouvais pas me calmer.

Je continuais de répéter dans mon intérieur:

 

« Quel funeste changement s'est opéré en moi !

Qui a séparé ma volonté de la Volonté de mon Dieu,

alors qu'elle me semblait ne faire qu'un seule avec Elle?"»

 

Je continuais d'être habitée par la crainte de m'opposer à la Volonté de mon adorable Jésus et, à cause de cela, je me sentais tout opprimée et angoissée. Je priais Jésus pour qu'il me libère:

«Seigneur, aie pitié de moi, ne vois-tu pas le péril dans lequel je me trouve?

 

Est-ce possible que moi, le plus vil des vermisseaux,

- je sois audacieuse au point de me sentir opposée à ta sainte Volonté ? D'ailleurs, quel bien je pourrais trouver et dans quel précipice je tomberais

-si je me séparais de ta Volonté ? »

 

Pendant que je priais ainsi, Jésus béni remua dans mon intérieur Par une lumière qu'Il m'envoya, il sembla me dire:

«Tu ne comprends jamais rien. Cet état que tu ressens, c'est celui de victime.

 

Lorsqu'ils t'ont choisi comme victime pour Corato, tu as accepté. Maintenant, quel mal trouve-t-on à Corato?

N'est-ce pas la rébellion de la créature contre son Créateur? Entre prêtres et laïques? Entre différents partis?

Ainsi,

-ton état de rébellion involontaire,

-ta crainte et tes souffrances, t

-tout cela est un état expiatoire.

 

Et cet état d'expiation, moi Je l'ai souffert à Gethsémani, au point où J'en suis arrivé à dire: "S'il est possible, que ce calice s'éloigne de Moi,

mais que ta Volonté soit faite et non la mienne."

Pourtant, durant tout le cours de ma vie, J'avais désiré cet état jusqu'à me sentir consumé.»

 

En entendant cela, il me semble que je me suis tranquillisée et que j'ai repris des forces.

J'ai prié Jésus qu'il déverse en moi son amertume.

Je me suis approchée de sa bouche et, malgré mes efforts pour aspirer, rien ne venait sinon uniquement une haleine très amère qui rendait amer tout mon intérieur.

 

Alors, en voyant que Jésus ne déversait rien, je dis:

«Seigneur, tu ne m'aimes plus?

Si tu ne veux pas déverser en moi ton amertume,au moins, déverse en moi tes douceurs. »

 

Jésus me répondit :

«Au contraire, Je t'aime même davantage.

Si tu pouvais entrer dans mon intérieur, tu verrais dans toutes les parties de mon être l'amour particulier que J'ai pour toi.

 

Parfois, Je t'aime tellement que J'arrive à t'aimer autant que Je m'aime Moi- même.

Parfois, cependant, Je ne peux pas supporter de te regarder, car tu me donnes la nausée. »

 

Quel coup de tonnerre ces dernières paroles furent pour mon pauvre cœur !

Penser que je n'étais pas toujours aimée de mon bien-aimé Jésus et que j'arrivais même à être pour lui une âme abominable.

Si Jésus n'était pas accouru lui-même pour m'expliquer la signification de ces paroles,

je n'aurais pas pu continuer de vivre.

 

Il me dit:

«Pauvre fille, cette parole est-elle trop dure pour toi?

Tu viens d'expérimenter mon propre sort.

 

Moi, J'étais toujours qui J'étais:

-un avec la Trinité très sainte en nous aimant d'un amour éternel indissoluble.

Pourtant, comme victime, Je fus couvert de toutes les iniquités des hommes. Mon extérieur était abominable devant la Divinité,

tellement que la Justice divine ne m'a épargné dans aucune partie de mon être.

Elle fut inexorable au point de m abandonner.

 

«Quant à toi, tu es toujours qui tu es avec Moi. Et comme tu occupes l'état de victime,

ton extérieur apparaît devant la Justice divine couvert des péchés d'autrui. Voilà pourquoi Je t'ai dit ces paroles.

Donc, calme-toi, car Je t'aime toujours. »

 

Cela dit, Jésus disparut.

Il me semble que cette fois-ci, Jésus béni a voulu me troubler, bien qu'Il m'a donné immédiatement la paix. Qu'Il soit toujours béni et remercié !

 

Ce matin, je me sentais presque libérée de mes souffrances.

Je ne savais pas quoi faire quand je me suis sentie hors de mon corps. Je voyais des personnes de notre ville qui, en plus des paroles et des calomnies

qu'elles disaient, complotaient pour passer aux actes.

 

Pendant ce temps, j'ai vu Jésus béni et je lui ai dit:

« Seigneur, tu donnes trop de liberté à ces hommes infernaux.

 

Jusqu'à présent,

il n'y a eu que des paroles infernales mais, maintenant,

ils veulent en arriver à mettre la main sur tes ministres. Empêche-les et aie pitié d'eux.

En même temps, protège ceux qui t'appartiennent.»

 

Il me répondit:

«Ma fille, cette liberté leur est nécessaire pour qu'ils puissent distinguer le bien du mal.

 

Sache cependant que Je suis fatigué de l'homme

Je suis tellement fatigué que Je partage cette fatigue avec toi. Ainsi,

-quand tu éprouves de la lassitude à cause de cet état de victime et

-que tu éprouves presque la volonté d'en sortir, tu viens vers Moi

Je t'avertis de demeurer attentive pour ne rien faire de ta propre volonté.

Car Je vais à la recherche de la volonté de la créature pour châtier les rebelles.

 

Néanmoins, essayons de nouveau.

Je te ferai souffrir et, ainsi, ces rebelles resteront sans force. Ils ne pourront rien accomplir de ce qu'ils veulent

 

Qui pourrait décrire ce que j'ai souffert.

Qui pourrait compter le nombre de fois où Jésus a renouvelé pour moi la crucifixion.

Pendant qu'Il faisait cela, il m'a dit en élevant sa main vers le Ciel:

 

«Ma fille,

Je n'ai pas fait l'homme pour la terre, mais pour le Ciel.

Son esprit, son cœur et tout son intérieur devaient être dans le Ciel.

 

S'il se comportait ainsi,

-il recevrait l'influence de la très Sainte Trinité dans ses trois facultés,

-elle serait imprimée en lui.

 

Mais, puisqu'il se préoccupe des choses de la terre, il reçoit en lui

la fange,

la pourriture et

tous les égouts de vices que la terre contient. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me disais:

«Est-il possible que, pour quelques souffrances de ma part, le Seigneur

-puisse suspendre les châtiments et amoindrir les forces humaines de sorte que les hommes ne puissent pas arriver

à faire des révolutions et à former des lois iniques?

 

Qui suis-je pour mériter tout cela avec si peu de souffrance ? » Pendant que je pensais à cela, Jésus béni vint et me dit:

 

«Ma fille, ni toi, ni ceux qui te dirigent n'avez compris ton état. Dans cet état de souffrance, c'est vrai que tu disparais totalement. Et c'est Moi seul qui,

non d'une façon mystique, mais dans une chair vivante,

reproduis les souffrances que J'ai souffertes dans mon Humanité.

 

Ne sont-ce pas mes souffrances

-qui ont affaibli les démons,

-qui ont illuminé les esprits aveuglés, en un mot,

qui ont réalisé la Rédemption de l'homme ?

 

Et si elles ont pu le faire à ce moment-là dans mon Humanité,

-ne peuvent-elles pas le faire à présent dans ton humanité?

