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Tome 6 audio

 


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Étant dans mon état habituel, je me suis retrouvée hors de mon corps Je me suis vue comme un petit bateau à vapeur.

J'étais tout étonnée de me voir réduite à cette forme.

 

Mon adorable Jésus vint et Il me dit:

«Ma fille,

la vie humaine est comme un bateau à vapeur qui ne peut se déplacer que par le feu: si son feu est grand et vif, il avance rapidement,

si son feu est petit, il se déplace lentement et si son feu est éteint, il reste immobile.

 

Il en va ainsi pour l'âme:

-si le feu de l'amour pour Dieu est grand en elle,

elle plane au-dessus de toutes les choses de la terre, volant toujours vers son centre qui est Dieu

-Si ce feu est petit en elle,

elle avance avec difficulté, rampant et

se couvrant de boue par tout ce qui est de la terre .

- si ce feu est éteint,

elle reste immobile, sans la vie de Dieu en elle. Elle est comme morte à tout ce qui est divin.

 

Ma fille,

quand l'âme fait toutes ses actions par amour pour Moi et

quand ne veut aucune autre récompense pour son travail que mon amour, elle marche toujours dans la lumière du jour.

Ce n'est jamais la nuit pour elle.

 

Elle marche même dans le soleil qui l'entoure complètement en profitant pleinement de sa lumière.

Ses actions lui servent de lumière pour son voyage. Elles produisent en elle une lumière toujours nouvelle. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je priais pour les besoins des autres. Bougeant en moi, Jésus béni me dit :

 

« Pourquoi pries-tu pour ces gens? »

Et toi, Seigneur, pourquoi nous aimes-tu ? -

 

« Je vous aime parce que vous m'appartenez.

Et quand une chose nous appartient, on se sent contraint de l'aimer. C'est comme une nécessité. »

Seigneur, je prie pour ces gens parce qu'ils t'appartiennent. Autrement, je ne serais pas intéressée.»

 

Plaçant sa main sur mon front en y mettant une certaine pression, Il ajouta:

«Oh! C’est parce qu'ils sont à Moi!

C'est pour ça que l'amour du prochain est une bonne chose. »

 

Étant dans mon état habituel, Jésus béni se montra brièvement et Il me dit:

 

«Ma fille, le véritable amour s'oublie lui-même et vit

des intérêts, des souffrances et de tout ce qui appartient au Bien-Aimé.»

Je lui répondis:« Seigneur, comment pouvons-nous nous oublier nous-mêmes quand nous nous sentons tant nous-mêmes?

Il ne s'agit pas de quelque chose d'éloigné de nous, séparé de nous, qui peut facilement être oublié.»

 

Jésus reprit:

«C'est précisément là le sacrifice du véritable amour:

alors qu'on est avec soi-même, on doit vivre de tout ce qui appartient au Bien-Aimé.

Plus encore, si son moi reviens à la surface, on doit s'ingénier à faire de cela une nouvelle occasion de se consumer pour l'objet aimé.

 

Par contre, si le Bien-Aimé voit que l'âme lui donne tout d'elle-même, Il saura la récompenser en lui donnant tout de lui et en lui permettant de vivre de sa vie divine. Ainsi, celui qui s'oublie complètement trouve tout.

 

« Il est nécessaire de voir la différence entre ce qu'on oublie et ce qu'on trouve : On oublie ce qui est laid et on trouve ce qui est beau.

On oublie la nature et on trouve la grâce.

On oublie les passions et on trouve les vertus. On oublie la pauvreté et on trouve la richesse. On oublie la sottise et on trouve la sagesse.

On oublie le monde et on trouve le Ciel. »

 

Ce matin, étant hors de mon corps, je me suis trouvée avec bébé Jésus dans mes bras et en compagnie d'une vierge qui m'a étendue par terre pour me faire subir la crucifixion,

-pas avec des clous, mais avec du feu,

plaçant des charbons de bois en feu sur mes mains et mes pieds. Jésus béni m'assistait dans ma souffrance et Il me dit:

«Ma fille, il n'y a pas de sacrifice sans renoncement.

Le sacrifice et le renoncement provoquent l'amour le plus pur et le plus parfait.

Et comme le sacrifice est sacré, il me consacre l'âme comme un sanctuaire digne de Moi

afin que J'y habite en permanence.

Ainsi, laisse le sacrifice faire son œuvre en toi afin de rendre sacrés ton corps et ton âme pour que tout soit sacré en toi.

Consacre-Moi tout. »

 

Étant dans mon état habituel, j'ai vu Jésus béni en moi.

 

Une lumière dans mon esprit me dit :

«Alors que l'on n'est rien, on peut être tout.

Mais comment?

On devient tout par la souffrance.

La souffrance fait que l'âme devient pontife, prêtre, roi, prince, ministre, juge, avocat, réparateur, protecteur, défenseur.

 

Et comme la vraie souffrance est celle voulue par Dieu,

si l'âme s'apaise complètement dans la Volonté de Dieu, cet apaisement, uni à la souffrance, permet à l'âme d'influer

-sur la justice de Dieu,

-sur sa miséricorde,

-sur les hommes et

-sur toutes choses.

 

La souffrance a conféré au Christ

-toutes les qualités,

-tous les honneurs et

-tous les ministères

que la nature humaine peut avoir.

 

De la même manière,

en participant aux souffrances du Christ, l'âme participe

-aux qualités,

-aux honneurs et

-aux ministères

du Christ, qui est le Tout. »

 

Je me sentais impressionnée par ce que j'ai écrit ci-dessus en me demandant si cela est bien conforme à la vérité.

 

Ainsi, aussitôt que j'ai vu Jésus béni, je lui ai dit :

«Seigneur, ce que j'ai écrit n'est pas correct:

comment, par la simple souffrance, peut-il en être ainsi?»

 

Il me répondit:

«Ma fille, ne sois pas étonnée.

En effet, aucune beauté n'égale la souffrance pour Dieu seul.

 

Deux flèches s'échappent de Moi continuellement.

Une première part de mon Cœur.

C'est une flèche d'amour qui blesse tous ceux qui sont sur mes genoux, c'est-à-dire ceux qui sont dans ma grâce.

Cette flèche blesse, mortifie, guérit, afflige, attire, révèle, console et prolonge ma Passion et ma Rédemption pour ceux qui sont sur mes genoux.

 

L'autre flèche provient de mon trône.

Je la confie aux anges qui, comme mes ministres, la font voler vers toutes sortes de gens, les châtiant et les excitant à la conversion.»

 

Pendant qu'Il disait cela, il partagea ses souffrances avec moi en me disant:

«Toi aussi, tu participes à ma Rédemption. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je vis brièvement Jésus béni dans mon intérieur. Comme s'il avait voulu continuer de dissiper mes doutes,

 

Il me dit:

«Ma fille,

Je suis la Vérité même.

Aucun mensonge ne peut sortir de Moi.

Au plus, il peut s'agir de choses que l'homme ne comprend pas. L'âme doit réagir à mes paroles en les mettant en pratique.

En fait, chacune de mes paroles est une liaison à la grâce

qui sort de Moi et

qui donne comme un cadeau à la créature.

 

Si elle répond,

elle joint cette liaison aux autres qu'elle a déjà acquises. Si elle ne le fait pas,

elle la retourne à son Créateur.

 

En fait,

Je parle seulement quand Je vois

que la créature a la capacité de recevoir mes cadeaux.

 

En me répondant, elle acquiert

non seulement beaucoup de liaisons à la grâce,

mais aussi beaucoup de liaisons à la sagesse divine.

De plus, elle me dispose à lui donner encore plus de cadeaux.

 

Mais, si Je vois que mes cadeaux sont retournés, Je me retire et Je me tiens silencieux. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon Jésus béni vint brièvement et Il me dit :

 

« Ma fille, toute action humaine effectuée en dehors de la Divine Volonté met Dieu hors de sa propre création.

 

La souffrance elle-même, aussi sainte, noble et précieuse qu'elle puisse être à mes yeux,

-si elle n'est pas née dans ma Volonté, au lieu de me plaire,

-elle m'indigne et me répugne.»

 

ô Volonté de Dieu, comme tu es sainte, adorable et aimable ! Avec toi, nous sommes tout, même si nous n'avons rien fait

Parce que Tu es féconde et que Tu donnes naissance à tout ce qui est bon pour nous. Sans toi, nous ne sommes rien, même si nous faisons tout

Parce que la volonté humaine est stérile et rend tout stérile.

 

Ce matin, je n'ai pas pu recevoir la communion.

J'en étais très affligée, bien que résignée. J'ai pensé que si je n'étais pas dans la situation d'être clouée au lit en tant que victime, j'aurais certainement pu la recevoir.

 

J'ai dit au Seigneur: «Tu vois, l'état de victime m'impose le sacrifice d'être privée de te recevoir dans le sacrement. Accepte au moins mon sacrifice de privation comme un acte d'amour plus grand que si je te recevais réellement.

Ainsi, penser que me priver de toi te prouve encore plus mon amour pour toi adoucit l'amertume de cette privation. »

 

Pendant que je disais cela, des larmes coulaient de mes yeux.

Cependant, ô bonté de mon bon Jésus, dès que j'eus commencé à m'assoupir, et sans qu'Il m'eut obligé de le chercher longuement comme à l'accoutumée, Il vint et, plaçant ses mains sur mon visage, Il me caressa en me disant:

 

«Ma fille, ma pauvre fille, courage ! Ta privation de Moi excite ton désir

Et, à travers ce désir ardent, ton âme respire Dieu.

 

Quant à Dieu, se sentant encore plus enflammé par cette excitation de l'âme, Il respire cette âme.

Dans ces respirations réciproques entre Dieu et l'âme,

la soif d'amour s'enflamme et, comme l'amour est feu, il forme le purgatoire pour cette âme.

 

Il en résulte pour elle non seulement une communion par jour comme l'Église le permet, mais une communion continuelle, au même titre que la respiration est continuelle.

 

Il s'agit de communions d'amour le plus pur en esprit seulement, pas avec le corps. Et comme l'esprit est plus parfait que le corps, l'amour y est plus intense.

C'est de cette façon que Je récompense, non pas celui qui ne veut pas me recevoir, mais celui qui ne peut pas me recevoir et qui m'offre cela pour me contenter.»

 

Me trouvant dans mon état habituel, je sentis comme un poids sur mon âme, comme si le monde entier pesait sur moi à cause de ma privation de Jésus béni. Dans mon immense amertume, je fis tout pour le trouver.

 

Quand Il vint, Il me dit:

 

«Ma fille, quand l'âme me cherche, elle reçoit un rayon divin, un attribut divin Elle renaît en Moi autant de fois que Je renais en elle. »

 

J'étais étonnée de ces paroles et je lui dis : «Seigneur, que dis-tu?»

Il ajouta : «Oh ! si tu savais la saveur que goûte tout le Ciel quand, sur la terre, une âme cherche Dieu continuellement, comme cela se fait au Ciel !

 

Quelle est la vie des bienheureux? Qu’est-ce qui la constitue?

Leur renaissance continuelle en Dieu et la renaissance continuelle de Dieu en eux.

 

C'est la réalisation de : «Dieu est toujours ancien et toujours nouveau. »

Il ne se sentent jamais fatigués parce qu'ils vivent continuellement une nouvelle vie en Dieu. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je vis brièvement Jésus béni avec sa Croix sur les épaules pendant qu'Il rencontrait sa très sainte Mère.

Je lui dis : «Seigneur, que fit ta Mère au moment de cette si triste rencontre ? »

 

Il me répondit :

«Ma fille, elle fit un acte d'adoration simple et profond. Plus un acte est simple, plus facilement il rejoint Dieu.

Par cet acte simple, elle fit ce que Je faisais moi-même intérieurement.

Cela me fut immensément agréable, plus que si elle avait fait quelque chose de plus grand. La véritable adoration consiste en cela:

la créature se dissout dans la sphère divine en s'unissant à Dieu dans tout ce qu'Il fait.

 

Pensez-vous qu'adorer par des paroles alors que l'esprit est ailleurs est de la vraie adoration?

Dans ce cas, la volonté est loin de Moi: on m'adore en exerçant l'une de ses facultés pendant que les autres sont dispersées?

Non, Je veux tout pour moi, tout ce que J'ai donné à la créature.

L'adoration est l'acte cultuel le plus grand que la créature puisse faire pour Moi. »

 

Ce matin, je me suis trouvée hors de mon corps en train d'examiner la voûte des cieux. J'y ai vu sept soleils des plus resplendissants, bien que leur apparence différait du soleil habituel. Ils avaient la forme d'une croix plantée dans un cœur.

 

Je ne pouvais pas voir cela clairement, parce que la lumière de ces soleils était si grande qu'on ne pouvait voir à l'intérieur.

 

Cependant, plus je m'approchais, plus je m'apercevais que la Reine Mère se trouvait à l'intérieur. Je me suis dit: «Comme je voudrais lui demander si elle veut que j'essaye de sortir de cet état sans attendre le prêtre!»

 

M'étant approchée d'elle, c'est ce que je lui ai demandé.

Elle me répondit par un non bref, ce qui me mortifia quelque peu La très Sainte Vierge se tourna ensuite vers la multitude en disant : «Voyez ce qu'elle veut faire ! »

 

Chacun répondit: « Non, non ! »

 

Ensuite, remplie de bonté, elle se tourna vers moi et elle me dit:

«Ma fille,

sois courageuse sur la voie de la souffrance.

Vois-tu, ces sept soleils qui sortent de mon Cœur

sont mes sept douleurs qui m'ont apporté beaucoup de gloire et de splendeur!

 

Ces soleils, fruits de mes douleurs, dardent continuellement la très Sainte Trinité qui,

-se sentant blessée,

m'envoie continuellement des grâces par sept canaux.

 

Ces grâces, je les distribue

pour la gloire de tout le Ciel,

pour le soulagement des âmes du purgatoire et

pour le bénéfice des âmes pèlerines sur la terre.» Après, elle disparut et je réintégrai mon corps.

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus se montra sous la forme du Crucifié. Après m'avoir fait partager ses souffrances, Il me dit:

 

«Ma fille,

par la Création, J'ai donné mon image aux âmes et,

par mon Incarnation, Je leur ai donné ma Divinité, divinisant ainsi l'humanité.

En s'incarnant dans l'humanité, ma Divinité s'incarna aussi dans la croix.

 

De même que la croix incarne la Divinité dans l'âme, elle incarne aussi l'âme dans la Divinité,

-détruisant en elle ce qui lui vient de la nature.

 

Il y a, si l'on peut dire, incarnation de Dieu dans l' âme et de l' âme en Dieu. » Je fus enchantée d'entendre que la croix incarne l'âme en Dieu.

Il ajouta: «Je ne parle pas d'union, mais d'incarnation.

La croix pénètre tellement dans l'âme que celle-ci devient souffrance

Et là où il y a souffrance, il y a Dieu.

Car Dieu et la souffrance ne peuvent être séparés.

 

La croix

-rend l'union à Dieu plus stable et

-rend la séparation d'avec Lui presque aussi difficile que la séparation entre la souffrance et la nature.»

 

Ayant dit cela, Il disparut.

Après un moment, Il revint sous l'aspect qu'Il avait lors de sa Passion quand Il était couvert d'opprobres et de crachats.

Je lui dis: «Seigneur, montre-moi comment je pourrais éloigner de toi

ces opprobres et les remplacer par des honneurs, des éloges et de l'adoration.»

 

Il me répondit:

«Ma fille, autour de mon trône il y a un vide

causé par la gloire que me doit la Création, mais qu'elle ne me donne pas.

 

-Cependant, celui qui, me voyant méprisé par les créatures, m'honore, non seulement pour lui, mais pour les autres,

fait surgir dans ce vide des honneurs pour Moi .

 

-Celui qui me voit non aimé et qui m'aime

fait surgir dans ce vide de l'amour pour Moi.

 

-Celui qui voit que Je comble les créatures de bienfaits alors qu'elles ne sont pas reconnaissantes envers Moi, et qui est lui-même reconnaissant envers Moi,

fait surgir dans ce vide de la gratitude et des remerciements pour Moi.

 

Ainsi, il se crée autour de mon trône une atmosphère parfumée

-qui me plaît et

-qui provient des âmes qui m'aiment non seulement pour elles-mêmes, mais aussi pour les autres.»

 

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, bébé Jésus est venu. En le voyant si petit, comme s'Il venait de naître, je lui ai dit:

«Mon cher Petit, pour quelle raison es-tu venu du Ciel pour naître si petit en ce monde ? »

 

Il me répondit:

«La raison était l'amour.

Ma naissance temporelle fut le résultat d'un débordement d'amour de la très Sainte Trinité envers les créatures.

Par un débordement d'amour de ma Mère, J'ai quitté le sein maternel et, par un débordement d'amour, Je me suis incarné dans les âmes.

 

Ce débordement était le résultat du désir.

Dès que l'âme commence à me désirer, Je suis conçu en elle. Plus elle progresse dans son désir, plus Je grandis en elle.

 

Et quand ce désir remplit son intérieur au point de débordement,

Je nais dans l'homme tout entier - dans son esprit, sa bouche, ses œuvres, ses pas.

 

Le diable a aussi ses naissances dans les âmes.

Dès qu'une âme commence à désirer le mal,

le diable est conçu en elle avec ses œuvres mauvaises

Si ce désir est nourri, le diable croît et remplit l'intérieur de âme de passions des plus laides et répugnantes.

Si le point de débordement est atteint, l'homme s'adonne à tous les vices.

 

Ma fille, combien de naissances fait le diable en ces si tristes temps ! Si les hommes et les démons en avaient le pouvoir,

ils détruiraient toutes mes naissances dans les âmes. »

 

Après m'être donné beaucoup de peine, mon Jésus béni vint brièvement.

Il me fit voir beaucoup d'âmes humaines à l'intérieur de son Humanité et Il me dit:

 

«Ma fille, au Ciel toutes les vies humaines se trouvent dans mon Humanité

comme dans un cloître. Leur régime de vie vient de Moi. Étant un cloître, mon Humanité conduit la vie de chaque âme.

 

Quelle n'est pas ma joie quand les âmes sur la terre habitent ce cloître et que l'écho de mon Humanité se mélange à l'écho de ces vies humaines!

 

Cependant, quelle n'est pas mon amertume quand des âmes mécontentes quittent ce cloître! D'autres y restent, mais sans conviction.

Elles ne se soumettent pas au régime de mon cloître.

Et, par conséquent, mon écho ne se mélange pas au leur.»

 

Poursuivant dans mon état habituel, bébé Jésus est venu.

Et, après s'être placé dans mes bras, Il m'a béni de ses petites mains et Il m'a dit:

 

«Ma fille, puisque l'humanité ne forme qu'une seule famille,

-quand quelqu'un fait une bonne action et l'offre à Dieu, la famille humaine entière participe à cette offrande,

-qui me parvient comme si tous l'offraient.

 

Quand les Rois Mages m' ont offert leurs cadeaux,

Je voyais toutes les générations humaines présentes en leurs personnes et tous ont participé au mérite de ces offrandes.

 

La première chose qu'ils m'ont offerte fut de l'or.

En retour, Je leur ai donné la connaissance et la compréhension de la vérité. Mais sais-tu quel or j'attends des âmes?

Pas de l'or matériel, non, mais de l'or spirituel, c'est-à-dire

-l'or de leur volonté,

-l'or de leur affection,

-l'or de leurs désirs et de leurs goûts personnels.

-en somme, l'or de tout l'intérieur de l'homme.

 

C'est tout l'or de l'âme que Je veux pour Moi.

Bien que l'âme ne puisse pas facilement me faire un tel don sans se sacrifier.

 

La myrrhe, comme un fil électrique,

-lie l'intérieur de l'homme,

-le rend plus brillant et

-lui donne des nuances multiples de couleurs

qui procurent toutes espèces de beautés à l'âme.

 

Cependant, il faut un moyen qui,

-comme un parfum et une brise provenant de l'intérieur de l'âme,

maintienne les couleurs et la fraîcheur toujours vivantes,

permette d'offrir des cadeaux et d'en obtenir de plus grands que ceux donnés, et qui force celui qui reçoit et donne de demeurer à l'intérieur de l'âme

afin qu'elle soit en continuelle conversation avec lui.

 

Quel est donc ce moyen?

C'est la prière, particulièrement la prière intérieure, qui convertit en or

-non seulement les œuvres intérieures,

-mais aussi les œuvres extérieures. C'est là l'encens. »

 

J'ai passé tout le mois dernier dans beaucoup de souffrances. C'est pourquoi je n'ai pas écrit.

Comme je continue de me sentir très faible et souffrante,

il monte souvent en moi la crainte que ce n'est pas parce que je ne peux pas écrire, mais parce que je ne veux pas écrire.

 

Il est vrai que j'éprouve beaucoup de répugnance à écrire, au point que seule l' obéissance peut me vaincre sur ce point.

Pour m'enlever tout doute, j'ai décidé d'écrire, pas tout, mais seulement quelques mots dont je me rappelle, afin de voir si vraiment je peux écrire.

 

Je me souviens qu'un jour, comme je me sentais malade,

 

Jésus m'a dit:

«Ma fille, qu'est-ce qui arriverait si la musique cessait dans le monde?» Je lui demandai : «Seigneur, quelle musique pourrait cesser?»

 

Il me dit:

«Ma bien-aimée, ta musique.

 

En fait, quand l'âme

-souffre pour Moi,

-qu'elle prie, répare, loue et rend continuellement grâce, cela est pour mon ouïe une musique continuelle

qui rn' empêche de prêter attention à l'iniquité de la terre et donc de la châtier comme cela serait approprié.

 

C'est aussi une musique pour les esprits humains,

qui se détournent ainsi de faire des choses plus mauvaises.

Si je t'enlevais de cette terre, ma musique ne cesserait-elle pas?

 

Ça ne ferait pas de différence pour moi-même, parce que ce ne serait que son déplacement de la terre vers le Ciel : au lieu de l'avoir sur la terre, Je l'aurais dans le Ciel. Mais, le monde, comment ferait -il?»

 

Je pensai :

«Ce sont ses habituels prétextes pour ne pas rn' amener avec Lui !

Il y a dans le monde beaucoup de bonnes âmes qui font beaucoup pour Dieu. Moi, au milieu d'elles, est-ce que, peut-être, je n'occupe pas la dernière place? Pourtant, Il dit que s'il m'amène avec lui, la musique cessera?

Il y en a beaucoup qui lui font de la musique mieux que moi. »

 

Tandis que je réfléchissais ainsi, Il est venu comme un éclair et Il a ajouté :

 

«Ma fille, ce que tu dis est vrai.

Il y a beaucoup de bonnes âmes qui font beaucoup pour Moi.

Cependant, comme il est difficile d'en trouver une

qui me donne tout pour que Je puisse me donner totalement à elle !

-Certaines conservent un peu d'amour propre, un peu d'estime de soi,

-d'autres une affection particulière, ne serait-ce que pour une personne sainte,

-d'autres conservent une petite vanité,

-d'autres quelque attachement à la terre ou à leurs intérêts personnels.

-En somme, chaque âme conserve sa petite chose bien à elle.

 

Ainsi, ce qui me vient d'elle n'est pas entièrement divin.

Sa musique n’est pas capable de produire ces effets pour mon ouïe et auprès des esprits humains.

 

Par conséquent, les grandes choses que ces âmes font ne peuvent

-produire les mêmes effets et

-me plaire

autant que les petits gestes de l'âme

-qui ne garde rien pour elle et

-se donne tout à Moi. »

 

Un autre jour, alors que je continuais de me sentir souffrante, je vis

que mon confesseur priait Notre-Seigneur pour qu'il me touche là où je souffrais afin que mes souffrances se calment.

 

Jésus béni me dit:

«Ma fille, ton confesseur veut que Je te touche pour alléger tes souffrances. Mais, parmi toutes mes qualités, J’ai aussi la souffrance.

Si Je te touche, tes souffrances pourraient bien s'accroître au lieu de diminuer. Car la chose dans laquelle mon Humanité s'est le plus délectée était la souffrance Je me délecte à la communiquer à ceux que jJ’aime.»

 

Il me sembla que Jésus me toucha et que J'éprouvai plus de douleur. Alors, je dis:

«Mon doux Bien, quant à moi, je ne veux rien d'autre que ta très sainte Volonté. Je ne regarde ni si j'ai mal, ni si je me réjouis, mais ta Volonté est tout pour moi.»

 

Il me dit :

«C'est ce que J'attends de toi. Cela me suffit et me contente.

C'est le culte le plus grand et le plus honorable que puisse me rendre la créature,

-ce qu'elle me doit en tant que son Créateur.

 

Quand l'âme fait ainsi, on peut dire

-que son esprit vit et pense par mon esprit,

-que ses yeux regardent au moyen de mes yeux,

-que sa bouche parle au moyen de ma bouche,

-que son cœur aime au moyen du mien,

-que ses mains opèrent par mes mains,

-que ses pieds marchent par mes pieds.

 

Je peux lui dire: "Tu es mon œil, ma bouche, mon cœur, mes mains et mes pieds."

«De son côté, l'âme peut dire :

"Jésus-Christ est mon œil, ma bouche, mon cœur, mes mains et mes pieds."

 

En se maintenant dans cette union,

non seulement par sa volonté,

mais par tout son être,

l'âme, quand elle mourra, n'aura plus rien à purifier.

 

Car le purgatoire ne touche que ceux

-qui vivent en dehors de Moi,

-complètement ou en partie.»

 

Je poursuivais dans mon état habituel bien que plus souffrante qu'auparavant.

Jésus béni vint et, de toutes les parties de son Humanité sortaient beaucoup de petits ruisseaux de lumière qui se communiquaient à toutes les parties de mon corps.

 

Et, de mon corps,

partait autant de ruisseaux qui se communiquaient à l'Humanité de Notre-Seigneur.

 

Pendant ce temps, je me suis trouvée entourée d'une multitude de saints qui, en me regardant, disaient:

«Si le Seigneur ne fait pas un miracle, elle ne pourra plus vivre.

Car il lui manque les signes vitaux, la circulation de son sang n'est plus normale. Selon les lois naturelles, elle doit mourir. »

Et ils priaient Jésus béni de faire un miracle pour que je continue de vivre.

 

Notre-Seigneur leur dit:

«La communication des ruisseaux que vous voyez signifie que tout ce qu'elle fait,

-même les choses naturelles, est identifié à mon Humanité.

Quand Je fais arriver l'âme à ce point, de tout ce que l'âme et le corps font, rien n'est dispersé, tout demeure en Moi.

 

Cependant,

-si l'âme n'est pas arrivée à s'identifier totalement à mon Humanité,

-beaucoup de ses œuvres se dispersent.

Puisque Je l'ai fait arriver à ce point, pourquoi ne la prendrais-Je pas avec Moi ? »

 

Pendant que j'entendais ces choses, je me disais : «Tout va vraiment contre moi :

-l'obéissance ne veut pas que je meure et

-ceux-ci sont en train de prier le Seigneur de ne pas m'amener avec lui.

 

Que veut-on de moi?

Moi, je ne sais pas. Car, presque de force, ils veulent que je demeure sur cette terre, loin de mon Bien suprême.»

Tout m'affligeait.

 

Pendant que je pensais ainsi, Jésus me dit :

 

«Ma chère fille, il ne faut pas t'affliger.

Les choses du monde se déroulent tristement et vont de mal en pis.

Si le moment vient de donner libre cours à ma justice, Je n'écouterai plus personne et Je te prendrai.»

 

En présence

-de la très Sainte Trinité,

-de la Reine Mère, la très sainte Marie,

-de mon ange gardien et de toute la cour céleste, et pour obéir à mon confesseur,

 

je promets que si le Seigneur, dans son infinie miséricorde, me fait la grâce de mourir,

-alors, quand je me trouverai avec mon Époux céleste, je prierai et intercéderai

-pour le triomphe de l'Église et

-pour la confusion et la conversion de ses ennemis.

 

Je promets de prier pour

-que le parti catholique triomphe dans notre ville,

-que l'église de San Cataldo soit de nouveau ouverte au culte et

-que mon confesseur soit libéré de ses souffrances habituelles,

avec une sainte liberté d'esprit et la sainteté d'un véritable apôtre et

-que, si le Seigneur le permet, au moins une fois par mois, je viendrai conférer avec lui sur les choses célestes et celles relatives au bien de son âme.

Je le promets et, pour autant que cela relève de moi, je le jure.

 

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel,

quand j'ai vu mon Jésus béni, j'ai aussi vu des personnes qui souffraient. Je priai Jésus de les libérer de leurs souffrances,

même au prix de me faire souffrir à leur place.

 

Jésus me dit:

«Si tu veux souffrir, tu peux le faire pendant que tu es victime. Mais, après, quand la victime s'en viendra au Ciel,

ta ville et même les gouvernants verront le vide qui s'ensuivra.

 

Oh! Combien ils reconnaîtront alors le grand bien

que Je leur avais donné en leur donnant une âme victime ! »

 

J'avais oublié de mentionner ce que je vais maintenant écrire par obéissance,

-bien qu'il ne s'agisse pas de choses certaines, car il manquait la présence de Notre-Seigneur.

Je me trouvais hors de mon corps et il me semblait que j'étais à l'intérieur d'une église

où il y avait plusieurs vénérables prêtres et, avec eux, des âmes du purgatoire et de saintes personnes en train de discuter au sujet de l'église de San Cataldo.

 

Ils disaient presque avec certitude que nous allions obtenir ce que nous voulions. Moi, en entendant cela, j'ai dit: «Comment cela se peut-il?

L'autre jour, le bruit courrait que le Chapitre avait perdu la cause. Il n'est donc pas possible de l'obtenir par le moyen du tribunal.

La municipalité ne veut pas l'accorder et vous dites qu'elle sera obtenue?»

 

Ils dirent: «Malgré toutes ces difficultés, la cause n'est pas perdue.

Et même s'ils arrivent à lever la main pour la démolir, on ne pourra pas dire que la cause est perdue, parce que saint Cataldo saura bien défendre son temple.

Pauvre Corato, s'ils arrivaient à faire cela ! »

 

Ils poursuivirent: « Les premiers objets ont été rapportés. La Vierge couronnée est déjà transportée dans sa maison.

Toi, va devant la Madone et prie-la pour qu'elle achève de nous accorder la grâce qu'elle a commencé de nous obtenir.»

 

Je suis sortie de cette église pour aller prier.

Mais, pendant ce temps, je me suis retrouvée dans mon corps.

 

Je me trouvais très affligée et souffrante à cause de la perte de mon bon Jésus.

 

Dès que je l'ai vu, Il m'a dit:

«Ma fille,

ton âme doit chercher à imiter le vol de l'aigle.

C'est-à-dire, elle doit chercher à se maintenir dans les hauteurs, au-dessus de toutes les choses basses de cette terre.

Elle doit se maintenir si haut qu'aucun ennemi ne puisse l'atteindre.

 

Car l'âme qui vit dans les hauteurs peut atteindre ses ennemis. Mais ceux-ci ne peuvent l'atteindre.

 

Non seulement elle doit vivre dans les hauteurs,

mais elle doit essayer d'avoir la pureté et l'acuité visuelle de l'aigle.

 

En vivant dans les hauteurs, par l'acuité de sa vue, elle pourra pénétrer les choses divines,

non d'une manière passagère, mais

-en les méditant jusqu'à en faire sa nourriture de prédilection

-et en méprisant toute autre chose.

 

Elle saura aussi pénétrer dans les nécessités des autres,

ne craignant pas de descendre parmi eux

pour leur faire du bien et s’il le faut, pour leur donner sa vie.

À travers la pureté de son regard,

elle saura faire de l'amour de Dieu et de l'amour du prochain un seul amour, rectifiant tout pour Dieu.

 

Telle doit être l'âme qui veut me plaire.»

 

Ce matin, je me sentais très souffrante en plus d'être affligée de l'absence de mon Jésus. Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus est venu brièvement et Il m'a dit :

 

«Ma fille,

les souffrances et les croix sont des assignations à comparaître que J'envoie à l'âme.

Si elle accepte ces assignations (par exemple un avertissement

d'acquitter une dette ou de faire une acquisition pour la vie éternelle)

en se résignant à ma Volonté,

en me rendant grâce et

en adorant mes saintes dispositions, nous sommes immédiatement d'accord.

 

Elle évitera de nouvelles assignations, avec implication d'avocats, pour finalement subir la condamnation du juge.

 

Si l'âme répond avec résignation et action de grâce, cela suppléera à tout

parce que la croix lui servira d'assignation, d'avocat et de juge

sans qu'elle ait besoin d'autre chose pour parvenir à la possession du Royaume éternel.

 

Au contraire, si l'âme n’accepte pas l'assignation,

penses-y toi-même, dans quel abîme de malheurs et d'embarras elle se jette.

Et quelle sera la rigueur du juge dans sa condamnation pour avoir rejeté la croix?

 

La croix comme juge est beaucoup

-plus indulgente,

-plus compatissante,

-plus inclinée à enrichir l'âme plutôt que de la juger,

-plus inclinée à l'embellir plutôt qu'à la condamner. »

 

Comme Luisa était malade, je lui ai imposé de dicter.

Ne pouvant désobéir, c'est avec grande répugnance qu'elle m'a dicté ce qui suit:

 

Comme j'étais très souffrante, je m'étais plainte à Notre-Seigneur parce qu'il ne m'avait pas emmenée avec lui au Ciel.

 

Jésus béni m'a dit:

« Ma fille, courage dans ta souffrance!

Ne t'afflige pas du fait que Je ne t'ai pas encore emmenée au Ciel.

Il faut que tu saches que toute l'Europe repose sur tes épaules. Et que son avenir, bon ou mauvais, dépend de tes souffrances.

 

Si tu demeures forte et constante dans la souffrance, les choses qui arriveront seront plus supportables.

Mais si tu n'es pas forte et constante dans la souffrance,ou si Je t'emmène au Ciel, les choses seront tellement graves

que l'Europe sera menacée d'invasion et d'être saisie par des étrangers. »

 

Jésus m'a aussi dit :

«Si tu demeures sur la terre et que tu souffres beaucoup avec désir et constance, tout ce qui arrivera de châtiments en Europe servira à faire triompher l'Église.

 

Et si l'Europe n'en profite pas, elle restera obstinée dans le péché.

Et tes souffrances te serviront de préparatif à ta mort sans que l'Europe en ait profité. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel.

Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus béni est sorti de mon intérieur . Et, comme je voulais lui parler, Il mit son doigt sur ma bouche en me disant:

«Tais-toi, tais-toi. »

Je fus mortifiée de cela et je n'osai pas ouvrir la bouche.

 

En me voyant aussi mortifiée, Il ajouta :

« Ma très chère fille, à cause de la nécessité des temps, il faut garder le silence. (C'est le directeur spirituel de Luisa, le Père Gennaro de Gennari, qui parle ici)

 

Si tu me parles, ta parole me liera les mains et Je ne parviendrai jamais à châtier comme il convient. Nous devrons toujours recommencer.

Par conséquent, il est nécessaire qu'entre toi et Moi il y ait un long moment de silence.»

 

Pendant qu'Il disait cela, Il sortit un écriteau sur lequel était écrit:

«Décret: fléaux, souffrances et guerres. » Puis, Il disparut.

 

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, je me suis trouvée sur les épaules d'une personne qui semblait vêtue comme un agneau.

Elle avançait d'un pas lent.

En avant d'elle, il y avait une espèce de voiture qui avançait plus vite. Dans mon intérieur, je me suis dit :

«Cette personne avance lentement .

Et je voudrais aller à l'intérieur de cette voiture qui avance plus vite.»

 

Je ne sais pas pourquoi, mais, dès que j'ai pensé à cela,

je me suis trouvée à l'intérieur de cette voiture avec des gens qui m'ont dit:

«Qu'as-tu fait? Pourquoi as-tu laissé le Pasteur?

Ce Pasteur, puisque sa vie se passe dans les champs, possède toutes les herbes médicinales, salutaires ou nocives.

 

En restant avec Lui, on peut toujours être en bonne santé.

Si on le voit vêtu comme un agneau, c'est pour qu'Il ressemble aux agneaux afin que ceux-ci s'approchent de lui sans crainte.

Et, s'Il marche lentement, c'est parce que cela est plus sécuritaire. »

 

En entendant cela, je me suis dit :

«Puisqu'il en est ainsi, je voudrais être auprès de Lui afin de lui parler de ma maladie.»

 

À cet instant même, je l'ai trouvé tout près de moi. Tout heureuse, je lui ai dit à l'oreille:

«Bon Pasteur, si tu es si expert, donne-moi quelque chose pour mes maux. Je suis dans un si grand état de souffrance !

 

Comme je voulais parler davantage, Il m'a coupé la parole en disant :

«La véritable résignation

pas une résignation imaginaire ne scrute pas les choses,

mais elle adore en silence les dispositions divines. »

 

Pendant qu'II disait cela, une ouverture se fit dans sa toison de mouton et je vis le visage de Notre-Seigneur avec sa tête couronnée d'épines.

 

Ne sachant pas quoi dire, je gardai le silence, contente d'être auprès de Lui.

Il dit: «Tu as oublié de dire à ton confesseur une autre chose au sujet de la croix.» J'ai dit: «Mon adorable Seigneur, je ne me souviens pas. Répète-la-moi et je la dirai.»

Il me dit:

«Ma fille, parmi les nombreux fruits de la croix, il y a la joie.

 

En effet, quand on reçoit un cadeau, que fait-on? On fait un festin, on se réjouit, on est content.

Puisque la croix est le cadeau le plus précieux et le plus noble, et

puisqu'il est fait par la Personne la plus grande et la plus unique qui soit,

-c'est ce cadeau qui plaît le plus et apporte le plus de joie, comparativement à tous les autres cadeaux que l'on puisse recevoir.

Tu peux toi-même mentionner d'autres fruits de la croix. » Je répondis:

«Comme tu le dis, on peut dire que

la croix est festive, radieuse, joyeuse et désirable.»

 

Il répliqua: «Bien! Tu as bien parlé!

 

Cependant, l'âme n'arrive à expérimenter ces effets que

-quand elle est parfaitement résignée à ma Volonté et

-quand elle m'a tout donné d'elle, sans rien retenir.

 

Et Moi, pour ne pas me faire surpasser en amour par la créature,

Je lui donne tout de Moi, y compris la Croix.

 

L'âme, en la reconnaissant comme un don de Moi, fait la fête et se réjouit.»

 

Ce matin, je me sentais toute découragée et aigrie par la perte de mon adorable Jésus. Pendant que je me trouvais dans cet état,

Il me fit entendre sa très douce voix en disant : «Tout découle de la foi. Celui qui est fort dans la foi est fort dans la souffrance.

La foi

-fait trouver Dieu partout,

-Le fait voir dans chaque action.

Tout ce qui se présente est pour l'âme une nouvelle révélation divine.

 

Donc. sois forte dans la foi.

Car si tu es forte dans la foi dans tous les états et circonstances, la foi

-t'administrera des forces et

-fera en sorte que tu sois toujours unie à Dieu.»

 

Ce matin, je devais recevoir la sainte Eucharistie et la pensée suivante vint à mon esprit:

 

«Que dira mon bien-aimé Jésus quand Il viendra dans mon âme?

 

Il dira: "Comme cette âme est laide, mauvaise, froide et abominable!"

Et Il fera se consumer les espèces rapidement

pour ne pas demeurer en contact avec cette âme si laide.

 

"Mais que veux-tu de moi?

Malgré que je suis si mauvaise, tu dois pourtant avoir la patience de venir.

Parce que, de toute façon, j'ai besoin de toi et je ne peux pas me passer de toi."» Pendant ce temps, Jésus sortit de mon intérieur et Il me dit:

«Ma fille, il ne faut pas t'affliger de cela.

Il ne faut pas grand-chose pour y remédier.

Il te suffit d'un acte parfait de résignation à ma Volonté

pour pouvoir être purifiée de toutes ces bêtises dont tu parles.

 

Et Moi Je te dirai le contraire de ce que tu penses.

 

Je te dirai :

«Comme tu es belle !

Je sens en toi le feu de mon amour et le parfum de mes fragrances.

Je veux faire ma demeure perpétuelle en toi.» Ensuite, Il disparut.

 

Quand mon confesseur vint, je lui racontai tout.

Il me répondit que ce que je disais n'était pas exact.

Parce que c'est la souffrance qui purifie l'âme

et que la résignation n'a aucun rapport avec cela.

 

Donc, après avoir reçu la communion, j'ai dit à Jésus:

«Seigneur, le Père m'a dit que ce que tu m'as dit n'est pas exact. Explique-toi mieux et fais-moi connaître la vérité.»

 

Avec bienveillance, Jésus me dit:

 

«Ma fille,

quand on parle de péchés volontaires, alors il faut la souffrance,

quand on parle d'imperfections, de faiblesses, de froideur ou autres,

où l'âme n'a rien mis d'elle-même, alors un acte de parfaite résignation suffit.

 

Alors, au besoin, l'âme est purifiée.

 

Car, en faisant cet acte,

l'âme rencontre ma Divine Volonté qui

purifie la volonté humaine et

l'embellit de ses qualités.

 

Ensuite l'âme s'identifie avec Moi.»

 

Ce matin, j'étais habitée par la crainte que,

- en me voyant encore si mauvaise, Jésus béni me laisse. Alors, je le sentis sortir de mon intérieur et II me dit:

« Ma fille, pourquoi te préoccupes-tu de pensées inutiles et de choses inexistantes? Sache que tu as trois titres

-qui, comme trois petites cordes, te lient complètement à Moi

de sorte que Je ne peux te laisser.

 

Ces titres sont:

-souffrances assidues,

-réparations perpétuelles et

-amour persévérant.

 

Si, en tant que créature, tu persistes en cela,

le Créateur pourra-t-il être moins que sa créature

-en se laissant surpasser par elle? Cela est impossible. »

 

J'étais dans mon état habituel.

Après m'être donné beaucoup de peine, j'ai vu brièvement mon adorable Jésus.

 

Il rn' a dit :

«Toi qui Me voulais tant, qu'est-ce que tu veux? De quoi te soucies-tu le plus?»

 

J'ai répondu: «Seigneur, je ne veux rien Mon principal souci, c'est toi seul.»

 

Jésus reprit:

«Comment, tu ne veux rien?

Demande-Moi quelque chose: la sainteté, ma grâce, les vertus. Car Je peux tout te donner »

 

De nouveau, j'ai dit:

«Rien, rien! Je ne veux que toi seul, de même que tout ce que tu veux

 

Jésus poursuivit:

 

«Donc, tu ne veux rien de plus? Moi seul te suffis? Tes désirs n'ont pas d'autre vie en toi que Moi seul ? Alors, toute ta confiance doit être en Moi seul.

Parce que, même si tu ne veux rien, tu obtiendras tout. » Puis, Il disparut comme un éclair.

 

Je restai très peinée.

Surtout parce que, même si je le lui demandais de toutes mes forces, il ne revenait pas. Je me suis dit: «Moi, je ne veux rien, je ne m'occupe que de lui, et il semble que Lui ne se soucie aucunement de moi. Je ne comprends pas comment son bon Cœur peut en arriver à cela?» Et je me disais beaucoup d'autres sottises de ce genre.

 

Alors, Il est revenu et Il m'a dit:

«Merci, merci! Qu'est-ce qui est le plus grand?

Que le Créateur remercie la créature ou que la créature remercie le Créateur?

 

Sache que, quand tu m'attends et que Je retarde mon arrivée, Je te remercie. Quand Je viens immédiatement, c'est toi qui es obligée de me remercier.

Ça te semble donc peu de choses

que ton Créateur se mette dans la situation de te remercier?» Moi, je suis restée toute confuse.

 

Ce matin, je me sentais perturbée à cause de l'absence de Jésus béni.

Jésus m'a dit:

 

«Ma fille,

quand un fleuve est exposé aux rayons du soleil,

en le regardant, on voit le même soleil que celui qui est dans le ciel.

Mais cela arrive quand le fleuve est calme,

-sans qu'aucun vent ne vienne troubler ses eaux.

 

Mais, si les eaux sont troublées,

-malgré que le fleuve soit totalement exposé au soleil, on ne voit rien, tout est confus.

 

Il en va ainsi pour l'âme exposée aux rayons du Soleil divin.

 

Si elle est calme,

-elle aperçoit le Soleil divin en elle,

-elle sent sa Chaleur,

-elle voit sa Lumière et

-elle comprend la Vérité.

 

Mais, si elle est troublée,

-bien qu'elle ait le Soleil divin en elle,

elle n'éprouve rien d'autre que de la confusion et du trouble.

 

Si donc tu as à cœur de demeurer unie à Moi, garde ta paix comme ton plus grand trésor. »

 

Je poursuis dans mon état habituel,

-mais toujours avec une immense amertume dans mon âme à cause de la privation de mon Jésus béni.

 

Il vient au plus quand je n'en peux plus et

après que je me sois presque persuadée qu'il ne viendra plus. Quand je l'ai vu, Il portait un calice dans sa main.

Il m'a dit:

« Ma fille,

en plus de la nourriture de l'amour,

-donne-Moi aussi le pain de ta patience.

 

Parce que l'amour patient et souffrant

-est une nourriture plus substantielle et plus fortifiante.

S'il n'est pas patient, l'amour est léger et sans substance.

 

Si tu me donnes cela, Je te donnerai le doux pain de ma grâce. »

 

Pendant qu'Il disait cela,

Il m'a donné à boire ce qui se trouvait à l'intérieur du calice qu'Il tenait dans sa main. C'était comme une liqueur douce que je ne puis identifier. Puis, Il disparut.

 

Par la suite, je vis autour de mon lit beaucoup de personnes étrangères:

des prêtres et des laïcs hommes et femmes qui semblaient être venus me visiter.

Plusieurs de ces personnes dirent à mon confesseur:

 

«Rends-nous compte de cette âme,

-de tout ce que le Seigneur lui a manifesté,

-de toutes les grâces qu'Il lui a données,

 

Car le Seigneur nous a dit

-que, en 1882, Il avait choisi une victime.

-que le signe pour la reconnaître était

qu'Il l'a maintenue jusqu'à ce jour dans l'état de jeune femme

-dans lequel elle se trouvait quand Il l'a choisie,

-sans qu'elle soit affectée par le vieillissement. »

 

Pendant que ces personnes disaient cela, je ne sais comment,

je me suis vue telle que j'étais quand je me suis couchée sur mon lit,

- même après toutes ces années dans cet état de souffrance.

 

Étant dans mon état habituel.

Je me suis trouvée hors de mon corps et j'ai vu une multitude de gens

à un endroit où on entendait des bruits de bombes et des coups de fusil. Des personnes tombaient mortes ou blessées.

Celles qui restaient fuyaient vers un palais avoisinant. Mais leurs ennemis les poursuivaient et les tuaient toutes.

 

Je me suis dit : «Comme j'aimerais que le Seigneur soit là pour leur dire:

« Ayez pitié de ces pauvres gens.»

Je me suis mise à sa recherche et je l'ai trouvé sous la forme d'un petit enfant Mais Il grandit peu à peu jusqu'à l'atteinte de l'âge parfait.

 

Alors, je me suis approchée de Lui et je Lui ai dit:

 

«Aimable Seigneur, ne vois-tu pas la tragédie qui se passe? Tu ne veux donc plus user de ta miséricorde?

Peut-être considères-tu comme inutile cet attribut

-qui a toujours tant glorifié ta Divinité incarnée et

-qui formait une couronne spéciale sur ton auguste tête, qui était aussi coiffée d'une autre couronne

-que tu voulais et aimais tant, une couronne d'âmes?»

 

Pendant que je disais cela,

Jésus me dit:

«Ça suffit, ça suffit! Ne va pas plus loin ! Tu veux parler de la miséricorde ?

Et la justice, qu'en ferons-nous?

Je te l'ai dit et Je te le redis: il est nécessaire que la Justice suive son cours.»

 

Je répondis:

«Donc, il n'y a pas de remède.

Alors, pourquoi me laisser sur cette terre,

puisque je ne peux plus t'apaiser ni souffrir à la place de mon prochain? S'il en est ainsi, il est préférable que tu me fasses mourir. »

Pendant ce temps, je vis une autre personne derrière les épaules de Jésus béni. Jésus me dit en me faisant signe des yeux:

«Présente-toi à mon Père et vois ce qu'Il te dira.» Toute tremblante, je me suis présentée.

 

Dès qu'il m'a vue, Il m'a dit : «Pourquoi es-tu venue à Moi?» Je répondis:

«Bonté adorable, Miséricorde infinie, en sachant que tu es la miséricorde même, je suis venue pour te demander la miséricorde,

-la miséricorde pour tes propres images,

-la miséricorde pour les œuvres que Tu as créées,

-la miséricorde pour tes créatures. »

 

Dieu le Père me répondit:

«Donc, c'est la miséricorde que tu veux.

Mais, si tu veux la vraie miséricorde, c'est après que la Justice se sera déversée que la miséricorde produira des fruits grands et abondants. »

 

Ne sachant quoi répondre, je dis:

«Père infiniment saint,

quand les serviteurs et les gens dans le besoin

-se présentent devant leur maître ou devant des gens riches,

si ceux-ci sont bons, même s'ils ne donnent pas tout ce qui est nécessaire,

-ils donnent toujours quelque chose.

 

Et moi qui ai fait le bon geste de me présenter devant Toi,

-le Maître absolu, la Richesse sans limites, la Bonté infinie, ne vas-tu pas donner à cette pauvresse que je suis quelque chose de ce qu'elle t'a demandé?

Le maître n'est-il pas plus honoré et plus content quand Il donne plutôt que quand Il refuse ce qui est nécessaire à ses serviteurs?»

 

Après un moment de silence, le Père dit:

«Par amour pour toi, Je ferai cinq au lieu de dix.»

Ayant dit cela, le Père et le Fils disparurent.

 

Alors, en beaucoup de lieux sur la terre, surtout en Europe,

je vis se multiplier les guerres, les guerres civiles et les révolutions.

 

Je poursuivais dans mon état habituel.

Il m'a semblé qu'il y avait autour de mon lit des personnes qui priaient Notre-Seigneur. Mais je ne portais pas attention à ce qu'elles voulaient.

 

Je portais seulement attention au fait

-qu'il était tard et

-que Jésus ne s'était pas encore montré.

Oh ! Comme mon cœur se tourmentait en craignant qu'il ne vienne pas.

 

Je me disais :

«Seigneur béni, nous sommes à la dernière heure et tu n'es pas encore venu. De grâce, épargne-moi cette peine, fais-toi au moins voir.»

 

Pendant que je disais cela, Jésus sortit de mon intérieur. Il dit à ceux qui étaient autour de moi:

 

«Il n'est pas permis aux créatures de lutter avec ma Justice. Cela est seulement permis à celles qui ont le titre de victime. Non seulement il leur est permis de lutter avec ma Justice, mais il leur est aussi permis de jouer avec ma Justice.

 

Et cela, parce que,

-quand on lutte ou qu'on joue,

-on subit facilement des coups, des défaites et des pertes,

 

La victime est prête à recevoir les coups,

à se résigner dans les défaites et dans les pertes,

-sans porter attention à ses pertes ou à ses souffrances,

-mais seulement à la gloire de Dieu et au bien du prochain.

 

Si Je veux m’ apaiser,

J'ai ici ma victime

qui est prête à lutter et à recevoir sur elle toute la fureur de ma Justice.»

 

On voit bien que les personnes autour de mon lit priaient pour apaiser le Seigneur. Je fus mortifiée et amère en entendant ces paroles de Notre-Seigneur.

 

Ce matin, étant hors de mon corps, je me suis trouvée avec l'Enfant Jésus dans les bras. Nous étions entourés de plusieurs prêtres et autres personnes dévotes,

dont plusieurs se laissaient aller à la vanité, au luxe et à la mode.

Il me semble qu'ils se disaient entre eux le vieux proverbe: «L'habit ne fait pas le moine.»

 

Jésus béni me dit:

«Ma bien-aimée, oh ! Que je me sens spolié de la gloire que me doivent les créatures et qu'elles me refusent avec impudence, même celles qui se disent dévotes ! »

 

En entendant cela, je dis à l'Enfant Jésus:

«Cher Petit de mon cœur, récitons trois Gloria Patri avec l'intention de donner à la Divinité toute la gloire que lui doivent les créatures.

Ainsi, tu recevras un peu de réparation. »

 

Jésus dit: «Oui, oui, récitons-les. » Et nous les avons récités ensemble.

Ensuite, nous avons récité un Ave Maria avec l'intention

de donner à la Reine Mère toute la gloire que lui doivent les créatures.

Oh! Comme il était bon de prier avec Jésus béni! Je me sentais tellement bien que je lui dis:

«Mon Bien-Aimé, comme je voudrais faire ma profession de foi dans tes mains en récitant avec toi le Credo ! »

 

Jésus répondit:

«Tu réciteras le Credo seule parce que c'est à toi de le faire et non pas à moi.

Tu le diras au nom de toutes les créatures afin me donner plus de gloire et d'honneur.» Alors, je plaçai ma main dans celle de Jésus et récitai le Credo.

Ensuite, Jésus béni me dit:

«Ma fille,

il me semble que je me sens soulagé et que les noirs nuages de l'ingratitude humaine, surtout ceux des dévots, se sont éloignés.