 

Supposons qu'un roi aille habiter dans une masure et

que, de là, il dispense des grâces, du secours, de la monnaie, et continue son office de roi. Si quelqu'un n'admettait pas cela, on dirait qu'il est sot.

 

Car, puisqu'il est roi, il peut faire du bien autant d'une masure que de son palais royal.

On admirerait même davantage sa bonté du fait que, étant roi,

il n'a pas dédain d'habiter des masures et de viles cabanes. Il en va ainsi en ce qui te concerne.»

 

J'ai compris tout cela avec clarté et j'ai dit :

«Mon Seigneur, tout est bien comme tu le dis.

Mais toute la difficulté de mon état réside dans la venue du prêtre. »

 

Jésus répondit:

«Ma fille,

même si un roi habitait une masure,

à cause des circonstances, de la nécessité et de son état royal, il conviendrait que ses ministres

-ne le laissent pas seul,

-mais lui tiennent compagnie

en le servant et en lui obéissant en tout. »

 

Je suis restée tellement convaincue par ce que Jésus venait de me dire que je n'ai rien pu ajouter.

 

Ce matin, je me sentais tout opprimée parce que Monseigneur était venu me visiter et

il avait dit qu'il n'était pas certain que c'était Jésus Christ qui opérait en moi.

 

Lorsque Jésus béni est venu, Il m'a dit:

«Ma fille,

pour bien comprendre un sujet, il est nécessaire d'avoir de la foi. Parce que, sans la foi, tout est sombre dans l'intelligence humaine Le seul fait de croire allume une lumière dans l'esprit.

 

Au moyen de cette lumière, on peut percevoir clairement

-la vérité et la fausseté des choses, pour discerner si c'est

la grâce qui opère,

ou la nature,

-ou le diable.

 

Vois-tu, l'Évangile est connu de tous.

Mais qui comprend la signification de mes paroles? Qui comprend les vérités que l'Évangile contient?

 

Qui conserve ces vérités dans son cœur et en fait un trésor pour acheter le Royaume de Dieu?

Ceux qui croient.

 

Pour tous les autres,

-non seulement ils n'y comprennent rien, mais ils s'en servent

pour s'en moquer et

pour plaisanter sur les choses les plus saintes.

 

Ainsi, on peut dire que tout est écrit dans les cœurs de ceux

-qui croient,

-qui espèrent et

-qui aiment.

 

Pour tous les autres, on peut dire que rien n'est écrit pour eux. Il en est ainsi de toi.

 

Celui qui possède un peu de foi voit les choses avec clarté et découvre la vérité.

Celui qui ne croit pas voit les choses dans la confusion.»

 

Ce matin, après m'être donné beaucoup de peine, la Reine Mère est venue avec l'Enfant Jésus dans les bras. Elle me l'a donné en me demandant de l'entourer de continuels actes d'amour.

 

J'ai fait tout ce que j'ai pu et, pendant ce temps, Jésus m'a dit:

«Ma bien-aimée,

les mots qui sont les plus agréables à ma Mère et qui la consolent le plus sont le « Dominus tecum « (« le Seigneur est avec toi »).

 

Parce que, à peine furent-ils prononcés par l'Archange,

ma Mère a ressenti que tout l'Être divin se communiquait à elle.

 

Elle s'est sentie revêtue du Pouvoir divin. Et, devant celui-ci, le sien s'est dispersé.

De sorte que ma Mère est restée avec le pouvoir divin dans les mains. »

 

Mon confesseur m'avait demandé de prier aux intentions de Monseigneur. Je vis, en me trouvant hors de mon corps, que ses intentions ne regardaient pas seulement Monseigneur, mais d'autres personnes également.

 

Parmi ces personnes, je vis une très bonne dame qui était toute consternée et qui pleurait. Je vis Monseigneur sous les bras d'une croix sur laquelle le Christ était cloué.

Monseigneur le défendait.

Et il devait avoir l'occasion de combattre pour la religion, puisque je vis Jésus béni lui dire : «Je les confondrai. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel et il me sembla voir la très Sainte Trinité.

Les trois Personnes divines se regardaient mutuellement; elles étaient d'une telle beauté qu'elles étaient en extase seulement à se regarder.

Pendant qu'elles étaient dans cet état, elles débordaient d'Amour à l'extérieur. Elles étaient comme frappées par cet Amour.

Ceci les rendait encore plus intensément extatiques.

Tout leur bien et tout leur bonheur se trouvaient en elles-mêmes.

 

-Toute leur Ve éternelle,

toute leur Béatitude et

toutes leurs opérations se résumaient par ce mot unique : Amour.

Toute la béatitude des saints était formée par l'opération parfaite de la très Sainte Trinité.

 

Pendant que je voyais cela,

-le Fils prit la forme du Crucifié.

Sortant du milieu des trois Personnes divines,

Il vint vers moi pour me faire participer aux souffrances de la crucifixion. Ensuite, Il retourna vers les Trois

en offrant à la très Sainte Trinité ses souffrances et les miennes.

 

Il suppléait ainsi à l'amour que toutes les créatures devaient à la Trinité trois fois sainte.

 

Qui pourrait décrire

-le Bonheur des trois Personnes divines et

-combien Elles étaient satisfaites de l'offrande du Fils.

 

Lors de la création des êtres humains, rien d'autre ne sortit de l'intérieur de la Sainte Trinité que des flammes continuelles d'Amour.

 

Il semblait que,

-pour donner un épanchement à cet Amour,

les trois Personnes Divines créèrent beaucoup d'autres images d'Elles-mêmes.

 

Alors, elles ne sont satisfaites que lorsqu'elles reçoivent ce qu'elles ont donné:

-Elles ont donné de l'Amour,

-Elles veulent de l'amour.

 

Ainsi,

le plus cruel affront que l'on puisse faire à la Trinité Sainte, c'est de ne pas L'aimer.

 

Cependant, ô Dieu trois fois saint, qui t'aime vraiment ?

 

Après cela, les trois Personnes divines disparurent.

Mais qui pourrait décrire ce que je venais de comprendre?

Mon esprit se perdait et ma langue ne pouvait articuler un seul mot.

 

Après quelque temps, Jésus béni revint avec le visage couvert de crachats et de fange.

 

Il me dit :

«Ma fille, les louanges et les adulations sont

des crachats et de la fange qui souillent l'âme et aveuglent l'esprit

en l'empêchant de reconnaître qui elle est en vérité.

Surtout si ces louanges et ces adulations n'ont pas la vérité comme point de départ.

 

Si leur origine est la vérité, c'est-à-dire que la personne est digne de louanges,

-elle m'en donnera la gloire.

Mais si ces louanges et ces adulations partent de la fausseté,

elles conduisent l'âme à des excès,

de sorte qu'elle s'enfonce davantage dans le mal.»


 

Après m'être donné beaucoup de mal, j'ai vu intérieurement

Jésus béni portant la couronne d'épines.

Je me suis aussitôt mise à compatir avec lui et Il me dit:

 

«Ma fille, J'ai voulu souffrir ces épines dans ma tête

-non seulement pour expier tous les péchés causés par les pensées des hommes,

-mais pour unir l'intelligence humaine à l'Intelligence divine.

 

L'Intelligence divine avait comme disparu des esprits humains.

Mes épines la rappelèrent du Ciel et la greffèrent de nouveau sur l'intelligence humaine.

 

De plus, J'ai obtenu

-Aide,

-Force et

-Lucidité

 

pour ceux qui allaient manifester les choses divines et les faire connaître aux autres. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me sentais tout affligée.