 

Ah ! Ma fille,

les actions extérieures des créatures pénètrent grandement en leur intérieur

- en plaçant un vêtement sur leur âme.

 

Quand la touche divine arrive à l'âme,

- celle-ci ne la sent pas vivement parce que des vêtements sales la recouvrent.

 

Alors, comme elle n'éprouve pas la vivacité de la grâce,

celle-ci est

-soit rejetée,

-soit infructueuse.

 

Oh! Qu’il est difficile

-de rechercher les plaisirs et le luxe extérieurement et

-de mépriser ces choses intérieurement !

Au contraire : on aime à l’intérieur et on se réjouit de tout ce qui nous entoure. Ma fille, vois par toi-même la douleur de mon Cœur

-de voir en ces temps mes grâces rejetées par toutes sortes de gens.

 

Alors que

la vie de mes créatures provient totalement de Moi et que

toute ma consolation est de les assister, elles repoussent mon Aide.

Toi, viens partager mes souffrances et compatis à mon amertume. »

 

Ayant dit cela, Il disparut.

Et je suis restée tout affligée par les souffrances de mon adorable Jésus,

 

Me trouvant dans mon état habituel,

je me suis trouvée entourée de trois vierges

-qui me prirent et voulaient me crucifier de force.

Mais comme je n'avais pas vu Jésus béni, toute craintive, je leur résistai.

 

Voyant ma résistance, elles me dirent:

«Très chère petite sœur,

ne crains pas à cause du fait que notre Époux ne soit pas là . Laisse-nous commencer à te crucifier.

Attiré par la vertu de tes souffrances, le Seigneur viendra. Nous venons du Ciel .

Comme nous avons vu les très graves maux qui doivent survenir en Europe, nous sommes venues pour te faire souffrir afin qu'ils soient atténués. »

 

Alors, elles me transpercèrent les mains et les pieds avec des clous,

-mais avec une telle cruauté que j'ai cru que j'allais mourir. Pendant que je souffrais, Jésus béni vint.

 

Me regardant d'un œil sévère, Il me dit:

«Qui t'a commandé de te plonger dans ces souffrances? À quoi me sers-tu alors?

À m'empêcher d'être libre de faire ce que Je veux, et à être un continuel obstacle à ma Justice?»

 

Je me suis dit intérieurement: «Que veut-Il de moi? Je ne voulais pas cela non plus. C'est elles qui m'ont incité et Il s'en prend à moi ! »

Mais je ne pouvais pas parler à cause de la douleur.

 

En voyant la sévérité de Notre-Seigneur,

ces vierges me firent souffrir davantage en retirant et en replantant les clous. Elles m'approchèrent de Jésus en lui montrant mes souffrances.

Plus je souffrais, plus il semblait que Jésus s'apaisait.

Quand elles l'ont vu plus apaisé et presque attendri par mes souffrances, elles partirent et me laissèrent seule avec Notre-Seigneur.

 

Alors, Jésus m'assista et, pour m’encourager, Il me dit :

«Ma fille,

ma Vie se manifeste à travers les Paroles, les Œuvres et les Souffrances, mais c'est à travers les souffrances qu'elle se manifeste le plus

 

À ce moment, mon confesseur vint pour m'appeler à l'obéissance.

En partie à cause de mes souffrances et en partie parce que le Seigneur ne me laissait pas, j'étais incapable d'obéir.

 

Alors, je me suis plainte à mon Jésus en lui disant:

«Seigneur, comment se fait-il que mon confesseur soit ici à cette heure? Pourquoi est-il venu si tôt?»

 

Jésus me répondit:

«Je veux qu'il soit avec nous pour quelque temps, et aussi qu'il participe à mes grâces. Quand quelqu'un fréquente une maison continuellement,

il participe

-à ses pleurs et à ses joies,

-à sa pauvreté et à ses richesses. Il en est ainsi du confesseur.

N'a-t-il pas participé à tes mortifications et à tes privations? Maintenant, il participe à ma présence. »

 

Il me sembla que Jésus le fit participer à sa Force divine en lui disant :

 

« La vie de Dieu dans l'âme est l'Espérance

 

Plus l'âme espère, plus il y a de Ve divine en elle.

Et comme la Vie divine comporte

-la Puissance, la Sagesse,

-la Force, l'Amour, etc.,

ainsi l'âme se sent arrosée comme par autant de ruisseaux qu'il y a de vertus divines. Ainsi, la Vie divine continue de croître en elle.

 

Mais, si elle n'espère pas

-dans le domaine spirituel, et

-aussi dans le domaine corporel - car le domaine corporel participe aussi- , la vie divine ira en s'amenuisant jusqu'à ce qu'elle s'éteigne complètement.

 

Par conséquent, espère, espère toujours. »

 

Alors, avec difficulté, je reçus la sainte communion.

 

Ensuite, je me suis trouvée hors de mon corps et je vis trois hommes ayant la forme de chevaux sauvages qui se déchaînaient sur l'Europe en faisant beaucoup de massacres. Il semblait qu'ils voulaient impliquer une grande partie de l'Europe dans des guerres féroces, comme à l'intérieur d'un filet.

 

Tous tremblaient à la vue de ces démons incarnés et beaucoup périssaient.

 

Je me trouvais dans mon état habituel et j'étais en train de penser à Notre-Seigneur au moment où il est arrivé au Calvaire,

au moment où il a été dévêtu, et au moment où il a été abreuvé de fiel.

 

Je lui disais :

«Mon adorable Seigneur, je ne vois

sur toi que des vêtements de sang et de plaies

pour ton goûter et ton plaisir, que du fiel et de l'amertume.

pour ton honneur et ta gloire, que de la confusion, des opprobres et la croix.

 

De grâce, après avoir tant souffert, fais

-que je regarde les choses de la terre

comme rien d'autre que des excréments et de la boue,

-que je ne trouve de plaisir qu'en toi seul, et

-que mon honneur ne soit rien d'autre que la croix. »

Se faisant voir, Jésus me dit :

 

«Ma fille,

si tu avais fait autrement, tu aurais perdu la pureté de ton œil

Il y aurait eu un voile devant ta vue t'empêchant de Me voir.

 

En fait, l'œil qui se délecte uniquement des choses du Ciel a la vertu de Me voir.

Tandis que l'œil qui se délecte des choses de la terre

a la vertu de voir les choses de la terre.

Car, elle voit les choses autrement que ce qu'elles sont, et elle les aime ainsi.»

 

Poursuivant dans mon état habituel, je vivais une très grande amertume à cause de la privation continuelle de mon adorable Jésus.

 

Se faisant voir, Il me dit :

«Ma fille,

la première bombe que l'on doit faire exploser dans l'âme, c'est la mortification. Quand cette bombe est lancée dans l'âme, elle renverse tout et immole tout à Dieu. Dans l'âme, c'est comme s'il y avait beaucoup de palais,

-mais des palais remplis de vices tels que l'orgueil, la désobéissance, etc.

 

Renversant tout dans l'âme, la bombe de la mortification

y construit autant d'autres palais, mais des palais de vertus,

immolant tout et sacrifiant tout à la gloire de Dieu. » Ayant dit cela, Jésus disparut.

 

Peu de temps après, le démon vint pour me molester. Sans prendre peur, je lui ai dit:

«Pourquoi veux-tu me molester?

 

Si tu veux me montrer combien tu es courageux,

prend une tige et bas moi jusqu'à ce que je n'aie plus une goutte de sang,

-à condition que chaque goutte de sang que je perdrai soit une preuve

-d'amour,

-de réparation et

-de gloire

que je donnerai à mon Dieu.»

 

Il me dit: «Je n'ai pas de tige avec moi pour te battre. Et, si je vais en chercher une, tu ne m'attendras pas.»

 

Je répondis: «Vas-y, je t'attendrai ici.»

Ainsi, il est parti et je suis restée avec l'intention ferme de l'attendre.

 

A ma grande surprise, j'ai vu qu'il avait rencontré un autre démon et qu'ils se disaient :

«C'est inutile d'y retourner; pourquoi la battre si cela doit causer notre perte?

Il est bon de faire souffrir celui qui ne veut pas souffrir, car il pourrait offenser Dieu. Mais, avec celui qui veut souffrir, nous nous faisons du mal par nos propres mains. »

Le démon n'est donc pas revenu, et j'en fus contrariée.

 

Je me trouvais dans mon état habituel .

J'étais en train de méditer et d'offrir la Passion de Notre-Seigneur, surtout son

couronnement d'épines.

 

Je priais Jésus pour

-qu'Il donne la lumière aux esprits aveugles et

-qu'Il se fasse connaître.

Car Il est impossible de connaître Jésus et de ne pas l'aimer. Alors, mon adorable Jésus sortit de mon intérieur et Il me dit :

«Ma fille,

que de ruines l'orgueil fait dans les âmes !

 

Il forme un mur entre la créature et Dieu. Et il transforme mes images en démons.

 

Si cela t'afflige tant que les créatures soient aveugles au point

-de ne pas comprendre et

-de ne pas voir l'abîme dans lequel elles se trouvent, et

 

si cela te tient tant à cœur que Je les aide,

ma Passion sert de vêtement à l'homme

-pour couvrir ses grandes misères,

-pour l'embellir et lui rendre tous les biens qu'il a perdu par le péché.

 

Je t'en fais le don afin que

tu t'en serves pour toi et pour ceux que tu veux. »

 

En entendant cela, une grande crainte m'envahit. Vu la grandeur du don, je craignais

-de ne pas savoir l'utiliser

et par conséquent, de déplaire au Donateur.

 

Je dis à Jésus: «Seigneur, je ne me sens pas la force d'accepter un tel don. Je suis totalement indigne d'une telle faveur.

Il vaut mieux que tu en disposes Toi-même, Toi qui es tout et qui connais tout. Toi seul sais à qui il convient d'appliquer ce si précieux vêtement.

Pauvre moi, qu'est-ce que je connais ?

 

S'il est nécessaire qu'il soit appliqué à quelqu'un et que je ne le fasse pas, quel compte sévère ne me demanderas-Tu pas?»

 

Jésus me répondit:

«Ne crains pas.

Le Donateur te donnera la grâce de ne pas rendre ce don inutile.

Crois-tu que Je peux te faire un don pour te faire du tort? Non, jamais ! »

Je n'ai pas su quoi répondre tout en demeurant épouvantée et en suspens. Je me proposai d'écouter ce que me dira dame obéissance.

 

Il va sans dire que ce vêtement n'est rien d'autre que

tout ce que Notre-Seigneur a opéré,

tout ce qu'Il a mérité et

tout ce qu'Il a souffert,

à la suite de quoi la créature

-reçoit ce vêtement pour couvrir sa nudité dépouillée de vertus,

-reçoit la richesse pour s'enrichir,

-reçoit la beauté pour se rendre belle, et

-reçoit le remède à tous ses maux.

 

Ayant rapporté cela à dame obéissance, elle m'a dit d'accepter.

 

Ce matin, comme Jésus béni ne venait pas, je me sentais tout opprimée et fatiguée.

 

Quand Il vint, Il me dit:

«Ma fille,

n'accepte pas de te fatiguer de souffrir. Mais agis plutôt comme si,

-à chaque nouvelle heure, tes souffrances commençaient.

 

En fait, si l'âme se laisse dominer par la croix,

celle-ci détruit en elle trois mauvais royaumes qui sont

-le royaume du monde,

-le royaume du démon,

-le royaume de la chair.

 

Elle y construit trois bons royaumes qui sont

-le Royaume spirituel,

-le Royaume divin et,

-le Royaume éternel. » Ensuite, Jésus disparut.

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon Jésus se fit voir brièvement dans mon intérieur,

-d'abord seul et,

-ensuite, accompagné des deux autres Personnes divines, tous trois dans un profond silence.

En leur présence, je continuais mon travail intérieur habituel.

Et il semblait

-que le Fils s'unissait à moi,

-alors que, pour ma part, je ne faisais que le suivre.

 

Tout n'était que silence et, dans ce silence,

-je ne faisais rien d'autre que de m'identifier avec Dieu.

 

Tout mon intérieur,

-mes affections, mes battements de cœur,

-mes désirs et mes respirations

devenaient de profonds actes d'adoration à la Majesté suprême.

 

Après avoir passé quelque temps dans cet état,

il me sembla que les trois Personnes divines parlaient, mais d'une seule voix.

 

Elles disaient:

«Notre fille bien-aimée, il te faut

-du courage,

-de la fidélité et

-une très grande attention

pour suivre ce que la Divinité opère en toi.

 

Car, tout ce que tu fais, ce n'est pas toi qui le fais.

Tu ne fais rien d'autre que de donner ton âme comme résidence à la Divinité.

 

Il t'arrive comme à une pauvre femme qui n'a pour habitation qu'une masure que le roi lui demande pour y habiter, et

que la femme accorde au roi en faisant tout ce qu'Il veut.

 

Alors, par le fait que le roi habite cette masure, celle-ci est remplie

-de richesses,

-de noblesse,

-de gloire et

-de tous les biens.

 

Mais, à qui tout cela appartient-il? Au roi.

Et si le roi quitte cette masure, que reste-t-il à la pauvre femme ? Il ne lui reste que sa pauvreté. »

 

Je poursuivais dans mon état habituel

Dès que mon adorable Jésus vint, Il me dit tout triste et tout souffrant:

 

«Ah ! Ma fille,

-si l'homme se connaissait lui-même,

-comme il se garderait de se souiller par le péché !

 

Car sa beauté, sa noblesse et sa spécificité sont si grandes que toutes les beautés et toute la diversité des choses créées sont englobées en lui.

En effet,

-toutes les autres choses de la nature ont été créées pour le service de l'homme,

-et lui, il devait être supérieur à toutes.

 

En conséquence, il devait posséder en lui toutes les qualités des autres choses créées.

Comme toutes les autres choses furent créées pour l'homme

et que celui-ci fut créé uniquement pour Dieu, pour faire ses délices,

-non seulement l'homme devait-il englober en lui tout le créé,

-mais il devait le surpasser au point d'être l'image de la Majesté suprême.

 

Cependant, insouciant de tous ces biens,

l'homme ne fait que se souiller des plus laides saletés.» Ensuite, Jésus disparut.

Je compris qu'il nous arrive à nous comme à une pauvre personne

-qui a reçu un vêtement en tissu d'or enrichi de pierres précieuses.

 

Comme elle connaît peu ce genre de choses et ne connaît pas sa valeur, elle

-laisse ce vêtement exposé à la poussière,

-le salit facilement et

-le considère comme un vêtement de peu de valeur,

de sorte que si on vient à le lui enlever, elle en souffre peu ou pas du tout. Tel est notre aveuglement en regard de nous-mêmes.

 

Je me trouvais dans mon état habituel. Dès qu'Il vint, Jésus me dit:

 

« Ma fille bien-aimée,

la créature m'est si chère et Je l'aime tant

que si elle comprenait cela, son cœur éclaterait d'amour.

 

En la créant, Je ne l'ai faite autre qu'un petit récipient rempli de parcelles divines:

elle possède des parcelles de tout mon Être

attributs, vertus, perfections -

selon la capacité que Je lui ai donnée.

 

Et cela, afin que je puisse

trouver en elle des petites notes correspondant à mes notes et,

ainsi, pouvoir parfaitement me délecter et m'amuser avec elle.

 

Quand l'âme traite avec les choses matérielles

et les laisse entrer dans son petit récipient rempli de divin,

-quelque chose de divin sort d'elle et

-quelque chose de matériel entre en elle:

 

Quel affront pour la Divinité et quel mal pour l'âme !

Il faut faire très attention à ne pas laisser entrer dans l'âme des choses matérielles, s'il s'avère nécessaire de traiter avec elles.

 

Toi, ma fille, sois attentive.

Autrement, si Je vois en toi des choses qui ne sont pas divines, Je ne me ferai plus voir par toi.

 

Ce matin, après m'être bien battue, Jésus béni est venu et Il m'a dit:

 

«Ma fille,

vois tout ce que l'on dit au sujet des vertus et de la perfection. Cependant, tout cela aboutit à un seul point:

la consommation de la volonté humaine en Dieu.

 

Ainsi,

-plus la créature est consumée en Dieu,

-plus on peut dire qu'elle contient tout et qu'elle est parfaite.

 

Les vertus et les bonnes œuvres sont des clés qui

-ouvrent les trésors divins à la créature et

-lui font acquérir plus d'amitié, d'intimité et de commerce avec Dieu.

 

Cependant, seule la consommation

-fait d'elle une seule chose avec Dieu et

-met à sa disposition la Puissance divine.

 

Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus béni est venu et Il m'a dit:

 

«Ma fille, la perfidie humaine est arrivée au point d'épuiser ma miséricorde.

 

Cependant, ma bonté est si grande qu'elle constitue les filles de la miséricorde, afin que cet attribut ne soit pas épuisé.

Il s'agit des âmes victimes qui sont en pleine possession de la Divine Volonté

après avoir détruit leur propre volonté.

 

Le récipient que J'ai donné à ces âmes en les créant est pleinement actif et,

-ayant reçu une parcelle de ma miséricorde, elles l'administrent au profit des autres.

 

Bien entendu, pour ce faire, ces âmes doivent être dans la Justice. »

 

J'ai dit : «Seigneur, qui peut prétendre être dans la Justice?»

Il me répondit :

«Celui qui ne commet pas de péchés graves et

s'abstient de commettre volontairement même les plus petits péchés véniels. »


 

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel,

mon adorable Jésus se fit voir brièvement et Il me dit :

 

«Ma fille, le signe que ma Justice

ne peut plus supporter l'homme et

est sur le point d'envoyer de graves châtiments,

c'est quand l'homme ne peut plus se supporter lui-même.

 

En effet, rejeté par l'homme, Dieu se retire de lui .

Il lui fait ressentir tout le poids de sa nature, du péché et des misères.

 

Et l'homme, incapable de supporter ce poids sans l'aide divine,

-cherche une façon de se détruire.

C'est l'état dans lequel se trouve la présente génération.

 

Mes journées sont de plus en plus douloureuses à cause de la privation presque continuelle de mon adorable Jésus.

Je ne sais pas comment, mais je sens que mon âme, et même mon corps, sont consumés à cause de cette séparation.

Quel supplice dévorant !

 

Mon seul et unique réconfort est la Volonté de Dieu

 

Parce que, si j'ai tout perdu, y compris Jésus,

-seule la Volonté de Dieu, sainte et douce, demeure en mon pouvoir. Aussi, ressentant que mon corps se fait lui aussi dévorer,

-je me réjouis à la pensée qu'il ne prendra pas trop de temps à fondre et,

-par conséquent, qu'un jour ou l'autre, le Seigneur m'appellera à lui, ce qui mettra fin à cette si dure séparation.

 

Ce matin, après beaucoup de lutte - oh ! Quelle lutte ! Jésus est venu brièvement et Il m'a dit:

 

«Ma fille, la vie est une consommation continuelle. L'un la consume pour les plaisirs,

un autre pour les créatures, un autre pour pécher,

un autre pour ses intérêts personnels, quelques-uns pour leurs caprices.

 

Il y a toutes sortes de consommations.

 

Celui qui se consume tout en Dieu pourra dire avec certitude:

 

"Seigneur, ma vie s'est consumée dans l'amour pour Toi.

Non seulement je me suis consumé,

mais je suis mort uniquement par amour pour Toi."

C'est pourquoi,

si tu te sens continuellement consumée à cause de ta séparation de Moi, tu peux dire

-que tu meurs continuellement en Moi et

-que tu subis beaucoup de morts par amour pour Moi.

 

Si tout ton être se consume pour Moi,

-si grande soit cette consommation,

-autant tu acquiers de divin en toi. »

 

Je poursuivais dans mon état habituel. Dès que Jésus béni vint, Il me dit :

« Ma fille,

-quand l'âme se propose de ne pas pécher ou de faire quelque bien,

-mais elle n'agit pas selon cette décision,

 

c'est que

ses résolutions n'ont pas été prises avec sa volonté entière et que

la Lumière divine n’a pas eu de vrai contact avec son âme.

 

En fait,

-quand la volonté est sincère et

-quand la Lumière divine lui fait connaître le mal à éviter ou le bien à faire,

l'âme n'a pas de peine à mettre en pratique ce qu'elle s'est proposé.

 

D'un autre côté, si la Lumière divine ne décèle pas de stabilité dans l'âme,

Elle ne lui envoie pas la lumière nécessaire

-pour l'aider à éviter telle chose ou à faire telle autre.

 

Il pourrait bien y avoir

-des moments de malchance ou d'abandon chez la créature et

-aussi des moments où elle voudrait changer de vie, mais, immédiatement, sa volonté humaine change.

 

En somme, au lieu d'une véritable bonne volonté,

il y a un mélange de passions s'activant selon les vents.

 

La stabilité révèle le progrès de la Vie divine dans l'âme. Car, puisque Dieu est immuable,

celui qui possède Dieu partage son immuabilité dans le bien. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel quand mon adorable Jésus sortit de mon intérieur. Il me tenait la tête soulevée parce que j'étais très fatiguée de l'avoir attendu si longtemps.

 

Il me dit:

«Ma fille,

pour celui qui M'aime véritablement,

tout ce qui lui arrive, intérieurement ou extérieurement, revient au même

parce qu'il vit tout dans la Divine Volonté.

 

De tout ce qui lui arrive, rien ne l'inquiète,

puisqu'il regarde tout comme venant de la Divine Volonté.

 

Pour lui, tout est consumé dans la Divine Volonté . Son centre et son but sont uniquement Elle.

 

Il se meut toujours en Elle comme à l'intérieur d'un cercle,

-sans jamais trouver le chemin pour en sortir. Il fait d'Elle sa nourriture continuelle.»

 

Cela dit, Jésus disparut. Plus tard, Il revint et Il ajouta:

 

«Ma fille, fais en sorte que, pour toi, tout soit scellé dans l'amour. Si tu penses, tu dois penser dans l'amour.

Si tu parles, si tu opères, si ton cœur palpite, si tu désires,

-tu dois faire tout cela dans l'amour.

 

Même pour un seul désir qui se présente et qui n'est pas amour,

restreins-le à être amour. Ensuite, laisse-le aller.»

 

Pendant qu'Il disait cela, il me semble

qu'Il toucha tout mon être avec sa main en y plaçant beaucoup de sceaux d'amour.

 

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel,

Jésus béni vint brièvement et Il me dit :

 

«Ma fille,

quand l'âme est détachée de tout, elle trouve Dieu en toute chose.

Elle Le trouve en elle-même, elle Le trouve en dehors d'elle. Elle Le trouve dans les créatures,

de sorte qu'on peut dire

que toute chose se transforme en Dieu pour l'âme détachée de tout.

 

Non seulement elle trouve Dieu,

mais elle Le contemple, Le ressent et L'embrasse.

 

Comme elle Le trouve en tout, tout lui donne l'occasion

-de L'adorer,

-de Le prier,

-de Lui rendre grâce,

-de s'attacher plus intimement à Lui.

 

Cela dit, tes lamentations à cause de mes absences

ne sont pas tout à fait raisonnables.

 

Si tu me ressens dans ton intérieur, c'est signe que

-Je suis non seulement à l'extérieur de toi,

-mais aussi à l'intérieur de toi, comme dans mon propre centre.»

 

Au début, j'ai oublié de dire que c'est la Maman Reine qui m'a amené Jésus. Et comme je Le priais afin qu'Il ne me laisse pas privée de lui,

Il m'a répondu par ce que je viens d'écrire.

 

Je poursuivais dans mon état habituel.

Dès que j'ai vu mon adorable Jésus, je lui ai dit:

«Mon Seigneur et mon Dieu ! »

 

Jésus répliqua: «Dieu, Dieu, Dieu seul !

 

Ma fille, la Foi fait connaître Dieu, mais la Confiance le fait trouver. De sorte que la foi sans la confiance est une foi stérile.

 

Bien que la foi possède d'immenses richesses pour enrichir l'âme,

si la confiance est absente, la foi reste toujours pauvre et dépourvue de tout. »

 

Pendant qu'Il disait cela, je me sentais attirée en Dieu

et je restais absorbée en Lui comme une gouttelette d'eau dans l'immense océan.

 

En Le regardant, je ne voyais aucune frontière, ni en hauteur ni en largeur.

Le ciel et la terre, les âmes bienheureuses et les âmes pèlerines étaient tout immergées en Dieu.

 

Je voyais aussi

-des guerres comme celle entre la Russie et le Japon,

-les milliers de soldats qui mouraient ou allaient mourir, bien que, par la Justice, la victoire appartiendra au Japon.

 

Et j'ai vu des nations européennes comploter des guerres, même contre d'autres nations d'Europe.

Mais qui pourrait dire tout ce que j'ai vu de Dieu et en Dieu? Voilà pourquoi je m'arrête ici.

 

Ce matin, Jésus béni ne venait pas

Et moi, me trouvant hors de mon corps,

j'allais et venais à la recherche de mon suprême et unique Bien.

Comme je ne le trouvais pas, mon âme se sentait mourir à chaque instant. Ce qui augmentait mon tourment,

c'était que, pendant que je me sentais mourir, je ne mourais pas.

Si j'avais pu mourir,

j'aurais atteint mon but de me trouver pour toujours dans mon centre qui est Dieu.

 

Oh! Séparation, comme tu es amère et douloureuse!

Il n'y a pas de souffrance qui puisse se comparer à toi. Oh ! Divine privation,

tu consumes et transperces,

tu es une épée à double tranchant qui coupe d'un côté et brûle de l'autre!

La souffrance que tu donnes est immense, aussi immense que Dieu est immense.

 

Pendant que je me déplaçais en errant, je me suis trouvée dans le Purgatoire.

Mes douleurs et mes pleurs semblaient augmenter la souffrance de ces pauvres âmes privées de leur Vie qui est Dieu.

Parmi elles, il semblait y avoir plusieurs prêtres, dont un qui semblait souffrir plus que les autres.

 

Il me dit:

«Mes graves souffrances proviennent du fait que, dans ma vie, j'ai été très attaché

-aux intérêts de ma famille,

-aux choses terrestres et

-un peu à quelques personnes.

 

Cela fait beaucoup de tort à un prêtre,

-au point de lui former une cuirasse de fer couverte de boue qui l'enveloppe comme un vêtement.

Seuls le feu du purgatoire et le feu de la privation de Dieu

comparé au second, le premier disparaît - peuvent détruire cette cuirasse.

Oh ! Comme je souffre . Mes souffrances sont indicibles! Prie, prie pour moi ! »

Quant à moi, je me sentis encore plus tourmentée et je revins dans mon corps.

 

Plus tard, je vis comme une ombre de Jésus béni.

Il me dit :

«Ma fille, que cherches-tu?

Pour toi, il n'y a aucun autre soulagement et secours que Moi seul.»

Ensuite, Il disparut comme un éclair.

 

Je me suis dit: «Ah! Il me dit que lui seul est tout pour moi et, pourtant, Il a le courage de me laisser sans Lui ! »

 

Poursuivant dans mon pauvre état,

il me semble que mon Jésus est venu plus d'une fois et que je l'ai vu comme un enfant entouré d'une ombre.

 

Il m'a dit:

«Ma fille, ne ressens-tu pas la fraîcheur de mon Ombre ? Reste en elle et tu te sentiras rafraîchie. »

Il me sembla que nous nous reposions ensemble dans son ombre et que, tout près de Lui, je me sentais totalement revigorée.

 

Il poursuivit en disant:

 

« Ma bien-aimée, si tu m'aimes, Je ne veux pas que tu regardes

ni à l'intérieur de toi,

ni à l'extérieur de toi, ou que tu te demandes

si tu as chaud ou si tu as froid,

si tu fais beaucoup ou peu de choses,

si tu souffres ou si tu te réjouis.

 

Tout cela doit être détruit en toi.

Et tu dois seulement t'interroger pour savoir

-si tu fais tout ce que tu peux pour Moi et

-si tu fais tout pour Me plaire.

 

Les autres choses, aussi élevées, sublimes ou valeureuses qu'elles soient, ne peuvent Me plaire ou contenter mon Amour.

 

Oh! Combien d'âmes

-falsifient la véritable dévotion et

-profanent les œuvres les plus saintes avec leur volonté propre, en se recherchant toujours elles-mêmes.

 

Même dans les choses saintes, si on recherche

sa propre manière,

son propre goût,

sa satisfaction personnelle,

si on se trouve soi-même,

on s'éloigne de Dieu et on ne le trouve pas. »

 

Ce matin, quand Il est venu, Jésus béni me transporta hors de mon corps. En me tenant par la main, Il me conduisit sous la voûte des cieux,

d'où on pouvait voir les bienheureux.

On entendait leurs chants. Oh ! Comme ils nageaient en Dieu ! On voyait leur vie en Dieu et la Vie de Dieu en eux,

ce qui semblait être l'essentiel de leur félicité.

 

Il me sembla aussi que chaque bienheureux est

-un nouveau ciel dans cette demeure bénie

-chaque ciel distinct des autres

en conformité avec la manière dont il s'était comporté avec Dieu sur la terre.

Quelqu'un a-t-il cherché à aimer Dieu davantage sur la terre?

 

Il l' aimera davantage dans le Ciel et

il recevra de Dieu un amour toujours nouveau et grandissant.

 

Tel autre a-t-il cherché à glorifier Dieu davantage sur la terre?

 

Dieu béni lui donnera une gloire toujours grandissante, une gloire calquée sur la gloire divine.

Et ainsi de suite pour toutes les autres façons de se comporter avec Dieu sur la terre. On peut donc dire que ce qu'on fait pour Dieu sur la terre,

-nous le continuerons dans le Ciel,

-mais avec une plus grande perfection.

 

Autrement dit, le bien que nous faisons sur la terre n'est pas temporaire, mais

-il durera éternellement et

-il resplendira continuellement devant Dieu et autour de nous.

 

Oh ! Comme nous serons heureux de voir

que la gloire que nous donnerons à Dieu, et

aussi notre propre gloire,

viendront de ce bien minime réalisé d'une façon bien imparfaite sur la terre.

 

Si tous pouvaient voir cela !

Oh ! Comme ils s'efforceraient davantage

-d'aimer le Seigneur,

-de le louer,

-de lui rendre grâce, etc.,

afin de pouvoir le faire avec une plus grande intensité dans le Ciel.

 

Mais, qui peut tout dire?

Il me semble que je suis en train de dire beaucoup de sottises sur ce bienheureux séjour. Mon esprit en garde l'idée, mais ma bouche ne trouve pas les mots.

Cela dit, je poursuis. Jésus me transporta ensuite sur la terre.

 

Oh! Que les malheurs de la terre sont horribles en ces tristes temps ! Pourtant, il semble que ce ne soit rien comparé à ce qui va venir,

autant du côté laïque que du côté religieux.

Il semble qu'on réduira en lambeaux notre bonne et sainte mère l'Église ainsi que ses enfants.

 

Ensuite, Jésus me ramena dans mon corps en me disant :

«Dis-moi un peu, ma fille, ce que Je suis pour toi? »

 

Je répondis:

«Tout, tu es tout pour moi, rien n'entre en moi sauf Toi seul! »

 

Jésus poursuivit:

«Moi, Je suis tout pour toi. Il n'y a rien de toi qui ne sorte de Moi, Je trouve toutes mes délices en toi.

Ainsi, par ce que Je suis tout pour toi, tu peux voir ce que tu es pour Moi. » Cela dit, Jésus disparut.

 

Poursuivant dans mon état habituel, Jésus est venu brièvement en se présentant comme

Roi et Seigneur de toutes choses.

 

Il avait une couronne royale sur la tête et un sceptre de commande à la main. Il m'a dit en latin. J’écris ce que j'ai pu comprendre:

 

«Ma fille, Je suis le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs.

À Moi seul reviennent les hommages royaux que les créatures me doivent.

 

En ne me les rendant pas,

elles ne me reconnaissent pas comme Créateur et Maître de tout. »

 

Pendant que Jésus disait cela, il semblait tenir le monde dans sa main. Il le tournait et le retournait dans le but

-que les créatures se soumettent à son autorité et à sa royauté.

 

Je vis aussi comment Notre-Seigneur gouvernait et dominait sur mon âme avec une maîtrise telle que je me sentais totalement immergée en Lui.

Il gouvernait mon esprit, mes affections et mes désirs comme par un courant électrique. Jésus dirigeait tout et gouvernait sur tout.

 

La matinée s'est déroulée dans une grande amertume à cause de la privation de mon suprême et unique Bien. J'étais hors de mon corps.

 

Ma souffrance était si grande que ce que je trouvais en moi, je voulais le détruire parce que je le voyais comme un empêchement à trouver Dieu, mon tout.

N'y arrivant pas, je criais, je pleurais et je courais plus vite que le vent. Je voulais tout bouleverser, tout mettre sens dessus dessous pour trouver la vie qui me manquait.

 

Oh ! Privation, comme ton amertume est grande et toujours nouvelle !

Cette amertume étant toujours nouvelle, l'âme éprouve toujours de nouveau ta souffrance. C'est comme si une chair se séparait en de nombreux lambeaux, lesquels se débattent pour leur vie, cette vie qu'ils ne peuvent trouver que s'ils trouvent Dieu

qui est plus que leur vie. Qui pourrait décrire l'état dans lequel je me trouvais ?

 

Pendant ce temps, les saints, les anges et les âmes du purgatoire

accoururent et firent une couronne autour de moi.

Ils m'empêchaient de courir, compatissaient avec moi et m'assistaient.

 

Cela était inutile pour moi .

Parce que je ne trouvais pas celui qui seul pouvait alléger ma souffrance et me restituer la vie.

 

En pleurant, je criais plus fort : «Dites-moi où je puis le trouver.

Si vous voulez avoir pitié de moi, ne tardez pas à me le montrer. Je n'en peux plus! »

 

Après cela, Jésus sortit du fond de mon âme

en feignant de dormir et de ne pas se préoccuper de mon pauvre état.

 

Malgré qu'Il ne se préoccupait pas de moi et qu'Il dormait,

-seulement à Le voir, je respirais sa vie comme on respire l'air. Je dis: «Ah! Il est avec moi ! »

 

Cependant, je n'étais pas libérée de ma douleur. Il ne me prêtait même pas attention.

 

Par après, Il se réveilla et Il me dit:

«Ma fille,

les autres tribulations peuvent servir de pénitences, d'expiations et de satisfactions,.

 

Mais seulement la privation est une souffrance de feu

qui enflamme, consume, anéantit et ne s'arrête que quand la vie humaine est détruite. En consumant, elle vivifie et constitue la Vie divine. »

 

Étant dans mon état habituel,

je me suis trouvée entourée d'anges et de saints qui m'ont dit :

 

«Il est nécessaire que tu souffres davantage

à cause des choses qui sont sur le point d'arriver contre l'Église.

Si ces choses n'arrivent pas maintenant, elles viendront avec le temps, mais avec plus de modération et moins d'offenses à Dieu. »

 

J'ai dit : «La souffrance est-elle en mon pouvoir?

Si le Seigneur me donne la souffrance, je souffrirai volontiers.»

 

À ce moment, ils m'ont saisie et conduite devant le trône de Notre-Seigneur pour qu'Il me fasse souffrir.

Venant à notre rencontre sous la forme du Crucifié, Jésus béni me partagea ses souffrances.

Durant presque toute la matinée, j'ai subi des renouvellements de la crucifixion.

 

Ensuite, Jésus m'a dit:

«Ma fille, les souffrances

détournent ma juste indignation et

renouvellent la lumière de la grâce dans les esprits humains.

 

Ah ! Ma fille,

crois-tu que ce sont les laïques qui seront les premiers à persécuter mon Église? Ah ! Non, ce seront les religieux, les chefs eux-mêmes!

Présentement, ils prétendent être des fils, des pasteurs,

mais, en réalité, ils sont des serpents venimeux

-qui s'empoisonnent eux-mêmes et

-empoisonnent les autres.

Ils commenceront à déchirer cette bonne Mère l'Église. Et, par après, les laïques suivront. »

 

Ensuite, l'obéissance m'ayant appelée, le Seigneur s'est retiré rempli d'amertume.

 

Tandis que je continuais de lutter, mon adorable Jésus vint brièvement. Bien que je le sentais près de moi et que j'essayais de le saisir,

Il m'échappait et m'empêchait presque d'aller hors de mon corps à sa recherche. Après avoir beaucoup lutté, Il se fit voir juste un peu et Il me dit:

«Ma fille,

ne me cherche pas à l'extérieur de toi,

mais en toi, dans les profondeurs de ton âme.

 

Parce que si tu vas à l'extérieur et que tu ne me trouves pas, tu souffriras beaucoup et seras incapable de le supporter.

Si tu peux me trouver plus facilement, pourquoi veux-tu lutter davantage?»

 

Je lui dis: «C'est parce que je pense que quand je ne te trouve pas immédiatement en moi, je peux te trouver à l'extérieur. C'est l'amour qui me pousse à faire ainsi.»

 

Jésus reprit:

«Ah! C’est l'amour qui te pousse à cela?

Tout, tout doit être enfermé dans un seul mot: Amour.

 

L'âme qui n'enferme pas tout dans l'amour,

on peut dire qu'elle ne comprend rien à l'art de m'aimer.

 

À mesure que l'âme M'aime davantage, le cadeau de la souffrance grandit en elle.»

 

Tout étonnée et affligée, j'interrompis Jésus et lui dis:

«Ma Vie et mon Bien suprême, parce que je souffre peu ou que je ne souffre pas du tout, alors je t'aime peu ou je ne t'aime pas du tout?

Je suis effrayée par la seule pensée que je ne t'aime pas. Mon âme en ressent un vif mécontentement et je me sens presque offensée par toi!»

 

Jésus répondit :

«Je n'ai pas l'intention de te décevoir

Ta déception pèserait sur mon Cœur plus que sur le tien. De plus, tu ne dois pas regarder seulement

-les souffrances corporelles,

-mais aussi les souffrances spirituelles

-ainsi que ton désir de souffrir.

Si l'âme désire vraiment souffrir, pour Moi, c'est comme si elle souffrait. Donc, calme-toi et ne sois pas inquiète, et laisse-Moi continuer à te parler.

 

«N'as-tu jamais observé deux amis intimes?

Oh! Comme chacun cherche à imiter l'autre et à le reproduire en lui-même !

Chacun reproduit la voix, les manières, les pas, les œuvres, les vêtements de l'autre. De sorte qu'il peut dire:

"Celui qui m'aime est un autre moi-même.

Et, ainsi, je ne peux pas faire autrement que de l' aimer."

 

C'est ainsi que Je fais avec l'âme qui m'enferme complètement en elle comme dans un petit cercle d'amour. Je me sens totalement reproduit en elle.

 

Et, en me retrouvant en elle, Je l'aime de tout mon Cœur. Je ne peux pas faire autrement que de demeurer avec elle. Parce que, si Je la laissais, Je me laisserais Moi-même. » Pendant qu'Il disait cela, Il disparut.

 

Après s'être fait attendre, Jésus vint brièvement comme un éclair.

Je me suis trouvée intérieurement et extérieurement totalement remplie de lumière.

Je suis incapable de dire ce que mon âme a expérimenté et compris dans cette lumière. Je vais seulement dire ce que Jésus béni m'a dit par la suite:

 

«Ma fille,

ce n'est pas par les œuvres que vient le mérite de l'homme,

-mais uniquement par l'obéissance à la Divine Volonté.

 

Tellement que,

-tout ce que J'ai fait et

-tout ce que J'ai souffert au cours de ma vie

se réalisa par Obéissance à la Volonté du Père.

 

Mes mérites sont incommensurables

parce qu'ils furent tous obtenus à travers l'obéissance divine.

 

Je ne regarde pas tant la multiplicité et la grandeur des œuvres, mais plutôt leur rapport avec l'obéissance à Dieu,

-soit directement, soit indirectement

à travers l'obéissance à la personne qui Me représente. »

 

J'étais dans mon état habituel et, en compagnie de mon ange gardien,

je visitais des églises en faisant un pèlerinage à Jésus dans le saint Sacrement.

 

À l'intérieur d'une des églises, j'ai dit:

« Prisonnier d'amour, tu es seul et abandonné et je viens te tenir compagnie. Et pendant que je te tiens compagnie, je veux

t'aimer pour ceux qui t'offensent,

te louer pour ceux qui te méprisent,

te remercier pour ceux en qui tu déverses tes grâces et qui ne te rendent pas le tribut de la reconnaissance,

te consoler pour ceux qui t'affligent,

réparer pour toute offense à ton égard;

 

En un mot, je veux faire pour Toi

-tout ce que les créatures te doivent

parce que tu demeures toujours dans le très Saint Sacrement.

 

Je veux répéter cela autant de fois

qu'il y a de gouttes d'eau et de grains de sable dans la mer. »

 

Pendant que je disais cela, toute l'eau de la mer devint présente à mon esprit et je me suis dit:

«Ma vue ne peut pas saisir

-l'immensité de la mer,

-ni connaître la profondeur et le poids de ses immenses eaux. Le Seigneur sait tout cela.»

 

Et je restais là, tout émerveillée.

 

À ce moment, Jésus béni me dit:

« Sotte que tu es, pourquoi tant t'émerveiller?

 

Ce qui est difficile et impossible pour la créature

-est possible et facile, et même naturel pour le Créateur. Comme pour quelqu'un qui,

-regardant d'un coup d'œil des millions et des millions de pièces de monnaie, se dirait:

"Elles sont innombrables, qui pourrait les compter?" Mais celui qui les a placées là peut immédiatement dire : "Il y en a tant -elles valent tant - elles pèsent tant."

 

Ma fille,

Je sais combien de gouttes d'eau J'ai placées dans les mers Personne ne peut changer cela, pas même une seule goutte. Je dénombre tout, Je pèse tout et J'évalue tout.

 

Et il en est ainsi pour toutes les autres choses.

Quelle merveille y a-t-il donc en ce que Je sache tout?»

 

En entendant cela, mon émerveillement a cessé . Et je me suis plutôt émerveillée de ma stupidité

 

Je me donnais beaucoup de peine quand, à l'improviste,

je me suis trouvée totalement à l'intérieur de Notre-Seigneur.

De la tête de Jésus sortait un filet lumineux

qui descendait dans la mienne et qui me liait totalement à son intérieur.

 

Oh ! Comme j'étais heureuse de me trouver à l'intérieur de Jésus! Partout où je regardais, je n'apercevais rien d'autre que Jésus seul. C'était mon plus grand bonheur. Jésus, rien que lui, et rien d'autre! Oh! Comme je me sentais bien!

 

Il me dit :

«Courage, ma fille,

ne vois-tu pas comment le fil de ma Volonté te lie entièrement à l'intérieur de moi? Si une autre volonté voulait te lier, si elle n'était pas sainte, elle ne le pourrait pas.

 

Car, puisque tu es à l'intérieur de moi,

si cette volonté n'était pas sainte, elle ne pourrait entrer. »

 

Pendant qu'Il disait cela, Il me regardait et me regardait. Ensuite, Il me dit :

«J’ai créé l'âme avec une rare beauté;

Je l'ai dotée d'une lumière supérieure à toute lumière créée . Et, pourtant, l'homme disperse

-cette beauté dans la laideur,

-cette lumière dans la noirceur. »

 

Je me trouvais un peu souffrante. Quand Il est venu, Jésus béni me dit :

 

«Ma fille bien-aimée,

-plus le fer est battu,

-plus il acquiert de lumière et,

même s'il ne contient pas de rouille, les coups servent à le maintenir brillant et dépoussiéré. Ainsi, quiconque s'y approche peut facilement s'y mirer comme si c'était un miroir.

 

Il en est ainsi pour l'âme.

-Plus la croix la bat,

-plus elle acquiert de lumière et

-plus elle est époussetée de toute saleté,

de sorte que quiconque s'y approche peut s'y mirer comme si elle était un miroir.

 

En tant que miroir, elle accomplit sa fonction, c'est-à-dire qu'elle permet de voir

-si les visages sont sales ou propres,

-s'ils sont beaux ou laids.

 

Non seulement cela, mais Je me délecte moi-même en venant m'y mirer.

Ne trouvant dans l'âme ni poussière, ni autre chose qui m'empêchent d'y voir mon image, Je l'aime toujours plus.»

 

Ce matin, je me sentais tout opprimée et la mélancolie remplissait mon âme. Il me semble que Jésus béni ne m'avait pas fait beaucoup lutter.

 

En me voyant ainsi oppressée, il me dit :

«Ma fille, pourquoi cette mélancolie?

Ne sais-tu pas que la mélancolie est pour l'âme ce que l'hiver est pour la plante?

L'hiver dépouille la plante de son feuillage et l'empêche de produire des fleurs et des fruits. Et si l'allégresse et la chaleur du printemps ne venaient pas, la pauvre plante resterait stérile et finirait par sécher.

 

«Il en va ainsi pour la mélancolie de l'âme.

La mélancolie dépouille l'âme de la fraîcheur divine qui, comme la pluie, fait reverdir toutes les vertus.

La mélancolie rend l'âme incapable de faire le bien et,

si elle le fait, elle le fait plus par nécessité que par vertu.

La mélancolie empêche l'âme de croître dans la grâce, et si l'âme n'est pas secouée par une sainte allégresse,

qui est comme la pluie printanière

qui relance rapidement la plante dans son développement, elle finit par sécher. »

 

Pendant qu'il disait cela, j'ai vu à la vitesse de l'éclair

-toute l'Église,

-les guerres que doivent affronter les religieux, et

-les guerres dans la société.

 

Il semblait y avoir un tumulte général.

Il semblait que le Saint-Père disposait de très peu de personnes religieuses pour ramener le bon ordre dans l'Église, chez les prêtres et autres, de même que dans la société.

 

Pendant que je voyais cela, Jésus béni me dit:

« Penses-tu que le triomphe de l'Église est éloigné?» Je répondis: «Sûrement !

Qui pourrait mettre de l'ordre au milieu de tant de bouleversements?» Jésus reprit: «Au contraire, je te dis que c'est proche.

Ça prendra un conflit, un conflit très fort. Pour abréger les choses,

je permettrai tout en même temps concernant les religieux et les laïques.

Au milieu de ce conflit, de ce très grand chaos, il y aura un conflit bon et ordonné,

mais tellement mortifiant que les hommes s'y trouveront comme perdus.

 

Je leur donnerai tant de grâces et de lumière

-qu'ils reconnaîtront ce qui est mauvais et

-qu’ils embrasseront la vérité.

 

Je te ferai aussi souffrir à cette fin.

Si, avec tout cela, ils ne m'écoutent pas, alors je te prendrai au Ciel et les choses arriveront même plus gravement et se prolongeront un peu plus.

Viendra ensuite le triomphe tant désiré.»

 

J'ai vécu une matinée très amère, presque totalement privée de mon Jésus béni.

Je me trouvais hors de mon corps, seule, au milieu de guerres, de personnes tuées et de villes assiégées.

Il me semblait même que cela se passait en Italie. Quelle frayeur je vivais !

J'aurais voulu me soustraire à ces scènes si effrayantes, mais je ne le pouvais pas. Une puissance supérieure me tenait clouée là.

 

Que ce soit un ange ou un saint, je ne peux le dire avec certitude, mais il a dit:

«Pauvre Italie, comme elle sera déchirée par les guerres ! »

 

En entendant cela, je fus encore plus effrayée et je réintégrai mon corps.

N'ayant pas encore vu celui qui est ma vie et avec toutes ces scènes dans mon esprit, je me sentais mourir. Alors, j'ai à peine vu son bras et Il m'a dit:

« C'est quelque chose qui va sûrement arriver en Italie. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je me sentais tout opprimée. De plus, me sentant consumée corps et âme, je craignais que mon pauvre état soit l'œuvre du diable.

 

Dès qu'il vint, Jésus me dit:

«Ma fille, pourquoi être si bouleversée?

 

Ne sais-tu pas que même si toutes les forces diaboliques s'unissent, elles ne peuvent

-entrer à l'intérieur d'un cœur et

-le dominer

à moins que l'âme elle-même, de sa propre volonté, leur ouvre l'entrée?

 

Dieu seul possède ce pouvoir

-d'entrer dans les cœurs et

-de les dominer comme il lui plaît. »

 

Je lui dis : « Seigneur, pourquoi est-ce que je sens mon corps et mon âme se consumer quand tu me prives de toi ? N’est-ce pas là le souffle diabolique qui pénètre dans mon âme et qui me tourmente?»

 

Jésus répondit: «Je te dis même que c'est le souffle de l'Esprit Saint qui,

-en soufflant sur toi continuellement,

-te tient toujours enflammée et te consume par son amour. »

 

Après cela, je me suis trouvée hors de mon corps. Je vis le Saint-Père, assisté par Notre-Seigneur,

en train d'écrire une nouvelle façon de se comporter pour les prêtres,

-ce qu'ils devront faire et

-ce qu'ils ne devront pas faire,

-où ils ne devront pas aller,

en indiquant la peine que devront subir ceux qui n'obéiront pas.

 

J'étais en train de penser à ce que j'avais lu dans un livre, à savoir que le motif de tant de vocations frustrées est de ne pas avoir de peine après avoir péché. Puisque moi, je ne pense pas à cela et que je pense uniquement à Jésus béni et à la façon de le faire venir, ne me préoccupant d'aucune autre chose, je réfléchissais sur le mauvais état dans lequel je me trouvais.

 

Me trouvant dans mon état habituel, Jésus béni me dit: « Ma fille, l'attention portée à ne pas pécher supplée à la peine qu'on peut éprouver après avoir péché. Si quelqu'un éprouve de la peine quand il a péché et commet quand même des péchés, sa peine est vaine et infructueuse. Tandis que l'attention continuelle à ne pas pécher, non seulement remplace la peine en question, mais provoque la grâce pour que l'âme ne pèche pas et soit maintenue toujours purifiée. Donc, continue de demeurer attentive à ne pas m'offenser le moindrement; cela suppléera à tout le reste.»

 

Je poursuivais dans mon état habituel et mon adorable Jésus ne venait pas. Après m'être donné beaucoup de peine, je me sentais totalement découragée. Je craignais beaucoup que, ce matin, Jésus ne vienne pas du tout.

 

Finalement, il est venu brièvement et rn' a dit: «Ma fille, ne sais-tu pas que le découragement tue l'âme plus que tout autre défaut. Donc, courage, courage ! Si le découragement tue, le courage fait revivre et est l'attitude la plus louable que l'âme puisse avoir.»

 

Poursuivant dans mon état habituel, je me sentais perturbée par l'absence de mon adorable Jésus. Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus est venu et rn' a dit:

 

«Ma fille,

-dès que l'âme sort des profondeurs de la paix,

-elle quitte la sphère divine et

-elle se retrouve dans la sphère soit diabolique, soit humaine.

« La paix permet de savoir

si l'âme cherche Dieu pour Dieu ou pour elle-même,

si elle agit pour Dieu, pour elle-même ou pour les créatures.

 

Si c'est pour Dieu, l'âme n'est jamais perturbée. On peut dire

-que la paix de Dieu et la paix de l'âme vont ensemble et

-que les frontières de la paix entourent l'âme, de sorte que

tout est transformé en paix, même les guerres elles-mêmes.

 

Au contraire, si l'âme est perturbée,

-même au sujet des choses les plus saintes,

-cela montre que

ce n'est pas Dieu que l'âme cherche,

mais ses intérêts personnels ou quelque but humain.

 

Par conséquent, si tu ne te sens pas calme,

-cherche la vraie raison en ton intérieur,

-corrige ce qui ne tourne pas rond, et tu retrouveras la paix. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel.

Après m'être donné beaucoup de peine, je vis Jésus pressé contre moi et tenant mon cœur dans ses mains. Fixant les yeux sur moi, il me dit:

«Ma fille,

quand une âme m'a donné sa volonté,

-elle n'est plus libre de faire ce qui lui plaît,

-autrement ce ne serait pas un véritable don.

 

S'il est véritable, ce don exige

-que l'on garde sa volonté continuellement sacrifiée à celui à qui on l'a donnée.

Cela est un martyre continuel que 1'âme offre à Dieu.

 

«Que dirais-tu d'un martyr qui

aujourd'hui s'offre pour souffrir n'importe quoi et,

demain, se retire? Tu dirais

-qu'il n'a pas une véritable disposition au martyre et

-qu'un jour ou l'autre, il reniera sa foi.

 

Aussi, je dis à l'âme

-qui ne me laisse pas faire ce que je veux de sa volonté,

-qui me donne sa volonté à un moment et la retire à un autre:

 

"Fille, tu n'es pas disposée à être martyre pour moi. Parce que le véritable martyre demande la continuité.

Tu peux te dire résignée, mais non martyre.

Un jour ou l'autre tu pourrais finir par te retirer de moi en considérant toute chose comme un jeu d'enfant.

Donc, sois attentive !

Laisse-moi la pleine liberté d'agir avec toi selon la façon qui me plaît le plus." »

 

Me trouvant dans mon état habituel, j'entendis une voix qui disait:

 

«Il existe une lampe telle que

-quiconque s'y approche peut y allumer autant de petites flammes qu'il veut, lesquelles servent :

à former une couronne d'honneur autour de la lampe et

à éclairer celui qui a allumé ces petites flammes. »

 

Je me disais:

«Comme elle est magnifique cette lampe

-qui contient tant de lumière

qu'elle peut donner aux autres autant de lumière qu'ils veulent

-sans amoindrir sa propre lumière! Quel est son propriétaire?»