 

Surtout parce que mon confesseur m'avait dit

-que ce matin s'ouvrait à Corato une église protestante, et

-que je devais prier le Seigneur pour qu'un événement, quel qu'il soit, se produise pour les confondre.

Il m'avait dit que cela devait se faire au coût de n'importe quelle souffrance de ma part.

 

Voyant que le Seigneur ne venait pas

et que, par conséquent, je n'éprouvais pas de grandes souffrances,

les souffrances étant l'unique moyen pour obtenir ces sortes de grâces, j'en ressentais une très grande affliction.

 

Après m'être beaucoup fatiguée, Jésus béni vint.

Je vis mon confesseur priant et insistant beaucoup pour que Jésus me fasse

souffrir.

Aussi, il me semble qu'Il me fit participer aux souffrances de la croix. Après, Il me dit:

«Ma fille,

Je t'ai fait souffrir parce que j'y ai été contraint par le pouvoir sacerdotal.

Je permettrai que ceux qui iront à cette église, au lieu de rester convaincus de ce que diront les protestants, ils tourneront cela en plaisanteries.

 

D'autre part, le châtiment qui est tombé sur Corato dans les jours

où je t'ai tenue suspendue de ton état de victime doit suivre son cours. De plus, si tu continues de souffrir, je disposerai les cœurs de sorte que, au moment opportun, ils seront confondus et détruits. »

 

Plus tard, la Reine Mère est venue.

Comme si elle avait voulu qu'il y ait un peu plus de Justice en moi,

elle me reprit âprement au sujet de quelques-unes de mes pensées et de mes paroles.

 

En particulier quand je me vois avec très peu de souffrances et que je me dis que cela n'est pas la Volonté de Dieu

et que, par conséquent, je dois sortir de mon état de victime. Qui pourrait décrire avec quelle rigueur elle m'a repris.

 

Voici ce qu'elle m'a dit:

«Il se peut que le Seigneur permette que tu sois suspendue de ton état de victime

pendant quelques jours.

Mais, que tu veuilles faire cela par toi-même, cela est intolérable devant Dieu. Tu en viens presque à dicter à Dieu la façon dont il doit se comporter envers toi. »

 

Je ressentais tellement la force de sa rigueur que j'étais sur le point de m'évanouir.

Alors, par compassion, Jésus béni me soutint de ses bras.

 

Ce matin, me trouvant hors de mon corps, je vis mon confesseur avec un autre saint prêtre.

 

Ce dernier me dit:

«Débarrasse-toi de toute pensée voulant

que ton état ne soit pas selon la Volonté de Dieu.»

 

Ensuite, Jésus commença à parler au sujet de ces protestants

dont on discute beaucoup à Corato.

 

Il dit:

«Ils accompliront peu ou rien.

Parce que les protestants n'ont pas l'hameçon de la vérité pour pêcher les cœurs

comme l'a l'Église catholique.

Il leur manque la barque de la vraie vertu pour pouvoir les conduire au salut. Ils sont dépourvus de voiles, de rames et d'ancre,

-que sont les exemples et les enseignements de Jésus Christ.

 

Ils n'arrivent même pas à avoir

du pain pour se nourrir,

ni de l'eau pour se désaltérer et se laver, ce que donnent les sacrements.

 

Pire encore, il leur manque l'océan de la grâce pour pouvoir aller à la recherche des âmes.

 

Ainsi, en manquant de tout cela, quels progrès pourront-ils faire?»  Jésus a dit tellement d'autres choses que je ne sais pas bien les répéter. Plus tard, mon aimable Jésus vint et me dit:

« Ma fille, celui qui m'aime se place devant le centre divin.

Mais celui qui se soumet et fait en toutes choses la Divine Volonté, possède en lui-même le centre divin. »

 

Ensuite, comme l'éclair, iIl disparut.

 

Peu après, Il revint

pendant que je rendais grâces pour la Création, la Rédemption et tant d'autres bienfaits.

 

Il dit:

«Par la Création, J'ai formé le monde matériel; par la Rédemption, J'ai formé le monde spirituel

 

Me trouvant dans mon état habituel, je vis mon adorable Jésus pendant quelque temps.

Il me dit:

«Ma fille, le péché offense Dieu et blesse l'homme.

Comme le péché a offensé Dieu et a été commis par l'homme,

une pleine satisfaction pour le réparer devait être faite par un Dieu et un homme.

 

Par les trente années de ma vie mortelle, J'ai satisfait

-pour les trois âges du monde,

-pour les trois aspects de la loi : la loi naturelle, la loi écrite et la loi de la grâce

-et pour les trois différents âges de chaque homme : son adolescence, sa jeunesse et sa vieillesse.

 

J'ai satisfait, mérité et obtenu pour tous.

 

Mon Humanité sert d'échelle pour monter au Ciel.

 

Si l'homme ne monte pas par cette échelle par l'exercice de ses propres vertus, c'est en vain qu'il essaye d'y monter et il rend mon œuvre inutile pour lui. »

 

En entendant le mot péché, je dis à Jésus:

«Seigneur, dis-moi pourquoi cela te plaît tellement quand une âme se repent de t'avoir offensé.»

 

Il me répondit:

«Le péché est un poison pour l'âme.

Il la rend tellement déformée qu'il fait disparaître mon image en elle.

 

Le repentir est un véritable contrepoison pour l'âme:

-en enlevant le poison qui s'y trouve, il y ramène mon image.

 

Voilà la raison de mon contentement: par le moyen du repentir. Je vois se réaliser en l'âme l'œuvre de ma Rédemption. »

 

Étant hors de mon corps, je me suis trouvée tout près d'un jardin qui semblait être l'Église. Près de ce jardin, il y avait des personnes en train de comploter un attentat

-contre l'Église et

-contre le Pape.

Au milieu du jardin, il y avait Notre-Seigneur crucifié, mais sans tête.

 

Comment décrire la souffrance et l'horreur que créait en moi la vue de son très saint corps dans cet état?

Je compris par cela que les hommes ne veulent pas que Jésus Christ soit à leur tête.

Et comme l'Église le représente sur cette terre, ils cherchent à la détruire.

 

Ensuite, je me suis trouvée dans un autre lieu où d'autres personnes me demandèrent: «Que dis-tu de l'Église? »

En éprouvant une lumière dans mon esprit, je répondis:

«L'Église sera toujours l'Église. Au plus, elle pourra se laver dans son propre sang.

Mais ce bain la rendra plus belle et plus glorieuse.»

 

En entendant mes paroles, ces gens dirent:

«C'est faux. Appelons notre dieu et voyons ce qu'Il en dit. »

 

Alors, un homme dépassant tous les autres en hauteur s'approcha. Il avait une couronne sur la tête.

Il dit: «L'Église sera détruite.

Les fonctions publiques n'existeront plus.

Au plus, il restera quelques fonctions cachées. Et la Madone ne sera plus reconnue. »

 

En entendant cela, je dis:

«Qui es-tu pour oser dire cela?

Ne serais-tu pas le serpent condamné par Dieu à ramper sur la terre ?

Et, en voulant tromper les gens, tu oses maintenant leur faire croire que tu es roi ? J

 

e te commande de te faire reconnaître pour qui tu es. » À la suite de ces paroles, de grand qu'il était,

il se fit très très petit et prit la forme d'un serpent. Ensuite, en émettant un éclair, il descendit dans l'abîme.

 

Moi, je suis revenue en mon corps.