Alors, j'entendis quelqu'un dire :

«La lampe est la grâce et c'est Dieu qui la possède.

 

S'y approcher démontre sa bonne volonté de faire le bien. Car tout le bien qu'on veut tirer de la grâce, on peut l'obtenir. Les petites flammes sont les vertus qui,

tout en donnant gloire à Dieu, éclairent l 'âme. »

 

Ensuite, je me suis mise à réfléchir sur le fait que

 

Notre-Seigneur s'est fait couronner d'épines, non pas une seule fois, mais trois fois.

Et comme des épines brisées restaient à l'intérieur de sa tête et qu'on enfonçait la couronne de nouveau, ces épines brisées pénétraient encore plus profondément.

 

J'ai dit à Jésus :

«Mon doux Amour, pourquoi as-tu voulu subir ce martyr douloureux trois fois plutôt qu'une? Une seule fois n'aurait-elle pas suffi pour payer pour nos mauvaises pensées ? »

 

Se montrant, Jésus me dit :

«Ma fille,

-non seulement le couronnement d'épines a été triple,

mais presque toutes les souffrances que J'ai souffertes durant ma Passion ont été triples :

-triples ont été les trois heures d'Agonie dans le Jardin;

-triples ont été les flagellations (on m'a flagellé avec trois types de fouets)

-trois fois ils m'ont dépouillé ;

-trois fois J'ai été condamné à mort (de nuit, de grand matin et en plein jour) ;

-triples ont été mes chutes sous le poids de la croix ;

-triples ont été les clous ;

-mon Cœur a déversé du sang trois fois

--par lui-même dans le Jardin,

--ensuite dans l'acte de la crucifixion quand J'ai été étiré sur la Croix - tellement que tout mon corps en fut déboîté et

que mon Cœur s'est brisé à l'intérieur et a versé du sang ,

--après ma mort quand mon côté a été ouvert par une lance.

-triples ont été les trois heures d'Agonie sur la croix.

 

Que de triples il y a eus !

 

Et tout cela n'a pas été le fruit du hasard.

Tout s'est accompli sur ordonnance divine

-pour rendre complète la gloire due à mon Père,

-pour effectuer la réparation que lui devaient les créatures, et

-pour obtenir des bienfaits pour les créatures.

 

Car le don le plus grand que la créature a reçu de Dieu fut

d'être créée à son image et à sa ressemblance et

d'être dotée de trois puissances: l'intelligence, la mémoire et la volonté.

 

Et il n'y a pas de péché que la créature commette

sans que ces trois puissances concourent.

Par conséquent, la belle image divine que possède la créature est souillée et défigurée

-par ses offenses au Donateur en mettant à contribution ce triple don.

 

Et Moi,

-pour refaire cette image divine dans la créature et

-pour donner à Dieu toute la gloire qu'elle lui doit,

j'ai mis à contribution mon intelligence, ma mémoire et ma volonté, ainsi que ces triples souffrances,

pour rendre complète la gloire que l'on doit au Père et

pour le bien des créatures. »

 

Poursuivant dans mon état habituel,

j'ai vu mon Jésus béni sur le point de châtier le monde.

 

L'ayant prié pour qu'Il s'apaise, Il m’a dit:

 

«Ma fille, l'ingratitude humaine est horrifiante.

Les sacrements, la grâce et les aides dont J'ai gratifié l'homme, ainsi que ses dons naturels,

sont autant de lumières

-pour l'aider à marcher dans la voie du bien et

-pour trouver le bonheur.

Mais, en convertissant tout cela en ténèbres, l'homme court à sa perte.

 

Pendant qu'il court à sa perte, il dit qu'il cherche son propre bien. Voilà la situation de l'homme.

Peut-il y avoir un aveuglement et une ingratitude plus grands ?

 

Fille, l'unique soulagement et l'unique plaisir

-que les créatures puissent me donner en ces temps sont : de se sacrifier volontairement pour Moi.

 

Mon sacrifice pour elles a été parfaitement volontaire.

Là où Je trouve une volonté qui veut se sacrifier pour Moi,

Je me sens comme récompensé de ce que J'ai fait pour les créatures.

 

Si donc tu veux me soulager et me donner du plaisir, sacrifie-toi volontairement pour Moi.»

 

Puisque mon très doux Jésus ne venait pas, j'ai passé une très mauvaise matinée. Je ne faisais rien d'autre que de m'efforcer de renoncer à moi-même.

 

Je me disais:

«Qu'est-ce que je fais ici?

Qu'est-ce que ça me donne de renoncer continuellement à moi-même?» Pendant que je pensais ainsi, Jésus vint comme un éclair et Il me dit:

« Le renoncement à soi-même vaut mieux que l'acquisition d'un royaume.»

 

Je poursuivais dans mon état habituel. Dès que Jésus béni vint, Il me dit:

 

«Ma fille,

il est nécessaire d'œuvrer en union avec l'Humanité du Christ et avec sa Volonté,

comme si la volonté de l'homme et celle du Christ ne faisaient qu'un,

et cela uniquement pour plaire à Dieu.

 

En agissant ainsi, l'âme se trouve en continuel contact avec Dieu, puisque l'Humanité du Christ était une sorte de voile couvrant sa Divinité.

Quand on œuvre en passant par ce voile, on est automatiquement avec Dieu.

 

«Celui

-qui ne veut pas œuvrer par le moyen de la très sainte Humanité de Notre-Seigneur et

-qui veut trouver le Christ

est comme quelqu'un qui veut trouver le fruit sans trouver son enveloppe. Cela est impossible. »

 

Ce matin, je me suis trouvée hors de mon corps dans une rue

où il y avait beaucoup de petits chiens qui se mordaient les uns les autres.

 

Au bout de la rue, il y avait un religieux qui

-les regardait se mordre,

-les entendait et

-était troublé, voyant tout cela avec sa vue naturelle.

 

Ils parlaient sans bien scruter les choses et sans la lumière surnaturelle qui leur permette de connaître la vérité.

 

Pendant ce temps, j'ai entendu une voix qui disait :

« Ce sont des prêtres qui s'entre-déchirent. »

 

Le religieux semblait être un visiteur qui,

-voyant les prêtres se mordre, manquait d'aide divine.

 

Poursuivant dans mon état habituel, et après m'être donné beaucoup de peine, Jésus est venu. Dès que je l'ai vu, j'ai dit:

 

«Le Verbe s'est fait chair et Il a habité parmi nous. »

Jésus béni répliqua:

 

«Le Verbe prit chair

-Mais Il n'est pas demeuré chair.

-Il est resté ce qu'Il était.

 

Et comme le mot verbe signifie parole et

-qu'il n'y a rien qui influence davantage que la parole, ainsi le Verbe fut

manifestation,

communication et

union entre le divin et l'humain.

 

Si le Verbe ne s'était pas fait chair,

il n'y aurait pas eu de voie intermédiaire pouvant unir Dieu et l'homme.» Cela dit, Jésus disparut.

 

Je me trouvais dans mon état habituel J'ai vécu des moments très agités,

non seulement à cause de la presque totale absence de mon seul et unique Bien, mais aussi parce que, étant hors de mon corps, je voyais

que les gens allaient s'entretuer comme des chiens et

que l'Italie allait être impliquée dans une guerre avec d'autres nations.

Je voyais beaucoup de soldats partir et, comme plusieurs allaient être victimes, beaucoup d'autres allaient être appelés.

 

Qui peut dire à quel point j'étais accablée.

D'autant plus que je me sentais presque sans souffrance.

 

Alors, je me suis mise à me lamenter intérieurement en disant :

«À quoi bon vivre? Jésus ne vient pas et la souffrance me manque. Mes compagnons les plus chers et les plus inséparables,

Jésus et la souffrance m'ont quittée.

 

Cependant, je continue de vivre, moi qui croyais que sans l'un ou l'autre je n'allais plus pouvoir vivre, tellement ils m'étaient inséparables.

 

Oh ! Dieu, quel changement, quel état douloureux, quel tourment indicible, quelle cruauté inouïe!

 

Si tu as laissé d'autres âmes privées de Toi, Tu n'as jamais fait cela sans la souffrance.

À aucune Tu n'as fait un affront aussi ignoble.

C'est uniquement pour moi qu'était préparée cette gifle si terrible, seulement moi qui ai mérité ce châtiment insupportable.

C'est un juste châtiment pour mes péchés. Je méritais même pire.» À ce moment, Jésus vint comme un éclair et Il me dit avec majesté:

«Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi parles-tu ainsi? Ma Volonté ne te suffit-elle pas pour tout?

 

Ce serait un châtiment

si Je te mettais hors de la sphère divine en te privant de la nourriture de ma Volonté,

laquelle Je veux que tu chérisses plus que tout.

Il est nécessaire que tu sois sans souffrance pour quelque temps,

afin de laisser un peu de place à ma Justice pour châtier le monde.»

 

Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus béni est venu et Il m' a dit:

 

«Ma fille,

quand l'âme se dispose à faire une bonne action,

ne serait-ce que de dire un Ave Maria,

la grâce contribue à l'accomplissement de cette bonne action.

 

Cependant,

-si l'âme ne persévère pas dans la poursuite du bien, elle montre clairement

qu'elle n'a pas de considération pour les cadeaux reçus et

qu'elle se moque de la grâce.

 

Combien de maux sont provoqués par un tel comportement

-aujourd'hui oui, demain non,

-si ça me plaît, je le fais,

-il faut un sacrifice pour faire ce bien et je n'ai pas le goût de le faire.

 

C'est comme pour une personne qui,

-ayant reçu un cadeau d'un ami aujourd'hui, le retourne demain.

 

Dans sa bonté, l'ami le renvoie de nouveau,

mais, après avoir gardé le cadeau pendant quelque temps, fatiguée,

la personne le retourne encore.

 

Que dira l'ami?

Il dira sûrement: "On voit bien que cette personne n'apprécie pas mon cadeau. Qu'elle devienne pauvre ou qu'elle meure, je ne veux plus avoir affaire à elle."

 

Tout est lié à la Persévérance.

 

La chaîne de mes grâces est liée à la persévérance de l'âme dans sa poursuite du bien. Si l'âme s'esquive, elle rompt cette chaîne.

Qui peut alors l'assurer qu'il y aura reprise?

 

Mes desseins s'accomplissent seulement en ceux

-dont les actes sont marqués par la Persévérance.

 

La perfection, la sainteté, tout est lié à la Persévérance.

 

Si l'âme agit avec intermittence, si elle manque de persévérance, cela

-rend vains les desseins divins et

-compromet sa perfection et sa sainteté. »

 

Pendant que je poursuis dans mon état habituel, mon amertume va toujours en augmentant

à cause de la quasi-privation et du silence de mon très saint et unique Bien.

 

Tout est ombres et lumières évanescentes. Je me sens écrasée et abasourdie. Je ne comprends plus rien.

Parce que celui qui contient la lumière s'est éloigné de moi.

ll est comme un éclair

-qui illumine brièvement et

-qui amène par la suite une obscurité plus grande.

 

Le seul et unique héritage qui m'est laissé, c'est la Divine Volonté.

 

Après m'être bien battue, je sentais que je ne pouvais plus continuer. Jésus vint brièvement et Il me dit:

«Ma fille,

puisque J'étais homme et Dieu, mon Humanité voyait

-tous les péchés,

-tous les châtiments et

-toutes les âmes perdues.

 

J'aurais voulu

-tout réunir en un seul point,

-détruire les péchés et les châtiments, et

-sauver les âmes.

 

J'aurais voulu souffrir la Passion

-non pas un seul jour,

-mais tous les jours, pour

pouvoir contenir en Moi toutes ces souffrances et

épargner les pauvres créatures.

 

J'aurais aimé faire ainsi et J'aurais pu le faire.

 

Cependant, J'aurais alors détruit chez mes créatures le libre arbitre.

 

Et qu'est-ce qu'il leur serait arrivé sans

leurs propres mérites et

leur propre volonté

pour l'accomplissement du bien?

 

À quoi mes enfants auraient-ils ressemblé?

Auraient-ils encore été dignes de ma sagesse créatrice ? Certainement pas. !

 

Ils auraient été comme des étrangers qui,

-n'ayant pas travaillé avec les autres enfants,

-n'auraient aucun droit,

-n'auraient droit à aucun héritage. I

 

Ils auraient mangé et bu avec honte.

Parce qu'ils n'auraient fait aucun acte valable

-pour témoigner de leur amour envers le père.

Ils n'auraient jamais pu être dignes de l'amour du père.

En somme, sans le libre arbitre,

les créatures n'auraient jamais été dignes de l'Amour divin.

 

D'autre part, Je ne pouvais pas contrevenir à ma Sagesse Créatrice.

Je devais l'adorer comme Je l'ai fait et

Je devais me résigner à ce que mon Humanité absorbe les vides de la Justice, ce qui ne pouvait cependant pas être le cas pour ma Divinité.

 

Les vides de la Justice divine sont remplis par

les châtiments de cette vie,

le purgatoire et

l'enfer.

 

Si donc mon Humanité s'est résignée à tout cela,

voudrais tu peut-être me surpasser et

ne pas recevoir des vides de souffrances en toi en M'empêchant ainsi de châtier les gens?

 

Ma fille, conforme-toi à Moi et reste tranquille.»

 

Ayant reçu l'Eucharistie, je pensais à la bonté de Notre-Seigneur qui se donne en nourriture à la si pauvre créature que je suis.

Je me demandais comment je pourrais répondre à une si grande faveur.

 

Jésus béni me dit:

«Ma fille,

tout comme Je me fais la nourriture de la créature, celle-ci peut se faire ma nourriture

-en transformant tout son intérieur en aliment.

 

C'est-à-dire en faisant en sorte que

ses pensées, ses affections, ses désirs,

ses penchants, ses battements de cœur,

ses soupirs, son amour, etc. tendent vers moi.

 

Ainsi, pendant que Je communique à l'âme le fruit de ma nourriture , qui est

-de diviniser l'âme et

-de la transformer en Moi -,

Je peux me nourrir de l'âme, c'est-à-dire

-de ses pensées,

-de son amour et

-de tout le reste.

 

Et l'âme peut Me dire :

"Comme tu es arrivé à Te faire ma nourriture et à tout me donner, moi aussi, je me suis fait ta nourriture.

Il ne me reste rien d'autre à Te donner parce que tout ce que je suis t'appartient." »

À ce moment, j'ai compris l'immense ingratitude des créatures qui,

-pendant que Jésus manifeste l'excès d'amour de se faire leur nourriture,

-elles lui refusent sa nourriture et Le laissent à jeun.

 

J'étais dans mon état habituel et, dès qu'Il se présenta, mon adorable Jésus me dit:

 

«Ma fille,

quand Je suis venu sur la terre, mon Humanité était mon Ciel sur la terre. De même que, dans la voûte du ciel, on peut voir

la multitude des étoiles, le soleil, la lune,

les planètes et l'immensité, le tout disposé en bon ordre,

 

de même mon Humanité, qui était mon Ciel sur la terre,

-faisait briller l'ordre de la Divinité qui y habitait, c'est-à-dire

-les Vertus,

-la Puissance,

-la Grâce,

-la Sagesse et le reste.

 

Quand, après la Résurrection,

-mon Humanité est montée au Paradis, mon Ciel sur la terre devait subsister.

 

Ce Ciel est formé des âmes qui donnent une demeure à ma Divinité. En ces âmes,

-Je trouve mon Ciel sur la terre et

-Je fais briller à l'extérieur l'ordre des vertus qui se trouvent à l'intérieur.

 

Quel honneur pour la créature que d'offrir un Ciel à son Créateur! Mais, oh ! Combien me refusent cela !

 

Toi, ne voudrais-tu pas être mon Ciel sur la terre ? Dis-moi oui!»

 

Je répondis:

«Seigneur, je ne veux rien d'autre que

-d'être vue dans ton sang, dans tes plaies,

-dans ton Humanité, dans tes vertus.

C'est seulement là que je veux être vue, afin d'être ton Ciel sur la terre. Je veux être méconnue partout ailleurs.»

Il sembla approuver ma proposition et disparut.

 

J'étais totalement affligée et oppressée.

En voyant mon bon Jésus ruisselant de sang, je lui dis :

 

«Seigneur béni, veux-tu me donner au moins une goutte de ton sang pour remédier à tous mes maux?

 

Il me répondit :

«Ma fille, pour qu'il y ait don,

-il faut la volonté de celui qui donne et

-la volonté de celui qui reçoit.

Autrement, si l'une des deux volontés fait défaut, le don ne peut pas se faire. Il faut l'union des deux volontés.

Oh ! Que de fois ma grâce est étouffée et mon sang rejeté et piétiné ! »

Pendant qu'Il disait cela, je vis beaucoup de monde fourmiller dans le sang de Jésus. Beaucoup en sortaient,

-ne voulant pas demeurer dans ce sang où

-se trouvent tous les biens et tous les remèdes à nos maux.

 

Ce matin, j'ai offert tous les actes de l'Humanité de Notre-Seigneur

-en réparation pour tous nos actes humains

faits dans l'indifférence, sans un but surnaturel, ou dans le péché,

-afin d'obtenir que toutes les créatures agissent en union avec Jésus béni et

-pour que soit comblé son vide de gloire,

cette gloire que les créatures auraient dû rendre à Dieu. Pendant que je faisais cela, mon adorable Jésus me dit :

«Ma fille,

ma Divinité incarnée dans mon Humanité

-est descendue dans l'abîme de toutes les humiliations humaines, de sorte

-qu'il n'y a aucun acte humain, aussi modeste qu'il soit,

-que Je n'ai pas sanctifié et divinisé.

 

Et cela, pour restituer à l'homme une double souveraineté,

-celle qu'il a perdue dans la Création, et

-celle que Je lui ai acquise par la Rédemption.

 

Mais l'homme ingrat et ennemi de lui-même

aime à être un esclave plutôt qu'un souverain.

Alors qu'il pourrait aisément,

-en unissant ses actions aux miennes,

-rendre ses actions méritoires d'un mérite divin,

il les gaspille en perdant son statut de souverain. » Cela dit, Jésus disparut et je réintégrai mon corps.

 

Poursuivant dans mon état habituel,

je me suis trouvée hors de mon corps et jetée par terre en face du soleil dont les rayons

me pénétraient à l'intérieur et à l'extérieur et

me laissaient comme dans un état d'enchantement.

 

Après un long moment, fatiguée de cette position, je me suis traînée par terre parce que je n'avais pas la force de me lever et de marcher.

Après m'être beaucoup fatiguée, une vierge est venue qui, me prenant par la main, me conduisit dans une chambre où se trouvait bébé Jésus dormant paisiblement sur un lit.

 

Tout heureuse de l'avoir trouvé, je me suis placée tout près de lui, mais sans le réveiller. Après quelque temps, Il se réveilla et se mit à marcher sur le lit.

Alors, craignant qu'il disparaisse, je lui ai dit:

«Cher Trésor, tu sais que tu es ma Vie. De grâce, ne me quitte pas.»

Il me dit: «Établissons combien de fois je dois venir.» Je dis: «Mon unique Bien, que dis-tu?

La vie est toujours nécessaire

Par conséquent, tu dois être toujours là, toujours. »

 

À ce moment, deux prêtres vinrent et l'Enfant se retira dans les bras de l'un d'eux en me donnant l'ordre de parler avec l'autre.

 

Ce dernier me demanda de lui donner un compte rendu de mes écrits

en les révisant un à un. Toute craintive, je lui dis : «Qui sait combien il y a d'erreurs!»

 

Alors, avec un affable sérieux, il me dit: «Quoi? Des erreurs contre la loi chrétienne? » Je répondis : «Non, des erreurs de grammaire. » Il reprit : « Cela n'est pas important. »

 

En reprenant confiance, j'ajoutai: «Je crains que tout soit illusion. » Me regardant en face, il me dit :

« Crois-tu que j'ai besoin de revoir tes écrits pour savoir si tu es illusionnée ou non?

 

En te posant deux questions, je saurai si c'est Dieu ou si c'est le démon qui opère en toi.

Premièrement,

-crois-tu que tu as mérité toutes les grâces que tu as reçues,

-ou crois-tu qu'elles ont été un don de Dieu?» Je répondis: «Tout est par la grâce de Dieu. »

 

Il poursuivit: «Deuxièmement, pour toutes les grâces que le Seigneur t'a faites,

crois-tu que tu as précédé la grâce ou crois-tu que la grâce t'a précédée?»

 

Je répondis:« Certainement que la grâce m'a toujours précédée. »

 

Il continua : « Ces réponses me montrent que tu n'es pas dans l'illusion.» À ce moment, je réintégrai mon corps.

 

J'étais très agitée et dans la crainte que Jésus béni ne me veuille plus dans cet état. Je ressentais une force intérieure me poussant à en sortir.

 

Cette force était si grande que je ne pouvais pas la contenir et que je ne cessais de répéter:

«Je me sens fatiguée, je n'en peux plus.»

 

À l'intérieur de moi, j'entendis une voix disant:

«Moi aussi, Je me sens fatigué, Je n'en peux plus.

Pour quelques jours, il est nécessaire que tu sois totalement suspendue

de ton état de victime pour leur permettre de prendre la décision de faire la guerre. Ensuite, Je te ferai tomber de nouveau dans cet état.

Quand ils seront en guerre, nous verrons quoi faire avec toi.»

 

Je ne savais pas quoi faire. L'obéissance ne voulait pas . Et, lutter avec elle,

c'est comme franchir une montagne

remplissant la terre et

atteignant le ciel et où il n'y a pas de chemin pour marcher, en somme, une montagne infranchissable.

 

Je ne sais pas si je dis une sottise.

Mais je crois qu'il est plus facile de lutter avec Dieu qu'avec cette terrible vertu de l'obéissance.

 

Agitée comme j'étais, je me suis trouvée hors de mon corps devant un crucifix.

J'ai dit : «Seigneur, je n'en peux plus. Ma nature me laisse tomber et je n'ai plus la force de continuer dans mon état de victime. Si tu veux que je continue, donne-moi la force.

Autrement, je me retire.»

 

Pendant que je disais cela, une fontaine de sang se mit à jaillir du crucifix.

Le sang se dirigeait vers le Ciel et, en retombant sur la terre, il se transformait en feu. Plusieurs vierges disaient:

 

«Pour la France, l'Italie, l'Autriche et l'Angleterre-

-elles nommèrent d'autres nations, mais je ne comprenais pas bien leurs noms - ,

-beaucoup de guerres très graves se préparent, civiles et gouvernementales. »

 

En entendant cela, je fus épouvantée et revint dans mon corps. Je ne savais pas quoi décider:

suivre la force intérieure qui me poussait à quitter cet état ou

la force de l'obéissance qui me poussait à y demeurer.

Toutes les deux étaient puissantes sur mon être si pauvre et si faible. Jusqu'à présent,

il semble que c'est l'obéissance qui prévaut,

mais avec difficulté, et je ne sais pas comment ça finira.

 

Je continuais à me battre. Je me voyais nue et dépouillée de tout.

Il n'existe peut-être pas d'âme plus misérable que la mienne tant ma misère est extrême. Quel changement !

Si le Seigneur ne fait pas un miracle de sa toute-Puissance pour me faire sortir de cet état, je vais certainement mourir de misère.

 

Jésus béni vint brièvement et Il me dit:

«Ma fille, courage!

Perdre totalement ses goûts personnels est le commencement de la béatitude éternelle.

À mesure que l'âme perd ses goûts personnels, les goûts divins viennent en elle.

 

Quand l'âme

-s'est complètement perdue elle-même,

-ne se reconnaît plus,

-ne trouve en elle plus rien d'elle-même, même pas dans les choses spirituelles,

alors Dieu la remplit de Lui-même et la comble de toutes les joies divines. Alors, et seulement alors, l'âme peut être dite bienheureuse.

En effet,

-aussi longtemps qu'elle avait quelque chose d'elle-même en sa possession,

-elle ne pouvait être exempte d'amertume et de peurs, et Dieu ne pouvait lui communiquer son bonheur.

 

Toute âme arrivée au port de la béatitude éternelle

doit nécessairement avoir vécu ce détachement - douloureux, oui, mais nécessaire. Généralement, il se réalise au moment de la mort.

Le purgatoire y met la touche finale.

 

C'est pourquoi, si on demande aux créatures sur la terre

-ce qu'est le goût de Dieu,

-ce qu'est la béatitude divine,

elles sont incapables d'en dire un seul mot.

 

Cependant,

-pour mes âmes bien-aimées

-qui se sont données totalement à Moi, Je ne veux pas que leur béatitude

-commence seulement là-haut dans le Ciel,

-mais qu'elle commence dès ici-bas sur la terre.

Non seulement Je veux les remplir

du bonheur et de la gloire du Ciel,

mais aussi des souffrances et des vertus que mon Humanité a vécues sur la terre.

 

C'est pourquoi Je les dépouille

-non seulement des goûts matériels que l'âme considère comme du fumier,

-mais aussi des goûts spirituels,

afin de

-les remplir totalement de mes Biens et

-de leur donner le commencement de la véritable béatitude.»

 

Me trouvant dans mon état habituel, je vis l'Enfant Jésus avec

une lumière dans la main et

des rayons qui sortaient de ses doigts. Cette vue m'enchantait.

 

Jésus me dit:

«Ma fille, la perfection est lumière.

Celui qui dit vouloir atteindre la perfection ressemble à quelqu'un qui voudrait contenir un corps lumineux dans sa main.

 

Dès qu'il essaye de le faire, la lumière s'écoule à travers ses doigts, bien que sa main soit imprégnée de cette lumière.

 

Dieu est lumière et lui seul est parfait.

L'âme qui veut être parfaite ne fait rien d'autre que de saisir des lueurs de Dieu. Parfois, l'âme ne vit que dans la Lumière et la Vérité.

 

Plus la Lumière rencontre de vide dans l'âme, plus profondément elle s'y introduit .

 

Par conséquent,

-plus elle y occupe d'espace et

-plus elle lui communique ses grâces et ses perfections. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel et je pensais aux moments les plus humiliants qu'a soufferts Notre-Seigneur.

J'en éprouvais beaucoup d'horreur.

Je me disais intérieurement: «Seigneur,

pardonne à ceux qui te renouvellent ces moments douloureux par leurs faiblesses. » À ce moment, Jésus béni vint et Il me dit :

«Ma fille, ce qu'on appelle faiblesse humaine résulte la plupart du temps

-d'un manque de vigilance et d'attention de la part de ceux qui sont en autorité, c'est-à-dire des parents et des supérieurs.