 

Me trouvant dans mon état habituel, je me suis retrouvée en compagnie de Jésus béni. Totalement épuisé et essoufflé, il portait un faisceau de croix et d'épines dans les bras.

En le voyant dans cet état, je dis:

«Seigneur, pourquoi tant t'essouffler avec ce faisceau dans les bras?»

 

Il me répondit:

«Ma fille, il s'agit des croix de la désillusion.

Je les tiens toujours prêtes pour désillusionner les créatures. »

Pendant qu'il disait cela, nous nous sommes trouvés au milieu de gens. Dès que Jésus béni voyait quelqu'un qui s'attachait aux créatures,

Il prenait dans le faisceau la croix de la persécution et la lui donnait.

 

Alors, en se voyant persécutée et méprisée, cette personne

-perdait ses illusions et

-comprenait ce que sont les créatures et que Dieu seul mérite d'être aimé.

 

Si quelqu'un s'attachait aux richesses,

de ce faisceau Jésus prenait la croix de la pauvreté et la lui donnait.

-En voyant ses richesses s'envoler en fumée et

-en se voyant elle-même réduite à la misère, cette personne comprenait

-qu'ici-bas tout est fumée et

-que les vraies richesses sont les richesses éternelles. Par suite, son cœur s'attachait à tout ce qui est éternel.

 

Si un autre s'attachait à l'estime de soi ou au savoir, avec beaucoup de douceur

Jésus béni prenait la croix des calomnies et de la confusion et Il la lui donnait.

-Confuse ou calomniée,

cette personne laissait, si l'on peut dire, tomber son masque et

-elle comprenait son néant et son être.

 

Elle ordonnait tout son intérieur

-en fonction de l'ordre voulu par Dieu et non plus en fonction d'elle-même.

 

Jésus faisait ainsi avec toutes les autres croix.

Après cela, mon adorable Jésus me dit :

«As-tu vu la raison pour laquelle je tiens ce faisceau de croix dans mes bras? Mon amour envers les créatures me contraint

-à porter ce faisceau

tout en gardant mon regard continuellement tourné vers elles.

 

La croix est

-la désillusion primordiale et

-la première qui juge l'œuvre des créatures.

 

Ainsi, si la créature se soumet,

-la croix lui permettra d'être épargnée du jugement de Dieu.

Lorsque quelqu'un dans cette vie se soumet au jugement de la croix,

-cela me donne satisfaction.

 

Mais si la créature ne se soumet pas,

elle se trouvera dans l'ambiance de la seconde désillusion, celle de la mort.

 

Elle sera jugée par Dieu avec la plus sévère rigueur.

Mais elle sera surtout jugée pour avoir échappé au jugement de la croix

qui est complètement un jugement d'amour. »

 

Ensuite, Jésus disparut.

Je compris que c'est vrai que Jésus aime la croix,

bien que, souvent, c'est l'homme lui-même qui incite Jésus à la lui donner.

 

Si l'homme était ordonné

envers Dieu,

envers lui-même et

envers les créatures,

alors, en ne voyant dans l'homme aucun désordre,

le Seigneur s'abstiendrait de lui donner des croix et

Il lui donnerait la paix.

 

Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus béni se fit voir dans mon intérieur en me disant: «Veux-tu que nous allions voir si les créatures veulent de Moi?»

Je répondis: «Bien sûr qu'elles veulent de toi !

Qui oserait ne pas vouloir de toi, puisque tu es l'être le plus aimable?»

 

Jésus dit: «Allons, tu verras ce qu'elles feront.»

Nous sommes partis et quand nous sommes arrivés à un endroit o ù il y avait beaucoup de gens, Jésus sortit sa tête de mon intérieur.

 

Il répéta les paroles que Pilate avait dites en présentant Jésus au peuple:

«Ecce Homo!» - « Voici l'Homme!».

 

Je compris que ces paroles posaient la question

pour savoir si oui ou non les gens voulaient que le Seigneur règne sur eux comme leur Roi,

avec pleine souveraineté sur leur cœur, leur esprit et leurs œuvres.

 

Ces gens répondirent:

«Enlevez-le, nous ne voulons pas de lui.

Même, crucifiez-le, afin que toute mémoire de lui soit détruite. » Oh ! Combien de fois cette scène s'est répétée !

 

Alors, le Seigneur répéta à tous: « Ecce Homo ! » Sur ces mots, un murmure se fit entendre.

 

Quelqu'un dit: «Je ne veux pas de lui comme roi, je veux la richesse.» Un autre dit: «Je veux les plaisirs. »

Et un autre : « Les honneurs. » Un autre encore : « La dignité. » Et tellement d'autres choses.

 

J'écoutais ces voix avec dégoût et le Seigneur me dit:

«As-tu entendu comment personne ne veut de Moi?

 

Pourtant, cela n'est rien.

Tournons-nous du côté des religieux et voyons s'ils veulent de Moi.»

 

Alors, nous nous sommes trouvés au milieu de

-prêtres, d’évêques, de religieux et de dévots.

 

Avec une voix sonore, Jésus répéta : «Ecce Homo ! »

Certains dirent :«Nous le voulons, mais nous voulons aussi notre confort.» D'autres dirent: «Nous le voulons, mais avec nos intérêts.»

D'autres dirent: «Nous le voulons, mais avec l'estime et les honneurs.

Que serait un religieux sans estime?»

D'autres dirent: «Nous le voulons, mais avec quelques satisfactions avec les créatures.

Comment peut-on vivre seul et sans personne pour nous satisfaire? »

Certains arrivaient à vouloir au moins quelque satisfaction

dans le sacrement de la confession.

 

Mais se retrouver seul à seul avec Jésus, presque personne ne le voulait.

Il y en avait même quelques-uns qui ne s'occupaient pas du tout de Jésus Christ.

 

Alors, tout affligé, Jésus me dit :

«Ma fille, retirons-nous.

As-tu vu comment personne ne veut de Moi ?

Au plus, ils me veulent, mais avec quelque chose qui leur plaît. Moi, Je ne me contente pas de cela

Parce que le véritable règne, c'est quand on règne seul. » Pendant qu'Il disait cela, je me suis retrouvée en mon corps.

 

Me trouvant dans mon état habituel, j'entendis Jésus béni prier dans mon intérieur.

 

Il disait :

«Père saint, glorifie ton nom.

Confonds les orgueilleux et ne te montre pas à eux. Manifeste-toi aux humbles, vu que seulement les humbles

te reconnaissent comme leur Créateur et

se reconnaissent comme ta créature. »

 

Ensuite, Il garda le silence, et je compris la force de l'humilité devant Dieu. Je compris que Dieu n'a aucune hésitation à confier aux humbles ses plus précieux trésors.

 

Tout est ouvert pour les humbles, rien n'est sous clé.

C'est le contraire pour les orgueilleux.

Il semble que Dieu leur met des pièges sous les pieds pour les confondre à chaque pas.

 

Peu après, Jésus se fit voir de nouveau et Il me dit :

 

«Ma fille, si un corps est vivant, on peut dire que cela se reconnaît par la chaleur intérieure continuelle qu'il génère.

Par contre, un corps mort peut bien être réchauffé au moyen de quelque chaleur extérieure, mais comme cette chaleur ne vient pas de la vraie vie, le corps se refroidit immédiatement.

 

On peut reconnaître de la façon suivante si une âme est vivante à la grâce:

 

Sa vie intérieure se manifeste

-par les œuvres qu'elle accomplit et

-par l'amour qu'elle a envers Moi.

Et elle ressent la Force de ma propre Vie dans la sienne.

 

Par contre, si c'est par quelque cause extérieure qu'elle se réchauffe, c'est-à-dire si elle fait quelque bien

et ensuite se refroidit, retourne à ses vices et retombe dans ses habituelles faiblesses,

 

il y a une grande probabilité

qu'elle est morte à la grâce ou

qu'elle est aux dernières extrémités de la vie.

 

On peut reconnaître que c'est vraiment Moi qui viens vers l'âme

-si elle éprouve ma grâce dans son intérieur et

-si tout le bien qu'elle fait se fusionne dans son intérieur.

 

Par contre,

-si on voit que tout est extérieur et

-qu'on n'aperçoit rien de bien dans l'intérieur de l'âme, ça peut être le démon qui agit.»

 

Pendant qu'Il disait cela, il disparut. Peu après Il revint encore et ajouta :

«Ma fille, comme ce sera terrible pour ces âmes

-qui ont été beaucoup fécondées par ma grâce et

-qui n'y ont pas correspondu !

 

La nation hébraïque a été la plus comblée, la plus fécondée, et pourtant la plus stérile.

Moi-même pendant ma vie publique J'ai obtenu de minces résultats.

 

Ainsi, nous n'avons pas produit les fruits que Paul a obtenus chez les autres nations,

-moins fécondées par la grâce,

-mais qui y ont mieux correspondu,

 

Car le manque de correspondance à la grâce

aveugle l'âme,

la dispose à mal interpréter les choses et

ouvre la route à l'obstination, même devant des miracles. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me voyais toute seule et abandonnée. Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus se fit voir dans mon intérieur et

je lui dis:

 

«Ma douce Vie, comment se fait-il que tu m'aies laissée seule? Quand tu m'as placée dans cet état,

-tout n'a été qu'union et

-tout n'a été fait que par entente mutuelle.

Par une douce force, tu m'as attirée totalement à toi.

 

«Oh ! Combien la scène s'est transformée ! Non seulement tu m'as abandonnée,

non seulement tu n'as fait aucun effort avec moi pour me garder dans cet état, mais je suis contrainte à faire un effort continuel avec toi

-pour que tu ne me fasses pas sortir de cet état. Et cet effort est pour moi une mort continuelle.»

 

Jésus répondit:

«Ma fille, la même chose m'est arrivée quand,

-dans le consistoire de la très Sainte Trinité,

on a décrété le mystère de l'Incarnation pour sauver le genre humain.

 

Moi, uni à la Volonté des trois Personnes divines,

J'ai accepté et

Je me suis offert comme victime pour l'homme.

 

Tout a été union entre les trois Personnes divines. Tout a été décidé selon une entente mutuelle.

 

Mais quand Je me suis mis à l'œuvre pour accomplir la mission, surtout

quand Je me suis trouvé dans l'ambiance de la souffrance et des opprobres,

chargé de tous les crimes des créatures,

Je me suis trouvé seul et abandonné par tous, même par mon cher Père.

 

«Non seulement cela.

Mais, chargé de toutes les souffrances, combien J'ai dû forcer le Tout-Puissant

-pour qu'Il accepte mon sacrifice et

-pour qu’Il me permette de continuer ce sacrifice

pour le salut de tout le genre humain présent et à venir.

 

J'ai obtenu cela et mon sacrifice dure encore.

Mon effort est continuel, bien qu'il soit un grand effort d'Amour.

 

Veux-tu savoir où et comment se continue mon sacrifice? Dans le sacrement de l'Eucharistie.

 

Là, mon sacrifice est continuel.

Perpétuel est l'effort que Je fais auprès de mon Père

-pour qu'Il use de Miséricorde envers les créatures pour obtenir leur amour.

Ainsi, Je me trouve en continuel état de morts continuelles,

bien que ces morts soient toutes des morts d'Amour.

Par conséquent, n'es-tu pas contente

que Je partage avec toi les étapes de ma propre Vie? »

 

Ce matin, mon confesseur m'a demandé si j'éprouvais le désir de souffrir. Je lui ai répondu: «Oui. »

Mais, je me sens plus calme, je jouis de plus de paix

Et je suis contente lorsque je ne veux rien d'autre que ce que Dieu veut. C'est pourquoi je veux m'en tenir à cela.

 

Plus tard, Jésus béni est venu. Il m'a dit :

«Ma fille, tu as choisi ce qu'il y a de plus excellent.

 

Celui qui demeure toujours dans ma Volonté me lie de façon

-à faire sortir de Moi une Puissance continuelle qui garde l'âme

-dans une disponibilité continuelle envers Moi.

 

De sorte que

-l'âme forme ma nourriture et

-Moi Je forme la sienne.

 

Au contraire, si l'âme est hors de ma Volonté,

-même si elle fait des choses grandes, saintes et bonnes,

 

puisqu'elle les fait sans cette Puissance qui émane de Moi,

-elle ne peut pas être pour Moi une nourriture savoureuse.

 

Parce que Je ne reconnais pas ses œuvres comme des œuvres de ma Volonté. »

 

Deo gratias !

 

Que tout soit pour la gloire de Dieu et le triomphe du Royaume du suprême Fiat !

 

5 septembre 1900 -  L'Espérance, nourriture de l'Amour 5

6 septembre 1900  - L'état de victime 5

9 septembre 1900 - Jésus prépare l'âme de Luisa à recevoir l'Eucharistie. Menaces contre les chefs d'État 7

10 septembre 1900 -  Menaces contre les méchants. 8

12 septembre 1900 - La souffrance crue. Jésus restaure Luisa. Intrigues de révolution contre l'Église 9

14 septembre 1900 - Pour apaiser sa Justice, Jésus déverse son amertume en Luisa. L'héroïsme de la vraie vertu 11

16 septembre 1900. « Laisse-moi déverser un peu de mon amertume en toi. Mon Cœur ne peut pas la supporter. » 12

18 septembre 1900 -  La charité envers le prochain 12

19 septembre 1900 - Luisa reçoit l'ordre de demander à Jésus d'être soulagée de ses souffrances. 14

20 septembre 1900 - Le signe de la Croix pour guérir. Je continuais de souffrir 15

21 septembre 1900 - La force de l'obéissance. L'obéissance doit être tout pour Luisa. 16

22 septembre 1900 - À chaque fois que Luisa se dispose à faire le sacrifice de mourir, Jésus lui en accorde le mérite comme si elle mourait réellement 17

29 septembre 1900 - Les âmes victimes sont des appuis pour Jésus. 17

30 septembre 1900 - Jésus demande à Luisa de consoler sa Maman affligée. 18

2 octobre 1900 -  État de victime pour l'Italie et pour Corato 19

4 octobre 1900 - Jésus souffre de châtier les hommes parce qu'ils sont ses images. 20

10 octobre 1900 - Ces écrits manifestent clairement la façon dont Jésus aime les âmes. L'âme peut sortir du corps uniquement par la force de la douleur ou par celle de l'amour 23

12 octobre 1900 - Les ennemis les plus puissants de l'homme sont : l'amour des plaisirs, l'amour des richesses et l'amour des honneurs. 26

14 octobre 1900 - Le périlleux fléau des bourgeois. Seule l'innocence attire la miséricorde et atténue la juste indignation 28

15 octobre 1900 - Lutte entre le confesseur et Jésus au sujet de la crucifixion de Luisa. 29

17 octobre 1900 - Devant une âme souffrante et une prière très humble, Jésus perd toute sa force. Cela le rend faible au point de se laisser lier par cette âme. Aspect de la justice. 33