 

Quand la créature est bien surveillée et

-qu'on ne lui donne pas la liberté qu'elle veut,

la faiblesse disparaît d'elle-même par manque de nourriture.

Si, au contraire, on cède à la faiblesse, cela la nourrit et l'amène à augmenter. »

 

Il ajouta:

«Ah! Ma fille,

la vertu, la lumière,

la beauté, la grâce et l'amour

imprègnent l'âme comme l'eau imprègne une éponge sèche.

 

De même,

le péché, les faiblesses entretenues,

les ténèbres, la laideur et même la haine de Dieu imprègnent l'âme comme une éponge s'imprègne de boue.»

 

J'avais exposé certains doutes à mon confesseur

Et mon esprit n'était pas apaisé par ce qu'il m'avait dit. Quand Il est venu, Jésus béni m'a dit :

«Ma fille,

-celui qui raisonne sur l'obéissance la déshonore, et

-celui qui déshonore l'obéissance déshonore Dieu. »

 

Alors que je me sentais plus souffrante que d'habitude, mon adorable Jésus vint brièvement et Il me dit :

 

«Ma fille, la croix est une semence de vertus. Tout comme celui qui sème

-récolte dix, vingt, trente et même cent pour un, ainsi la croix multiplie les vertus et les perfections

-en les embellissant merveilleusement.

 

Plus les croix s'amoncellent autour de toi, plus les vertus sont semées dans ton âme.

 

Donc, au lieu de t'affliger quand t'arrive une nouvelle croix, tu devrais te réjouir

-en pensant que tu fais l'acquisition d'une autre semence pour enrichir et compléter ta couronne. »

 

Je poursuis dans mon pauvre état de privation et d'amertume indescriptible. Au plus, Jésus se fait voir en silence.

 

Ce matin, Il m'a dit:

« Ma fille, les caractéristiques de mes enfants sont

l'amour de la croix,

l'amour de la gloire de Dieu et

l'amour de la gloire de l'Église -

jusqu'au point de donner leur vie.

 

Celui qui ne possède pas ces trois caractéristiques se dit en vain qu'il est mon enfant. Celui qui ose le dire est

-un menteur et un traître

-trahissant Dieu et se trahissant lui-même.

 

Jette un coup d'œil en toi, pour voir si tu as ces caractéristiques. » Ensuite, Il disparut.

 

Étant dans mon état habituel, je me sentais mécontente de moi.

Quand Jésus béni vint, je me suis sentie envahie par un tel contentement que j'ai dit:

«Ah ! Seigneur, toi seul es mon véritable contentement ! »

 

Jésus me dit:

«Le premier contentement de l'âme est Dieu seul.

Le second, c'est quand l'âme, intérieurement et extérieurement, ne regarde que Dieu. Le troisième, c'est quand,

se maintenant dans l'ambiance divine, l'âme ne laisse

-aucun objet créé,

-aucune créature ni

-aucune richesse

altérer l'image divine dans son esprit.

 

En fait, l'esprit se nourrit de ce qu'il pense .

Ne regardant que Dieu seul,

- les seules choses d'ici-bas qu'il regarde sont celles que Dieu veut.

Il ne se préoccupe de rien d'autre et, ainsi, il reste toujours avec Dieu.

 

«Le quatrième contentement est la souffrance pour Dieu.

Que ce soit pour une conversation entre l'âme et Dieu,

-pour s'étreindre mutuellement ou

-pour se témoigner de l'amour,

 

Dieu appelle l'âme et l'âme répond,

Dieu donne à l'âme de souffrir et l'âme accepte volontiers de souffrir.

Elle désire même souffrir davantage par amour pour Dieu et pour pouvoir lui dire: "Vois-tu comme je t'aime."

C'est le plus grand des contentements

 

Ce matin, dès que Jésus béni vint, Il me dit :

 

«Ma fille, l'humilité est une fleur sans épines.

Étant sans épines, on peut

-la prendre dans sa main,

-l'étreindre ou

-la mettre où l'on veut

sans craindre d'être incommodé ou de se piquer.

 

On peut en faire ce que l'on veut.

Elle renforce et éclaircit la vue et se maintient sans épines. »

 

En poursuivant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps avec une clé dans la main. J'avançais sur une longue route et j'étais parfois distraite.

Dès que je pensais à la clé, je la retrouvais dans ma main.

 

J'ai pu voir que cette clé était celle d'un palais dans lequel se trouvait l'Enfant Jésus en train de dormir. Je voyais tout cela de loin et je me hâtais fébrilement afin de pouvoir arriver au palais avant qu'Il se réveille et se mette à pleurer sans que je sois à ses côtés.

Quand je suis arrivée, prête à monter, je me suis retrouvée dans mon corps. Je restai inquiète.

 

Par la suite, quand Jésus béni vint, Il me dit:

 

Ma fille,

la clé que tu trouves toujours dans ta main,

c'est la clé de ma Volonté que Je t'ai donnée.

Celui qui tient un objet dans sa main peut en faire ce qu'il veut.»

 

Étant un peu plus souffrante que d'habitude, Jésus est venu brièvement et

Il m'a dit :

« Ma fille, la croix est

-le soutien des faibles,

-la force des forts,

-la semence et la gardienne de la virginité ! » Ensuite, Il disparut.

 

Je poursuivais dans mon état habituel. Dès que Jésus béni vint, Il me dit :

 

«Ma fille,

-l'amour qui n'a pas son principe en Dieu ne peut se dire un véritable amour.

-Les vertus qui n'ont pas leur principe en Dieu sont de fausses vertus.

 

En fait, tout ce qui n'a pas son principe en Dieu ne peut être appelé amour ou vertu. Ce sont des lumières apparentes qui finissent par se transformer en ténèbres.

 

Il ajouta :

 

«Un confesseur qui se sacrifie beaucoup pour une âme

fait quelque chose d'apparemment saint et même héroïque.

 

Cependant, s'il fait cela parce qu'il a obtenu ou qu'il espère obtenir quelque chose, le principe de son sacrifice n'est pas en Dieu, mais en lui-même et pour lui-même.

 

Par conséquent, on ne peut appeler cela de la vertu. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel et Jésus béni est venu pour quelque temps. Je lui ai dit: «Seigneur, est-ce que mon état est pour ta gloire ? »

 

Il me répondit :

« Ma fille,

ma gloire et ma satisfaction veulent que tout ton être soit en Moi. »

 

Il ajouta :

«Tout se trouve

-dans la méfiance et la crainte de l'âme par rapport à elle-même et

-dans sa confiance en Dieu.» Ensuite, Il disparut.

 

Je me trouvais dans mon état habituel quand Jésus est venu.

 

J'avais dit auparavant à une âme troublée:

«Cherche à ne pas demeurer dans cet état de trouble,

-non seulement pour ton bien à toi, mais

-surtout par amour pour Notre-Seigneur.

 

Car l'âme troublée l'est non seulement par rapport à elle-même, mais elle cause aussi du trouble à Jésus-Christ. »

 

Par après, je me suis dit:

«Quelle sottise j'ai dite! Jésus ne peut jamais être troublé.»

 

Alors, Il est venu et Il m'a dit:

« Ma fille, ce que tu as dit n'était pas une sottise, mais une vérité.

En effet, Je forme dans chaque âme une vie divine.

 

Si l' âme est troublée, cette Vie divine que Je suis en train de former est elle aussi troublée. De plus, cela empêche cette Vie divine de se réaliser parfaitement. »

Puis, Il disparut comme un éclair.

 

Ensuite, je continuai mes actes intérieurs de dévotion sur la Passion.

 

Étant arrivée à la rencontre de Jésus et de Marie sur le chemin de la Croix, Jésus se fit voir de nouveau et Il me dit:

 

«Ma fille,

Je rencontre l'âme continuellement.

 

Si, dans cette rencontre, Je la trouve en train

-de pratiquer la vertu et

-de s'unir à Moi,

cela me console pour la douleur que J'ai subie

quand J'ai rencontré ma Mère si attristée à cause de Moi. »

 

Étant très affligée par la privation de mon adorable Jésus, je me disais : «Comme Jésus est cruel envers moi! Je ne peux comprendre comment son bon Cœur peut en arriver à faire cela. Si la persévérance lui plaît tellement, ma persévérance ne semble pourtant pas émouvoir son bon Cœur. »

 

Pendant que je me disais cela, ainsi que d'autres sottises du même genre, Jésus vint à l'improviste et Il me dit:

«Certainement que la chose qui me plaît le plus dans l'âme, c'est la persévérance. Car la persévérance est le sceau

-de la vie éternelle et

-du développement de la vie divine dans l'âme.

 

Tout comme Dieu est toujours ancien, toujours nouveau et immuable, ainsi l'âme persévérante est

-toujours ancienne puisqu'elle s'exerce depuis longtemps,

-toujours nouvelle puisqu'elle est toujours en train de s'exercer et, sans s'en rendre compte,

-elle est immuable puisqu'elle est sans cesse renouvelée en Dieu.

 

Puisque, par sa persévérance,

l'âme fait l'acquisition continuelle de vie divine en elle,

elle trouve en Dieu le sceau de la vie éternelle.

Peut-il y avoir un sceau plus sûr que celui accordé par Dieu lui-même?»

 

J'étais dans mon état habituel quand Jésus se fit voir brièvement avec un clou planté dans le Cœur. En s'approchant de mon cœur, il le toucha avec ce clou et j'en éprouvai une souffrance mortelle.

Il me dit:

« Ma fille,

-c'est le monde qui me plante ce clou profondément dans le Cœur

en me donnant une mort continuelle.

 

Ainsi, par justice,

-comme eux me donnent une mort continuelle,

-je permettrai qu'ils se donnent la mort entre eux en se tuant comme des chiens.»

 

Pendant qu'il disait cela, il me fit entendre des cris de rebelles, tellement que j'en suis restée assourdie pendant quatre ou cinq jours.

 

Comme j'étais très souffrante, Jésus revint après quelque temps et me dit:

«Aujourd'hui, c'est le dimanche des Rameaux

au cours duquel j'ai été acclamé comme Roi.

 

Tous doivent aspirer à un royaume. Pour acquérir le Royaume éternel,

-il est nécessaire que la créature acquière la domination sur elle-même

-en dominant ses passions.

 

L'unique moyen d'atteindre ce but, c'est la souffrance. Car souffrir, c'est régner.

En souffrant avec patience,

-la créature se remet elle-même en ordre en

-se faisant reine d'elle-même et du Royaume éternel. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel.

Jésus béni est venu. Il était sur le point de châtier le monde et m'a dit:

 

«Ma fille, les créatures déchirent ma chair et piétinent mon sang continuellement. Je permettrai que leur chair soit déchirée et que leur sang soit dispersé.

En ces temps, l'humanité se trouve comme un os disloqué.

Pour le remettre en place, il est nécessaire que je le déboîte complètement. »

 

Ensuite, se calmant un peu, il ajouta:

«Ma fille,

l'âme peut savoir si elle domine ses passions si,

quand elle est touchée par des tentations ou des personnes,

elle n'en tient aucunement compte.

Par exemple, s'il lui vient une tentation d'impureté et qu'elle domine cette passion,

-elle n'y porte aucune attention et

-sa nature demeure toujours à sa place.

 

Si, au contraire, l'âme ne domine pas cette passion,

elle s'énerve,

elle s'afflige, et

elle sent couler dans son corps un ruisseau de pourriture.

 

«Autre exemple, supposons une personne injuriée par une autre. Si elle domine son orgueil, elle garde la paix.

Si elle ne domine pas son orgueil, elle sent couler en elle un ruisseau

-de feu,

-d'indignation et

-d'orgueil

qui la met sens dessus dessous.

 

Ainsi,

-quand une passion n'est pas dominée et

-qu'une occasion se présente,

la personne déraille. Il en est ainsi pour tout le reste. »

 

Mes souffrances étaient un peu plus intenses que d'habitude. Mon bon Jésus est venu et m'a dit:

«Ma fille, la souffrance amène trois sortes de résurrections.

-D'abord, elle éveille l'âme à la grâce.

-Ensuite, en augmentant, elle unit les vertus et fait grandir l'âme en sainteté.

-Finalement, en se poursuivant, elle perfectionne les vertus,

elle les rend splendides et elle en forme une belle couronne dont l'âme est glorifiée sur la terre et dans le Ciel. »

Cela dit, il disparut.

 

Pendant que je poursuivais dans mon état habituel, il me semble que mon adorable Jésus est sorti de mon intérieur et m'a dit d'une voix douce et aimable:

«Ma fille,

-tout ce que la mort fera à la nature humaine,

-pourquoi la grâce ne ferait-elle pas à l'âme par anticipation, c’est-à-dire la faire mourir d'avance par amour pour Dieu

à tout ce à quoi elle devra mourir un jour?

 

« Mais, ne peuvent parvenir à cette bienheureuse mort

que ceux qui demeurent continuellement dans ma grâce.

Car, en vivant avec Dieu, il devient plus facile de mourir à tout ce qui est éphémère.

 

En vivant avec Dieu et en mourant à tout le reste,

-l' âme en vient à anticiper les privilèges qui l'enrichiront à la résurrection, c'est-à-dire

-se sentir spiritualisée, déifiée et incorruptible, en plus de

-participer à tous les privilèges de la vie divine.

 

De plus, il y a la distinction de gloire que ces âmes connaîtront dans le Ciel.

Leur gloire différera de la gloire des autres autant que le Ciel diffère de la terre. » Cela dit, il disparut.

 

Je me trouvais dans mon état habituel quand Jésus béni est venu. En le voyant, je ne sais trop pourquoi, je lui ai dit :

«Seigneur, la pensée que je puisse perdre ton amour lacère toujours mon âme. »

 

Il me répondit: «Ma fille, qui t'a dit cela?

Ma paternelle bonté fournit toujours à la créature les moyens dont elle a besoin, pourvu qu'elle ne les rejette pas.

Le moyen pour ne pas perdre mon amour,

-c'est de considérer mon amour et tout ce qui me regarde

-comme quelque chose qui vous appartient.

 

Peut-on perdre ce qui est sien? Certainement pas. Au plus, si on n'a pas d'estime pour une chose qui nous appartient, on n'aura pas le souci de la garder en lieu sûr. Si l'âme n'a pas d'estime pour une chose et ne la garde pas en lieu sûr, c'est signe qu'elle ne l'aime pas; par conséquent, cette chose n'a plus de vie d'amour pour elle et elle ne peut la compter parmi ses choses personnelles.

 

Mais celui qui fait de mon amour une chose personnelle, il l'estime,

il le protège et

il le garde toujours à l'œil.

Et on ne peut perdre ce qui est sien, ni durant sa vie, ni après sa mort. »

 

Alors que je poursuivais dans mon état habituel, Jésus béni est venu brièvement et m'a dit:

«Ma fille, on dit que le chemin de la vertu est difficile à suivre. C'est faux.

 

Ce chemin est difficile à suivre pour l'âme qui ne s'y engage pas. Parce que, ne connaissant

-ni les grâces

-ni les consolations qu'elle pourrait recevoir de Dieu,

-pas plus que son aide pour cheminer,

ce chemin lui semble difficile et,

n'avançant pas, elle ressent tout le poids du voyage.

 

Cependant, pour l'âme qui s'engage, cela est très facile, parce que la grâce qui l'inonde la fortifie,

la beauté de la vertu l'attire et

le divin Époux des âmes la porte appuyée sur son bras tout au long du chemin.

 

Au lieu de sentir le poids et les difficultés du chemin, l'âme s'active pour arriver plus vite au but. »

 

Je poursuivais dans mon état habituel quand Jésus béni est venu.

 

Il m'a dit: «Ma fille, la crainte diminue l'amour dans l'âme. Pareillement,

les vertus qui n'ont pas leur principe dans l'amour diminuent l'amour dans l'âme.

 

En toute chose, l'amour mérite la préférence parce que l'amour rend tout facile.

Les vertus qui n'ont pas leur principe dans l'amour sont comme des victimes sur le chemin de l'abattoir, elles vont vers leur destruction. »

 

Ce matin, je pensais à Jésus béni tout disloqué sur la Croix. Je disais : «Ah ! Seigneur, comme tu as été torturé et comme ton âme a été affligée ! »

À ce moment, Jésus vint comme une ombre et me dit:

 

«Ma fille,

je ne m'occupais pas de mes souffrances, mais du but de mes souffrances; et comme je voyais la Volonté de mon Père accomplie par mes souffrances,

je trouvais en elles mon plus doux repos.

 

En fait, accomplir la Volonté de Dieu comporte ce bien:

-pendant qu'on souffre, on trouve le plus beau repos.

Mais si on se réjouit et que cette réjouissance n'est pas voulue par Dieu, dans cette réjouissance même on trouve le plus cruel tourment.

 

«Plus je m'approchais du terme de mes souffrances

-tout en désirant ardemment accomplir la Volonté de mon Père -, plus je me sentais soulagé et mon repos se faisait plus beau.

 

Oh ! Combien diffère la manière de faire des âmes !

Si elles souffrent ou si elles œuvrent, leur attention ne porte

-ni sur le fruit qu'elles peuvent obtenir,

-ni sur la réalisation de la Volonté divine.

 

Elles se concentrent entièrement sur ce qu'elles font

-en ne voyant pas les bienfaits qu'elles peuvent obtenir

-ni le doux repos qu'apporte la Volonté de Dieu.

 

Elles vivent ennuyées et tourmentées.

Elles fuient le plus possible les souffrances et les œuvres

-dans le but de trouver le repos,

-mais elles n'en sont que plus tourmentées. »

 

Ce matin, je me trouvais hors de mon corps et je sentais qu'il y avait quelqu'un dans mes bras avec sa tête appuyée sur mon épaule. Je n'arrivais pas à voir qui il était et je l'ai éloigné de force en lui disant:

«Dis-moi au moins qui tu es.»

 

Il répondit : «Je suis le Tout. »

En entendant dire qu'il était le Tout, j'ai dit: «Et moi, je suis le rien.

 

Tu vois, Seigneur, à quel point j'ai raison de dire que ce rien doit être uni au Tout, autrement il sera comme une poignée de poussière que le vent dispersera.»

 

À ce moment, je vis quelqu'un qui paraissait troublé et qui disait:

«Comment se fait-il que pour chaque petite chose on se sente si troublé?» Et moi, dans une lumière me venant de Jésus béni, je dis :

 

«Pour ne pas être troublée, l'âme doit se trouver bien en Dieu, elle doit tendre totalement vers lui comme vers un point unique et elle doit regarder toute autre chose d'un œil indifférent.

Si elle fait autrement, dans chaque chose qu'elle fait, voit ou entend, elle est investie d'une inquiétude comme une fièvre lente qui la rend épuisée et troublée, incapable de se comprendre. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, je voyais Jésus béni simultanément à l'extérieur et à l'intérieur de moi.

Si je le voyais à l'extérieur comme un enfant, je le voyais à l'intérieur comme un enfant; si je le voyais à l'extérieur comme le Crucifié, je le voyais à l'intérieur comme le Crucifié.

 

J'étais émerveillée de cela et Jésus me dit: «Ma fille, quand mon image est formée à l'intérieur de l'âme, si je veux me montrer à l'extérieur pour qu'on me contemple, je m'y montre sous la même forme.

Qu'y a-t-il de merveilleux en cela?»

 

J'étais hors de mon corps avec l'Enfant Jésus dans les bras. Je lui ai dit : «Mon petit Chéri, je suis complètement et toujours à toi ; de grâce, ne permets pas que coule en moi même l'ombre de quoi que ce soit qui ne soit pas tien.»

 

Il me répondit : «Ma fille, quand l'âme est totalement à moi, j'entends continuellement murmurer son être en moi. Je sens continuellement couler son murmure dans ma voix, dans mon cœur, dans mon esprit, dans mes mains, dans mes pas et jusque dans mon sang. Oh ! Que ce murmure m'est doux!

 

À mesure que je l'entends, je ne cesse de répéter: "Tout, tout, tout de cette âme est mien ; je l'aime, je l'aime tellement!" Je scelle en cette âme le murmure de mon amour de sorte qu'à mesure que j'entends son murmure, elle entend le mien dans tout son être. Ainsi, si l'âme entend couler mon murmure dans tout son être, c'est signe qu'elle est totalement mienne.»

 

Ce matin, quand Jésus béni est venu, il s'est jeté dans mes bras comme s'il voulait se reposer et il m'a dit:« L'âme doit s'abandonner entre les bras de l'obéissance comme un enfant s'abandonne en toute sécurité entre les bras de sa mère.

 

Celui qui s'abandonne entre les bras de l'obéissance reçoit toutes les couleurs divines parce qu'on peut faire ce qu’on veut de celui qui dort. On peut dire de celui qui s'abandonne vraiment entre les bras de l'obéissance qu'il dort, et Dieu peut faire de lui ce qu'il veut.»

 

Poursuivant dans mon état habituel, je dis au Seigneur: «Seigneur, que veux-tu de moi? Manifeste-moi ta sainte Volonté. » Il me répondit: «Ma fille, je te veux totalement en moi afin que je puisse tout trouver en toi.

 

En étant totalement en moi, tu me feras trouver en toi toutes les créatures, tu me feras trouver en toi la réparation, la satisfaction, l'action de grâce, la louange, ainsi que tout ce que les créatures me doivent.

 

«En plus de la vie divine et de la vie humaine, l'Amour me donna une troisième vie qui fit germer en mon Humanité les vies de toutes les créatures.

 

L'Amour me donna des morts continuelles, me battit et me fortifia, m'humilia et m'éleva, me donna de l'amertume et me combla de douceurs, me tourmenta et fit mes délices. Que ne comporte pas cet Amour infatigable et prêt à tout?

 

Tout, tout peut être trouvé en lui. Sa vie est éternelle et toujours nouvelle. Oh! Comme je voudrais trouver en toi cet Amour pour t'avoir toujours en moi et tout trouver en toi!»

 

Ce matin, quand il est venu, Jésus béni m'a dit:

 

«Ma fille, la patience nourrit la persévérance parce qu'elle tient en place les passions et fortifie les vertus.

Par la patience, la vertu n'éprouve pas la lassitude que produit l'inconstance si répandue chez les créatures.

 

«L'âme patiente ne perd pas courage si elle est mortifiée ou humiliée, parce que sa patience alimente sa persévérance.

Si l'âme est consolée ou favorisée, elle ne s'emballe pas trop non plus, parce que sa persévérance la maintient dans la modération.

 

Ce matin, en venant, Jésus béni rn' a dit :

«Ma fille, la pensée de ma Passion est comme les fonts baptismaux. Quand une croix est accompagnée de la pensée de ma Passion,

son amertume et son poids diminuent de moitié.»

Puis, il disparut comme un éclair et

je poursuivis en adorant et en réparant intérieurement.

 

Il revint par la suite et ajouta :

«Quelle n'est pas ma consolation de retrouver en toi ce que fit mon Humanité il y a tant de siècles.

En fait, les choses que j'ai prévues pour être réalisées par les âmes ont d'abord été réalisées par moi dans mon Humanité,

et si l'âme correspond, elle refait en elle ce que j'ai fait.

 

Mais, si elle ne correspond pas,

-ces choses restent faites en moi uniquement et

-j'en éprouve une amertume inexprimable.»

 

Poursuivant dans mon état habituel, je pensais à la façon dont Jésus-Christ est mort et je me disais qu'il ne pouvait craindre la mort parce que son Humanité, étant unie à sa Divinité et transformée en elle, était en parfaite sécurité comme une personne dans son propre palais.

Et je me disais : «Comme c'est différent pour l'âme!»

 

Pendant que j'avais cette sotte pensée ainsi que d'autres du genre, Jésus béni vint et me dit:

«Ma fille, celui qui s'unit à mon Humanité se trouve à la porte de ma Divinité, car mon Humanité est le miroir à travers lequel l'âme voit ma Divinité.

 

Si quelqu'un se tient dans les reflets de ce miroir, il est naturel que tout son être soit transformé en amour. Ma fille, tout ce qui provient de la créature, le clignotement de ses yeux, le mouvement de ses lèvres, ses pensées, et tout le reste, devrait être amour.

Mon Être étant totalement amour, là où je trouve de l'amour, j'absorbe tout en moi et l'âme habite en moi en toute sécurité comme dans son propre palais.

 

Par conséquent, quelle crainte pourrait avoir une âme de venir à moi à travers sa mort, si déjà elle se trouve en moi ? »

 

Étant dans mon état habituel, je me suis trouvée hors de mon corps et j'ai vu la Maman Reine avec l'Enfant Jésus dans les bras.

Elle était en train de lui donner son lait très doux.

En voyant que l'Enfant buvait le lait du sein de notre Mère, je l'ai doucement retiré et je me suis mise à boire. Tous les deux ont souri et m'ont laissé faire.

 

Après, la Reine Mère me dit :

«Prends ton petit Chéri et réjouis-toi.» Je pris donc l'Enfant dans mes bras. Pendant ce temps, on entendait des bruits d'armes à l'extérieur, et Jésus me dit :

«Ce gouvernement tombera.» Je lui demandai: «Quand?»

En touchant le bout de son doigt, il répondit : «Juste un autre bout de doigt. » Je lui dis : «Qui peut savoir quelle est la longueur de ce bout de doigt pour toi.» Il n'ajouta rien.

 

Quant à moi, je n'étais pas intéressée à poursuivre sur cette question et je me disais plutôt:

«Comme je voudrais connaître la Volonté de Dieu en ce qui me concerne ! »

 

Jésus me dit :

«As-tu un bout de papier?

Je vais y écrire quelle est ma Volonté en ce qui te concerne.»

 

N'ayant pas de bout de papier, je suis allée en chercher un et Jésus y écrivit:

«Je déclare devant le Ciel et la terre que c'est ma Volonté qu'elle soit victime. Je déclare qu'elle m'a fait le don de son corps et de son âme et que moi,

étant son propriétaire absolu,

je la fais participer aux souffrances de ma Passion quand il me plaît. En échange, je lui donne accès à ma Divinité et par cet accès,

elle me prie continuellement pour les pécheurs et elle puise un continuel flot de vie pour eux.»

 

Il écrivit tellement d'autres choses que je ne m'en souviens pas très bien. Par conséquent, je laisse tomber.

 

Me sentant toute confuse à la suite de ce que Jésus venait de me dire, je lui dis :

«Seigneur, pardonne-moi si je deviens impertinente :

-ce que tu as écrit, je ne voulais pas le savoir,

-il me suffit que toi seul le saches.

Quant à moi, je voudrais savoir si c'est ta Volonté que je reste dans cet état. »

 

Et, intérieurement, je me demandais

si c'est sa Volonté que mon confesseur ait à venir pour m'appeler à l'obéissance et si le temps que je passe avec lui ne serait pas une pure fantaisie de ma part.