20 octobre 1900 - De même que ma Justice veut une satisfaction pour réparer l'injustice, ainsi mon amour veut une ouverture pour aimer et être aimé 33

22 octobre 1900 - Luisa exprime des doutes au sujet de ce qui lui arrive. Elle veut savoir si cela est de Dieu ou du démon. L'obéissance ne s'appuie pas sur la raison humaine. Sa raison est divine. 34

23 octobre 1900 -  Le véritable amour n'est jamais seul 35

29 octobre 1900 - La charité est ce qu’il y a de plus essentiel et de plus nécessaire dans une âme. 36

31 octobre 1900 - Dans les plus tristes contrariétés de la vie, la médecine la plus salutaire et la plus efficace est la Résignation 37

2 novembre 1900  - Reste à l'intérieur de Moi. Là seulement, tu trouveras la véritable paix et un bonheur stable. 39

8 novembre 1900 - L'obéissance restitue à l'âme son état premier 40

10 novembre 1900 - Jésus-Christ enseigne à Luisa où se trouve le véritable Amour 41

11 novembre 1900 - En sortant de la Divine Volonté, on perd la connaissance de Dieu et de soi-même. 42

13 novembre 1900  - Luisa voit beaucoup de misère humaine, l'humiliation et le dépouillement de l'Église, et même la corruption des prêtres 43

14 novembre 1900 - La Maman Reine redonne des forces à Jésus. Luisa est transportée au purgatoire. 43

16 novembre 1900 - Jésus retire le cœur de Luisa et lui donne son Amour en échange. 46

18 novembre 1900 - L'union de notre cœur avec le Cœur de Jésus fait passer à l'état de parfaite consommation 47

20 novembre 1900 - Puisque Luisa doit vivre dans le Cœur de Jésus, Jésus lui donne une règle pour vivre une vie plus parfaite 48

22 novembre 1900 Jésus se met à la place du cœur de Luisa. Il lui indique quelle nourriture Il attend d'elle. 50

23 novembre 1900 - La manière dont les âmes se trouvent en Jésus 50

25 novembre 1900 - C'est dans la nature du véritable amour de transformer les souffrances en Joie et l'amertume en Douceur 51

3 décembre 1900 - La nature de la très Sainte Trinité est formée de l'Amour le plus pur, le plus simple et le plus communicatif 52

23 décembre 1900 - Devant la Sainteté de la Divine Volonté, les passions n'osent pas se montrer et perdent vie. 54

25 décembre 1900 -  Luisa assiste à la Naissance de Jésus. 55

26 décembre 1900  - La présence continuelle du petit Enfant  tenait Joseph et Marie plongés dans une extase continuelle 58

27 décembre 1900 - Dieu n'est pas sujet au changement. Le démon et la nature humaine changent fréquemment. 58

4 janvier 1901 -  L'état malheureux d'une âme sans Dieu 59

5 janvier 1901 L'Humanité de Jésus a été créée exprès pour obéir et pour détruire la désobéissance. Luisa refait les forces de Jésus. 60

6 janvier 1901 - Jésus se communique aux trois Rois mages avec amour, beauté et puissance. 62

9 janvier 1901 - Jésus veut que Luisa soit unie à lui comme un rayon de soleil qui reçoit du soleil sa vie, sa chaleur et sa splendeur 63

15 janvier 1901 - Jésus dit à Luisa qu'elle cause son plus grand martyre.

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16 janvier 1901 - Jésus-Christ explique à Luisa la hiérarchie dans la charité 65

24 janvier 1901  - L'humanité trouve en moi un bouclier des plus puissants qui la défend, la protège, l'excuse et intercède en sa faveur. Jésus explique la raison de son absence. 67

27 janvier 1901- L'établissement de la foi se trouve dans l'établissement de la charité 69

30 janvier 1901 - Les vertus et les mérites de Jésus sont des colonnes sur lesquelles chacun peut s'appuyer dans sa marche vers l'éternité. Le poison de l'intérêt personnel 69

31 janvier 1901- la patience est le germe de la persévérance. Celle-ci produit la fermeté. L'âme patiente est ferme et stable dans le bien ! Sans cette clef secrète, les autres vertus ne verraient pas le jour pour donner la vie à l'âme et l'ennoblir.» 70

5 février 1901 - Luisa voit deux demoiselles au service de la Justice : Tolérance et Dissimulation 71

6 février 1901 - Toi, fixe-toi en Moi et regarde-Moi. Tu dois totalement te fixer en Moi afin de m'attirer totalement en toi. Je veux trouver en toi ma parfaite complaisance. 72

10 février 1901 - L'Obéissance voit très loin. L'amour-propre a la vue très courte. 73

17 février 1901 - L'homme naît d'abord en Moi. Je lui ordonne de parcourir un petit bout de chemin. Au bout de ce chemin Je le reçois de nouveau en Moi et Je le fais vivre éternellement avec Moi 74

8 mars 1901  - Jésus explique à Luisa que c'est à travers la Croix qu'Il a été reconnu comme Dieu. Il lui enseigne qu'il y a la Croix de la Souffrance et celle de l'Amour 75

19 mars 1901 - Jésus explique à Luisa la manière de souffrir 76

22 mars1901 - Luisa voit la ville de Rome et les graves péchés qui s'y commettent. Jésus veut envoyer des châtiments et Luisa s'y oppose. 77

30 mars 1901 - Jésus parle à Luisa de la Divine Volonté et de la Persévérance 78

31 mars 1901 - Inconstance et instabilité. – Dimanche de Rameaux - Quand la véritable Lumière de la Vérité entre dans une âme et prend possession de son cœur, cette âme n'est pas sujette à l'inconstance. 79

5 avril 1901 - «Aie aussi de la compassion pour ma Mère. Car Mes souffrances sont la cause de ses douleurs. Avoir de la compassion envers elle, c'est en avoir envers Moi. » Au Calvaire, durant la Crucifixion, Luisa voit toutes les générations en Jésus. 80

7 avril 1901 - Luisa voit la Résurrection de Jésus. Il lui parle de l'obéissance. Par le moyen de l'obéissance, l'âme peut former en elle la parfaite résurrection aux vertus. 81

9 avril 1901 - Si la ferveur et les vertus de l'âme ne sont pas bien enracinées dans l'Humanité de Jésus, alors, au moment des tribulations, elles sèchent rapidement. 82

19 avril 1901 - Plaintes de Luisa à cause de l'absence de Jésus. Jésus la console et lui explique des choses sur la grâce. 83

21 avril 1901 - Les châtiments sont nécessaires pour que l'homme ne se corrompe pas davantage. 85

22 avril 1901 -  L'imitation de la Vie de Jésus. 85

13 juin 1901 - Les croix et les tribulations sont le pain de la béatitude éternelle 86

18 juin 1901 - Jésus exige sa gloire de toutes les parcelles de notre être. De l'état d'union, on passe à l'état de consommation 86

30 juin 1901 - Les signes permettant de reconnaître si la grâce réside dans l'âme. 88

5 juillet 1901 - Jésus est le commencement, le milieu et la fin de tous les désirs de Luisa. 89

16 juillet 1901 –« Le mal commence dans l'homme quand il commence à avoir l'âge de raison. Il se dit alors: "Je suis quelqu'un." En croyant être

quelqu'un, l'homme s'éloigne de Moi. » L'écart entre l'amour de Jésus et l'amour humain. Pour entrer dans le Ciel, l'âme doit être entièrement transformée en Jésus. 89

20 juillet 1901 - La voix de l'âme de Luisa est douce à l'oreille de Jésus.

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23 juillet 1901 - La vraie charité est : - se détruire soi-même pour donner la vie aux autres. - prendre sur soi les maux d'autrui et se donner comme leur bien propre. 93

27 juillet 1901 -  Les doutes du confesseur. La réponse de Jésus 94

30 juillet 1901 - Une vue du monde. La plupart des hommes sont aveugles. 94

3 août 1901 -  L'âme qui possède la Grâce est puissante sur l'enfer, sur les hommes et sur Dieu 95

5 août 1901 -  La mortification est l’œil de l'âme 96

6 août 1901 – « En m'aimant en tout, tu me rends heureux et satisfait. » L'amour des bienheureux au Ciel est une possession divine, tandis que l'amour des âmes qui cheminent sur cette terre est comme une possession dont Jésus est en train de faire l'acquisition 96

21 août 1901 - La céleste Maman enseigne à Luisa le secret du bonheur.

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2 septembre 1901 - Jésus parle de l'Église et de la société actuelle 98

4 septembre 1901 - Les ardeurs du Cœur de Jésus pour la gloire de la Majesté divine et pour le bien des âmes. 100

5 septembre 1901 – « Courage, ne crains pas ! »« En appliquant vraiment ta volonté à faire ce que je veux, même si tu manques quelquefois, je suppléerai. » 102

9 septembre 1901 - La puissance de nos intentions dans nos actions. 103

10 septembre 1901 -  Unir nos actions à celles de Jésus, c'est continuer sa vie sur la terre 104

14 septembre 1901 - L'Amour de Dieu doit être le principe et la fin de nos actions. 105

15 septembre 1901 - Gloire à la Croix. Tout le triomphe et la gloire viendront de la Croix. Autrement, les remèdes aggraveront les maux eux- mêmes. 106

2 octobre 1901 - Jésus amène Luisa au Ciel. Les anges demandent à Jésus de la montrer au monde entier. Luisa nage en Dieu et essaie de comprendre l'intérieur divin. la créature ne peut dire de Dieu que les premières lettres de l'alphabet. Elle doit laisser tomber toute étude avancée. 106

3 octobre 1901 - Luisa s'offre au Seigneur d'une façon spéciale. La volonté humaine est le plus grand obstacle à l'union à Dieu 109

8 octobre 1901 - Lorsque l'âme opère en union avec Jésus, ses actes ont les mêmes effets que les actes de Jésus. La valeur de l'intention 111

11 octobre 1901 - Le silence de Jésus. L'aliment le plus nécessaire est la paix. 112

14 octobre 1901 - Comme en un éclair, Jésus se manifeste à Luisa. Il lui fait comprendre quelque chose de ses attributs divins 113

21 octobre 1901 - L'intention droite. Tout ce qu'on ne fait pas pour Dieu est dispersé comme de la poussière emportée par un vent violent. 115

25 octobre 1901 - La privation fait connaître d'où viennent les choses, ainsi que leur valeur 115

22 novembre 1901 - Le moi porte l'empreinte de toutes les ruines. Sans le moi, tout est en sécurité 116

27 décembre 1901 - Jésus est l'administrateur de la très Sainte Trinité. La division chez les prêtres 117

29 décembre 1901 - Les tribulations sont nécessaires pour celui qui vit à l'ombre de Jésus. 119

6 janvier 1902 - Cette crainte extravagante de mourir est une sottise.

Puisque chacun possède tous mes mérites, mes vertus et mes œuvres, comme passeport pour entrer au Ciel, don que J'ai fait à tous. Sache cependant que l'hommage le plus agréable qu'on puisse m'offrir, c'est de désirer mourir pour être uni à Moi 120

11 janvier 1902 - Pour être parfait, l'amour doit être triple. Allusion au divorce. 122

12 janvier 1902 -  L'aveuglement des hommes. Jésus parle du divorce. Les contrariétés sont des perles précieuses. 123

14 janvier 1902 - L'âme n'est pas digne de Jésus si elle ne se dépouille pas totalement d'elle-même pour se remplir complètement de lui. En quoi consiste la véritable exaltation 124

25 janvier 1902 - La fièvre de l'amour fait prendre à l'âme son envol vers le Ciel. Des reproches de Jésus. 125

26 janvier 1902 - La Maman Reine est enrichie des trois prérogatives de la très Sainte Trinité 126

3 février 1902 - Luisa offre sa vie pour que la loi du divorce ne soit pas approuvée. 126

8 février 1902  -  Buts de la Passion de Jésus 128

9 février 1902 - Jésus se met à la disposition de Luisa. Elle lui demande que la loi du divorce ne soit pas approuvée. 129

17 février 1902 -  Jésus explique à Luisa ce qu'est la mort. 130

19 février 1902  - L'âme est comme une toile qui reçoit l'image de Dieu.

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21 février 1902 - Les paroles de Jésus sont simples de façon à se faire comprendre par les savants et les ignorants. 131

24 février 1902 - La Maman Reine parle à Luisa de ses souffrances. Jésus continue de parler sur le divorce. 133

2 mars 1902  -  Les effets de la Foi 134

3 mars 1902  -  Les châtiments sont nécessaires 135

5 mars 1902  -  Conséquences du mauvais exemple des chefs 135

6 mars 1902 - Jésus vient, dépouillé de toute principauté, de toute royauté et de toute souveraineté. 136

7 mars 1902 - En la présence divine, l'âme acquiert et imite la façon divine d'opérer 137

10 mars 1902 - La souffrance de l'amour est plus terrible que la souffrance de l'enfer 137

12 mars 1902 -  Menaces de châtiments. 139

16 mars1902 - On ne doit rechercher ni son propre confort, ni l'estime de soi, ni le plaisir qui vient d'autrui, mais uniquement le plaisir de Dieu 139

18 mars 1902 -  Une âme qui s'inquiète fait souffrir Jésus. 140

19 mars 1902  - Les créatures se sont corrompues par leur propre volonté.  Jésus ne veut pas avoir compassion d'elles 141

23 mars 1902 - Le soutien de la vraie sainteté, c'est la connaissance de soi 141

27 mars 1902 -  A propos de la Justice. 142

30 mars 1902 - Luisa voit Jésus ressuscité. Le vêtement de lumière de l'Humanité ressuscitée de Jésus 143

4 avril 1902 - En détruisant les biens moraux, on détruit aussi les biens physiques et temporels. 143

16 avril 1902 - La façon de réprimer les passions. Contrôle des premiers mouvements de l'âme. 145

25 avril 1902 -  La croix est Sacrement. 146

29 avril 1902 - Celui qui veut Dieu dans sa totalité doit se donner totalement à Dieu 147

16 mai 1902  -  Deux états sublimes pour l'âme. 148

22 mai 1902  -  La très Sainte Vierge incite Jésus à faire souffrir Luisa  149

2 juin 1902 - Le trône de Jésus est composé des vertus. L'âme qui possède les vertus Le fait régner en elle 150

15 juin 1902 - L'amour n'est pas un attribut de Dieu, il est sa nature. « Il est impossible que celui qui m'aime vraiment aille à sa perte.» 151

17 juin 1902 - La mortification produit la gloire. Celui qui veut trouver la source de tous les plaisirs doit s'éloigner de tout ce qui peut déplaire à Dieu. » 152

29 juin 1902 - Pauvre France! Pauvre France! Tu t'es cabrée et tu as rompu et violé les lois les plus sacrées en me désavouant pour ton Dieu.