Mais je ne voulais pas lui dire cela de peur d'en savoir trop et que, si c'était sa Volonté pour une chose, ce le serait pour l'autre.

L'Enfant Jésus continua à écrire:

«Je déclare que c'est ma Volonté

-que tu continues dans cet état,

-que ton confesseur vienne t'appeler à l'obéissance et

-que tu perdes du temps avec lui.

 

C'est également ma Volonté

que tu craignes que ton état ne soit pas selon ma Volonté. Cette crainte te purifie des moindres défauts.»

La Reine Mère et Jésus me bénirent et j'embrassai la main de Jésus. Ensuite, je revins dans mon corps.

 

J'étais dans mon état habituel et je vaquais à mes actes intérieurs coutumiers quand Jésus béni vint et Il me dit:

 

«Ma fille,

mon Humanité est musique pour la Divinité.

Parce que toutes mes œuvres étaient des notes formant la musique la plus parfaite et la plus harmonieuse pour l'oreille divine.

 

Et l'âme qui se conforme à mes actes intérieurs et extérieurs

continue de produire cette musique de mon Humanité pour ma Divinité.»

 

Je me trouvais dans mon état habituel quand Jésus béni vint et Il me dit:

 

«Ma fille,

quand un confesseur manifeste à l'âme sa façon d'opérer en elle,

-il perd son goût de poursuivre, et l'âme,

-en connaissant ce que le confesseur poursuit en elle, devient négligente et nerveuse.

 

D'autre part, si l'âme manifeste son intérieur à d'autres,

-son enthousiasme diminuera et elle s'en trouvera affaiblie.

Si cela n'arrive pas quand l'âme s'ouvre à son confesseur, c'est que la force du sacrement maintient la vapeur, augmente la force et y appose son sceau. »

 

Ce matin, je priais pour un prêtre malade qui avait été mon directeur spirituel, et je me posais cette question:

 

«S'il avait continué d'être mon directeur spirituel, serait-il infirme ou non?» Jésus béni se présenta et me dit:

«Ma fille, qui jouit des biens qui se trouvent à l'intérieur d'une maison? Ceux qui y vivent, n'est-ce pas?

 

Même si d'autres y ont déjà habité,

c'est seulement ceux qui y vivent actuellement qui en jouissent.

 

Par exemple, aussi longtemps qu'un serviteur demeure avec son maître, celui-ci le paie et lui permet de jouir des biens qui sont dans la maison.

Mais, si ce serviteur s'en va, le propriétaire en appelle un autre, le paie et le laisse jouir de ses biens.

 

«C'est ainsi que je fais.

Si une chose est voulue par moi, mais est mise de côté par une personne,

je la transmets à une autre en lui donnant tout ce qui était destiné à la première.

 

Ainsi, s'il avait continué ta direction dans ton état de victime,

il aurait joui des biens rattachés à l'état de celui qui te guide actuellement.

 

Par conséquent, il n'aurait pas été infirme. Si ton guide actuel,

-malgré sa santé, n'obtient pas tout ce qu'il veut,

-c'est qu'il ne fait pas pleinement ce que je veux

et,

bien qu'il jouisse de certains biens,

il est privé de certains de mes charismes. »

 

J'étais irritée de ne pas pouvoir faire certaines mortifications. Il me semblait que le Seigneur ne permettait pas que je puisse les faire parce qu'il m'avait en horreur.

 

Jésus béni vint et me dit: « Ma fille, celui qui m'aime vraiment n'est jamais irrité par quoi que ce soit et il cherche à tout transformer en amour. Pour quel motif voulais-tu te mortifier? Certainement par amour pour moi.

 

Eh bien, moi je te dis:

-"Mortifie-toi par amour pour moi ou sois soulagée par amour pour moi,

l'un et l'autre ont le même poids à mes yeux."

 

«La valeur d'une action, fût-elle indifférente, augmente selon le degré d'amour qui l'accompagne.

Car je ne regarde pas l'action, mais l'intensité de l'amour qui l'accompagne.

 

Par conséquent, je ne veux pas d'irritation en toi, mais toujours la paix. Dans le trouble,

-c'est l'amour-propre qui veut se manifester pour régner ou

-c'est l'ennemi qui veut nuire. »

 

Poursuivant dans mon état habituel, je me sentais un peu troublée.

Jésus béni vint et me dit : «Ma fille, l'âme qui est en paix et dont tout l'être tend vers moi émet des gouttelettes de lumière qui ornent mon vêtement.

Par contre,

-l'âme troublée laisse échapper des ténèbres qui forment un ornement diabolique. Ces agitations de l'âme

-entravent l'effusion de la grâce et

-rendent l'âme incapable de bien fonctionner.»

 

Il ajouta: «Si l'âme se trouble à tout propos, c'est signe qu'elle est remplie d'elle-même. Si elle se trouble pour une chose et non pour une autre,

c'est signe qu'elle a quelque chose de Dieu, mais qu'elle a beaucoup de vides à combler.

Si rien ne la trouble, c'est signe qu'elle est totalement remplie de Dieu. Oh! Comme le trouble nuit à l'âme!

Cela peut aller jusqu'à amener l'âme à rejeter Dieu et à se remplir totalement d'elle-même.»

 

En poursuivant dans mon état habituel, je vis la Maman Reine disant à Notre-Seigneur:

«Viens, viens dans ton jardin pour te délecter.»

 

En disant cela, elle semblait faire allusion à moi. En entendant cela, je me sentais pleine de honte et je me disais intérieurement: «Je n'ai en moi rien de bon, comment pourrait-il se délecter en moi ? »

 

Pendant que je pensais ainsi, Jésus béni me dit: «Ma fille, pourquoi rougis-tu ? Toute la gloire d'une âme est associée au fait que tout ce qui se trouve en elle ne vient pas d'elle, mais de Dieu.

Et moi, en échange, je dis à cette âme que tout ce qui est mien est sien.»

 

Pendant qu'il disait cela, il me sembla que mon petit jardin, façonné par Jésus lui-même, s'unissait à son très grand jardin qui se trouve dans son Cœur, que les deux ne faisaient qu'un, et que nous nous y délections ensemble. Ensuite, je suis revenue dans mon corps.

 

Ce matin, Jésus béni est venu et m'a dit :

 

«Ma fille, si, dans toutes ses actions, l'âme agit totalement et uniquement pour plaire à Dieu, la grâce y entre de tous les côtés.

C'est comme pour une maison dont les balcons, les portes et les fenêtres sont ouverts : la lumière du soleil y entre de tous les côtés et on y jouit de la plénitude de la lumière.

Cette lumière va toujours en augmentant jusqu'à ce que l'âme devienne totalement lumière. Mais si l'âme n'agit pas ainsi, la lumière n'entre que par des fissures et tout y est obscurité.

«Ma fille, à celui qui me donne tout, je donne tout.

 

L'âme n'étant pas capable de recevoir tout mon Être en même temps,

ma grâce entoure l'âme d'autant d'images que je possède de perfections et de vertus.

Par l'image de la beauté, je communique à l'âme la lumière de la beauté; par l'image de la sagesse, je lui communique la lumière de la sagesse; par l'image de la bonté, je lui communique la lumière de la bonté ;

par les images de la sainteté, de la justice, de la force et de la pureté,

je lui communique la lumière de la sainteté, de la justice, de la force et de la pureté.

 

Et ainsi de suite.

 

«Ainsi, l'âme est entourée,

-non d'un seul soleil,

-mais d'autant de soleils que j'ai de perfections.

 

Ces images entourent chaque âme,

mais c'est seulement pour les âmes qui correspondent que ces images sont en activité.

 

Pour les âmes qui ne correspondent pas, ces images sont comme endormies, de sorte que ces âmes n'en tirent que peu de profit ou aucun profit. »

 

Je me trouvais dans mon état habituel et, dès qu'il est venu, Jésus m'a transporté hors de mon corps et m'a fait participer à ses souffrances.

 

Après, il m'a dit:

«Ma fille,

quand deux personnes se partagent le poids d'un travail, elles se partagent aussi le salaire pour ce travail.

Avec ce salaire, elles peuvent l'une et l'autre faire du bien à qui elles veulent.

 

«En partageant avec moi le poids de mes souffrances, c'est -à-dire en participant au travail de la Rédemption,

tu en viens aussi à participer au salaire pour le travail de la Rédemption.

 

La récompense pour nos souffrances étant partagée entre toi et moi,

je peux faire du bien à qui je veux et, toi aussi, tu peux faire du bien à qui tu veux.

 

«C'est là

-la récompense de qui partage mes souffrances,

-récompense accordée aux âmes qui vivent dans l'état de victime ainsi qu'aux âmes qui leur sont proches.

 

Car, étant proches d'âmes victimes,

elles participent plus facilement aux biens qu'elles possèdent.

Donc, ma fille, réjouis-toi quand je te fais participer davantage à mes souffrances, car plus grande sera ta récompense.»

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon Jésus béni m'a dit :

«Ma fille,

-si l'âme fait tout pour moi,

-elle imite ces petits papillons

qui tournent sans cesse autour d'une flamme et qui finissent par se consumer en elle.

 

Ainsi, quand l'âme m'offre le parfum de ses actions ou de ses désirs,

elle tourne autour de mes yeux, de mon visage, de mes mains ou de mon Cœur, suivant les offrandes qu'elle me fait.

Elle se consume dans les flammes de mon amour sans toucher aux flammes du purgatoire.»

 

Ayant dit cela, Jésus disparut, puis revint aussitôt pour ajouter :

«Penser à soi-même, c'est comme sortir de Dieu et revenir en soi. Penser à soi-même

-n'est jamais une vertu,

-mais est toujours un vice, même si cela revêt l'aspect du bien. »

 

En venant, ce matin, Jésus béni m'a dit :

« Ma fille,

la créature doit habiter dans mon Cœur. Ses vertus doivent

-être enracinées dans mon Cœur et

-se développer dans son propre cœur.

 

Autrement, elle n'aurait que des vertus naturelles et instables.

Alors que les vertus dont les racines sont dans mon Cœur et qui se développent dans le cœur de la créature sont stables, s'adaptent à tous les temps et à toutes les circonstances; elles sont valables pour tous. «Il arrive que des gens éprouvent une charité illimitée pour quelqu'un, pour qui ils sont tout feu et font de vrais sacrifices, et pour qui ils voudraient même donner leur vie. Une autre personne se présente, une personne peut-être dans un plus grand besoin que la première, et la scène change complètement : on se montre froid envers elle, on ne veut même pas faire le sacrifice de l’écouter ou de lui parler; tout irrité, on la renvoie. Est-ce là la charité dont la racine est fixée dans mon Cœur? Certainement pas ! C'est plutôt une charité vicieuse, tout humaine, qui semble fleurir à un moment et qui s'assèche et disparaît à un autre.

 

«D'autres gens sont obéissants envers une personne: soumis et humbles, ils sont comme des chiffons vis-à-vis de cette personne, de sorte que cette personne peut faire d'eux ce qu'elle veut. Envers une autre personne, ils sont désobéissants, récalcitrants et orgueilleux. Est -ce là l'obéissance sortie de mon Cœur qui a obéi à tout, même à ses bourreaux? Certainement pas !

«D'autres gens sont patients en certaines occasions, peut-être même au milieu de graves souffrances; ils semblent être des agneaux qui n'ouvrent même pas la bouche pour se plaindre. À d'autres occasions, au milieu d'autres souffrances, peut-être plus petites, ils deviennent furieux, s'irritent et lancent des injures. Est-ce là la patience dont la racine est fixée dans mon Cœur? Certes non!

 

«D'autres sont parfois pleins de ferveur; ils prient beaucoup jusqu'à négliger leur devoir d'état. À un autre moment, à la suite d'une rencontre un peu déplaisante, ils deviennent froids et abandonnent la prière au point de négliger les prières d'obligation. Est-ce là l'esprit de prière par lequel je suis arrivé jusqu'à suer du sang, à éprouver l'agonie de la mort ? Certainement pas !

 

«On pourrait parler ainsi au sujet de toutes les autres vertus. Seules les vertus enracinées dans mon Cœur et greffées dans l'âme sont stables et resplendissantes. Les autres, alors qu'elles apparaissent comme des vertus, sont des vices. Elles semblent lumineuses alors qu'elles sont ténèbres.» Cela dit, Jésus disparut.

 

Cependant, comme je continuais de le désirer, il revint et ajouta : «L'âme qui me désire sans cesse s'imprègne de moi sans cesse. Et moi, me sentant imprégné dans cette âme, j'imprègne celle-ci en moi, de sorte que, où que je me tourne, je la trouve avec ses désirs et je la touche continuellement.»

 

Quand il est venu ce matin, mon adorable Jésus me fit voir son très aimable Cœur. De l'intérieur de celui-ci sortaient des fils lumineux en or, en argent et de couleur rouge. Ces  fils semblaient former un filet qui, fil par fil, liait tous les cœurs humains. Ce spectacle m'enchantait. Jésus me dit:« Ma fille, par ces fils, mon Cœur s'attache les affections, les désirs, les battements de cœur, l'amour, et même la vie des cœurs humains; ces cœurs sont en tout semblables à mon Cœur humain, excepté que le mien diffère en sainteté.

 

« Si, dans le Ciel, mes désirs se meuvent, le fil des désirs excite leurs désirs ; si mon affection se meut, le fil de l'affection excite leur affection; si j'aime, le fil de mon amour excite leur amour; le fil de ma vie leur donne vie. Oh! Que d'harmonie entre le Ciel et la terre, entre mon Cœur et les cœurs humains ! Mais seulement ceux qui correspondent peuvent percevoir cela. Ceux qui me rejettent par leur volonté ne s'aperçoivent de rien et rendent inefficaces pour eux les activités de mon Cœur humain. »

 

Alors que je me trouvais dans mon état habituel, mon adorable Jésus me fit voir sa très sainte Humanité avec toutes ses blessures et ses souffrances. De ses blessures, et même des gouttes de son sang, sortaient des branches chargées de fruits et de fleurs ; et il me semblait qu'il me communiquait ses souffrances accompagnées de toutes ces branches

pleines de fruits et de fleurs. J'étais émerveillée de la bonté de Notre-Seigneur qui me faisait participer à tous ces biens. Jésus béni me dit: «Ma fille bien-aimée, ne sois pas étonnée de ce que tu vois, car tu n'es pas la seule. De tout temps, j'ai eu des âmes qui, dans la mesure où c'est possible pour une créature, répondaient d'une façon ou d'une autre aux buts de la Création, de la Rédemption et de la Sanctification. Ces créatures ont pu accueillir tous les biens prévus pour ceux que j'ai créés, rachetés et sanctifiés. Si, à chaque époque, je n'avais pas eu ne fût-ce qu'une personne répondant à cela, toute mon œuvre aurait été frustrée, au moins pour quelque temps. «C'est dans l'ordre de ma providence, de ma justice et de mon amour que, à chaque époque, il y ait eu au moins une créature avec qui j'ai pu partager tous mes biens et qui m'a donné tout ce qu'elle me devait en tant que créature. Autrement, à quoi bon avoir maintenu le monde ? En un instant, je l'aurais écrasé.

«C'est justement pour cela que je me choisit des âmes victimes. Comme la justice divine a trouvé en moi tout ce qu'elle aurait dû trouver en chaque créature - c'est-à-dire qu'elle trouvait en moi tous les biens qu'elle aurait aimé voir en chaque créature - . Ainsi, je trouve tout cela en les âmes victimes et je leur partage tous mes biens. «Au temps de ma Passion, j'avais ma très chère Mère qui partageait toutes mes souffrances et tous mes biens: en tant que créature, elle était attentive à rassembler en elle tout ce que les créatures devaient m'offrir. Je trouvais en elle toute la satisfaction, la gratitude, l'action de grâce, la louange, la réparation et la correspondance. Ensuite vinrent Madeleine et Jean. Et ainsi de suite à toutes les époques de l'Église. «Pour faire en sorte que ces âmes me soient plus agréables et que je puisse me sentir attiré à tout leur donner, je les prépare : j'ennoblis leur âme, leur corps, leurs traits et jusqu'à leur voix, de sorte qu'une seule parole provenant d'elles a tellement de force, est si gracieuse, douce et pénétrante, qu'elle m'émeut et m'attendrit totalement. Je dis: "Ah! C’est la voix de ma bien-aimée! Je ne peux faire autrement que de l'écouter." Faire le contraire serait comme vouloir me refuser à moi-même ce que je veux. Si je ne voulais pas l'écouter, je devrais lui enlever l'usage de la parole. La renvoyer les mains vides, non, jamais ! Entre cette âme et moi, circule un tel courant d'union qu'elle ne peut pas tout comprendre en cette vie, bien qu'elle comprendra tout avec clarté en l'autre.»

 

Ce matin, après m'être donné beaucoup de peine, je vis Notre-Seigneur crucifié. Je baisai les plaies de ses mains en réparant et en le priant de sanctifier, perfectionner et purifier toutes les œuvres humaines par tout ce qu'il a souffert dans ses très saintes mains.

 

Jésus béni me dit: «Ma fille, une chose qui a aggravé les plaies de mes mains et qui m'a particulièrement rendu amer est les bonnes œuvres faites en manquant d'attention, car le manque d'attention amoindrit la vie des bonnes œuvres. Et ce qui manque de vie est toujours proche de la mort. Par conséquent, de telles œuvres me donnent la nausée. D'ailleurs, pour l'œil humain, une bonne œuvre faite sans attention est plus scandaleuse que le péché lui-même.

 

«Il est bien connu que le péché est noirceur et que la noirceur ne donne pas la vie. Une bonne œuvre doit normalement donner de la lumière ; mais si elle produit de la noirceur, elle offense l'œil humain et elle est un encombrement sur le chemin du bien.»

 

Je me trouvais dans mon état habituel et, dès qu'il est venu, Jésus béni m'a dit: «Ma fille, la charité est vraie si, en faisant le bien au prochain, on le fait parce qu'il est mon image. Toute charité qui n'est pas exercée dans cette ambiance ne peut être appelée charité. Si l'âme veut le mérite de la charité, elle ne doit jamais omettre de voir mon image dans son entourage.

 

«Ma propre charité ne sort jamais de cette ambiance ; j'aime la créature seulement parce qu'elle est mon image. Si, chez la créature, mon image est déformée par le péché, je perds le goût de l'aimer; je l'abhorre même. Je porte une grande attention à préserver les plantes et les animaux parce qu'ils servent à mes images. La créature doit toujours s'efforcer de ressembler à son Créateur. »

 

J'étais très souffrante à cause de la privation de mon très doux Jésus. Ce matin, en ce jour des Douleurs de la très sainte Vierge Marie, après que j'eus beaucoup lutté, Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, que veux-tu pour que tu me désires tant?» Je répondis: «Seigneur, ce que tu as en toi, c'est ce que je veux pour moi.» Jésus reprit: «Ma fille, ce que j'ai, c'est des épines, des clous et des croix. » Je répondis: «Eh bien, c'est ce que je veux pour moi.» Jésus me donna sa couronne d'épines et me fit participer aux souffrances de la croix.

 

Ensuite, il me dit: «Tous peuvent profiter des mérites et des biens produits par les douleurs de ma Mère. Celui qui, inconditionnellement, se place dans les mains de la Providence et s'offre pour souffrir n'importe quelles souffrances, misères, maladies ou calomnies, en somme tout ce que le Seigneur lui enverra, en vient à participer à la première douleur de la prophétie de Siméon.

 

Celui qui souffre avec résignation et en étroite union avec moi et qui ne m'offense pas est comme s'il me sauvait des mains d'Hérode, me gardant sain et sauf dans l'Égypte de son cœur. Ainsi, il participe à la seconde douleur.

 

Celui qui se trouve aride et privé de ma présence et qui demeure quand même fidèle à ses pratiques habituelles, profitant même de l'occasion pour m'aimer et me chercher davantage, en vient à participer aux mérites et aux biens que ma Mère acquit quand elle me perdit. Il participe à la troisième douleur. Celui qui, en toute circonstance, est désolé de me voir gravement offensé et méprisé, et qui cherche à réparer, à compatir avec moi et à prier pour ceux qui m'offensent, devient comme ma propre Mère quand je l'ai rencontrée, elle qui m'aurait libéré de mes ennemis si elle l'avait pu. Il participe à la quatrième douleur. Celui qui crucifie ses sens par amour pour ma crucifixion et qui cherche à copier les vertus de ma crucifixion participe à la cinquième douleur. Celui qui, au nom de toute l'humanité, adore et embrasse continuellement mes plaies dans une attitude de réparation, d'action de grâce et autres, est comme s'il me tenait dans ses bras comme le fit ma Mère quand on me descendit de la croix. Il participe à la sixième douleur. Celui qui se maintient en état de grâce et qui, dans son cœur, ne donne asile à personne d'autre que moi est comme s'il m'ensevelissait dans le centre de son cœur. Il participe à la septième douleur.»

 

Ce matin, j'étais très affligée de ce que Jésus béni me faisait souffrir par son absence. Se montrant brièvement, il me dit: «Ma fille, cela me déplaît de te voir si triste et plongée dans une amère affliction à cause de ma privation. Ton affliction me cause une grande douleur, surtout parce qu'elle est à cause de moi ; c'est comme si c'était ma propre affliction. Ma douleur est tellement grande que si toutes les afflictions des autres étaient réunies, elles ne me donneraient pas une douleur aussi grande que la tienne seule. Cela résulte du fait que ton affliction est vécue uniquement à cause de moi. Montre-moi donc un visage joyeux et fais-moi voir que tu es contente. » Après, il me serra fort et ajouta: «Le signe que l'âme est parfaitement unie à moi est qu'elle est unie à son prochain. De même qu'aucune note discordante ne doit exister entre ceux qui sont dans le visible, aucune note discordante ne doit exister entre l'âme et le Dieu invisible.»

 

Pendant que je poursuivais dans mon état habituel, Jésus béni vint et me dit: «Ma fille, la connaissance de soi vide l'âme d'elle-même et la remplit de Dieu. Dans l'âme, il y a beaucoup de compartiments, et tout ce qui peut être vu en ce monde a sa place dans ces compartiments, certaines choses plus et d'autres moins, selon les perceptions de l'âme.

 

«L'âme qui se connaît et qui est remplie de Dieu, sachant qu'elle n'est rien, ou plutôt qu'elle est un vase fragile, pourri et malodorant, se garde de laisser entrer en elle d'autre pourriture provenant des choses que l'on voit dans le monde. Il serait bien stupide celui qui, affligé d'une plaie infectée, ramasserait de la pourriture pour la placer dessus.

 

«Se connaître soi-même entraîne la connaissance des choses du monde avec leur vanité, leur fugacité, leurs tromperies, ajoutées à l'inconstance de la créature. Cela amène l'âme à être attentive à ne pas laisser entrer ces souillures en elle et, conséquemment, tous ses compartiments sont remplis des vertus de Dieu.»

 

J'avais lu un livre traitant des vertus et j'étais inquiète parce que je ne voyais en moi aucune vertu si ce n'est que je veux aimer Jésus, que je le veux avec moi, que je l'aime et que je veux être aimée de lui. Il me semblait que, hormis cela, rien de Dieu n’existait en moi.

 

Me trouvant dans mon état habituel, mon adorable Jésus me dit:

«Ma fille, plus l'âme arrive à son but en s'approchant de la source de tous les biens qu'est le véritable et parfait amour de Dieu dans lequel tout sera submergé et où l'amour seul flottera comme étant le moteur de tout, plus l'âme perd toutes les vertus qu'elle a pratiquées pendant son voyage, ne misant plus que sur l'amour et se reposant de tout dans l'amour.

 

Les bienheureux dans le Ciel ne perdent-ils pas tout au profit de l'amour?

«Plus l'âme avance, moins elle éprouve le labeur des vertus parce que, en investissant les

vertus, l'amour les transforme en lui-même, les gardant au repos en elle comme de nobles princesses.

Alors, l'âme ne perçoit plus les vertus.

Celles-ci se trouvent dans l'amour plus belles, plus pures, plus parfaites, plus enrichies. Si l'âme les percevait, ce serait signe qu'elles sont séparées de l'amour.

«Supposons, par exemple, qu'une âme reçoive un ordre et qu'elle obéisse

-pour acquérir la vertu,

-pour sacrifier sa propre volonté ou

-pour toute autre raison du genre.

 

En faisant ainsi,

-elle perçoit qu'elle exerce l'obéissance,

-elle sent la peine, le sacrifice que la vertu d'obéissance lui impose.

 

Supposons qu'une autre âme s'exécute non par obéissance à la personne qui commande, mais en sachant que Dieu serait mécontent de sa désobéissance.

 

Elle voit Dieu en la personne qui commande.

Par son amour pour Dieu, elle sacrifie tout et obéit.

Elle ne s'aperçoit pas qu'elle obéit, mais seulement qu'elle aime.

 

«Courage donc dans ton cheminement. Plus tu avanceras,

plus tu goûteras, même ici-bas, la béatitude éternelle de l'unique et véritable amour. »

 

Ce matin, me trouvant dans mon état habituel, Jésus vint à l'improviste et me dit:

«Ma fille, quelle stupidité !

Même dans les choses saintes, elles pensent à la façon de se contenter elles-mêmes. Si, dans les choses saintes, mes créatures me font fuir,

comment trouverai-je une place dans leurs actions?

 

«Quelle erreur!

L'important est de se soucier de la manière

-de remplir d'amour ses actions,

-de rassembler le plus de choses possibles pour accroître son amour et

-de se tenir aussi près de moi que possible

pour boire à la source de mon amour, pour s'immerger dans mon amour.

Comme elles sont gaffeuses ! Elles font tout de travers! »

 

Cela dit, Jésus disparut.

 

Je me trouvais dans mon état habituel et, après m'être donné beaucoup de peine, Jésus béni se montra brièvement. Étant sur le point d'envoyer des fléaux, il me dit:

«Ma fille, le péché est un feu et ma justice est un feu. Comme ma justice doit toujours

-se maintenir en équilibre et

ne recevoir en elle aucun feu profane, alors,

-quand le feu du péché veut se mêler au feu de la justice,

-ma justice déverse son feu sur la terre

en le convertissant en feu de châtiments. »

 

Alors que je considérais ma misère et la faiblesse de la nature humaine, je me trouvais abominable et m'imaginais combien plus je pouvais être abominable aux yeux de Dieu. Je me disais:

« Seigneur, comme la nature humaine est devenue laide ! » Jésus se montra brièvement et me dit:

«Ma fille, rien n'est sorti de mes mains qui ne soit bon.

En particulier, j'ai créé la nature humaine belle et noble.

 

Si l'âme la voit boueuse, pourrie, faible et abominable, cela lui est utile comme le fumier est utile à la terre.

«Quelqu'un qui ne comprendrais pas cela pourrait dire: "Il est stupide celui qui pollue la terre avec cette saleté ! "

 

Cependant, celui qui comprend sait que cette saleté sert

-à féconder la terre,

-à faire croître les plantes et

-à rendre les fruits plus beaux et plus savoureux.

 

J'ai créé la nature humaine avec ces misères

pour que puissent s'épanouir en elle toutes les vertus.

Autrement, l'être humain ne pourrait s'exercer aux véritables vertus. »

 

Je vis alors en esprit la nature humaine comme pleine de trous dans lesquels se trouvaient du fumier et de la boue.

De là sortaient des branches chargées de fleurs et de fruits.

 

Ainsi, je compris que tout est dans l'usage que l'on fait des choses, y compris de nos propres misères.

 

Me trouvant dans mon état habituel, j ·étais très affligée par la privation de mon adorable Jésus et je disais:

«Ah ! Seigneur, je ne veux que toi, je ne trouve aucun contentement hors de toi, Toi tu rn· as laissée aussi cruellement ! »

Sortant de mon intérieur, Jésus me dit:

«C'est bien ainsi, je suis ton unique contentement

Je trouve tout mon contentement en toi de sorte que si je n'avais personne d'autre, toi seule me rendrais heureux.

 

Ma fille, aie un peu de patience jusqu'à ce que les guerres commencent. Ensuite nous ferons comme avant. »

 

Sans réfléchir, je dis: «Seigneur, fais-les commencer. »

Mais, immédiatement, j'ajoutai: «Seigneur, je me suis trompée.»

Jésus dit : «Ta volonté doit être la mienne.

Tu ne dois rien vouloir, y cornpris les choses saintes, qui ne soit conforme à ma Volonté. Je veux que tu circules toujours dans le cercle de ma Volonté sans jamais en sortir, afin que tu deviennes ainsi propriétaire de moi-même.

Je veux la guerre? Toi aussi.

Pour l'âme qui se comporte de cette façon, je fais de mon être un cercle autour d'elle de façon à la faire vivre de moi et en moi. »

Ensuite, il disparut.

 

Je pensais à la Passion de Notre-Seigneur et je me disais:

«Comme j'aimerais entrer dans l'intérieur de Jésus-Christ pour voir tout ce qu'il faisait,

afin de savoir

ce qui était le plus agréable à son Cœur et

pour pouvoir par la suite me conformer à cela de manière

-à amoindrir ses souffrances et

-à lui être agréable le plus possible.»

 

Pendant que je pensais à cela, Jésus béni remua dans mon intérieur et me dit:

«Ma fille, dans mes souffrances, j'étais préoccupé

-d'abord de plaire à mon cher Père en tout et pour tous et,

-ensuite, de racheter les âmes.

 

La chose qui était la plus agréable à mon Cœur était

-de voir la satisfaction de mon Père

de me voir souffrir par amour pour lui.

Tout lui était destiné - pas un seul souffle ou soupir n'était perdu.

 

Cette satisfaction de mon Père

suffisait à me rendre satisfait pour tout ce dont je souffrais,

bien que les souffrances de ma Passion étaient pour le rachat des créatures.

 

La satisfaction de mon Père était si grande

qu'il déversait par torrents dans mon Humanité les trésors de sa Divinité.

Accompagne ma Passion de cette façon. Tu me donneras ainsi plus de plaisir.

 

Après m'être donné beaucoup de peine, Jésus vint brièvement et me dit:

«Ma fille,

à l'âme qui est résignée à ma Volonté,

il arrive comme à quelqu'un qui, s'approchant pour voir de près une belle nourriture, éprouve le désir de la manger.

Par suite, il en vient à la manger et elle se transforme en sa chair et en son sang.

S'il n'avait pas vu cette nourriture, il ne l'aurait pas désirée, n'en aurait pas mangé et, par conséquent, serait demeuré l'estomac vide.

 

Il en va ainsi pour l'âme résignée.

Par sa résignation, elle perçoit une lumière divine. Celle-ci enlève ce qui l'empêchait de voir Dieu.

En voyant Dieu, l'âme désire en jouir

Par cette jouissance, elle se sent comme si elle le mangeait,

de telle façon qu'elle se sent totalement transformée en Dieu.

 

Donc,

-le premier pas est de se résigner,

-le second est de désirer Dieu et de faire en tout sa Volonté,

-le troisième est de faire de Dieu sa nourriture quotidienne et,

-le quatrième, de consumer sa volonté en celle de Dieu.

 

Mais, si on ne fait pas le premier pas, on reste à jeun de Dieu. »

 

Je poursuivais dans mon état habituel Dès sa venue, Jésus béni me dit:

 

«Ma fille,

quand la créature fait le bien,

une lumière émane d'elle et va vers le Créateur Cette lumière

-donne gloire au Créateur de la lumière et

-embellit l'âme d'une beauté divine.»

 

Ensuite, je vis mon confesseur prendre le livre écrit par moi pour le lire. Il était accompagné de Notre-Seigneur qui dit:

«Ma Parole est pluie

Elle est féconde comme la pluie est féconde pour la terre.

On peut savoir

si ce qui est écrit dans ce livre est la pluie de ma Parole

-si

-elle est féconde et

-fait germer la vertu.»

 

Je poursuivais dans mon état habituel et je pensais à la Passion de Jésus béni.

 

Se montrant sous la forme du Crucifié,

il me fit participer un peu à ses souffrances et me dit:

 

«Ma fille,

j'ai voulu être élevé et crucifié sur la croix pour que les âmes qui me veulent,

puissent me trouver.

 

*Si quelqu'un me veut comme Maître

parce qu'il sent le besoin d'être enseigné, je m'abaisse pour lui enseigner

-autant les petites choses

-que les choses les plus élevées pour le rendre savant.

 

*Si quelqu'un gémit dans l'abandon et l'oubli et cherche un père,

qu'il vienne au pied de ma croix

Moi je me ferai son Père en lui donnant

-mes plaies comme demeure,

-mon sang comme breuvage,

-ma chair comme nourriture et

-mon royaume comme héritage.

 

*Si quelqu'un est infirme,

il me trouve comme médecin lui donnant

-non seulement la guérison,

-mais aussi des remèdes sûrs pour ne pas redevenir infirme.

 

*Si quelqu'un est opprimé par les calomnies et les mépris,

il me trouve comme son défenseur

qui va jusqu'à transformer en honneurs divins ces calomnies et ces mépris.

 

Et ainsi de suite.

«En somme, quiconque me veut

-comme juge,

-comme ami,

-comme époux,

-comme avocat,

-comme prêtre, etc. me trouve comme tel.

 

Voilà pourquoi j'ai voulu que mes mains et mes pieds soient cloués:

pour ne m'opposer en rien à ce qu'on veut,

pour qu'on puisse faire de moi ce qu'on veut.

 

Cependant, malheur à celui qui,

-voyant que je ne peux même pas bouger un doigt,

-ose m' offenser. »

Je lui dis: «Seigneur, quels sont ceux qui t'offensent le plus?» Il répondit :

« Ceux qui me donnent le plus de souffrances sont les religieux.

Ceux-ci, vivant dans mon Humanité,

me tourmentent et déchirent ma chair de l'intérieur,

Tandis que ceux qui vivent en dehors de mon Humanité, me déchirent de loin.»

 

Je poursuivais dans mon état habituel et je me trouvais en prière quand Jésus béni vint. Il m'étreignit fortement et me dit: «Ma fille, la prière est musique à mon oreille, surtout quand elle vient d'une âme totalement ajustée à ma Volonté de telle façon qu'on perçoive en elle une continuelle attitude de vie dans la Divine Volonté.

 

«C'est comme s'il y avait dans cette âme un autre Dieu qui me joue cette musique. Oh! Qu’il m'est agréable de trouver ainsi quelqu'un qui soit mon égal et me rende les honneurs divins. Seulement ceux qui vivent dans ma Volonté peuvent atteindre ce point. Toutes les autres âmes, même si elles font beaucoup et prient beaucoup, me présentent des choses et des prières humaines, pas divines. Par conséquent, elles n'ont pas cette puissance et cet attrait pour mon oreille. »

 

J'étais dans mon état habituel et, quand Jésus béni vint, il me dit : «Ma fille, je ne suis pas content des âmes qui n'émettent que des lueurs; je veux que leurs pensées soient lumière, que leurs paroles soient lumière, que leurs désirs soient lumière, que leurs œuvres soient lumière, que leurs pas soient lumière, et que toute cette lumière forme un soleil dans lequel mon image soit totalement formée.

 

«Cela se produit quand une âme fait tout, absolument tout pour moi. Alors elle devient totalement lumière. Et comme celui qui veut entrer dans la lumière solaire ne trouve aucun obstacle pour y arriver, ainsi je ne trouve aucun obstacle dans ce soleil que la créature forme de tout son être. Par contre, chez celui qui n'est pas totalement lumière, je rencontre beaucoup d'obstacles pour y former mon image. »

 

Me trouvant dans mon état habituel, Jésus béni vint brièvement et me dit : « Personne ne peut résister à la vérité ou dire que la vérité n'est pas la vérité. Aussi mauvaise ou stupide qu'une personne puisse être, elle ne peut dire que le blanc est noir et que le noir est blanc, que la lumière est obscurité et que l'obscurité est lumière. Seulement celui qui aime la vérité l'embrasse et la met en pratique. Celui qui n'aime pas la vérité est troublé et tourmenté par elle. » Puis, il disparut comme un éclair.

 

Peu après, il revint et ajouta : «Ma fille, celui qui vit dans la sphère de ma Volonté se trouve dans la demeure de toutes les richesses et celui qui vit en dehors de cette sphère se trouve

dans la demeure de toutes les misères. Voilà pourquoi il est dit dans l'Évangile qu'on donnera à celui qui a et qu'on enlèvera le peu qu'il a à celui qui n'a pas.

 

« En fait, puisque celui qui vit dans la sphère de ma Volonté se trouve dans la demeure de toutes les richesses, il n'y a pas à s'étonner qu'il soit de plus en plus riche de tous les biens. Pour celui qui vit en moi comme dans sa propre maison, est-ce que je pourrais me montrer avare? Au contraire, ne lui donnerais-je pas tantôt une faveur, tantôt une autre, jusqu'à ce que j'aie partagé avec lui tous mes biens ? Bien sûr que oui.

 

«Par contre, pour celui qui se trouve dans la demeure de toutes les misères, en dehors de ma Volonté, sa propre volonté est par elle-même la plus grande des misères et la destructrice de tous les biens. Il n'y a donc pas à s'étonner que si cette âme a quelques biens, des biens sans contact avec ma Volonté, ces biens lui soient enlevés, puisqu'ils lui sont inutiles.

 

1 novembre 1903 - Quand l'âme fait toutes ses actes dans le but unique d'aimer Jésus, elle marche toujours dans la lumière du jour. Ce n'est jamais la nuit pour elle 4

8 novembre 1903 - Jésus explique comment doit être l'amour du prochain 4

10 novembre 1903 - Le véritable amour s'oublie soi-même 5

16 novembre 1903 - Il n'y a pas de sacrifice sans renoncement. Le sacrifice et le renoncement provoquent l'amour le plus pur et le plus parfait. 5

19 novembre 1903 - Bien qu'on ne soit rien, on peut être tout. 6

23 novembre 1903 - Aucune beauté n'égale la souffrance pour Dieu seul. 6

24 novembre 1903 - Chaque Parole de Jésus est une liaison à la grâce 7

3 décembre 1903 - Dans la Divine Volonté, nous sommes tout. En dehors d'Elle nous ne sommes rien 8

5 décembre 1903 - Le saint désir de recevoir Jésus compense pour le Sacrement de l'Eucharistie  d'une façon telle que l'âme respire Dieu et que Dieu respire l'âme 8

10 décembre 1903 - Chaque fois que l'âme cherche le Seigneur, elle reçoit un rayon divin, un attribut divin. 9

17 décembre 1903 - L'adoration de la très Sainte Vierge quand elle rencontra Jésus portant sa Croix. Le véritable esprit d'adoration 9

21 décembre 1903 - Les effets des douleurs de la Mère céleste. La gloire dont elle jouit au Ciel. 10

22 décembre 1903 - La croix incarne Dieu dans l'âme et l'âme en Dieu 10

24 décembre 1903 - Le désir fait naître Jésus dans l'âme. Pareillement pour le diable 12

28 décembre 1903 - Toute vie se trouve dans le Christ. 12

6 janvier 1904 - L'humanité forme une seule famille. Quand quelqu'un fait une bonne action et l'offre à Dieu, la famille humaine entière participe à cette offrande qui parvient à Dieu comme si tous l'offraient. 13

7 février 1904 - Comme il est difficile de trouver une âme qui se donne tout à Dieu de sorte que Dieu se donne tout à elle 14

8 février 1904 - La souffrance est une des qualités de Jésus. Le purgatoire n'existe pas pour celui qui vit dans la très sainte Volonté de Dieu 15

12 février 1904 (1) - Gémissements de Luisa. Jésus la calme 16

21 février 1904 - Luisa fait une promesse 17

22 février 1904 - Le grand cadeau d'une âme victime 17

12 février 1904 (2) - Luisa parle avec quelques prêtres au sujet de l'église de San Cataldo.

............................................................................................................................................17

4 mars 1904 - L'âme doit vivre dans les hauteurs. On ne peut nuire à l'âme qui vit dans les hauteurs. 18

5 mars 1904 - La croix est pour l'âme assignation, avocat et juge pour la prise de possession du Royaume éternel. 19

12 mars 1904 - Menaces de guerre. Toute l'Europe sur les épaules de Luisa. 19

14 mars 1904 - Jésus demande le silence à Luisa parce qu'Il veut châtier. 20

16 mars 1904 - La véritable résignation ne scrute pas les choses. Mais elle adore en silence les dispositions divines. La croix est festive, joyeuse et désirable. 20

20 mars 1904 - Tout découle de la foi. 22

9 avril 1904 - Un acte de parfaite Résignation suffit pour que l'âme soit purifiée de toute imperfection involontaire. 22

10 avril 1904 - Trois titres lient complètement l'âme de Luisa à Jésus : souffrances assidues, réparations perpétuelles, amour persévérant. 23

11 avril 1904 - Jésus remercie Luisa 24

12 avril 1904 - La paix est le plus grand trésor 24

14 avril 1904 - Si l'âme donne à Dieu la nourriture d'un amour patient, Dieu donnera à l'âme le doux pain de sa grâce 25

16 avril 1904 - Jésus et Dieu le Père parlent sur la miséricorde 26

21 avril 1904 - Les créatures qui ont le titre de victime peuvent lutter avec la Justice 27

26 avril 1904 - L'habit ne fait pas le moine 28

29 avril 1904 - La vie divine se manifeste à travers les paroles, les œuvres et les souffrances, mais c'est à travers les souffrances qu'elle se manifeste le plus. 29

1er mai 1904 - L'œil qui se délecte uniquement des choses du Ciel a la vertu de voir Jésus. Tandis que l'œil qui se délecte des choses de la terre a la vertu de voir les choses de la terre 31

28 mai 1904 - La Mortification renverse tout et immole tout à Dieu 32

30 mai 1904 - La Passion de Jésus sert de vêtement à l'homme. L'orgueil transforme en démons les images de Dieu 33

3 juin 1904 - Pour celui qui se laisse dominer par la croix, celle-ci détruit dans l'âme trois royaumes qui sont le royaume du monde, le royaume du démon et le royaume de la chair. Elle y construit trois autres royaumes qui sont le Royaume spirituel, le Royaume divin et le Royaume éternel. 34

6 juin 1904  - Il faut du courage, de la fidélité et une très grande attention pour suivre ce que la Divinité opère en nous. 34

10 juin 1904 - Jésus parle de la beauté de l'homme 35

15 juin 1904 - La créature n'est rien d'autre qu'un petit récipient remplie de parcelles divines. 36

17 juin 1904 - La consommation de la volonté humaine en Dieu unit l'âme à Dieu et place la Puissance divine entre ses mains. 37

20 juin 1904 - Les âmes victimes sont les filles de la miséricorde 37

29 juin 1904 - Le signe pour reconnaître que Dieu se retire de l'homme 38

14 juillet 1904 - La vie est une consommation continuelle 38

22 juillet 1904 - La Stabilité révèle que la Vie divine progresse dans l'âme 39

27 juillet 1904 - Tout doit être scellé dans l'amour. 39

28 juillet 1904 - L'âme détachée de tout ressent, contemple et embrasse Dieu 40

29 juillet 1904 - La Foi fait connaître Dieu, mais la Confiance le fait trouver. 41

30 juillet 1904 - Le détachement que doivent avoir les prêtres. 41

31 juillet 1904 - La volonté humaine falsifie et profane même les œuvres les plus saintes. 42

4 août 1904 - L'état des bienheureux dans le Ciel a un rapport avec la façon dont ils se sont comportés avec Dieu sur la terre 43

5 août 1904 - Jésus est le Roi des rois et le Seigneur des seigneurs. 45

6 août 1904 - La privation de Jésus est une souffrance de feu qui enflamme, consume et anéantit. Elle vivifie et constitue la Vie divine 45

7 août 1904 - Les premiers à persécuter l'Église seront les religieux. 46

8 août 1904 - Il faut chercher Jésus à l'intérieur de soi et non à l'extérieur. Tout doit être enfermé dans un seul mot : Amour. Celui qui aime Jésus est un autre Jésus 47

9 août 1904 - Ce n'est pas par les œuvres que vient le mérite de l'homme, mais uniquement par l'obéissance à la Divine Volonté 48

10 août 1904 - Dieu connaît le nombre, la valeur et le poids de toutes les choses créées. 48

12 août 1904 - L'homme dissipe la beauté dans laquelle Dieu l'a créé 49

14 août 1904 - Plus la Croix bat l'âme, plus l'âme acquiert de Lumière. 50

15 août 1904 - La mélancolie est à l'âme ce que l'hiver est à la plante. Le triomphe de l'Église n'est pas loin. 51

23 août 1904 - Châtiments, même en Italie 52

2 septembre 1904 - Dieu seul a le pouvoir d'entrer dans les cœurs et de les dominer comme il lui plaît. Un nouveau comportement pour les prêtres. 52

7 septembre 1904 - L'attention portée à ne pas commettre le péché compense la peine d'avoir péché 53

8 septembre 1904 - Le découragement tue l'âme plus que tout autre défaut. Le courage fait revivre l'âme 53

26 septembre 1904 - Presque toutes les souffrances de Jésus dans sa Passion furent triples. 55

27 septembre 1904 - Le sacrifice volontaire plaît davantage à Jésus. Les dons naturels sont des lumières pour aider l'homme à marcher dans la voie du bien 56

28 septembre 1904 - Le renoncement à soi-même vaut mieux que l'acquisition d'un royaume 57

17 octobre 1904 - Pour rejoindre la Divinité, on doit œuvrer en union avec l'Humanité du Christ et avec sa Volonté 57

20 octobre 1904 - Luisa voit les prêtres s'entre-déchirer. 58

25 octobre 1904 - Le Verbe fut manifestation, communication et union entre le divin et l'humain. Si le Verbe ne s'était pas fait chair, il n'y aurait pas eu de voie intermédiaire pouvant unir Dieu et l'homme 58

27 octobre 1904 - Luisa reste sans souffrir pour laisser un peu de place à la Justice pour châtier le monde 59

29 octobre 1904 - La chaîne des grâces divines est liée à la Persévérance 59

13 novembre 1904 - La créature n'aurait pas été digne de l'Amour divin sans son libre arbitre. 60

17 novembre 1904 - Comment on peut être nourriture pour Jésus. 62

18 novembre 1904 - Jésus trouve son Ciel chez les âmes qui donnent une demeure à sa Divinité 63

24 novembre 1904 - Pour qu'un don puisse se faire, il faut l'union de deux volontés : la volonté de celui qui donne et la volonté de celui qui reçoit. 64

29 novembre 1904 - La Divinité de Jésus incarnée dans son Humanité est descendue dans l'abîme de toutes les humiliations humaines. Elle a sanctifié et divinisé tous les actes humains. 64

3 décembre 1904  - Luisa répond à deux questions pour savoir si c'est Dieu ou le démon qui œuvre en elle 65

4 décembre 1904  - Il est plus facile de lutter avec Dieu qu'avec l'obéissance 66

6 décembre 1904 - Perdre totalement ses goûts personnels est le commencement de la béatitude éternelle 67

22 décembre 1904 - Plus l'âme est humble et vide d'elle-même, plus la Lumière divine la remplit et lui communique ses grâces et perfections. 68

29 décembre 1904 - La plupart du temps, la faiblesse humaine provient du manque de vigilance et d'attention 68

21 janvier 1905 - Celui qui déshonore l'obéissance déshonore Dieu 69

28 janvier 1905 - La croix est une semence de vertus. 69

8 février 1905 - Les caractéristiques des enfants de Dieu sont l'amour de la croix, l'amour de la gloire de Dieu et  l'amour de la gloire de l'Église 70

10 février 1905 - Contentements de l'âme 70

24 février 1905  - L'humilité est une fleur sans épines. 71

2 mars 1905  - Luisa possède la clé de la Volonté de Jésus 71

5 mars 1905  - Au sujet de la croix 71

20 mars 1905  - Le véritable amour et les véritables vertus ont leur principe en Dieu 71

23 mars 1905  - La gloire et la satisfaction de Jésus. 72

28 mars 1905 - Les effets du trouble dans l'âme. La rencontre continuelle de Jésus avec l'âme 72

11 avril 1905 - La persévérance est le sceau de la vie éternelle et du développement de la Vie divine dans l'âme 73

16 avril 1905  -  Souffrir, c'est régner. 74

20 avril 1905 - L'humanité est comme un os disloqué. Comment savoir si on domine ses passions 74

2 mai 1905  -  La souffrance amène trois sortes de résurrections. 75

9 mai 1905 - Aidée de la grâce, l'âme peut vivre par anticipation ce que la mort

fera à la nature humaine 75

12 mai 1905  -  Le moyen de ne pas perdre l'amour de Jésus. 76

15 mai 1905 - Le chemin de la vertu est facile à suivre. 76

18 mai 1905 - L'amour mérite la préférence sur tout 77

20 mai 1905 - La manière de souffrir de Jésus. 77

23 mai 1905 78

Pour ne pas être troublée, l'âme doit se trouver bien en Dieu 78

25 mai 1905  - L'image de Jésus dans l'âme 78

26 mai 1905 79

Quand l'âme est totalement à Jésus, Jésus l'entend continuellement murmurer en lui. 79

29 mai 1905 - Celui qui s'abandonne entre les bras de l'obéissance reçoit toutes les couleurs divines. 79

30 mai 1905 - La "troisième vie" de Jésus. 79

2 juin 1905  - La patience nourrit la persévérance 80

5 juin 1905 - La pensée de la Passion de Jésus est comme les fonts baptismaux 80

23 juin 1905 -Celui qui s'unit à l'Humanité de Jésus se trouve à la porte de sa Divinité 80

3 juillet 1905 - Déclarations de Jésus sur l'état de Luisa. 81

5 juillet 1905 -  L'Humanité de Jésus est musique pour la Divinité 82

18 juillet 1905 - L'âme ne doit pas ouvrir son intérieur aux autres, seulement à son confesseur. 82

20 juillet 1905 - Quand l'âme n'est pas fidèle à la Volonté de Dieu, Dieu oublie ses desseins sur elle 82

22 juillet 1905 -Dieu ne regarde pas l'œuvre, mais l'intensité de l'amour dans l'œuvre. 83

9 août 1905 - Les effets de la paix et les effets du trouble 83

17 août 1905 Toute la gloire d'une âme est associée au fait que tout ce qui se trouve en elle ne vient pas d'elle, mais de Dieu 84

20 août 1905 - La grâce entoure l'âme d'images, d'autant d'images qu'il y a de perfections et de vertus en Dieu 84

22 août 1905 -Celui qui participe à l'œuvre de la Rédemption participe aussi aux bénéfices de la Rédemption 85

23 août 1905 - Si l'âme fait tout pour Dieu, elle se consume dans les flammes de l'amour divin sans toucher aux flammes du purgatoire. Penser à soi-même n'est jamais une vertu, mais toujours un vice. 86

25 août 1905 - Les véritables vertus doivent avoir leurs racines dans le Cœur de Jésus et se développer dans le cœur de la créature 86

28 août 1905 87

Le Cœur de Jésus s'attache les cœurs humains et si ceux-ci répondent, ils prennent tout de son Cœur, y compris sa vie. 87

4 septembre 1905 87

En tout temps, Dieu a eu des âmes qui, dans la mesure où c'est possible pour une créature, répondaient aux buts de la Création, de la Rédemption et de la Sanctification 87

6 septembre 1905 88

Le manque d'attention est un mal. 88

8 septembre 1905 89

La véritable charité demande que l'on fasse du bien au prochain parce qu'il est l'image de Dieu 89

17 septembre 1905 89

Comment participer aux souffrances de la Reine Mère 89

10 octobre 1905 90

Le signe que l'âme est parfaitement unie à Jésus est qu'elle est unie à son prochain. 90

12 octobre 1905 90

La connaissance de soi vide l'âme d'elle-même et la remplit de Dieu 90

16 octobre 1905 Plus l'âme s'approche de l'amour de Dieu, plus elle perd ses vertus personnelles. 90

18 octobre 1905 - L'important est de croître en amour et de demeurer près de Jésus. 91

20 octobre 1905 - Bousculée par le feu du péché, la justice divine transforme son feu en un feu de châtiments. 91

24 octobre 1905-  Les misères de la nature humaine servent à stimuler toutes les vertus. 92

2 novembre 1905 - L'âme doit toujours se conformer à la Divine Volonté. Si elle fait ainsi, Jésus la fait vivre de lui et en lui. 92

6 novembre 1905 93

Dans ses souffrances, Jésus était préoccupé -d'abord de plaire à son Père en tout et pour tous et,- ensuite, de racheter les âmes. 93

8 novembre 1905 94

L'âme résignée à la Divine Volonté fait de Dieu sa nourriture préférée 94

12 décembre 1905 - La parole de Dieu est féconde et fait germer la vertu. 94

15 décembre 1905 · Jésus voulut être élevé et crucifié sur la croix afin que les âmes qui le veulent puissent le trouver. 95

6 janvier 1906 -La prière est musique à l'oreille de Jésus, surtout si elle vient d'une âme ajustée à sa Volonté 96

14 janvier 1906 - Jésus forme son image dans la lumière qui sort de l'âme 96

16 janvier 1906 - Seulement celui qui aime la vérité l'embrasse et la met en pratique. Celui qui n'aime pas la vérité est troublé et tourmenté par elle 96

Table des matières 98