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1 juillet 1902 - Les véritables âmes victimes doivent s'exposer aux souffrances de Jésus. Complots contre l'Église et contre le Pape. 153

3 juillet 1902 - En se consumant dans ma Vie eucharistique, l'âme peut dire qu'elle accomplit auprès de la Divinité les mêmes fonctions que Je fais continuellement auprès de Dieu par amour pour les hommes. 154

7 juillet 1902 - Le toujours de l'humiliation avec le Christ est le commencement  du toujours de l'exaltation avec le Christ. » 155

28 juillet 1902 - Ce que Je te recommande, c'est d'acquérir l'esprit de prière continuelle 155

31 juillet 1902 - La vraie charité doit être désintéressée - de la part de celui qui l'exerce et - de la part de celui qui la reçoit. 156

2 août 1902 -  Tout au cours de sa vie, Jésus réparait pour tous en général et pour chacun en particulier 157

10 août 1902 -  Privations, lamentations et nécessité des châtiments. 157

3 septembre 1902 - Jésus dit : «Tout ce que J'ai mérité dans ma Vie, Je l'ai cédé à toutes les créatures et, d'une façon spéciale et surabondante, à celles qui sont victimes par Amour pour Moi. » 158

4 septembre 1902 - Le confesseur demande à Jésus de ne pas faire mourir Luisa 159

5 septembre 1902 - Jésus, les anges et les saints pressent Luisa de les rejoindre au Ciel. Son confesseur s'y oppose. 160

10 septembre 1902 -  Les 3 caractéristiques de l'Amour 161

22 octobre 1902  -  Menaces contre l'Italie 162

30 octobre 1902  -  Jésus Christ est venu pour renouer le lien entre Dieu et l'homme. 162

1 novembre 1902 - Le véritable sérieux se trouve dans la religion. Et la vraie religion consiste à regarder le prochain en Dieu et Dieu dans le prochain 163

5 novembre 1902 - Luisa voit un arbre dans le Cœur de Jésus. Il lui en explique la signification 164

9 novembre 1902 - La différence entre les œuvres de Jésus et les œuvres de l'homme 165

16 novembre 1902 - La Parole de Dieu est joie. Le confesseur dit à Luisa que Monseigneur a donné l'ordre absolu que le prêtre ne vienne plus pour la faire sortir de son état habituel 166

17 novembre 1902 -  Impossibilité de perdre connaissance. C'est un décret de la Volonté de Dieu que Luisa quitte son état de souffrance par l'action d'un prêtre. 167

21 novembre 1902 - Jésus se sert de la nature humaine de Luisa pour continuer en elle le cours de ses souffrances. 170

22 novembre 1902 - Luisa est en danger de mourir. L'obéissance s'y oppose. 172

30 novembre 1902 - Luisa craint que son état soit l'œuvre du démon. Jésus lui enseigne comment reconnaître si quelque chose vient de Lui ou du démon 173

3 décembre 1902 - Les difficultés de Luisa en ce qui concerne l'obéissance. Jésus la calme. 174

4 décembre 1902 - Jésus explique à Luisa les raisons de son agir. Dans ma vie, de ma naissance à ma mort, on trouve tout, Moi qui portais la vie de toute l'Église. Les questions les plus difficiles se résolvent lorsqu'on les compare aux événements correspondants de ma Vie. 176

5 décembre 1902 - Luisa voit une femme qui pleure sur l'état des peuples. Cette femme lui demande de ne pas quitter son état de victime.

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7 décembre 1902 - La France et l'Italie ne reconnaissent plus Jésus. Jésus suspend Luisa de son état de victime, mais Luisa ne l'accepte pas. Elle lutte pour que la loi du divorce ne soit pas approuvée. 179

8 décembre 1902  - Pour empêcher que soit approuvée la loi du divorce, le confesseur utilise la puissance de l'Église pour tenir Jésus crucifié en Luisa et Luisa crucifiée elle aussi 180

9 décembre 1902 - Luisa se trouve avec Jésus Christ. Elle est comme clouée avec lui sur la croix. Ils parlent au sujet du divorce. 182

15 décembre 1902 - Luisa est clouée sur la croix avec Jésus. L'homme est sur le point d'être écrasé sous le poids de la Justice divine. 183

17 décembre 1902 - Pour pouvoir être victime, l'union permanente avec Jésus est nécessaire 185

18 décembre 1902 - Jésus invite de nouveau Luisa à souffrir avec lui, pour vaincre ceux qui veulent la loi du divorce. 185

24 décembre 1902 - Ma fille, celui qui se croit quelque chose devant Moi et devant les hommes ne vaut rien, tandis que celui qui ne se croit rien vaut tout. 187

26 décembre 1902 - Les calomnies, les persécutions et les contrariétés conduisent à la justification de l'homme. 189

30 décembre 1902 - Le Seigneur fait voir à Luisa des tremblements de terre et des destructions de villes. Il lui parle de sa Volonté. 190

31 décembre 1902 - Jésus aime tellement Luisa qu'il lui arrive de l'aimer autant qu'Il s'aime lui-même. Bien que, parfois, Il ne peut la regarder parce qu'elle lui donne la nausée. Explications. 192

5 Janvier 1903 - La liberté est nécessaire pour connaître le bien et le mal. Je n'ai pas fait l'homme pour la terre, mais pour le Ciel. Son esprit, son cœur et tout son intérieur devaient être dans le Ciel 194

7 janvier 1903 - Luisa demande à Jésus des explications sur son état. Jésus les lui donne. 195

9 janvier 1903 - Tout est écrit dans les cœurs de ceux qui croient, qui espèrent et qui aiment. 196

10 janvier 1903 - Les mots qui consolent le plus la douce Maman sont Dominus tecum. 197

11 janvier 1903 - Luisa voit Monseigneur combattre pour la religion 198

13 janvier 1903 - Luisa voit la très Sainte Trinité. les maux résultant de l'adulation 198

31 janvier 1903 - Ma fille, J'ai voulu souffrir ces épines dans ma tête non seulement pour expier tous les péchés causés par les pensées des hommes, mais pour unir l'intelligence humaine à l'Intelligence divine. 200

1 février 1903 - Une église protestante s'ouvre à Corato. La Maman Reine reprend Luisa 200

9 février 1903 - Les bienfaits de l'Église catholique et les maux des protestants. 201

22 février 1903 - Le péché est un poison pour l’âme. Le repentir est un véritable contrepoison: en enlevant le poison qui s'y trouve, il y ramène mon image 203

23 février 1903 - Les hommes ne veulent pas de Notre-Seigneur comme tête. L'Église sera toujours l'Église 203

5 mars 1903 - Jésus se fait voir à Luisa en portant un faisceau de croix dans les bras. Il lui dit que ce sont les croix de la désillusion qu'Il tient prêtes pour chacun 205

6 mars 1903 - Jésus emmène Luisa pour voir le monde.   Il se présente en disant:  « Ecce Homo ! » «Voici l'Homme ! » 206

9 mars 1903 - Jésus parle de l'Humilité et de la correspondance à la grâce. 208

12 mars 1903 - Mon Sacrifice se continue dans le sacrement de l'Eucharistie. Luisa se plaint et Jésus lui parle de sa Vie et de l'Eucharistie. 209

18 mars 1903 - Jésus dit que Luisa, qui demeure toujours dans sa

Volonté, choisit ce qu’il y a de plus excellent. 211